13. Ron et Ginny
"Nous ne faisons pas de nouvelles rencontres par hasard. Elles sont destinées à croiser notre chemin pour une raison"
Un café à la main, elle était là, avec sa chevelure de flamme et ses yeux nuageux. Elle n'avait pas changé d'un pouce depuis la dernière fois. En même temps, le contraire m'aurait étonné. Elle ne m'avait pas vu, mais sa position ne le lui permettait pas de toute façon, et ça m'arrangeait parce que j'aurai eu l'air bête à la regarder comme ça. Pas seulement l'air.
Pour une raison que j'ignorais, elle parlait avec Steph, qui était sans doute là pour s'inscrire, de manière à pouvoir commencer son stage dès demain. Côte à côte, ils avaient l'air de Ron et Ginny Weasley. Son café ne devait plus être très chaud, sachant que Steph, une fois la conversation amorcée, était difficile à faire taire. Je me demandai comment il avait fait pour aborder la fille sans que cette dernière ne le rembarre, mais avec Steph, c'était comme avec Jess ou Gwen, tout pouvait arriver. La routine n'existait pas avec eux, il fallait toujours quelque chose nouveau. On dirait qu'il prenait sa mission au sérieux, j'avais choisi un bon acolyte. Avec lui, je saurai l'identité de cette fille en moins de temps qu'il ne fallait pour dire "Nutella". Dans dix ans, ça ne m'étonnerait pas qu'on fête son entrée dans la FBI.
Quand Steph me vit, parce que sa position lui permettait de voir qui entrait ou sortait de l'hôpital, il me fit un subtil geste voulant dire qu'il avait la situation sous contrôle et je le crus sur parole. C'était le genre de personne qui, malgré ses airs de clown, tenait toujours toutes ses promesses, aussi stupides qu'elles soient. Je laissai donc la chevelure de flamme entre ses mains et me dirigeai vers la chambre de Daisy comme à chaque samedi, salle 4-C, premier étage.
La porte était ouverte et un silence de mort régnait dans la salle, le même qu'à mon premier jour de stage. S'était-elle encore cachée?
— Coucou ! M'exclamais-je avant de voir l'état dans lequel elle se trouvait.
Elle avait la mine renfrognée d'un enfant qui n'avait pas eu ce qu'il voulait.
— Qu'est-ce qui ne va pas, ma belle?
— Ma soeur, elle est trop trop méchante! Geignit-elle avec une moue.
— Pourquoi tu dis ça? M'enquis-je en m'assoyant sur le lit près d'elle.
— Parce qu'elle a dit qu'elle allait plus venir me voir samedi, seulement dimanche, mais moi je veux pas!
— Et elle t'a dit ça quand? Demandais-je en souriant, légèrement amusé par son air offusqué, comme si ça soeur avait commis un crime impardonnable.
— Aujourd'hui! Elle a dit que c'est la dernière fois qu'elle vient samedi et que c'était pour me prévenir, se lamenta-t-elle.
— Moi je viens te voir tout les samedis, et elle viendra tous les dimanches, comme ça tu auras les deux.
Elle croisa les bras sur son torse puis, se disant sûrement que mon raisonnement tenait la route, les décroisa et me pointa du doigt en fronçant les sourcils, comme un professeur qui avertissait son élève.
— Et si tu oublies un samedi, tu seras plus mon ami, me prévint-elle.
La menace du siècle. Je tremblai presque comme un nouveau né. Presque.
— Je vais oublier aucun samedi, promis-je en retenant un fou rire devant son air aussi sérieux que celui d'un président.
Elle garda les sourcils froncés puis ouvrit grand les yeux, comme parcourue d'un éclair de génie.
— Je vais te faire un dessin comme ça tu vas pas oublier!!
Aussitôt dit aussitôt fait, elle alla chercher son cahier de dessins et ses crayons, s'affairant pendant une bonne heure à me faire le plus beau dessin qu'elle n'avait jamais fait. Je la regardai faire, souriant, mais ne pouvant m'empêcher de regarder sa chevelure de flamme si semblable à celle de la fille dont je ne connaissais pas l'identité. Enfin, pas encore. Si Steph faisait son travail comme je l'en savais capable, ce n'était plus qu'une question de temps.
— Awww, il est trop mignon son dessin! Ses bonhommes allumettes sont magnifiques, je suis sure tu as rencontré la descendante de DeVinci! S'exclama Jess en rigolant parce que le dessin était oui, mignon, mais surtout très abstrait.
On était en appel vidéo, et elle mangeait des chips en même temps alors qu'elle venait tout juste de manger et qu'il était presque vingt-deux heures. Mais une de ses devises préférées était "J'ai faim, je mange, point", donc...
— N'est-ce pas? Elle voulait que je l'encadre et le mette à côté de ma porte pour que je pense à elle chaque fois que j'entre ou sors.
Et croyez-le ou non, je l'avais fait! Il donnait un peu de couleur à mon mur blanc cassé. On se croirait presque dans un musée.
— Elle est adorable! Mais c'est pas pour ça que je t'ai appelé, reprit-elle avec sérieux. J'ai trouvé d'autres informations sur mon père.
Je ne dis rien, parce que quand elle entamait le sujet, elle parlait sans me laisser le temps de répondre. L'écoutant avec attention et elle continua en chuchotant, pour ne pas risquer de se faire entendre par sa mère.
— Alors en fouillant un peu, j'ai trouvé l'acte de mariage de ma mère avec Père 2, mais pas avec Père 1, et donc ils ne se sont jamais mariés. Et oui, j'ai bien cherché, rajouta-t-elle voyant que j'allais protester. Et puis, je me souviens que lors du deuxième mariage de ma tante, j'avais demandé à ma mère si elle aussi avait eu un deuxième mariage, et elle m'avait dit que non en souriant.
Elle avait décidé d'appeler son vrai père "Père 1", et son faux père "Père 2", parce qu'elle trouvait ça bizarre d'appeler faux père quelqu'un avec qui elle avait passé toute sa vie, et je la comprenais.
— D'accord, et donc?
— Bah, son nom est sur mon certificat de naissance, mais ils ne se sont jamais mariés, tu trouves pas ça bizarre toi?
— Pas particulièrement, je veux dire, il faut bien que t'es un certificat de naissance, ils n'allaient pas se marier juste pour que t'en ai un!
Elle fronça les sourcils. On dirait que je l'avais perdue avec mon explication.
— J'ai rien compris de ce que t'as dit, mais moi je trouve qu'il y a quelque chose de louche là-dessous.
— Hmm, marmonnais-je en bâillant. Écoute, on pourrait s'en reparler un autre jour? Faut vraiment que je dorme.
Après tout, ça faisait deux heures et demi qu'on parlait et on approchait de minuit. Avec ma courte nuit d'hier, j'avais vraiment besoin d'aller me coucher, parce que personne ne veut avoir à faire à un Mathias ultra fatigué et conséquemment ultra irritable. Personne. Croyez-moi. Vous pouvez demander au malheureux qui ont eu la malchance de me croiser dans ces moments. Tous à l'hôpital dans un état critique. Et je n'exagère mêmes pas, enfin, à vous de voir...
— Pas de problème, bonne nuit, Mathou!
— Bonne nuit ma belle, fais de beaux rêves, dis-je avant de raccrocher et de remarquer que j'avais trois messages non lus.
La popularité vous voyez.
"J'ai parlé à Evelyn.
Ton fantasme roux aux yeux gris ;P
Te raconte demain."
Je ne répondis que par un Oki platonique, trop fatigué pour penser à une autre réponse et ce fut la dernière chose que je fis de la journée. Mon lit ne m'avait jamais paru si confortable et je m'endormis comme un chat.
------
Chapitre légèrement plus court, Yeeaah! Gardez la forme parce que je vous réserve de l'action en masse dans les prochains chapitres, des nouveaux personnages et peut-être des changements de narrateurs ;)
XOXO,
Gossip girls *oki je sors... J'ai jamais regardé la serie en plus Oo*
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top