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2 ans plus tard...
JESSE - Ce lama a bouleversé ma vie, amore
- Kimmy, donne-moi un rythme.
Le son des baguettes tapant sur les toms et les cymbales de la batterie de la blonde retentit dans la pièce, et je me déhanche, cherchant l'inspiration dans la mélodie en elle-même. Mais les mots ne viennent pas, j'ai beau me creuser la tête, il n'y a rien à faire. Mon cerveau est aussi désert de création que les plaines arctiques, et je suis tel l'ours polaire affamé qui y chercherait un minimum d'imagination.
- Y a rien qui vient ! Je finis par m'exclamer, passant mes deux mains dans mes cheveux pour les secouer.
- Peut-être que si tu ne voulais pas faire une chanson sur un lama...
- Ce lama a bouleversé ma vie, amore, ne t'avise plus jamais de le critiquer.
- Tu vois, c'est pour ça qu'on a été obligé de voler quelqu'un pour avoir du soutien financer.
Trois notes de batterie se succèdent, avant qu'elle n'affiche une pause dramatique, fière de son effet. Je lui tire la langue, avant de lui faire signe de reprendre les percutions.
- This is a story about a lama... And it... Looked like my mama... Its smell had the scent of paprika...
- Rappelle-moi pourquoi je suis dans ton groupe, déjà ?
- Quoi, tu penses que j'aurais du choisir « curcuma » ?
Joignant ses mains, elle ferme les yeux et prend une grande inspiration, avant de partir vers la porte fenêtre, sortant sur la terrasse. Le sourire aux lèvres, je me lève et la suit. Dehors, la brise fraîche du matin naissant caresse mon visage, faisant danser mes boucles devant mes yeux. Kim a déjà quitté la terrasse pour s'enfoncer dans le jardin, ses pieds nus à même l'herbe. Prenant deux bières au passage, laissées sur la table à laquelle on avait mangé pas plus tard qu'hier soir, je la rejoins, enlevant rapidement mes chaussures et les balançant quelque part à ma droite. L'herbe humide chatouille ma peau, je devrais vraiment me décider à faire appel à un jardinier pour tondre tout ça... Mais je n'ai pas le cœur de changer quoique ce soit à ce jardin. Petit terrain de terre, les plantes y poussent dans une liberté quasi-sauvage, uniquement limitées par les murs qui les entourent.
Près du chèvrefeuille, Kim s'est étendue. Je viens m'affaler à ses côtés, écrasant quelques pâquerettes qui ne se sont pas encore ouvertes en ce début de matinée au soleil encore pâle, et dépose les deux bières au sol.
- Ce serait plus simple, si tu écrivais sur l'amour et la douleur... Les gamines t'adorent déjà pour ton physique, donne-leur les textes qui vont avec !
- J'ai pas décidé de devenir chanteur pour vendre mon âme au diable.
- Parce que les filles de quinze ans sont démoniaques ?
Tournant la tête vers elle, je la fixe comme si la réponse était évidente : bien sûr qu'elles le sont.
La moiteur de l'été de Chicago pèse déjà sur nous, malgré l'heure. Je passe mes mains fraîches sur mon visage, venant plaquer mes mèches en arrière, avant de me redresser.
- Tu as rendez-vous avec le psychiatre à quelle heure, exactement ?
- 9h.
Ces simples mots me suffisent à détecter le stress qui l'envahit à l'idée-même de devoir consulter. Me tournant vers elle, allongé sur le flan, je lui offre un sourire réconfortant, alors que, les yeux rivés sur le ciel gris, elle triture ses mèches de ses doigts agités.
- Kimmy, tout va bien se passer. Tu en rêves depuis que t'es gamine, pas vrai ?
- Mais si le psy considère que je ne suis pas apte à être opérée ? Si l'opération se passe mal ? Si je fais marche arrière au dernier moment ?
Prenant sa main dans la mienne, je la serre un peu, alors qu'elle se tourne vers moi, tentant visiblement de retenir ses larmes.
- T'es la personne la plus droite et la plus décidée que je connaisse, si le psy refuse, ce qui me semble très peu probable, on te trouvera une nouvelle équipe, avec un nouveau psy, moins con. Et si tu décides que tu préfères éviter l'opération et en rester au traitement hormonal, aucun soucis, ça changera rien à ce que tu es. L'opération se passera très bien, c'est le meilleur hôpital de l'état, et si pour une quelconque raison il y a des complications, tu pourras compter sur moi pour te soutenir...
Je marque une pause, hésitant un peu. Mais son bien-être est plus important que ma rancœur, et je sais que ce que je m'apprête à lui dire la rassurera.
- Et sur Clark. Tu sais qu'elle sera toujours là pour toi.
Un sourire étire ses lèvres, et elle hoche la tête, avant de venir se blottir contre moi.
- Merci. Je sais que c'est pas facile, pour toi, de parler d'elle... Tu ne m'en veux pas d'être toujours son amie ?
- Bien sûr que non. Tant que tu ne l'incrustes pas à nos soirées et que tu ne l'invites pas à nos concert, je survivrai !
Son rire résonne, et je suis fier d'être arrivé à la détendre un peu. Ça fait des années qu'elle suit le protocole pour changer de sexe, entre soutien psychologique, traitement hormonal et complications... Mais enfin, l'opération se rapproche. Une évaluation positive d'un psychiatre et son rêve est à portée de main.
- Tout va bien se passer, je déclare une dernière fois, avant de saisir une des bouteilles de bière. J'ai oublié le décapsuleur...
Quelques heures plus tard
Le goût chimique d'une sucette à la fraise se répand dans ma bouche, alors que j'y dépose celle-ci, fourrant l'emballage dans ma poche. Les cheveux attachés en un chignon haut et une paire de lunettes noires sur le nez, j'attends que la file à la caisse de l'épicerie dans laquelle je me trouve avance. Tout ça pour payer une sucette...
Je garde les yeux rivés au plafond, et dans mon profond ennui, ne peux m'empêcher d'écouter la conversation des deux adolescentes qui fond la queue devant moi. Même si la curiosité est un vilain défaut, on ne se refait pas.
- ... Et vers l'épisode 15, la fille s'énerve vraiment contre lui, elle lui explique pourquoi il est toxique pour elle, et devine ce qu'il fait ?
- J'en sais rien ?
- Il l'embrasse ! Au début, elle lutte un peu, logique, mais après elle se laisse faire, et ils finissent par coucher ensemble sur le comptoir ! Et le lendemain, tout est revenu dans l'ordre!
- Awh, j'aimerais tellement ce genre de relations !
J'hallucine. Ces gamines doivent avoir, quoi, 14 ans ?
- Eh, les filles, je les interromps.
Elles se tournent vers moi, un peu surprises. L'une ne semble définitivement pas me reconnaître, et l'autre me fixe d'un air indécis, comme si elle n'arrivait pas à me remettre, derrière mes lunettes. Tant mieux.
- Oui ?
- Ce que tu décris, c'est tout sauf romantique. Si un jour vous tombez amoureuses, ce que je vous souhaite, ne laissez pas tout passer, et surtout pas ce genre de choses. Un type qui réagit comme ça alors que vous lui déballez ce que vous avez sur le cœur est un connard qui se fout complètement de ce que vous ressentez et qui pense que vous êtes juste en train de faire une crise d'hystérie, que vous avez juste besoin d'une bonne nuit de baise pour vous calmer. Quand vous serez avec quelqu'un, assurez-vous que cette personne écoute vos arguments et tente de trouver une solution avec vous, et qu'il ne s'agit pas de quelqu'un qui préférera vous faire taire et jugera de si oui ou non c'est le moment pour vous de vous exprimer.
Dans un premier temps, elles ne me répondent pas, dans la plus grande incompréhension. Peut-être que je devrais arrêter d'interpeller des inconnus pour leur faire des leçons de morale. Mais ces filles méritent tellement mieux que les connards qu'on leur montre dans les séries et les livres...
- Non mais de quoi tu te- finit par répliquer l'une d'elle, avant d'être immédiatement interrompue par l'autre.
- Mais je te reconnais ! T'es le chanteur de Frisk with Trinity ! Ma grande sœur est fan de vos musiques... Tu crois qu'on pourrait prendre un selfie.
Je retiens un soupir, et hoche la tête. Je ne vais pas lui refuser ça... Me penchant en avant, j'affiche un sourire en quoi et lève un peu mes lunettes, fixant l'objectif avant de son téléphone, jusqu'à ce que la photo soit prise.
- Merci !
- Mesdemoiselles ? C'est votre tour, intervient le caissier.
Elles payent, et je fais de même après elle, avant de sortir du magasin. Sortant mon téléphone, je vérifie une dernière fois mon agenda, mis à jour régulièrement par Alex, mon agent à plein temps, ange gardien à ses heures perdues. Mon rendez-vous est dans un petit quart d'heure, mais puisque je suis à quinze secondes à pieds du bâtiment où il se déroule, qui s'élève juste en face de moi de l'autre côté de la chaussée, je peux fièrement annoncé que je suis en avance.
Apparemment, il s'agirait d'une proposition de contrat en tant qu'acteur. J'avoue que je ne me suis jamais vraiment intéressé à ce domaine. Je dois même être la terreur de la comédie hollywoodienne, tant mon jeu est mauvais. Mais puisque Alex a insisté, je n'ai pas posé de question : il a toujours très bien fait son travail, je lui fais confiance.
Les minutes ont passé, et le rendez-vous devrait déjà avoir commencé, mais il faut croire que certaines personnes n'ont pas le sens de la ponctualité. Un assistant m'a cependant installé dans un fauteuil dans l'entrée du bâtiment, et je dois avouer que leur eau infusée au concombre n'est pas mauvaise -je ne savais même pas que ce genre de choses se faisait-. Enfin, j'entends mon nom, et lève les yeux de mon portable pour fixer celle qui vient de m'interpeller.
- Je vous en prie, si vous voulez bien me suivre !
La jeune femme aux traits asiatiques qui se tient devant moi m'adresse un large sourire. Avec ses allures de garçon manqué et ses vêtements larges, elle ne semble pas vraiment intégrée à son environnement, dans ces bureaux chics et sophistiqués. Lui rendant son sourire, je me lève et elle me tend la main, que je serre rapidement.
- Ravie d'enfin vous rencontrer, je me nomme Vanessa !
- Enchanté, Jesse.
- Je sais.
Elle hausse un sourcil, avec un air presque moqueur. Pas très professionnelle, mais... Ça me plaît ? D'un autre côté, je me sens un peu stupide de m'être présenté... Bien sûr qu'elle sait qui je suis.
Sur un signe de sa part, je lui emboîte le pas jusqu'à l'ascenseur, y montant à ses côtés.
- Alors, ce contrat, en quoi ça consiste ?
Tout en posant cette question de but en blanc, je m'adosse à la paroi du fond de l'ascenseur, croisant les bras. Puisqu'elle n'est pas sérieuse, je n'ai pas à l'être, si ? Ça m'arrangerait, à vrai dire, me tenir en société n'est pas forcément mon fort.
- On va vous l'expliquer dans une minute.
L'ascenseur s'arrête.
- Je vous en prie.
S'effaçant, elle me laisse l'accès à la porte, avant de me suivre dans le couloir, m'indiquant la porte du fond, qui est déjà ouverte. J'entre, et me retrouve dans un bureau, dans lequel un homme semblant avoir la quarantaine attend visiblement notre arrivée.
- Ah, vous êtes là, entrez donc ! Je suis navré du retard, quelques imprévus à régler... Mais asseyez-vous, je vous en prie.
Il accompagne ces mots en venant me serrer la main, avant de me désigner un canapé moelleux qui n'attend que moi, et dans lequel je n'hésite pas à m'installer.
- Je peux vous servir quelque chose ? demande-t-il alors que la dénommée Vanesse vient s'asseoir dans un des deux fauteuils qui me font face.
- Est-ce que vous avez aussi de l'eau au concombre, ici ?
- Bien sûr, je vais vous faire chercher ça.
Appuyant sur un des boutons du téléphone qui est posé sur son bureau, il se penche vers celui-ci.
- Armand, vous m'apporterez un verre d'eau infusée au concombre, s'il- Non, deux verres, se rectifie-t-il en voyant la jeune fille en face de moi se désigner d'un doigt, comme pour signifier qu'elle en veut également.
Qu'est-ce que c'est que cette gosse, encore ? Elle ne doit pas avoir plus de 18 ans et se comporte déjà comme une grande PDG.
- Je me présente, Allan Brant, commence-t-il alors, en venant s'asseoir à son tour. Je suppose que vous vous demandez pourquoi j'ai demandé ce rendez-vous.
- On m'a parlé d'un boulot en tant qu'acteur, mais je ne suis pas vraiment qualifié pour le job, alors...
- En tant qu'acteur ? Votre manager a un certain sens de l'humour. En réalité-
Mais il est interrompu par son assistant, qui entre rapidement pour nous servir deux verres d'eau, avant de repartir. Prenant le mien, je le porte à mes lèvres, tout en écoutant attentivement celui qui me fait face.
- Je vais être direct, Monsieur Kolesnikov.
Je hausse un sourcil, tout en prenant une gorgée d'eau. Personne n'a du prononcer mon nom de famille comme ça depuis le lycée... Au moins, il ne l'a pas écorché.
- Je suppose que vous vous souvenez de Clark Baz ?
Cette fois, je manque de m'étouffer dans mon verre et doit le poser, pour tousser un peu. Je regrette déjà d'être venu. « Baz ». Un nom tellement court, tellement insignifiant, en comparaison de ce dont elle est capable.
M'essuyant la bouche du revers de la main, je recule et me laisse tomber contre le dossier du canapé, hochant brièvement la tête, la mâchoire verrouillée.
- Si ça la concerne, vous pouvez directement oublié une quelconque collaboration.
- Malheureusement, c'est le cas.
Je ne veux même pas en entendre plus. Me levant d'un geste presque brusque, je me dirige vers la porte. Il est hors de question que je fasse quoique ce soit en rapport avec elle. Je ne peux pas risquer de revivre ce qu'elle m'a fait. Alors que je m'apprête à quitter la pièce, la voix de Vanessa retentit.
- 500 000$.
Tournant simplement la tête vers elle, je fronce les sourcils, interrogateur.
- C'est ce qu'on vous paiera.
- Pour quel job, exactement ?
- Asseyez-vous, je vous en prie. Après avoir écouté notre proposition, vous serez totalement libre de partir.
Je ne risque pas grand-chose à me rasseoir dans ce canapé, en y pensant. A moins qu'ils aient drogué mon eau... Mais j'en doute. Et la somme qu'elle a annoncé a un peu calmé mes velléités de partir... 500 000$, ce n'est pas négligeable. Finalement, je m'y laisse tomber à nouveau, affichant un air nonchalant.
- Donc ?
- C'est assez simple. Nous voulons que vous regagniez la confiance de Clark.
Ça doit être une blague... Qui paierait aussi cher pour ça ?
- Son père est près à payer pour ça. Comme vous devez le savoir, ils n'ont pas de très bonnes relations... Mais mon patron, puisque je suis son représentant, a des problèmes de santé, et il aimerait se rapprocher sa fille.
- Ah ? Et le projet, c'est quoi ? Je me mets sa fille dans la poche et je fais en sorte qu'elle le pardonne pour que papounet puisse finir sa vie avec sa fille chérie ? Ça marchera pas, vous connaissez pas Clark.
- Oh, ça on avait cru remarquer. On a tout tenté, mais impossible de l'approcher, soupire Vanessa. Que ce soit les amis, les collègues, les gigolos ou mêmes les vieux dandys avec qui elle couche...
- Vanessa ! Je ne t'ai pas prise en stage pour que tu insultes la fille de mon client !
La petite brune lève les yeux au ciel, les roulant dans un geste dramatique. Je comprends mieux : elle doit être de la famille de ce type. Peut-être sa fille. Quand elle évoque les « dandys », je grimace. Je n'ai pas pu m'en empêcher ; je suis certain que les quelques morceaux qu'il restait encore de mon cœur après notre rupture se sont brisés eux-mêmes.
- Et donc ?
- Et donc vous êtes le seul garçon auquel elle se soit attaché...
Les sourcils froncés, je penche la tête. Vraiment ? Je n'aurais jamais cru que j'étais aussi spécial, étant donné le nombre de types avec lesquels elle a couché lorsqu'on était encore ensemble. Enfin, si on peut dire « ensemble »...
- Et qui ait besoin d'argent. Les autres sont trop riches pour être intéressés.
Oh. Ça pique. Non, ça fait plutôt l'effet d'un couteau, enfoncé dans mes reins.
- Doublez la mise.
- Pardon ?
- Un million. Un million pour que je le fasse, et un million si je réussis.
S'ils acceptent de payer aussi cher, j'accepte de le faire. Tout simplement parce que j'ai besoin de cet argent. Kim, elle, a gardé sa part du butin, économisant pour son opération : ce n'est pas donné. Mais moi... J'ai tout dilapidé. La maison, le groupe, la promotion... J'ai tout payé. Et le reste n'a pas été dépensé à bon escient.
- Vous savez comment vous comptez vous y prendre pour revenir dans sa vie ? J'ai cru comprendre que vous vous étiez séparés dans des conditions... Dramatiques ?
- Ouais, je sais quoi faire, vous en faites pas.
Et ça, c'est véridique. Parce que j'ai pensé tant de fois à la façon dont je pourrais me venger d'elle que mon « plan » est tout trouvé. Dit comme ça, c'est purement ridicule. Mais j'ai besoin d'argent, et le fait de parler d'elle a réveillé certaines rancunes chez moi. Je rêverais de la prendre à son propre jeu. Alors si je suis payé pour ça... Que demande le peuple.
- Alors c'est décidé. Descendez à l'accueil, Armand vous remettra un chèque.
- Pas de chèque, je veux le paiement en espèces.
- Un million ? En espèces ?
Je hoche la tête, avant de hausser les épaules. S'ils veulent que je fasse bien mon « travail », il va falloir me faire confiance et me laisser tous les choix.
- Vous connaissez pas Clark comme je la connais. Si vous me faîtes un chèque, il y aura des traces. Et s'il y a des traces, elle sera capable de les trouver.
- Oh. Alors il faudra revenir, ou alors on passera chez vous.
- Bien sûr. Je vous laisse le temps de rassembler l'argent.
Me levant, j'esquisse un sourire. J'ai l'impression d'être un mafieux. Mais surtout, malgré le fait que j'essaie de me persuader que c'est du à l'adrénaline, je sens le sang me battre les tempes : les battements de mon cœur accélèrent à l'idée de la revoir. Mais pas pour les bonnes raison. Le goût amer de la rancune laisse lentement place aux saveurs douceâtres des représailles sur ma langue.
Je me dirige vers la porte, et cette fois on ne tente pas de m'en dissuader. Me retournant avant de sortir, je me retrouve face à Vanessa, qui me tend une carte avec un sourire.
- Mon numéro. Au cas où vous auriez des questions.
Elle n'a pas besoin d'ajouter quoique ce soit : son ton dit tout. Et son numéro m'est donné dans un cadre loin d'être professionnel.
- Je n'hésiterai pas, alors, je réponds, avant de prendre la carte.
- Revenez demain soir. On ira fêter ça dans le bar au bout de la rue, et on vous remettra l'argent.
- Parfait.
Et à peine suis-je entrée dans l'ascenseur qu'une question me frappe : est-ce qu'ils avaient drogué mon eau ? Parce qu'il m'a suffi de quelques secondes pour réaliser à quel point ce que je viens d'accepter est con.
Clark is coming, my darlings
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