Chapitre 12

Je ferme ma dernière valise avec l'aide de l'amour de ma vie. Je vérifie dans toutes les pièces de cette maudite maison que je n'ai absolument rien oublié et sort mettre mes derniers sacs dans la voiture de ma mère.

Nous sommes heureux. Ça fait un mois que je suis officiellement avec Hissan et que Liam est en prison. En un seul mot : je revis. Je n'ai plus peur, ma mère est là pour moi quand Hissan est en Inde pour subvenir aux besoin de sa famille et mes amis font souvent le déplacement jusqu'à Londres pour venir me voir.

Tout va bien dans le meilleur des mondes.

Aujourd'hui, je déménage définitivement de chez Liam pour finir de tourner cette page de mon histoire et fermer définitivement le livre de mon passé. Aujourd'hui, je me tourne vers l'avenir, un avenir à deux avec mon prince charmant.

Je monte dans la voiture côté conducteur et démarre quand Hissan est à l'intérieur. Je conduis à travers la ville jusqu'à la maison de mes parents. Hissan sort les bagages du coffre avec l'aide de ma mère sous le regard courroucé de mon père. Je crois qu'il n'appréciera jamais Hissan. Ce n'est pas pratique, surtout depuis qu'il n'a plus le droit de mettre un pied dans la maison.

- Tu te rappelles qu'on part à vingt heures ?

- Bien sûr.

Hissan ne quitte pas mon père des yeux tout en m'embrassant. Il est de plus en plus dans la confrontation avec le maitre de ma maison. Je sens que ça va mal finir. Je monte mes sacs dans ma chambre où je retrouve un Hissan que j'ai laissé au rez-de-chaussée.

- Il faut vraiment que tu apprennes à passer par les portes.

- Quand elles ne seront plus garder. Et puis c'est tellement plus excitant de se voir en cachette comme deux ados.

- Je pensais que ce serait plus simple une fois Liam sortit de l'équation.

Je le prends dans mes bras, la tête reposant sur sa poitrine.

- Aller ! Il faut que tu fasses ta valise. Dans quelques heures, nous serons enfin libres de faire ce que nous voulons.

- Tu as raison.

Nous passons quelques minutes à trier mes vêtements, Hissan s'amusant à me lancer mes culottes en lance pierre avec mes soutien-gorge. Nous nous amusons jusqu'à ce que la porte s'ouvre sur mon père. Hissan fait de suite la moue et vient embrasser ma joue. Il passe devant mon père en le défiant du regard. La tension monte.

- Je n'aime pas trop ce garçon.

- Je crois que j'avais remarqué.

Je lève les yeux au ciel en fermant ma valise pour venir la poser près de la porte et de mon père. J'ai l'impression d'être une gamine de quatorze ans qu'on vient de surprendre entrain d'embrasser un garçon plus vieux. Il faudrait que je rappelle à mon père que j'ai vingt-cinq ans, que je suis plus vraiment vierge et qu'avec un très grand hasard, Hissan est de la vieille école.

- Ma chérie, que lui trouves-tu ?

Je me relève pour le regarder en face.

- Tous ce que je ne trouvais pas chez Liam.

Je le dépasse et me dirige vers le rez-de-chaussée, mon géniteur sur les talons. Je retrouve Hissan dans l'entrée de la maison.

- Qu'il me rende ce qu'il m'a volé.

Je me retourne, furieuse. Comment peut-il dire une chose pareille ? Hissan est l'une des personnes les honnêtes que je connaisse.

- De quoi tu parles ?

- Je veux qu'il me rende la bague.

Hissan se renfrogne et baisse les yeux, les mains dans ses poches.

- Il ne l'a pas volé, c'est maman qui lui a donné !

Mon petit ami ouvre de grands yeux tandis que mon père continue de froncer les sourcils. Cette bague, il la mérite, je la mérite. Je me mets devant Hissan, comme pour le protéger.

- Ce garçon m'a sauvé la vie, sans lui je serais peut-être morte sous les coups de Liam. Il m'a aimé alors que j'étais sous le joue d'un homme dont je ne pouvais pas me défaire, malgré les cicatrices qui parsème mon corps et mon âme. Lui il me respecte. Cette bague, il la mérite.

- Cesse de le défendre ainsi. S'il n'est même pas capable de se défendre tout seul et qu'il a besoin d'une femme pour se faire entendre, c'est un lâche.

Je m'apprête à rétorquer quelque chose quand Hissan pose sa main sur mon épaule. Je reste bouche ouverte quand il pose l'écrin noir au creux de ma main. Je ne comprends pas pourquoi il abandonne.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Ne t'en fais pas. A tout à l'heure ?

Il embrasse ma joue puis me demande implicitement s'il peut partir.

- Oui...

Une fois qu'il a disparu derrière la porte. J'ouvre le petit coffret et prends l'anneau argenté surplombé de trois petites fleurs serties de diamants. Elle est magnifique. J'ai toujours rêvé de la porter. Quand j'étais petite, je pensais que c'était une bague de princesse et que j'en deviendrais une plus tard. Mon père me présente sa main mais je referme la boite et le dépasse en le poussant sans ménagement.

- Tu as changé.

- J'ai murit. Tu devrais en faire de même.

- Attention jeune fille !

Je m'arrête dans ma course et me retourne. Il n'a pas le droit de me faire la morale alors qu'il n'est pas capable d'être tolérant.

- Tu me fais la morale alors que tu me dis ouvertement que tu es raciste. Qui se fou de la charité dans ce cas-là ? Hissan n'a rien fait pour mériter ton méprit. Redescends un peu, l'esclavagisme c'était il y a plus d'un siècle.

Je monte dans ma chambre, met la bague dans mon sac avant de me coucher en flânant sur la toile.

Je descends vers dix-neuf heures pour manger avant qu'Hissan ne revienne. Je suis pressée de partir, de m'échapper de cette maison de fou. Je pourrais enfin vivre mon histoire au grand jour.

Ma mère entre dans la pièce avec une boite dans la main. Elle la dépose devant moi en souriant et par se préparer un café. Je plisse les yeux en posant ma pomme sur le plan de travail pour attraper la boite blanche devant moi.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Un petit cadeau de départ.

- Je pars en vacances, pas pour toujours.

Elle me sourit, espiègle en me désignant le paquet de la tête.

- Arrête de parler et ouvre-le.

Je déchire le papier cadeau et trouve un portable dernière génération à l'intérieur. Je regarde ma mère, interrogatrice.

- J'ai déjà un portable.

- Ce n'est pas pour toi.

Ma bouche s'ouvre de surprise. Elle s'ouvre d'ailleurs un peu trop souvent en ce moment. Je me jette dans ses bras en lui criant mille merci. J'aurais pu le faire moi-même ça ne m'est même pas venue à l'idée avec tout ce qu'il s'est passé.

Quelqu'un frappe à la porte et je me précipite vers celle-ci. Je saute littéralement dans les bras de mon sauveur. Il m'embrasse langoureusement avant de monter à l'étage pour prendre ma valise. Ma mère me donne mon sac à main dans lequel elle a glissé le téléphone.

- Au revoir, ma chérie.

Je lui souris et suis Hissan dehors jusqu'au taxi. La nuit est déjà tombée et la ville est illuminé par la lumière de noël. C'est féérique et tellement romantique. Je me tourne vers Hissan qui regarde comme moi, le paysage.

- J'ai quelque chose pour toi.

Il se tourne vers moi alors que je sors le téléphone de mon sac.

- Tu n'étais pas obligé.

- Il y a un forfait international à l'intérieur. Comme ça, même si on n'est pas ensemble, on pourra se parler.

Il me sourit puis vient m'embrasser. Je vois ses yeux briller avec les luminaires de la ville. Je suis éblouie par la beauté de ses traits. J'ai l'impression de le redécouvrir de jour en jour. Cette histoire m'a ouvert les yeux. Plus je le vois et plus je le trouve attirant. Sa bouche pulpeuse à souhait, ses muscles bien dessinés par son travail, son teint basané grâce au soleil qu'il voit toute l'année. Ses magnifiques yeux d'ébène qui semblent toujours pétillé de malice et d'amour, ses cheveux bruns coupés plus court que quand je l'ai rencontré.

Il s'embellit de jour en jour et il me donne plus confiance en moi. Avec lui je me réinvente, je me sens belle et attirante, je me sens utile et intelligente. Quand il me regarde, j'ai l'impression d'être unique, la huitième merveille du monde. Il est ma renaissance, il est mon ange tombé du ciel.

- Ça va ?

- J'étais entrains de me dire que l'amour que je te porte est incommensurable.

- Je me disais la même chose.

Il me sourit. Je me calle dans ses bras pour regarder le paysage qui défile devant nos yeux. Je suis pressée d'arrivé en Inde. Je m'y sens tellement plus à l'aise qu'en Angleterre. C'est fou, mais je me dis que je serais prête à tout lâcher, même mon confort financier pour aller m'installer là-bas.

C'est alors que quelque chose me frappe. Je n'ai toujours pas parler de mon problème à Hissan et ce n'est pas le moment. C'est vrai que je ne voudrais pas élever des enfants en Inde mais il faudrait déjà que je puisse en avoir. Tout ça est compromis par ma pathologie et j'ai peur qu'Hissan ne s'en remette pas. Ou alors j'ai peur que je ne m'en remette pas.

Il faut que j'arrête d'y penser, sinon je vais gâcher mon voyage. Nous arrivons à l'aéroport à peu près à l'heure d'embarcation et nous nous retrouvons assis l'un à côté de l'autre pour quelques heures.

Je dors pendant presque tout le vol et je suis excitée à l'idée d'arriver une fois que nous débarquons à la capitale. Pendant les deux petites heures de taxis inconfortable, je m'imprègne de la chaleur et de la vie des lieux. Malgré la pollution grandissante, je prends plaisir à être ici.

Dès que je pose un pied dans notre petite ville de campagne, toutes les jeunes filles me sautent dessus pour me demander comment je vais, pourquoi je suis partie et si je vais rester. Je suis tellement enjouée à l'idée de les voir. Ça me réchauffe le cœur de voir qu'elles ne m'ont pas oubliées et qu'elles sont heureuses de me voir.

Vient le tour de Louisa et Jasmine. Je suis heureuse de les voir, elles me manquaient énormément. Je n'aime pas être loin d'elle.

- Aurore, ta case est prête.

- Je reprends les mêmes quartiers ?

Hissan vient vers moi et me prends dans ses bras.

- Mais tu ne seras pas toute seule.

- C'est que ça chauffe par ici.

Je pousse Louisa qui se met à rire à gorge déployer, suivit par Jas'.

- Tais-toi.

Hissan me prendre la main et me tire littéralement derrière lui jusqu'à ma petite maison. J'en pleurais presque en y mettant les pieds. J'y retrouve tout un tas de souvenir que je ne pensais plus jamais revivre. Mon petit copain pose nos valises sur le lit et vient me rejoindre à la fenêtre.

- Que va penser ta mère ?

- Je ne dormirais pas ici.

Je fronce les sourcils. Je comprends pourquoi il fait ça mais il m'a tellement manqué. Je vais finir par le demander moi-même en mariage, juste pour ne plus être loin de lui.

Comme je ne réponds rien, il me prend les mains pour sonder mon visage.

- Ne m'en veux pas, s'il te plait.

- Je ne t'en veux pas. Je me retiens juste de t'attacher à une chaise pour ne plus que tu t'éloignes de moi.

Hissan me sourit et m'embrasse succinctement. Quand je le regarde de nouveau, je vois qu'il semble embarrassé et amusé de mon comportement. Qu'est-ce que vous voulez ? Je suis à deux doigts de lui sauter dessus.

- Tu commences à me faire peur.

- Je t'avoue qu'à moi aussi. Mais je n'arrive plus à retenir mes hormones.

Ses lèvres s'étirent, illuminant son visage.

- Tout arrivera plus vite que tu ne le pense.

- Si tu le dis.

Je pose ma bouche sur la sienne. La douceur de son contact me surprend encore et malgré tout, j'adore ça.

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