Curiosité gênante

Les cours terminés, je me suis dirigée vers le magasin de Delmar, toujours fumant et en ruines. La facade noircie par les flammes me faisaient honnêtement de la peine. Cet homme avait dû travailler toute sa vie pour se procurer un emploi plus ou moins stable et tout était partit en en fumée en à peine quelques secondes. Ces armes avaient fait de sacré dégâts et plus que matériels, le choc psychologique était aussi à prendre en compte et ne pouvaient pas se réparer avec des indemnités.

J'approchais du vieil homme qui farfouillait dans les restes de son enseigne. 

"Mr. Delmar ? Vous êtes là ?" j'appelais, l'odeur de toutes sortes de matières brûlées me soulevant le coeur un instant. 

"Hein ? Ah ! Mademoiselle Price ! Je suis content de vous voir." il se retourna et s'essuya les mains avec un torchon. Malgré les évènements d'hier soir, il affichait un grand sourire. 

J'esquissais un petit sourire en retour. "Je suis contente de voir que vous allez bien. J'ai eu une sacré peur quand j'ai vu tout ce bazar ce matin. Comment va Murph ?"

Il hocha la tête. "Bien, il va bien. Moi et Murph on a rien eu et c'est grâce à Spider Man et Sword. J'aurais bien voulu les remercier mais j'étais tellement choqué que j'ai rien pu leur dire."

"Je pense qu'ils comprennent." je tentais de le rassurer. "Vous avez pu être indemnisé ? Ou assuré ?"

Il rejoignit ses mains dans un bruyant claquement. "Ma fille, les assureurs sont des incapables. Ils ont pas voulu me croire quand je leur ai dit que des armes clairement pas normales avaient fait tout ça ! Pourtant, je leur ai dit de se renseigner auprès du FBI, ils les avaient justement réquisitionnées. Donc j'attends encore pour voir si ça rentre dans la close de mon contrat d'assurance qui concerne les activités d'Avengers. Si je peux prouver que ces armes ne sont pas à la portée des gens communs, je pourrais être indemnisé."

J'hochais la tête, contente qu'il serait indemnisé dans un futur proche. J'avais affronté ces armes de près et elles n'étaient clairement pas terriennes. Il aurait gain de cause bien vite. 

"Je vous souhaite bonne chance, alors. Qu'est ce que vous faites, du coup ?"

M. Delmar haussa les épaules en serrant les dents. "J'essaie de voir si je peux récupérer quelques trucs encore utilisables. J'espère ne pas avoir à tout repayer."

"Vous voulez que je vous aide ?" je proposais, sortant mes mains de mes poches. "Je dois juste vérifier un machin administratif mais j'ai bien trois heures devant moi avant que ça ferme."

Son visage s'illumina. "C'est gentil mais si tu as besoin de travailler, je te laisserais volontiers ton temps libre." il secoua la main. 

"J'insiste." affirmais-je. "Je vous assure, ça ne me dérange pas." 

Il pressa ses lèvres en une fine ligne, hésitant un instant. Mais il finit par hocher la tête.

"D'accord." Il attrapa des gants et un masque qu'il me tendit. "Mets ça, ce sera plus prudent. L'incendie reste récent."

J'hochais la tête et enfilais les gants et le masque, délaissant mon sac d'école dans sa camionnette. 

"Merci, ma fille. T'es vraiment quelqu'un de bien." il m'adressa un sourire chaleureux avant de me guider parmi les ruines cramées.

Je me figeais un instant, me remémorant la poitrine sanglante de Pietro et le regard remplit de douleur et de trahison de Tony.

Je n'en suis pas si sûre...

Mais je gardais cette pensée pour moi et je me contentais de le suivre. Or, je ne pouvais nier que ces paroles firent naître une douce chaleur dans ma poitrine. Soudainement, je me sentais plus à ma place que lorsque j'enfilais mon costume, pour le moment abandonné dans mon sac.

Les deux heures suivantes passèrent à vitesse grand V, aidant M. Delmar à fouiller les décombres, et à essayer d'identifier ce qui était encore en assez bon état pour être réutiliser à l'avenir. Je l'aidais également à les charger dans sa camionnette. Au moment où j'allais partir, M. Delmar insistait pour me donner un peu d'argent pour ma participation mais je refusais tout aussi férocement qu'il insistait. J'ai finis par m'enfuir en courant quand il partit chercher son porte feuille et, quand il s'en rendit compte, j'étais déjà à l'autre bout de la rue en lui criant au revoir et lui promettant de revenir demain.

Je me suis ensuite dirigée vers le bureau du FBI qui avait récupéré les preuves du braquage de la nuit dernière. Les mains dans les poches de ma veste, j'entrais timidement, impressionnée par l'édifice immense. Ce n'était pas seulement sa taille, qui avait tout ce qui avait de plus normal à New York, mais sa fonction. Les bureaux du FBI ne rigolent pas et j'avais peur de faire ne serait ce qu'un mouvement de travers qui me vaudrait une peine de prison sévère.

Je m'approchais du comptoir de l'accueil, tendant le papier officiel des Avengers signé par Tony Stark. L'hôtesse me donna une badge de visiteur, m'indiqua l'étage des preuves et je la remerciais en m'éloignant. Je voyais les étages défiler accompagnées de grandes personnes en costume qui préféraient m'ignorer, ce dont je leur remerciais. J'aimais rester collée au fond de l'ascenseur comme une patte oubliée au fond d'une casserole. 

Enfin, j'approchais le deuxième comptoir de ce bâtiment. 

"Bonjour, je viens consulter des preuves sur l'affaire du braquage de banque d'hier soir dans le Queens, maîtrisé par Spider Man." je tendais au jeune homme mon papier. "Voici mon autorisation."

Il l'observa quelques instants puis me jaugea de haut en bas, visiblement peu impressionné. Il composa un numéro de téléphone, échangea brièvement avec son interlocuteur, avant de raccrocher et de tamponner mon autorisation. 

"Voilà, mademoiselle. Je peux voir votre carte d'identité ?"

Je lui offrit, ce qu'il observa quelques secondes avant de me la redonner. 

"Vous entrez dans le couloir et entrez dans la salle 5. Quelqu'un va vous apporter le dossier."

J'hochais la tête. "Merci."

Je suivis les instructions à la lettre et entrais dans une pièce aux murs gris, une table et une chaise dressées au milieu. On aurait dit une salle d'interrogatoire... 

Tu penses qu'on peut demander à un agent de nous menotter ? Clin d'oeil, clin d'oeil.

Je levais les yeux au ciel. "Pour quelqu'un d'asexuel, tu parles souvent de sexe. Maintenant tais toi, je ne veux pas passer pour une folle aux yeux du FBI et finir en prison." je chuchotais, espérant que la caméra braquée sur moi ne capterais pas si bien le son au point de m'entendre chuchoter. 

Bien, bien. 

Un homme entra, les bras chargés de cartons, et les déposa sur la table. 

"Et voilà le travail ! Bon, voici tout ce qu'on a. Revenez à l'accueil si vous avez un soucis."

"Merci." 

Je m'installais à la table après le départ du livreur et m'attelais à ma tâche. J'ouvrais le premier carton, remplis de documents, rapports, photos, témoignages, des cassettes vidéos et sonores... Je les feuilletais brièvement, prenant connaissance des noms des criminels. 

Mon envie de perpétuer mes activités super héroïques avaient drastiquement baissées ces derniers temps. Peter et Happy ne cessaient de me répéter que ce n'était sûrement qu'une phase, les baisses de morale peuvent arriver, surtout avec mon passé psychologique. Mais je sentais au fond de moi que c'était beaucoup plus profond que ça. 

Cependant, cette affaire avait attiré ma curiosité. Ces armes... Bon sang, ces armes me disaient quelque chose, elles étaient beaucoup trop familières sans pour autant que je puisse mettre le doigt dessus. C'était comme si je les avais déjà croisé sans réellement les avoir vu. Je voulais en avoir le coeur net car, malgré tout, j'avais des soupçons. 

J'ouvrais le carton contenant les sachets plastiques enveloppés autour des armes. Déjà, je pressentais quelque chose de curieux. Cette boîte... me paraissait étrangement petite pour ce dont je me souvenais de la taille des armes. J'en eus la confirmation quand je sortis les premiers sachets. Et tous les autres, vidant brusquement le contenu du carton sur la table. Des armes, oui. Pas celles d'hier soir.

C'étaient des armes classiques, qu'on trouvait partout aux Etats Unis. Or les armes de ces voleurs étaient toutes sauf normales, dans leur apparence comme dans leurs capacités. Je restais figée un moment devant cette étrange situation. Les mots ne sortaient même pas de ma gorge pour exprimer mon étonnement. 

Je sortis à grands pas hors de la pièce et revenais vers le comptoir. 

"Vous êtes sûr et certain que c'est tout ce que vous avez pour cette affaire ?" je demandais avec un ton grave. 

Mon regard inquiet capta l'attention et la concentra de l'hôte. "Uhm...Oui. Pourquoi ?"

"Vous êtes sûr ?" j'appuyais mes mots, espérant une dernière illumination de sa part. 

"Oui, j'en suis sûr. Pourquoi ? Y a un problème ?" 

Mon regard dévia vers un point vide, réfléchissant à toute vitesse.

"Je n'en suis pas sûre..."

Je soupirais et retournais dans la pièce, revérifiant les armes, les cartons, m'assurant que je n'avais rien manqué. En feuilletant les rapports, je remarquais que la liste des armes correspondait effectivement à ce qui se trouvait dans le carton des preuves. Merde, c'était vraiment bizarre. 

Je trottais vers le comptoir, signant le formulaire de présence, avant de demander dans quelle commissariat étaient retenus les criminels de cette même affaire. Après avoir récupéré mon information, j'empruntais le chemin du retour et dès que mes pieds trouvèrent le trottoir extérieur, je me mis à courir aussi vite que possible. Je pris le métro, puis le bus, terminant les derniers mètres à la course à pieds, ignorant mon sac qui me gênait. J'avais un mauvais pressentiment. Quand on se donne tant de mal pour faire disparaître des preuves, on ne laisse pas de témoins oculaires.  

J'entrais en trombe dans le commissariat et tombais presque sur le comptoir. 

"Bonsoir. Euh, bonjour. Je voudrais savoir dans quel état sont Kyle Rivery, Cole Dawson, Jack Keller et Clark Miller." je demandais à toute vitesse, prenant à peine le temps de reprendre mon souffle. 

Le policier me regarda curieusement. "Je suis désolé mais si vous n'êtes ni leur avocate ni de leur famille, vous ne pouvez pas les voir."

Je serrais les poings pour m'empêcher de m'énerver. "Je ne vous demande pas de pouvoir les voir mais de me dire dans quel état ils sont ! Vivants ? Morts ? Sur le point de clamser ?! Je ne sais pas, moi !"

Il me dévisagea comme si j'étais une extraterrestre, mon allure de lycéenne ne l'effrayant pas autant que si c'était un homme de 90 kilos devant lui. Je pris une seconde pour me calmer et cesser d'alerter tout le monde autour de moi. Attirer l'attention n'était pas non plus mon kiffe ni mon objectif. J'avais juste besoin d'une confirmation. 

"S'il vous plait." demandais-je plus calmement. "Vous n'avez même pas à vous déplacer, jetez juste un oeil aux caméras des cellules. Je vous en prie." 

Son regard sévère de père de famille de 60 ans s'effaça petit à petit. Il balança légèrement sa tête de gauche à droite, hésitant, avant de céder.

"Bon. D'accord. Ça ne me prendra pas bien longtemps, de toute manière."

Je souriais largement, le poids sur ma poitrine s'allégeant. "Merci. Merci beaucoup."

Il se tourna vers son ordinateur et, en quelques clics, se trouva devant les caméras. Il prit quelques secondes pour rechercher la bonne cellule.

"Alors... Les voilà. Ils sont-" mais les mots moururent dans sa gorge. Il cligna des yeux avec stupeur devant son écran, reculant dans sa chaise comme s'il était sur le point de tomber à la renverse. "Oh merde..." il murmura.

"Quoi ? Quoi ?" demandais-je précipitamment. 

Cependant, il m'ignora et se leva brusquement, hurlant en courant vers le couloir des cellules. 

"MORTS ! ILS SONT MORTS !"

...................

J'étais beaucoup trop nerveuse pour venir à une fête, ce soir là. Mais je me voyais mal faire faux bond à Liz, Peter, Ned et MJ à qui j'avais promis de venir. J'attendais mes deux amis devant la maison bruyante et agitée. Des dizaines de jeunes gens avec gobelets à la main avaient déjà envahis la pelouse à l'avant de la maison. 

Des armes extrêmement dangereuses avaient disparues, remplacées par d'autres, les criminels étaient morts et je ne pouvais m'empêcher d'avoir une pensée pour M. Delmar qui ne pourrait pas prouver à son assurance que les armes étaient d'origine extraterrestre. Je me mordais insatiablement la lèvre, la faisant saigner, et mon pied tapotait le béton du trottoir. Je n'avais pas le coeur à la fête mais je devais absolument en parler à Peter, pas par téléphone si possible, et je devais paraître normale. 

Je me pris à penser que j'étais peut être un peu parano mais on est jamais trop prudent. 

Enfin, je vis Peter et Ned sortir de la voiture de May, qui m'adressa un signe de la main que je lui rendis. Les deux jeunes gens s'approchèrent Peter nerveux et Ned excité comme une puce. Je tentais d'imiter un sourire décontracté sur mon visage. 

"Sacré soirée !" s'exclama Ned, tout joyeux en portant son chapeau. 

"Tu l'as dit..." je grinçais des dents. 

Peter plissa les yeux, captant en un regard mon inquiétude. Je lui fis discrètement signe de ne pas s'en occuper pour le moment et il suivit mes directives. Nous entrâmes dans la maison bondée, essayant d'ignorer Flash qui frimait derrière les platines. 

Ned se mit alors à répéter son "super" plan à propos de Spider Man, à mon grand dam. "Spider Man déboule en voltige, tu dis que vous êtes potes et tu me fais un check ou une accolade."

"Bordel, Ned, Spider Man n'est pas une attraction. Cette idée stupide va tous nous mettre en danger." je chuchotais durement. 

"Et moi je dis que t'es parano."

"Moi, je pense qu'il faut surtout faire confiance à mon expérience."

"Salut, meuf. Contente de te voir." 

Je me tournais vers MJ, le poing tendu vers moi. Je mis une seconde à restaurer un visage agréable et souriant avant de cogner mon poing contre le sien. 

"Ouais, moi aussi."

Elle leva un sourcil vers Peter et Ned. "Vous êtes à cette soirée nulle ?"

"T'es là aussi." lui fit remarquer Ned. 

"T'es sûr ?" MJ finissait de se tartiner une tranche de pain et croqua dedans. "Rejoins moi quand tu t'ennuieras." elle me tapota l'épaule en nous dépassant, sous les regards dubitatifs des deux autres adolescents. 

"J'y crois pas !" s'exclama la voix de Liz à l'autre bout de la pièce, attirant notre attention. "Salut ! Cool le chapeau, Ned." elle nous rejoignit, souriante, un verre et une assiette à la main. "Trop contente de vous voir. Janis, je t'ai gardé de la pizza aux 4 fromages, elle est partie en quelques secondes et je sais que t'aime ça."

Elle me tendit l'assiette et je lui souris malgré mes gestes un peu hésitants et maladroits. "Oh...merci. C'est super sympa." 

"J'avais pris de la pizza aux pommes de terre pour Last, au cas où elle viendrait." 

"Tu penses à tout, dis donc." 

Liz gloussa puis se tourna vers les garçons. "Y a de la pizza, y a à boire, servez-vous."

"Super fête." tenta timidement Peter. 

"Merci."

Un bruit de casse se fit entendre et Liz afficha soudainement un regard inquiet. "Mes parents me tueront si y a de la casse, je dois..."

Nous hochâmes la tête et, spontanément, je proposais:

"Tu veux de l'aide ?" j'essayais d'articuler entre deux bouchée, le stress m'ayant donné une faim de loup. 

Ned et Peter me lancèrent des regards qui me demandaient clairement ce que je foutais mais il me semblait impoli de la laisser nettoyer toute seule. Son visage s'illumina. 

"Oh, c'est gentil ! Je veux bien !"

"Je vous rejoins dans deux minutes, les gars."

Liz m'a entraîné dans les couloirs de sa maison et nous avons trouvé deux assiettes brisées, par terres, mes morceaux de nourriture et de vaisselles éparpillés. Liz souffla et posa ses mains sur ses hanches. 

"Et je suppose que personne ne se dénoncera." 

"C'est des lâches." je ricanais et posais mon assiette sur une table. 

"Je vais chercher le balais."

"Dac, j'attends sagement."

Une minute plus tard, j'aidais Liz à nettoyer les dégâts et à tout jeter à la poubelle. en rangeant le balais, je luis fis remarquer qu'elle devrait peut être utiliser des assiettes en plastique pour la prochaine fois.

"C'est pas faux. Mais c'est moins écologique."

Je la pointais du doigt. "Et là, c'est toi qui as pas tort."

Du coin de l'oeil, je vis Peter qui grimpait sur le toit de la maison sur le mur extérieur. Je fronçais les sourcil, espérant que Ned ne l'avait pas convaincu.

"Euh je te laisse, je dois..."

"Janis ?"

"Oui ?"

"Est ce que t'aimes bien Peter ?" elle demanda tout bas, faisant apparement attention que personne n'entendait. 

Je demeurais figée, un peu prise de court par la question. "Hein ?"

Liz se dandina inconfortablement sur ses pieds, sa main frottant sa nuque dans la recherche d'un quelconque soulagement. 

"Désolée si c'est trop personnel comme question, tu n'es pas obligée de répondre."

Je finissais par hausser les épaules et enterrer mes mains dans mes poches. 

"Rien ne se passe entre lui et moi, t'en fais pas. Peter est un très bon ami, plutôt une âme soeur platonique si tu veux." je lui souriais dans une tentative de la convaincre de mon honnêteté et de la rassurer. "Donc tu peux foncer, t'inquiète."

Son sourire s'élargit. "Vraiment ?"

"Mais oui ! Il est tout à toi !" je commençais déjà à faire un pas en arrière, un peu pressée de rejoindre Peter avant qu'il fasse la bêtise de trop. 

Le sourire de Liz fondit soudainement et ses sourcils se nouèrent dans une forme de confusion. 

"Janis, ce n'est pas-"

"Excuse moi mais je viens de me rappeler d'un truc SUPER important mais on se reparle plus tard !" je la saluais et accourais dans le jardin de la maison, faisant le tour, puis adressais de grands signes à Peter quand je le trouvais.

Il me percha sur le toit, avec lui, la vue sur les résidences chics de New York était impressionnante. Peter était enveloppé dans son costume, ses vêtements abandonnés un peu plus loin. 

"Tu vas quand même pas faire ça ?" je lui demandais, les mains sur mes hanches.

Peter haussa les épaules. "Je suis invisible aux yeux de tout le monde, Janis. Peut être que je pourrais être plus...visible si je fais ça."

Je levais les yeux au ciel. "S'ils t'apprécient juste par ce que tu connais Spider Man, ça n'en vaut pas le coup."

Son regard noisette dériva au plus loin de moi. Ses épaules s'avachirent. "Tu as sans doute raison... Mais, c'est facile pour toi. Partout où tu passes, tu rayonnes. T'es drôle, cool, sympa, Liz t'adore, MJ t'adore, Flash hésite à t'envoyer des pics...!"

"Et j'ai les pires notes de l'école et un bon nombre de personnes m'appellent "la taré"."

Je vis à son regard qu'il était abattu. Je soupirais et m'agenouillais à côté de lui. 

"J'ai été à ta place, Peter. Au lycée, la seule personne qui s'intéressait à moi est devenue ma copine. À part ça, j'étais un fantôme, personne ne prêtait attention à si j'étais là ou non."

"Victoire..." il chuchota, reconnaissant l'histoire que je lui avais raconté. 

"Ouais..." mon coeur s'alourdit. 

Il plissa les yeux. "Mais... comment tu as pu passer de fantôme à...toi ?"

Je fus incapable de bouger et de parler pendant plusieurs secondes, essayant de trouver la réponse qui pourrait lui présenter la réalité de ce que j'ai vécu. 

"J'ai...foutu ma vie en l'air."

Il me dévisagea et je secouais la tête.

"Ça n'en vaut pas le coup. Je paierais cher pour redevenir un fantôme si ça signifiait avoir le quart de ce que tu as."

Une soudaine explosion au loin, encerclée d'un nuage bleu, attira brusquement notre attention. Nous nous redressâmes en même temps, nos regards fixant le point de l'explosion qui s'était désormais évaporée dans l'air. Peter enfila son masque et j'enroulais un foulard que j'avais autour du cou autour sur le bas de mon visage.

"Accroche toi, Sword."

Il m'attrapa par la taille et nous élança dans les hauteurs.

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