•3•

Au milieu d'un salon juste assez grand pour les trois personnes qui s'y trouvaient, une dame blonde, aux quelques mèches blanches ou grises, pleurait à chaudes larmes, souvent prises de soubresauts.
Les deux autres personnes, elles, se jetaient de furtifs regards, attendant que cette dernière se calme.

Tom, accompagné de Carline, s'était donc rendu à l'adresse des personnes notées sur le papier que madame Mikler leur avait donné.

Après un bon quart d'heure durant laquelle Carline passa une multitude de mouchoirs à leur hôte, cette dernière fût enfin en état pour discuter avec les deux enquêteurs.

- Madame Dupek, aviez-vous un lien spécial avec Éric Mikler ?

La concernée avait les yeux rougies, et ses joues étaient striées par les larmes qui s'était écoulées encore récemment.
Sa voix, faible et tremblante, s'éleva encore assez fort afin que les enquêteurs puissent l'entendre.

- Éric était... Mon amour de vingt ans oui. J'étais plus sa maîtresse qu'autre chose oui, à la différence que c'était un amour à sens unique oui.

Elle pinça les lèvres et se commença à se triturer les doigts.

Perplexe, le blond se pencha vers la dame qui était recroquevillé dans son grand fauteuil de velours jaune.

- Étiez-vous toujours en contact ?

Le regard de celle-ci se voila, laissant passer la tristesse et l'amertume à travers les joyaux bleus.

- Non. Cela fait bien plus d'une vingtaine d'années que je ne fais plus partie de sa vie oui. Presque trente oui. Plus de nouvelles, plus rien. Le silence oui.

Elle devenait de plus en plus pâle au fur et à mesure.
Cependant, Carline passa outre ce fait et posa une question qui lui brûlait les lèvres.

- Pourquoi ?

Madame Dupek pâlit un peu plus, et les soubresauts revinrent peu à peu, la bouleversant encore plus.
Tom prit la main de la femme et essaya d'attirer son attention.

- Madame Dupek, sauriez-vous pourquoi madame Mikler nous a donné votre adresse ?

Reprenant peu à peu contenance, la blonde inspira profondément avant de tout relâcher brusquement.
Son regard accrocha celui de Tom.

- Thé ? Café ?

Tom prit un café tandis que Carline se contenta d'un thé.
Cependant, quand la blonde revint avec trois tasses fumantes, ils ne burent pas leur boisson chaude dans l'immédiat.
Qui sait ce qu'il peut avoir été ajouté dedans.

Sylvie Dupek, tel était son prénom, prit alors un certain temps avant de commencer à se confier.

- Eric et moi nous nous sommes rencontrés à un bar. Nous étions tout les deux un peu saouls oui.

Ses mains s'entrelaçaient de toutes les manières possibles, son anxiété augmentant au fur et à mesure.

- Vous devez bien vous imaginez ce qu'il s'est produit par la suite. Et ça a continué durant des années oui. Jusqu'à ce fameux jour, cette fameuse soirée, où il m'a jeté vulgairement, me traitant comme une malpropre.

Interloqués, les deux enquêteurs restèrent toutefois silencieux, invitant Sylvie à continué son histoire.
Malgré tout, les larmes revinrent et elle ne put empêcher les sanglots qui hachèrent quelques mots.

- C'était il y a vingt...-quatre ans. Oui. Je... Lui avait annoncé quelque chose de... De bouleversant oui.

Et posa ses mains sur son ventre et inspira profondément.

- J'attendais un enfant, et c'était le sien. J'étais si nerveuse lorsque je le lui ai annoncé...

Papillonant des yeux, elle soupira.

- C'était un homme marié, aisé, mais surtout il ne voulait absolument pas d'enfant oui. Par contre, c'était une autre histoire pour sa femme.

Son regard était vide, pourtant une pointe d'amertume s'insinua dans celui-ci.

- J'ai gardé le bébé. Un beau garçon, mon petit rayon de soleil oui, de novembre. Mon petit Corentin.

- Vous lui avez donné votre nom ? Dupek ?

- Oui. Éric ne voulait avoir aucun lien avec son fils.

Sylvie fixa Tom et se pinça les lèvres.

- Bien qu'il m'ai entre autre jeter comme je l'ai dit plus tôt, Éric était un homme foncièrement gentil oui. Depuis que l'on ne se voit plus, je reçois une certaine somme d'argent chaque moi, permettant à mon fils et moi de vivre convenablement jusque là oui.

Carline murmura quelques mots dans sa barbes inexistante.

- C'est juste la moindre des choses...

La blonde ne releva pas.
Tom s'appuya alors sur l'accoudoir du canapé.
Pensif, il fronça les sourcils.

- Corentin Dupek connaît-il son père ?

Le tint pâle de la mère devint livide.
Elle comprit alors ce qu'insinuait l'enquêteur criminel devant elle.

- Vous pensez que mon fils pourrait...

Elle se leva de son siège, désespérée.

- Oh non monsieur ! Corentin ne ferait pas une chose pareille !

- Madame. Répondez à la question s'il vous plaît.

Cette dernière se rassit, tremblante.

- Corentin connaissait l'identité de son géniteur oui. Mais il ne l'a jamais rencontré.

- En êtes vous sûre ?

- Certaine. Oui.

- Où se trouve votre fils ?

La panique commença à monter chez la femme.
Un coup elle avait chaud.
Un coup elle avait froid.
Une boule s'était formée dans sa gorge, l'empêchant de respirer correctement, les larmes affluaient, sans qu'elle ne puisse rien faire pour les contrôler.
Ça y est, la panique avait prit le dessus sur la raison.

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- Donc Corentin Dupek serait parti en programme Erasmus il y a plus ou moins trois semaines.

La journée venait de se terminer.
Tom, Carline et Daniel se trouvaient dans un café-bar.

- Depuis tout à l'heure vous me parlez de ce gars, mais y'a un truc qui me dérange...

Daniel se frotta les tempes, creusant ses méninges pour trouver ce qui n'allait pas avec ce Corentin Dupek.
Perplexe et intriguée, Carline essaya de capter son attention.

- Qu'est-ce qu'il y a Dan'?

- Ce nom me dit quelque chose... Enfin je veux dire que je l'ai déjà entendu quelque part ! J'en suis certain. Mais où...

Après quelques minutes de silence dérangées par les murmurements du noireaud, il se leva brusquement du haut tabouret sur lequel il était installé.

- Oh merde !

Tom se leva également, suivit de Carline.

- Daniel, qu'est-ce qu'il se passe bon sang ?

Le dit Daniel qui paraissait troublé fixa ses collègues.

- Suivez moi. Vite. Dépêchons !

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- Mais Daniel on t'avait photocopié la liste des noms et prénoms !

- J'y ai pas pensé voilà tout !

Au milieu des rues, les trois enquêteurs criminels couraient à vive allure, bousculant parfois des passants.

- C'est là !

Daniel dévala les escaliers et frappa presque hystérique la porte devant lui.

Quelques secondes passèrent, leur laissant le temps de reprendre leur souffle, avant que la porte s'ouvre, laissant apparaître Isabelle Imbir, créatrice du club de briques de jouet.

- Douglas ? Qu'est-ce que vous faites là ?

- Bonjour madame Imbir, est-ce que Corentin Dupek est là ?

La rousse fronça les sourcils et posa ses mains sur ses hanches.

- Non. Pourquoi ?

- L'article doit être bouclé demain et j'ai oublié de poser une question essentielle à Corentin !

Sceptique, la gérante regarda le petit monde qui se tenait derrière le présumé journaliste.

- Humm, je peux vous passer son numéro de téléphone...

- Oui ça sera parfait !

Elle retourna à l'intérieur et revint quelques instants après, un petit papier en main.

- Tenez. Ah. Et j'ai fait mes petites recherches. Le journal ou magazine Fanfreluche n'existe pas. Je ne sais pas pourquoi vous avez fait tout ça monsieur, ni pourquoi vous essayez de contacter le jeunot, mais-

- Écoutez Isabelle, c'était très agréable de vous avoir rencontré, mais c'est vraiment pas le moment, au revoir.

Et les trois individus repartirent aussitôt, laissant la rousse en totale incompréhension, penaude sur l'entrebâillement de sa porte.

- Maintenant quoi ? C'est pas son numéro qui va nous dire où il est.

- Déjà appellons.

Son portable à l'oreille, Daniel attendais patiemment que le destinataire décroche, essayant tant bien que mal de garder son calme tandis que les deux autres s'impatientaient.
Enfin, une voix masculine lui répondit.

- Allô ? Si c'est pour de la pub c'est non.

- Oui bonjour monsieur, vous êtes bien Corentin Dupek ?

- Hum oui, c'est bien moi. Je peux vous aider ?

Heureux qu'Isabelle ne l'ai pas trompé, Daniel continua sa lancée d'une voix mielleuse.

- Oui absolument, j'ai besoin de vous de toute urgence. C'est moi, Douglas, le journaliste de la dernière fois.

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Commissariat de police.
Garde à vue.
Interrogations qui défilent sans s'arrêter.

Il s'était fait berner par un escroc, qui de plus était complètement idiot.

Mais ils ne savaient pas une chose.
Quelque chose de très important.
Cette chose qu'ils cherchaient désespérément.
Et pour rien au monde il ne la révèlerait.

- Monsieur Dupek. Pour la dernière fois. Qui a assassiné Éric Mikler ?








Fin•









Et voilà !

J'espère que cette nouvelle vous aura plu !
C'est la première fois que j'écris un policier alors j'espère ne pas m'être ratée 😂

Merci d'avoir lu !

À bientôt j'espère

Kiss ! ❤️

✎❦𝓜𝓲𝓼𝓼ᒪσσνᘔzz༻✌︎♫𝕚𝕤ʷ𝓭𝓻ͬ𝓮ͥ𝓪ͭ𝓂ͭ𝒾ͥ𝓷ᷡ𝓰ᴳ࿆✍︎☕︎

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