DICK PIC
JESSE - Je serai toujours avec toi
Poussant en trombe la porte des toilettes, je me retourne rapidement et verrouille celle-ci. Clark est assise sur le lavabo, à moitié tournée vers le miroir pour s'y observer appliquer son rouge à lèvres, une main reposant sur le marbre rosé.
- Bon, tu comptes m'expliquer ce qui ne va pas, demande-t-elle en se tournant finalement vers moi, la tête un peu penchée.
Je hoche la tête, m'appuyant contre la porte et croisant les bras après avoir pris une grande inspiration. Elle ne va pas aimer.
- Mon ex est ici. Elle travaille pour le cabinet d'avocats représentant le sénateur et... J'ai peur qu'elle soit capable de nous identifier. Tout l'intérêt de notre plan, c'est l'anonymat. Mais si elle nous voit nous approcher de lui, elle s'en souviendra, crois-moi. Elle pourrait tout faire foirer.
Passant une main dans ses cheveux, la brune plaque ceux-ci en arrière, poussant un soupir.
- C'est ce soir ou jamais... Bon, tant pis, on va devoir trouver un moyen de l'attirer en haut sans qu'il ne nous voit au préalable... J'espère que le plan B sera aussi efficace que le plan A.
Pendant qu'elle parle, je m'approche du lavabo et fais couler l'eau, avant de passer mes mains fraîches et trempées sur mon visage, puis dans mes cheveux. Les lèvres entrouvertes, j'observe mon reflet dans la glace. Derrière moi, la brun s'approche. Doucement, elle passe ses bras autour de mes épaules, m'arrachant un frisson, et pose sa joue contre l'une de celles-ci.
Nos deux reflets se regardent. Elle, toujours parfaite dans sa robe laissant deviner la plus infime de ses formes exquises. Moi, le visage trop blanc, le regard trop noir. Je détaille son visage. Chaque trait, chaque angle, chaque minuscule imperfection... Une légende japonaise dit que le visage qu'on a dans cette vie est celui de la personne qu'on a le plus aimé dans notre vie précédent. Peut-être que dans notre vie prochaine, on se retrouvera... Elle, le visage trop blanc, le regard trop noir. Moi, avec chacun de ses traits, chacun de ses angles, chacune de ses minuscules imperfections. Parce que je l'aime tellement que si je devais un jour revêtir un autre visage, ce serait le sien. Et que, même dans une autre vie, je ne pourrais m'imaginer avec quelqu'un d'autre qu'elle. On s'est trouvé cette fois, elle dansante à sa fenêtre, m'attirant comme un papillon à la lumière, comme Icare au soleil. Et si on s'est trouvé cette fois, on se retrouvera. Toujours.
- On fait quoi alors ? Je demande en venant poser mes mains sur les siennes, qui jouent du bout des doigts avec la croix qui pend sur mon torse.
- On appelle Alicia, et on lui fait confiance pour le convaincre.
Me retournant dans ses bras, je pose mes mains sur ses hanches.
- Tu penses qu'elle sera d'accord ? Ça l'incrimine quand même beaucoup.
- Quel est l'intérêt de payer son escort de double de ses honoraires si elle ne peut même pas nous aider en cas de besoin ? Et ne t'en fais pas, on n'ira jamais jusqu'au procès, de toute façon : ce qu'on propose arrange tout le monde.
- T'as sans doute raison...
Fermant un instant les yeux, je penche la tête en avant, venant appuyer mon front contre le sien, alors qu'une main remonte le long de ma nuque, venant caresser mes cheveux.
- Tout se passera bien, amour... me murmure-t-elle. Merci. Merci de faire ça pour moi...
La sensation de ses lèvres venant se déposer sur les miennes m'électrise, et je la ressers contre moi, fronçant un peu les sourcils. Se langue rencontre la mienne et je ne peux m'empêcher de vouloir remonter sa robe, la prendre ici, maintenant, dans ces toilettes. Quelque chose ne va pas, ce soir, et je ne saurais dire quoi. Peut-être sont-ce les enjeux ? Quand nous jouions ensemble auparavant, on pouvait faire ce qu'on voulait, on s'en sortirait toujours. Mais ça... C'est différent. C'est réellement dangereux. Trop sérieux...
Et elle semble le remarquer. Rompant le baiser, elle ramène ses deux mains sur mes joues, et m'oblige à la regarder droit dans les yeux, avant un large sourire.
- Eh, bébé... C'est rien, ça, ok ? On est au-dessus de tous ces cons. Au-dessus de ces lois débiles et trop faciles à contourner. Rien ne peut nous retenir, si on est tous les deux, pas vrai ?
Je ris un peu, venant remettre une mèches de ses cheveux sombres derrière son oreille. Mon incroyable tentatrice.
- Ils peuvent rien contre nous. Si on veut les tuer, on les tue. Et on ne sera jamais puni. Parce que même en Enfer, si je t'ai, je m'en fous du jugement, je m'en fous des punissions, je m'en fous du Paradis. J'en veux pas, si c'est sans toi. Je veux pas vivre en ayant peur de ce qu'on me fera si je prends le mauvais chemin. Je veux prendre le chemin qui m'amuse le plus, avec l'homme que j'aime.
- ... Tu l'avais préparé à l'avance ?
Levant les yeux au ciel, elle secoue la tête en riant à son tour.
- T'es con. T'es avec moi, ou pas ?
La réponse vient immédiatement, car je ne peux pas hésiter quant à ça : c'est la seule chose dont je sois totalement certain. Dans ce putain de monde, c'est la seule chose que je sache.
- Toujours, Clark. Je serai toujours avec toi.
Un quart d'heure plus tard...
La chambre est baignée dans une douce lumière beige et dans un léger nuage de fumée, flottant dans l'air après s'être échappée des lèvres de mon amour. Elle porte son masque, moi aussi. Impossible de voir le haut de nos visages, recouverts de loups noirs.
Et nous attendons. Assise sur mes genoux, mes bras passés autour de sa taille, Clark regarde par la fenêtre, la tête appuyée contre mon torse.
Alors que je retire la cigarette de ses mains pour venir la porter à mes lèvres, le bruit d'une porte qu'on ouvre retentit. La lumière du couloir envahit l'entrée de la chambre, et on entend des chuchotements venir de celui-ci : ils sont là.
La brune se redresse brusquement et, après avoir déposé un rapide baiser sur mes lèvres, se lève, pour partir vers l'entrée, où je la suis.
Devant nous, l'escort du nouveau sénateur, dans une robe dorée très élégante contrastant parfaitement avec sa peau d'ébène, l'air un peu stressé. A ses côtés, le fameux sénateur, les yeux bandés, un sourire aux lèvres. Oh, mon pauvre, tu ne vas pas le garder longtemps, ce sourire...
- Sénateur Jones, le salue alors Clark, de sa voix la plus douce.
Il sursaute presque, et se tourne vers Alicia, son escort.
- Al' ? Est-ce que ce sont eux ?
- Oui, Doug, ce sont ceux dont je t'ai parlé.
- J'aimerais bien les voir...
Cette fois, je prends la parole. Je veux juste que tout ça se finisse aussi vite que possible.
- Ça, ce n'est pas possible, Monsieur le Sénateur... Il va falloir vous fier à nos voix.
En temps normal, rien que ces mots auraient du l'alerter. Mais il est évident que ce soir, il a un peu forcé sur le champagne : Alicia a bien fait son boulot. Je retiens une grimace en constatant que son sourire libidineux s'élargit. Pourquoi les hommes politiques semblent-ils tous être de gros porcs... ?
Clark, passée derrière eux, ferme doucement la porte, tandis que la jeune femme aux côtés de notre victime du jour attire celle-ci vers lui pour l'embrasser. Je prends une longue inspiration et fais un pas en avant, pour venir jusqu'à lui, restant cependant à un bon mètre. Ce que je m'apprête à faire me dégoûte. Pas tant parce que c'est un homme : ça, encore, je pourrais l'accepter. Mais parce que cet individus en particulier me rebute. J'ai l'impression de sentir un peu plus l'odeur de la vermine à mesure que je me rapproche de lui.
Sans trop attendre, Alicia défait d'une main la ceinture du politique, avant de lui retirer celle-ci. Elle l'utilise alors pour nouer ensemble les poignets de l'homme, ce qui semble particulièrement lui plaire. Cette fois, je grimace. Quand je pense que des types comme lui dirigent notre pays... Des types capables de se faire manipuler à cause de leurs fantasmes inavouables, de se faire corrompre simplement pour du sexe...
Je jette un dernier coup d'œil à Clark. Elle est en place, et contemple le spectacle avec un petit sourire moqueur. Ça, je vais le lui faire payer.
N'y tenant plus, je fais signe à Alicia de baisser le pantalon de son « employeur » et m'approche, pour me mettre à genoux devant celui-ci. Ne pas vomir, ne pas vomir, ne pas vomir.
Ce type est immonde, et en plus de ça, il bande cet enculé. Fermant les yeux, j'arrête de respirer et ouvre la bouche, m'approchant de son membre et priant pour que la délivrance arrive au plus vite.
3... 2... 1...
Clic. Le bruit d'un appareil photo qu'on déclenche retentit, et je recule immédiatement, fermant la bouche et me relevant, alors que le sénateur semble affolé par ce qu'il vient d'entendre. Et pour cause : il a été pris au piège. Clark vient de nous prendre en photo.
Il s'apprête à gueuler, visiblement fou de rage mais, plus rapide que lui, j'enfonce un mouchoir dans sa bouche et me redresse. Derrière moi, Clark glisse dans ma main un flingue : minuscule, certes, il fallait bien trouver un moyen de passer les sécurités, mais toujours mortel : une balle entre les deux yeux résulte rarement en autre chose que la mort de la victime. Je braque celui-ci sur la tempe du sénateur, et il s'immobilise immédiatement, passant de la colère à un effroi parfaitement visible.
- Qu'est-ce que vous-
- Taisez-vous, et écoutez : les photos qui viennent d'être prises vous montrent clairement sur le point de vous faire sucer par un mec. J'ai vraiment besoin de vous montrer à quel point cela peut-être compromettant ?
Il se tait : parfait.
- Dans les jours à venir, un décret déjà rédigé va vous être envoyé. Il vous suffira de tout faire pour que celui-ci soit appliqué, de le faire passer dans l'état d'Alabama, et vous n'entendrez plus jamais parler de nous. Dans le cas contraire, les photos dont je vous parle seront envoyées à votre famille, à la presse, et au gouvernement.
- Vous bluffez... On vous voit aussi, sur les photos, si je plonge, vous plongez avec moi !
- Monsieur... Je porte un masque.
Son visage, qui avait réussi jusqu'ici à garder un semblant de contenance, se décompose à l'instant. Il sait qu'il a perdu.
- Et... Je vous conseille vraiment de ne pas en parler à la police. Vous savez bien ce qui arrivera dans ce cas-là : elles seront publiées. Ce serait dommage de risquer si gros, non ?
Et, sans un mot de plus, je prends la main de Clark et quitte la chambre. On a réussi la première étape, maintenant il ne nous reste plus qu'à espérer que ce type tienne assez à sa réputation pour faire ce qu'on lui a demandé.
Le plus tranquillement possible, pour ne pas attirer les soupçons, nous partons vers l'entrée de service. Une fois celle-ci passée, nous courrons jusqu'à la voiture et nous engouffrons en toute vitesse à l'arrière de celle-ci.
- On a réussi ! s'exclame Clark avec un rire, avant de retirer mon masque et de se jeter sur mes lèvres.
Je lui rends son baiser avec un large sourire, ignorant les protestations de Kim à l'avant.
Grisant. C'est le mot : « grisant ».
Séparant finalement nos lèvres, la jeune femme finit par plisser les yeux en me fixant.
- Quoi ?
- Ton ex, elle s'appelle comment ?
- Clark...
- Elle s'appelle comment ? Insiste-t-elle.
Un soupir.
- Micah. Elle s'appelle Micah.
... hi? bon, je pense que j'ai eu le temps de perdre tous mes lectures vue la longueur de ma disparition mdr
plus sérieusement, me revoilà, avec un chapitre un peu bancal et pas forcément aussi bon que les autres, j'en suis consciente, mais dont j'espère que vous l'aurez tout de même apprécié
le résultat est moyen, mais comme je n'arrivai plus du tout à publier, je me suis dit que c'était mieux de reprendre moyennement que pas du tout aha
le plan de nos bonnie & Clyde vous plaît ? vous pensez que tout va bien se passer, pour eux?
je vous aime toujours autant, vous m'avez manqué 🍓
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