"Qu-quoi ?" demandais-je, incrédule.

"Vous m'avez entendu, Mlle. Price. Dites moi ce que vous faites ici, dans une réalité à laquelle vous n'appartenez pas ?

-Désolée, je ne vois pas de quoi vous parlez."

Le vieil homme soupira et m'aida à me diriger, encore sonnée par ma crise d'angoisse, vers la fontaine centrale de la cours avant. Il nous fit s'asseoir tandis que je le regardais toujours avec curiosité et choc.

"Ne feignez pas, Mlle. Price. Je sais que vous n'êtes pas de ce monde. Sword n'a jamais existé comme super héroïne.

-Mais...comment...vous...Oh mon dieu. Comment ?

-Je ne suis qu'un caméo dans chaque films. Il est impossible qu'un personnage aussi reculé ait pu être présent à chaque évènement du MCU. Alors...mon "personnage" s'est détaché de la fiction. Je suis devenu, quelqu'un à part entière. Conscient que tout n'est que fiction. Conscient de ce que j'ai créé. Conscient de ce qui va se passer. J'ai brisé le 4eme mur.

-Comme Deadpool ?

-On peut dire ça. Mais avec les problèmes mentaux en moins." sa blague nous fit ricaner, détendant l'atmosphère un peu lourde.

« Ça a en fait du sens. » admis-je.

"Ce qui fait que je sais que vous n'êtes pas censée être ici.

-Si vous ne savez pas, je ne suis pas plus avancée que vous.

-Vraiment ?

-Ouais..." je soupirais.

"Aucun souvenir d'avoir fait un truc pas clair avant de...d'arriver ici ?

-Non, aucun."

Un petit silence s'installa.

"Je suis désolé.

-Pour ?

-Ca a dû être déstabilisant. Tout ça.

-Je veux juste savoir comment je suis arrivée là et ce que je dois faire. Et je n'ai la réponse à aucun.

-Il ne reste qu'une solution alors."

Je me tournais vers lui, levant un sourcil et pleine d'espoir.

"Qui est ?

-Attendre que le Dr. Strange fasse son arrivée, vous le rencontrez et vous lui demandez de vous aider.

-Strange ?

-Tu le connais au moins ?

-Oui. C'est un sorcier. J'ai lu quelques comics sur lui. Mais il n'est pas dans le MCU..." il se contenta de me fixer avec un sourire en coin. "Attendez....il va arriver ?

-Oui. Comme je te l'ai dit, le 4eme mur n'est pas une gêne pour moi.

-Oh mon dieu...Vous avez raison. Pour l'instant, c'est la seule chose que je puisse faire. Attendre."

Soudain, un grand bruit nous fit sursauter, venant de la luxueuse maison. La réflexion se fit rapide dans mon esprit et je me levais en fixant l'habitation.

"Ils se battent..." marmonnais-je.

"Je suppose que vous devez y aller.

-Je pense aussi.

-Dans ce cas, bonne chance.

-Merci..." je commençais une marche rapide vers les portes. "...j'en aurais bien besoin."

Le salon était désormais vide mais les bruits de lutte au delà des énormes trous dans les murs me permirent de trouver mon chemin. Je traversais lentement et sûrement en enjambées les passages et je trouvais enfin Rhodey et Tony se battre dans des armures dans la salle de sport. Stark venait de flanquer un méchant coup, mettant Rhodey à terre pour le moment.

"Désolé, Iron Man n'a pas d'équipier." dit-il.

"Ca me brise le cœur, Tony." répondis je à la place de Rhodey.

Le milliardaire se tourna vers moi, visage indescriptible puisqu'il était caché par son casque.

"Tu ne devrais pas être là. Tu-"

Il fût coupé par un coup de Rhodey, leur combat reprenant. Puis j'entendis mon téléphone sonner et je me précipitais pour décrocher malgré mes mains tremblantes.

"Ouais ?

-C'est Victoire. Je viens prendre des nouvelles de la fête. Tu t'amuses bien ?"

Je regardais Tony se faire propulser contre le plafond, le trouant, et Rhodey le rejoignit. Le "boum" suivant et pas si lointain me laissa deviner qu'ils étaient au balcon.

"Euh...oui ?

-Et la version honnête ça donne quoi ?" elle demanda, sceptique.

"Tony est bourré, Rhodey a volé une armure et la maison est en ruine à cause de leur combat de « qui a la plus grosse ? ».

-Je te demande pardon ?

-Je te laisse, je dois empêcher la maison de s'écrouler sur nous. Bye.

-Non ! Att-"

Sa phrase ne fut jamais finie puisque je raccrochais. Et quand je suis arrivée dans la cuisine qui donnait sur la balcon, c'était un désastre. Tony venait de hurler aux invités, les faisant fuir avec panique. Rhodey était sonné, allongé sur le comptoir démolit et la plomberie cassée laissait échapper de l'eau.

"Putain mais c'est quoi votre putain de problème ?!" criais-je en marchant dans la pièce lorsque tous les invités furent partis.

Tony se tourna de nouveau vers moi.

"Tu devrais t'éloigner.

-Je m'éloignerais quand vous aurez finis vos putains de bêtises.

-C'est dangereux !

-A qui la faute ?"

Soudain, Rhodey arracha l'évier et l'éclata violement sur Tony, poussant le milliardaire dans la cheminée allumée. Je ne pus m'empêcher de sursauter en criant lors du coup. Mais bien vite, Tony se délogea et leva la main, visant son ami. Celui-ci fit de même.

"Baisse la main !" cria Rhodes.

"Tu te crois digne de cette armure ?

-On n'a pas à faire ça !"

L'intensité monta dans les gants. Voyant qu'aucun ne m'écoutait, et que Rhodey s'était également emporté, je choisis de partir avant l'explosion. Mais j'atteins juste les escaliers avant que la violente explosion ne se déclencha. J'entendis le verre des vitre se briser avant que la chaleur accablante me toucha et me projeta en bas des escaliers. Après ça, le noir.

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Je sentis une secousse. Puis une deuxième. La troisième fût plus forte et celle ci me fit émerger peu à peu de mon inconscience. Ma tête lourde put tout de même se redresser ainsi que mes paupières qui s'ouvrirent malgré ma grande envie de les refermer. J'étais allongée au sol, le dos m'accablant de douleur. Mais Tony était devant moi, dans son armure. Il avait un genoux à terre afin d'être à ma hauteur.

"Janis ? Ca va ? Oh mon dieu, je suis désolé...

-Rhodey va bien ?" demandais-je avec une voix rouillée.

"Ouais..." soupira-t-il. "Ouais, il va bien. Il est partit. Faut qu'on y aille."

Je le sentis me prendre en dessous des bras afin de me lever mais mon dos protesta avec une vive douleur me faisant gémir fortement.

"Pose moi ! Pose moi !"

Je le remerciais mentalement de m'avoir obéit.

"Laisse moi. Je...je vais rester là.

-Tu m'en veux ? C'est ça ? C'est Rhodey qui a engagé le combat !

-Parce que tu penses que tu as fais mieux ?"

Un silence s'installa entre nous, me faisant grimacer.

"Pardon...Juste...Je ne pense pas que je veuille vous voir. Tout les deux.

-Mais...Janis...

-Ca va ! Ca va passer. C'est juste le choc. Ca s'estompe déjà un peu."

Ne le voyant toujours pas bouger, juste me fixer, je continuais.

"Tony. Pars s'il te plait.

-Je suis désolé...encore... » j'ouvris les yeux, il avait la tête baissée, comme honteux de son comportement immature. Je soupirais.

« Allons discuter. »

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Tony nous avait emmené en volant dans un restaurant de donuts. Mon dos s'était apaisé toutefois de vives brûlures me harcelaient. Mais je décidais de les ignorer pour le moment.

Stark avait ses lunettes de soleil, toujours enveloppé dans son armure, allongé dans le rond d'un donuts géant dressé sur le toit du restaurant, avec une boîte de donuts dans une main et une des pâtisseries dans l'autre.

J'étais aussi à moitié allongée, sans trop appliquer de pression sur mon dos. Mes vêtements étaient sales et déchirés et j'avais oublié mon sac chez Tony. Quelques égratignures commencèrent à s'assécher sur mon visage.

Je pris également un de ces gâteaux ronds et le mangeait tranquillement au soleil qui commençait lentement à nous réchauffer. Le silence entre nous était pour l'instant pesant.

« Alors ? Tu voulais t'excuser ? » demandais je avec scepticisme en prenant une bouchée.

« Ouais... » soupira Tony. « J'ai été-

-Méchant ? Cruel ? Injuste ? Ingrat ? Ou bien arrogant ? Ou alors immature ou stupide ?

-Un peu de tout ça, ouais. » admit il honteusement. « J'étais bourré, perdu, effrayé et je t'en voulais un peu de ne rien me dire sur cette histoire de mort ou de vie.

-C'est déjà ça... Mais tu m'as vraiment blessée Tony. Alors pardon si la façon dont j'agis ne te plait pas mais...c'est pas comme si j'étais sûre de ce que je faisais. Je suis dans l'inconnu total tout en étant dans quelque chose que je connais par coeur. C'est perturbant et effrayant...

-Je sais, je suis...désolé.

-Ça doit être la troisième ou quatrième fois que tu t'excuses cette semaine.

-Je suis sincère.

-J'en doute de plus en plus.

-Tu sais très bien que je ne m'excuse pas pour rien. Mon...égo m'en empêche. Quand je m'excuse, Janis, c'est tout sauf du vide. » dit il avec assurance, plongeant son regard sincère dans le mien, sceptique.

« Je suppose que tu as raison... » soupirais-je.

« Du coup on est...plus fâchés ?

-Ooooh je sais pas... » taquinais-je tandis qu'il leva les yeux au ciel.

« Et avec 4 donuts en plus ?

-6 donuts. » je souris malicieusement.

« Vendu. » je lui serrais la main.

« Monsieur ! Mademoiselle ! »

Nous nous tournâmes vers la voix en bas, devant l'entrée du bâtiment.

« Je vous serais reconnaissant de descendre de ce donut ! »