Une distance


Tony et moi avions reprit la route lorsque la nuit était encore plus sombre. Mais rouler en voiture en pleine nuit sur une autoroute pratiquement déserte restait une de mes choses préférées. Si calme, si paisible, l'impression d'être seule au monde... Enfin, c'est une impression que l'on peut avoir si vous n'aviez pas un Tony Stark qui communique par téléphone avec un gamin de 11 ans car on poursuit un terroriste anti-américain tout en ayant une autre personnalité qui vous murmure des bêtises à longueur de journée dans votre tête.

« Harley, dis moi ce qui se passe, fais moi un rapport. » demanda Tony.

« Bah là je mange des bonbons, tu veux que...je continue ?

-T'en es à combien ?

-Deux ou trois bols.

-Tu vois toujours clair ?

-Euh...oui, je crois.

-Tu vas très bien. Passe moi Jarvis.

-S'il a des carries, je suppose que tu paieras le traitement ? » lui demandais je.

« Je ne suis pas un génie, playboy, philanthrope, milliardaire pour rien, Kitty. Jarvis comment tu vas ?

-Très bien, monsieur. Je tiens quelques temps même s'il m'arrive de terminer une phrase par la mauvaise myrtille. »

Tony et moi grimacèrent.

« Vous aviez raison, monsieur. Après avoir scanné les unités de liaison descendantes d'AIM, j'ai pu localisé la provenance des transmissions du Mandarin.

-Où est ce que c'est ? Moyen-Orient, Europe, Afrique, Iran, Pakistan, Syrie ? C'est où ?

-En fait, à Miami.

-Pas trop ce à quoi je m'attendais de la part d'un terroriste anti-américain. » je fis remarquer.

« Je vois. » reprit Stark. « Harley, il faudra qu'on prenne le temps de rebooter le module parole de Jarvis plus tard. Allez, dis moi où c'est. Regarde l'écran et dis moi.

-Ben....C'est écrit Miami, Floride.

-Parfait. Pour commencer, il me faut l'armure. Elle est bientôt prête ?

-J'arrive pas à la recharger. »

Dès qu'Harley prononça ces mots, Tony pressa la pédale de frein aussi fort que possible, la voiture ralentissant violemment et nous projetant vers l'avant.

« Putain de merde ! » criais je alors que mon coeur avait fait un sacré bond dans ma poitrine.

Tony s'empressa de garer la voiture sur le côté de la route alors qu'il semblait reprendre son souffle mais avec une certaine difficulté.

« Elle se recharge mais l'alimentation n'est pas fiable. » expliqua calmement Jarvis. « Et pourrait être insuffisante pour revitaliser Mark 42.

-C'est toujours fiable l'électricité ! C'est mon armure et je n'arriverais pas....je ne peux pas... »

L'attention de Tony semblait s'éloigner de plus en plus alors qu'il devenait plus agité avec ses bras et ses mains, les serrant en poings. Je posais une main sur son bras.

« Tony ? Ça va ? Tu fais une crise d'angoisse ? »

Il resta quelques secondes silencieux avant de sortir précipitamment de la voiture.

« Ça recommence... » il marmonna.

« Tony ! » je sortais également de la voiture et en faisait le tour pour le rejoindre. Il s'appuyait grâce à la portière et laissait échapper des gémissements essoufflés.

« Tu fais encore une crise ? » demanda Harley à l'autre bout du fil. « J'ai même pas parlé de New York.

« Ouais eh bien tu viens d'en parler en prétendant que t'en a pas parlé ! » grogna Tony en se laissant glisser sur le sol contre la portière arrière. « Qu'est ce que je vais devenir..? » marmonna Stark avec angoisse, regardant un peu partout.

Je m'accroupissais devant lui et le força à me regarder dans les yeux.

« Hey, Tony. C'est moi, regarde moi. Respire.

-Il peut faire du bricolage, c'est son truc. Ça va passer. » conseilla Harley.

« Exactement. T'as entendu, Tony ? On va aller construire un machin chose comme tu sais le faire et ça va passer, d'accord ? Tony ? »

Sa respiration ralentit de plus en plus et devint de moins en moins bruyante, son regard put enfin se fixer sur moi et ses mains arrêtèrent de trembler finalement. Il hocha vaguement de la tête avant de pouvoir formuler des mots.

« Ouais...Ouais, je comprends. » sa dernière phrase fût plus affirmative. « Merci, petit. Merci, Janis. »

J'hochais la tête et m'asseyais à côté de lui, soulagée qu'il se soit calmé.

« Ça va ? » il demanda.

« Ouais. Tu m'as juste fait peur. J'ai cru que j'allais pas pouvoir t'aider, j'ai jamais calmé quelqu'un qui fait une crise d'angoisse.

-Eh bien...Tu t'es bien débrouillée. Regarde, je vais bien.

-Faut aussi donner du crédit à Harley.

-Si jamais tu sais pas comment calmer quelqu'un, conseille lui de faire ce que tu fais toi pour te calmer. Tu fais quoi, toi ? » il me demanda en me désignant de la main.

« Avant je pensais à de bon moments que je passais avec ma famille. Mais après New York, ça n'a fait qu'empirer les choses. Alors j'ai commencé à penser à Victoire, comme si elle était avec moi. Mais après ce qui s'est passé, ça a aussi fait empirer les choses. Alors maintenant je compte surtout sur ma peluche Iron Man. » je riais en voyant les sourcils de Stark froncés. « Je sais, on dirait une enfant qui a fait un cauchemar. Mais je sais pas...ça m'apaise.

-Non c'est pas...je te jugeais pas sur la peluche, ma grande. » il semblait chercher ses mots. « Il s'est passé quoi avec Victoire ? Aux dernières nouvelles que j'ai eu, vous étiez heureuses ensembles et que vous vous souteniez. »

J'hochais la tête en évitant son regard, mon coeur se serrait au souvenir de notre dernière interaction.

« T'as raté quelques épisodes. » ricanais-je sans joie. « On s'est séparées. On a cassé, on est plus ensembles, tout ce que tu veux. » lâchais je finalement en commençant à gratter la peau autour de mes ongles.

« Oh..Janis...Je suis tellement désolé. Je sais à quel point elle était importante pour toi. » il entoura un de ses bras autour de mes épaules et me rapprocha de lui.

« C'est pas de sa faute... » dis je. « Ni de la mienne. C'est juste... Après New York, elle a su pour Sword et mes pouvoirs. Je lui ai expliquée les avantages et les inconvénients. Notamment que je grandissais deux fois moins vite à cause du métal dans mon corps qui l'empêchait de grandir et de se développer normalement. Elle a été très compréhensive. Elle a dit qu'elle était très fière de moi. Puis son père est mort.

-Ouais, je me souviens que tu m'avais dis qu'il avait un cancer.

-Ouais, ça a mit de la distance entre nous. Je voulais la soutenir mais elle a dit qu'elle préférait faire son deuil seule ou avec sa famille. Je savais que quelque chose n'allait pas mais j'ai respecté son choix. Ses grands parents sont venus s'installer à New York pour s'occuper d'elle. Quelques mois plus tard, elle est revenue vers moi, je pensais qu'on était redevenues un couple normal. Mais ça n'a pas duré plus d'un mois. Et elle m'a quitté.

-Et tu sais pourquoi ?

-Tony, regarde moi. » je le regardais dans les yeux, au bord des larmes. « A cause ces foutus pouvoirs, je grandis deux fois moins vite ! » ma voix commença à se teinter de colère et ça ne faisait que monter en intensité. « Je devrais avoir presque 17 ans, comme ma petite amie ! Mais je suis là, à avoir 15 ans cette année et encore l'année prochaine et après j'aurais 16 ans pendant 2 ans et pendant ce temps là Victoire serait à sa je sais pas combien d'année d'université. » je pris un temps pour calmer ma colère en contrôlant ma respiration. « Victoire sentait qu'il y avait...une sorte de déséquilibre de pouvoir. J'étais devenue trop jeune pour elle. Et je sais qu'elle a fait le bon choix, je ne lui reproche surtout pas mais c'est juste....que je l'aime tellement, Tony. Je lui avais dit que ma vraie mort serait de ne plus jamais la revoir. Et c'est vrai...Je me sens si vide si...éteinte sans elle. » je baissais la tête vers le sol.

« Je suis désolé, Janis. Je comprends que ce soit dur. Mais peut être...peut être que quand tu atteindras un âge plus raisonnable pour avoir une relation saine avec Victoire, tu pourras la recontacter, lui demander de reconsidérer sa décision. Si tu as, bien évidement, toujours des sentiments pour elle.

-Pourquoi faire ? Me faire jeter une seconde fois ? Constater qu'elle m'a remplacée ?

-Je dis juste, que tu devrais retenter ta chance dans quelques années. Je t'aiderais, si tu veux. Mais je sais que tu regretteras de ne pas l'avoir tenté. Qui ne tente rien n'a rien. »

J'hochais la tête en reniflant, l'idée me faisant plus peur qu'elle ne me donnait de l'espoir.

« Cependant, je suis quand même content qu'elle ai fait ça, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Sinon, je pense que votre relation aurait été très malsaine. »

J'hochais de nouveau la tête en me penchant vers sa poitrine pour un câlin. Je sentis ses bras se refermer autour de moi.

« Tout va bien se passer, je te le jure.

-Je te crois, Tony. »

Je me redressais et séchais mes joues mouillées avec les manches de mon gilet.

« Et toi ?

-Quoi moi ?

-Comment tu gères New York ? » demandais je avec hésitation, me retournant pour voir sa réaction. Mais son visage se figea ainsi que tout son corps. Je me précipitais devant lui et lui touchais le bras. « Pardon, désolée, je voulais pas te dire ça pour que tu repartes en vrille. Tony !

-Je suis là, ne t'en fais pas. Ça m'a juste surprit.

-Je suis désolée...Je voulais juste...juste savoir ce qui se passait dans ta tête. Pour t'aider éventuellement. J'ai l'impression que tu mets également de la distance entre nous et...tu es tout ce qui me reste. » je l'entendis soupirer.

« Janis, ce n'est pas que je mets de la distance entre nous. Mais tu es déjà en hôpital psychiatrique pour dépression, tu as du mal à gérer ton TDI et tu dois guérir de tes propres traumatismes tout en étant une ado de 15 ans. Je suis un adulte et même si je suis pas toujours responsable, je le suis assez pour ne pas me déverser émotionnellement sur toi parce que ce n'est pas sain. Tu as déjà assez à gérer pour ton âge. Et je-»

Il semblait à court de mots pour s'expliquer alors il sortit une sorte de jeton violet de sa poche. Je fronçais les sourcils en attrapant le petit objet pour l'observer de plus près.

« C'est quoi ? » demandais je.

« Aux alcooliques anonymes, ils te donnent ça quand t'as réussi 6 mois de sobriété, pas une goûte.

-WoW, c'est super Tony. Je savais pas que t'avais fait ça.

-Exactement. Je suis un adulte qui peut gérer lui même ses traumatismes et tu es une enfant qui vient de perdre sa famille. Il n'y a aucune distance, Janis. C'est juste être un adulte et être une ado, on gère pas les choses de la même manière.

-Mais pourtant tu te confies à Pepper. Pourquoi pas moi ?

-Je te l'ai dit, en tant qu'adulte, je ne dois pas te rajouter une charge mentale. Et puis, je ne dis pas tout à Pepper comme je ne te dis pas tout comme tu ne me dis pas tout. Je viens de découvrir pour Victoire et toi ! Pepper ne sait même pas que je consulte pour mon alcoolisme. Tu es et tu seras toujours ma meilleure amie, Janis. Avec Rhodey, bien sûr.

-Faut pas l'oublier, le pauvre. » je rigolais et cela fit sourire Tony.

« Tout va mieux ? On peut aller bricoler un truc ?

-Ouais ! On y va !

-Génial. »

Sur ce, et avec le coeur plus léger, nous nous sommes levés et sommes remontés dans la voiture. Tony a conduit encore une demi heure avant de trouver un magasin à côté d'une station service. Pour rester incognito, il a enfilé un sweat à capuche, un casquette et une paire de lunettes de soleil. On parcourait les allées du magasin avec un cadi qui se remplissait très vite alors que Tony sirotait une canette.

« Tu consommes avant de payer ? Je rajoute ça à la liste des choses illégales faites en mission.

-Tu vas me lâcher avec cette foutue liste ? » râla Tony en se balançant la tête en arrière.

« Je te lâcherais jamais. Et arrête de te balancer la tête comme ça, tu vas te faire mal à la nuque et tu vas faire une Gwen Stacy. »

Balle perdue pour Spider Man.

« Te revoilà. » marmonnais je.

« C'est qui Gwen Stacy ? » demanda Tony, fronçant les sourcils de confusion.

« C'est quelqu'un de pas trop en vie. »

Alors que Tony s'arrêtait pour choper des gants et de la ficelle, je posais mes yeux sur le rayon friandise et entendis mon ventre crier famine.

« Tony. » commençais je en prenant un sachet de M&M's et me retournant vers Tony. « On peut prendre ça ? J'ai faim. »

Je peux avoir des Snickers ?

Je levais les yeux au ciel et attrapais un sachet de Snickers avec mon autre main.

« Et Last veut des Snickers.

-Vous prenez du chocolat quand vous avez faim ? A une heure pareille ? Pas très équilibré...

-Tu peux parler. J'ai passé assez de week end chez toi pour savoir que tu te nourris principalement de pizzas et de café. » répondis je en mettant les sachets dans le cadis.

« J'ai pas dis oui.

-T'as pas dis non non plus. Et comme on est dans une société patriarcale qui considère le manque de réponse comme du consentement, alors j'applique le raisonnement.

-Tu fais trop d'humour noir, ça va t'attirer des ennuis.

-Peut être mais, au moins, Last se marre bien. »

Après avoir fait nos achats, nous nous sommes installés dans une chambre de motel à côté du magasin. J'ai laissé Tony à ses occupations tandis que je faisais une sieste sur le lit d'à côté. La seule fois où j'ai été réveillée était lorsque Tony m'a émergé de mon sommeil pour qu'on reparte en voiture. Une fois dedans, je me suis rendormie. Et mes paupières se sont levées seulement lorsque je sentis le soleil de Miami réchauffer ma peau.

NDA: Bonjour à tous ! Je poste le chapitre en avance car je ne serais pas là du week end et je ne suis pas sûre d'avoir une connection internet. Bonnes vacances à tous !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top