ASTHENIA
JESSE - On va leur faire regretter
Une énième insomnie. Je veux juste arriver à dormir. Me redressant, après quelques heures immobile dans mon lit, je regarde par la fenêtre. Il pleut, les étoiles sont cachées par les nuages et les gouttes emportent en leur sein la lumière des lampadaires.
Plaquant mes cheveux en arrière d'une main, je pose l'autre sur mes lèvres, réfléchissant. Quel intérêt de rester ici ? Je ne risque pas de m'endormir d'un moment à l'autre...
Sur le lit, à côté de moi, Mélanie dort depuis longtemps. Mieux vaut que je ne la réveille pas ; je me lève sans un bruit, et sors de la chambre.
Une bonne heure plus tard...
Mon poing frappe à la porte de la brune. Aucune réponse : il est 3h du matin, c'est plutôt compréhensible, elle doit dormir. Mais ça ne m'empêche pas de continuer à tambouriner. Enfin, la porte s'ouvre, et mon bras se suspend dans l'air, prêt à s'abattre sur elle.
- Mais qu'est-ce que tu fous là... ?
- C'est toi, pas vrai ? Les messages, c'est toi.
Vanessa n'est pas vraiment réveillée, aux vues de ses yeux presque clos et de ses cheveux en pagaille. Mais mes mots lui donnent un coup de fouet, puisqu'elle se redresse et me fait désormais face.
- Tu faisais pas ton boulot, il fallait bien que quelqu'un s'en charge.
- Rends-moi ce putain de portable.
- Or de question. T'engager, c'était mon idée. Je me suis radicalement trompée, mais on peut encore récupérer ça. Si tu me laisses simplement faire, tu gardes l'argent, ok ?
- 'Compte pas là-dessus.
J'essaie de la contourner pour entrer chercher le portable, mais elle me bloque le chemin, se mettant devant moi. C'est vraiment pas le moment de faire chier... Ma tête me fait horriblement mal, j'ai pas dormi correctement depuis des jours, et si elle continue à m'empêcher de passer, je vais vraiment finir par m'énerver...
- Si tu reprends le portable, je dis tout à la police.
Je m'arrête un instant, la fixant sans réagir. Et je vois à son visage qu'elle pense déjà avoir gagné avec cet argument. Oh non, c'est trop drôle. Je ne peux retenir un sourire, suivi d'un rire. Je veux juste dormir, pourquoi faut-il qu'elle complique tout ?
- T'as aucune preuve, rien ne nous incrimine... Si la police avait du nous inculper pour ça, ils l'auraient fait depuis longtemps. Quant au fric... C'était du cash, et j'ai rien signé : encore une fois, personne ne peut prouver que vous m'ayez payé pour quoique ce soit.
- Alors je le dirai à Clark ! Je lui dirai que c'est toi, qui envoyait tous ces messages.
Ma mâchoire se sert, mais mon sourire reste. Elle croit vraiment qu'elle peut me menacer comme ça ? Je pourrais détruire sa jolie petite gueule parfaitement dessinée en quelques coups, et elle a le cran de me jeter son chantage au visage ? Cependant, je ris à nouveau : en un sens, c'est comique.
- Tu crois vraiment qu'on est dans un film ? Le bad boy tombe amoureux de celle qu'il devait séduire, veut annuler le marché vaseux pour lequel il le faisait, mais ne le peut pas à cause d'un chantage à la con ? Oh, Vanessa, si seulement t'avais fait ça plus tôt... Je ne suis plus amoureux de la fille. Tu peux lui dire ce que tu veux, qu'est-ce que ça peut bien me foutre ?
Je suis épuisé, les mots coulent de mes lèvres comme de l'eau, ils s'en échappent sans que je sache ni ne veuille les retenir. Et à l'air d'incompréhension qui s'affiche sur son visage, je comprends qu'elle ne m'a pas suivi... Donc elle ne regarde pas de comédie romantique, et à plus fort a priori, elle n'a jamais pleuré devant la scène du poème de 10 things I hate about you... Que sa vie doit être triste et misérable.
Sans attendre qu'elle réplique, je la bouscule, tentant d'être le moins agressif possible, et pars son salon.
Le portable est là, posé sur la table basse. Je me précipite dessus, Vanessa derrière moi, et le saisit levant immédiatement le bras pour le tenir hors de sa portée.
- Rends-le moi, putain !
- Dégage, je grogne, avant de repartir d'où je viens, sans lui laisser l'occasion de récupérer l'appareil.
Après avoir quitté l'immeuble sous ses nombreuses insultes, je me laisse tomber sur le siège de ma voiture, et déverrouille le portable ; elle n'a pas changé le mot de passe. Une longue discussion s'affiche alors : tous les ordres qu'elle lui a envoyé jusqu'à ce soir. Il y en a un qui date de seulement quelques heures. « Rends-toi au club The Rose, à minuit ». Je fronce les sourcils. Qu'est-ce qu'elle a prévu... ?
Après tout, ça ne me regarde plus, c'est le problème de Clark.
...
Garant la Corvette devant ma maison, je reste quelques minutes assis au volant de celle-ci. Mes doigts tapent frénétiquement le tableau de bord, au rythme d'une musique merdique dont je ne connais pas le nom, passant à la radio. Et si il lui arrivait quelque chose ? Si Vanessa avait prévu de lui faire du mal, comme j'ai pu le faire ?
Secouant la tête, je sors de la voiture et pars vers l'entrée. J'approche ma main de la poignée, prêt à retourner me coucher. Mais au dernier moment, je me ravise. Je ne peux pas la laisser se jeter dans la gueule du loup comme ça. Pas après l'avoir moi-même mise dans cette merde.
Je m'apprête à me retourner, mais la porte s'ouvre brusquement, me faisant presque sursauter, et je me retrouve juste en face de Mélanie, qui s'apprête à me foncer dessus. Quand elle m'aperçoit, son visage s'illumine, perdant toute trace de l'inquiétude qu'il affichait jusqu'ici.
- Oh mon Dieu, tu es là ! J'allais sortir pour te chercher, comme tu n'étais plus dans le lit, j'ai pensé que tu étais peut-être descendu dans le jardin...
Poussant un soupir, je lui adresse un léger sourire, penchant la tête sur le côté, venant doucement caresser ses cheveux. Cette fille est un vrai petit chien, j'ai jamais vu quelqu'un d'aussi collant... Au moins, elle est attachante.
- Ne t'en fais pas pour moi, retourne te coucher, j'ai quelques petites choses à régler.
- A quatre heures du mat'... ?
- ... Il faut croire.
Haussant les épaules, j'enfonce mes mains dans mes poches, lui faisant déjà dos pour retourner à la voiture. Mais le bruit d'une porte qu'on claque m'indique que je ne vais pas m'en sortir comme ça.
- Ne me dis pas que tu veux m'accompagner, je soupire sans prendre le temps de me retourner.
- C'est exactement ce que je compte faire.
Elle marche désormais à mes côtés, et je baisse les yeux sur elle, pour étudier sa tenue. Elle porte simplement mon t-shirt Looney Tunes bien trop grand pour elle et une paire de baskets, qu'elle a du enfiler en vitesse avant de venir à ma recherche.
- Tu veux vraiment sortir habillée comme ça ?
- Ça te dérange ?
- Non.
- Alors oui, je veux vraiment sortir habillée comme ça.
Je ne cherche pas à l'en dissuader : je n'ai pas la tête à ça, ni le temps. Après lui avoir ouvert la portière de la Corvette, je prends place au volant de celle-ci, prêt à rejoindre le club.
...
Les raies de lumière violets dansent sur le visage de Clark. Son visage et ses lèvres sourient, mais son regard dit tout le contraire. Elle a peur, elle est effrayée, alors que ses hanches bougent contre celles de Ridley. Elle le fixe comme si il pouvait la sauver, s'accroche à lui comme s'il était capable de l'empêcher de couler. Et je sers les dents. Cette gosse ne fait que chercher chez les autres ce que je suis réellement pour elle, ce que je suis le seul à pouvoir lui offrir. Il chuchote quelque chose à son oreille, et elle rit. Non, ne ris pas. Pleure, montre-lui ce que tu es vraiment à l'instant où il te tient dans ses bras, et attends de voir si il reste tout de même une fois qu'il l'a compris.
Son regard rencontre le mien. Il brille dans la pénombre, comme un fard dans la nuit, tandis que les lumières de la salle viennent l'allumer et l'éteindre. Non, pas l'éteindre. Il s'est posé sur moi, il ne peut plus s'éteindre. Pas plus que je ne peux éteindre cette putain de pulsion qui m'a amené jusqu'ici, qui m'a amené à suivre la lumière de ce fard.
Elle fronce les sourcils, et fait mine de regarder à nouveau son copain, évitant de me regarder plus longtemps. Cette fois, le fard s'éteint, et je ris.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Me demande alors Mélanie, qui vient tout juste de me rejoindre après avoir mis nos affaires aux vestiaires.
- Rien. Danse avec moi.
Prenant sa main, je l'attire à moi, venant poser ma main libre sur sa hanche. Puis, lâchant sa main, je fourre la mienne dans ma poche et en sort une sucette à la fraise, la glissant ensuite entre mes lèvres, avant de l'en sortir et de la tendre à la rousse.
- T'en veux ?
Ne répondant que d'un sourire, elle entrouvre les lèvres pour que j'y dépose la friandise, ne me quittant pas des yeux. Mais les miens dérivent un peu sur la droite, par dessus son épaule : Clark nous fixe. Me penchant en avant sans rompre notre échange, j'embrasse Mélanie, qui ferme les yeux sous mon baiser, alors que les miens fixent la brune, simplement vêtue d'une robe rouge beaucoup trop courte pour ne pas me donner envie de la lui arracher. Quoique, elle pourrait porter un sac à patate que j'en aurais toujours envie.
Elle lâche son chien de garde, lui intimant quelque chose avant de partir vers le bar, tandis qu'il se dirige vers les canapés installés au coin de la salle.
- Je vais nous chercher à boire, je reviens, je déclare rapidement à la petite rousse en face de moi, persuadé que c'est mot pour mot ce que la brune vient de dire à Ridley.
Elle hoche la tête et je lui souris un peu, avant de partir à la suite de Clark. Elle attend pour passer sa commande, l'endroit étant bondé. Arrivant derrière elle, je passe mes bras de part et d'autre des siens, pour venir les poser sur le bar devant elle. Elle ne se retourne pas, elle n'en a pas besoin : l'odeur de la sucette à la fraise que j'ai récupéré avant de partir doit déjà lui indiquer qu'il s'agit de moi. Qui d'autre ?
- Je t'ai manqué... ?
Elle rit, secouant la tête. Sa main remonte jusqu'à ma nuque, et sans se retourner, elle s'appuie contre mon torse, levant les yeux vers moi.
- Pas depuis la dernière fois qu'on a couché ensemble... T'es là parce que t'en veux encore ? Ta poupée gonflable là-bas ne te suffit pas ?
- Ne fais pas de blague sur les sex-toys alors que t'as amené le tien pour le laisser tout seul dans un coin...
- Ridley n'est pas-
- C'était moi.
Interrompue dans sa déclaration, elle garde les lèvres ouvertes, me fixant sans comprendre. Je prends une inspiration, devant paraître particulièrement stupide, avec ma sucette dans la bouche.
- Les messages, le harcèlement, c'était moi.
- Je sais.
Cette fois, c'est moi qui reste sans voix. Sa main est toujours sur ma nuque, caressant du bout des doigts mes boucles trop longues, tandis qu'elle ne me quitte mes des yeux. Pour ma part, je regarde en face de moi, tentant d'accepter ce que je viens d'entendre.
- Depuis quand.
- Depuis notre nuit au motel. J'ai pris un détective privé, je me doutais que c'était toi et... Il me l'a confirmé.
Mes poings se serrent sur le bois du bar, tout comme ma mâchoire, sur laquelle elle vient déposer un baiser.
- Tout ce temps, tu savais. Tout ce temps, t'as fait semblant...
- T'avais arrêté les messages. Et j'étais amoureuse de toi.
Cette fois, précédemment penché sur elle, je me redresse et l'oblige à me faire face, prenant son menton entre mes doigts.
- Arrête. Arrête de dire ça au passé, tu m'aimes encore.
Elle ne prend pas la peine de répondre, jetant un coup d'œil derrière mon épaule.
- Jesse ! s'écrit-elle.
Depuis combien de temps n'ai-je pas entendu ce nom sortir de ses lèvres. Mais je n'ai pas le temps de profiter du frisson qui me parcourt à son entente. Me retournant brusquement, j'évite de justesse le poing qui arrive sur mon visage, me penchant sur le côté et poussant Clark dans mon dos pour lui éviter de recevoir le coup à ma place. Son « copain » est devant moi, et il semble furieux. Ce qui se comprend plutôt facilement.
- Je te jure que je vais te tuer, je t'avais dit de ne plus l'approcher !
En fait il n'en avait pas eu le temps, étant donné le coup que je lui avais donné, mais il doit tout de même en être persuadé, alors pourquoi le désillusionner ?
- Oh, Ridley... J'ai fait tellement plus que l'approcher, si tu savais.
- Putain, mais ferme ta gueule !
Il tente un nouveau coup. Ça commence à être lassant. Un sifflement métallique vrille mes oreilles depuis un petit moment, je ne vois plus clair et j'ai l'impression de flotter... J'ai vraiment besoin de dormir, pas de me battre.
- Je vais y aller, je pense...
Je lui tourne le dos pour m'en aller, espérant sincèrement qu'il ne recommence pas ses conneries, mais apparemment, je suis trop optimiste. Quand je sens sa main se poser sur mon épaule, je me retourne brusquement. Mon poing vient s'écraser contre son nez, je le sens craquer sous mes phalanges, une douleur fulgurante parcourant celles-ci. Il pousse un hurlement étouffé, ses deux mains venant se plaquer sur son visage, tandis que, secouant la mienne, je pars vers la sortie.
Mélanie surgit à mes côtés alors que j'arrive vers ma voiture, l'air inquiet.
- Jesse, tout va bien ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Je baisse les yeux et soupire. Ne peut-elle donc pas se taire ? Sortant mon portefeuille de ma poche, j'en tire un billet de 50$ et le lui tend.
- Je suis désolé, mais j'ai besoin de rentrer seul. Tu veux bien prendre un taxi... ?
J'hésite un peu, et sort quelques billets supplémentaires.
- Et un hôtel.
- Oh...
Baissant les yeux un instant, elle reste immobile, et il faudrait que je sois stupide pour ne pas comprendre qu'elle tente de retenir ses larmes. Mais c'est le cadet de mes soucis, à l'instant présent. Une douleur lancinante vrille mon crâne, et au regard qu'elle relève sur moi, je vois qu'elle a compris que j'avais besoin de tranquillité. Saisissant les billets, elle m'adresse un sourire forcé, avant de se mettre sur la point des pieds pour embrasser ma joue et de vite partir, prête à fondre en larmes sans doute. Je m'excuserai demain...
...
Comment ai-je atterri ici... ? Au dernier moment, j'ai changé de route, et me voilà devant chez elle.
Rejetant ma tête contre mon siège, je pose mes mains sur mon visage, inspirant profondément. Je ne peux pas me passer d'elle. Je l'ai fait pendant des mois, j'ai pris des drogues, couché avec des groupies, écrit plus de chansons que ces deux dernières années et je suis parti en tournée mais... Je ne peux pas.
Alors me voilà, marin égaré dans un océan asthénique, guidé par ce fard qu'est Clark. Je suis névrosé, je le sais, et elle est la maladie qui me ronge la chair et le sang, qui me ronge jusqu'à l'os. Mais s'il me faut mourir malade, autant mourir heureux. Et elle est la seule condition à mon bonheur. Peut-être ne le suis-je pas au sien. Peut-être m'a-t-elle déjà repoussé pour une bonne raison. Mais je veux mourir amoureux, malade d'amour, et c'est elle, la maladie que j'aime.
Je sors de la voiture et cours jusqu'à sa porte, y toquant de toutes mes forces. J'ai l'impression que chaque seconde compte : je vis un compte-à-rebours, et je veux en passer chaque instant avec elle. Finalement, elle ouvre la porte, les sourcils froncés. Elle ne s'est pas changée, et est visiblement énervée de me voir.
- Si tu cherches Ridley pour t'occuper à nouveau de son nez, il est aux urgences.
- C'est toi, que je veux voir.
- Je sais, ça s'appelle le sarcasme, Jesse.
Je ne l'écoute plus, et lève une main jusqu'à sa nuque, venant caresser ses cheveux.
- Qu'est-ce que tu fous ? murmure-t-elle, immobile.
- Je t'aime à en crever, Clark. Ça ne cessera jamais. Et tu ne peux pas arrêter de m'aimer non plus, parce que je suis l'amour de ta vie.
Elle reste un instant silencieuse, mais les larmes lui montent aux yeux. Et ses yeux brillent dans la nuit.
- On... On est pas bien, ensemble. On fait du mal.
- Je m'en fous. On est pas obligé d'être comme les autres, on est pas obligé de bien se comporter. Si je suis avec toi, je peux voler n'importe quoi, je peux même tuer n'importe qui !
- Ne dis pas des choses comme ça...
Cette fois, elle pleure vraiment. Je me penche et embrasse sa joue, sentant le goût de ses larmes sur sa peau douce.
- Je le pense, Clark.
Me redressant, je pose mes deux mains sur ses joues, et la fixe.
- T'es à moi. T'es à moi, et je suis à toi. Et je laisserai plus personne te faire du mal. Tout ceux qui ont essayé, on va leur faire regretter... Ton père le premier.
Les larmes roulent sur ses joues, mais elle continue de me fixer de ses yeux couleur de la terre. Je vois tout dans ses yeux. Mon monde est contenu dans ces deux globes ; je ferais n'importe quoi pour ses yeux.
- Je t'aime, dis-moi que tu m'aimes aussi.
- Arrête...
- Dis-moi que tu m'aimes.
Cette fois, ce sont ses lèvres qui viennent rencontrer les miennes. Ses bras se passent autour de mon cou, ses mains montent dans mes cheveux. Et entre deux baisers, je l'entends murmurer « je t'aime ». Un minuscule « je t'aime ». Mais elle l'a dit, et c'est tout ce qui compte.
- Épouse-moi, je finis par grogner contre ses lèvres, mes mains descendant sur ses hanches, la serrant contre moi.
Elle secoue la tête de droite à gauche en signe de négation. Mais je le répète, encore et encore, tandis que mes lèvres se mêlent aux siennes avec délice. « Épouse-moi, épouse-moi, épouse-moi, épouse-moi... ».
Et finalement, elle arrête de secouer la tête.
Un nouveau chapitre après une petite pause, nécessaire à mon déménagement malheureusement, mais nos tourtereaux sont de retour... Vous êtes contentes?
Ce chapitre vous a plu? Les enjeux, les sentiments, leur relation?
Vous avez une petite idée de la façon dont les choses vont tourner, maintenant?
Love, love, love 💕
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