ROBERY

JESSE - On l'a niqué

- Bouge-toi, Clark !

Le vent fouette mon visage, alors que je tourne la tête pour observer la beauté qui m'accompagne. Celle-ci accélère, me dépassant à grandes enjambées et m'offrant un sourire exalté. Le sang me bat les tempes, mon souffle me brûle les poumons et la gorge, mais des ailes me poussent et je me sens presque voler au dessus de sol tant mes pieds le battent rapidement.

Lançant le sac de fric qu'on a récupéré par dessus les barrières qui entourent l'ensemble de la propriété, je saute et m'accroche au barreaux, les escaladant rapidement avec d'atterrir de l'autre côté, retenant un grognement en sentant mes jambes accuser le choc.

Sans attendre, Clark fait de même, avant de sauter à son tour. Levant les bras vers elle, je la réceptionne et la pose immédiatement sur le pavé, avant de saisir le sac et de reprendre notre cours effrénée.

Je lève le visage vers le ciel pour hurler un bout coup, et elle explose de rire, avant que l'on ne s'engouffre dans une ruelle, prenant un virage abrupte. Elle se précipite alors vers moi et saute dans mes bras, m'offrant un baiser essoufflé et langoureux, sans arrêter de rire. Dans mon dos, j'entends les sirènes des voitures de police résonner, mais je n'y prête aucune attention.

- On l'a fait, Jesse, on l'a fait !

Je la sers dans mes bras, tout en me demandant comment je vais faire pour ne pas la prendre tout de suite, dans cette rue. Mais le bruit de pneus qui freinent brusquement sur le bitume me

- Les gars, c'est pas le moment de mettre votre progéniture en route, vous ferez ça sur la banquette arrière !

- Kimmy ! On a failli t'attendre, chérie !

La blonde qui vient de débarquer nous ouvre la porte arrière de son Aston Martin VANQUISH, petit bijou offert par Clark à l'occasion de son anniversaire, et on s'y engouffre, cachant rapidement le sac de fric et le sac à dos de la brune sous les sièges avant, alors que Kim démarre en trombe pour s'éloigner du quartier.

- T'aurais pas pu prendre la Volvo ? Demande Clark, tout en retirant le haut qu'elle avait enfilé pour l'opération, se retrouvant en soutien-gorge dans la voiture. On va se faire remarquer, avec tes conneries !

- Tu crois vraiment que les gosses de riches du coin conduisent des Volvos ? Rétorque la conductrice, avec dédain, avant de me tendre une main dans laquelle je tape, sans quitter la route des yeux.

J'enlève à mon tour mes vêtements, m'apprêtant à enfiler ceux qui m'attendaient déjà sur la banquette. Il ne faut absolument pas qu'on porte un quelconque signe distinctif en commun avec ceux qu'on avait pour le casse, au cas où ceux qui nous cherchent aient déjà accès aux vidéos de surveillance du domaine.

Mais la brune à mes côtés ne me laisse pas le temps d'enfiler ma chemise, venant s'asseoir sur mes genoux avec un large sourire.

- Hin hin, murmure-t-elle en agitant son index devant mon nez en signe de négation. On a pas fini... ajoute-t-elle, tout en venant embrasser ma mâchoire et mon cou, alors que je ris à la sensation de la marque rouge qu'elle est en train de laisser sur ma peau.

- Eh, quand je parlais de « le faire sur la banquette arrière », je plaisantais, c'est une voiture neuve, la souillez pas avec vos cochonneries !

- Je sais qu'elle est neuve, c'est moi qui te l'ai offerte, soupire Clark.

- jE saIS Qu'eLle eSt NeuVE, C'esT MOi quI te l'AI OfFerTe, répète Kim sur un ton moqueur, avec une grimace.

Levant les yeux au ciel, la brune finit tout de même par obéir à la propriétaire légitime du véhicule, et attrape un pull pour l'enfiler, avant de boutonner ma chemise avec une moue boudeuse et frustrée. Souriant, je me redresse un peu, venant caresser ses cheveux et chuchoter à son oreille.

- Tu paies rien pour attendre...

Le sourire qui illumine son visage à l'entente de mes mots me fait fondre, et je secoue la tête. Une vraie gamine. Une vraie gamine à la tête de deux entreprises en pleine essor. Une vraie gamine millionnaire. Mais une vraie gamine tout de même.

Elle se penche vers le dessous du siège avant, et en sort son sac à dos, avant de l'ouvrir. Après avoir enfiler des gants, elle en sort avec toute les précautions requises l'objet de notre opération : un œuf. Un putain d'œuf de Fabergé.

- 1909, œuf commémoratif d'Alexandre III, je murmure. Une vraie merveille, j'arrive pas à croire que ton père l'ai eu pendant tout ce temps, alors qu'on le pensait disparu.

- Je veux même pas imaginer la réaction qu'il aura en apprenant qu'on le lui a volé.

Elle marque une pause, avant de m'offrir un rictus malicieux.

- En fait si, j'aimerais même avoir accès aux caméras à la con qu'il a installées chez lui, juste pour voir sa réaction.

Je la serre contre moi, et elle vient déposer un nouveau baiser sur mes lèvres. Avec tout l'argent qu'elle s'est fait, on pourrait penser qu'elle ne serait pas le genre de filles à voler les autres, qu'elle n'en aurait pas besoin. Et c'est vrai : elle n'en a pas besoin. Mais c'est sa façon de se venger, et de s'amuser. Je crois qu'elle a désespéramment besoin d'adrénaline, cette fille est juste une gamine hyperactive.

- Tu ne regrettes pas ? je finis par demander, tout en continuant à caresser ses cheveux, alors qu'elle en profite avec un sourire de délectation, les yeux clos.

Elle rouvre ceux-ci, et pose son regard incroyablement vert sur moi, retrouvant son sérieux.

- Il l'a mérité. Tu sais bien qu'il a tenu à me revoir... Non, à me voir plutôt, juste parce que j'ai réussi et que ma tête est partout dans les médias. C'est flatteur pour lui, il veut s'attribuer tout le mérite alors qu'il a jamais rien fait pour moi...

Je hoche la tête et l'attire contre moi, pour la serrer contre mon torse, alors qu'elle se blottit contre celui-ci, avec un soupir.

- On l'a niqué, ce salaud, je finis par déclarer.

She sings the body electric, because when hot and cold collide, it creates a fuckin' thunderstorm

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Et voici le début d'une toute nouvelle
histoire, dîtes moi si ce prologue vous
a plu!

beaucoup d'amour et des bisous

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