Le cauchemard
"Aïe !" m'écriais-je alors que Pepper appuyait plus fort sur mon dos.
"Ne bouges pas, je t'ai dit !"
Je m'étais allongée sur le ventre sur un lit d'une chambre de l'hôtel. En y retournant je m'étais beaucoup plainte que mon dos faisait un mal de chien. Pepper a alors insistée pour que Happy aille chercher du Voltarène dans une pharmacie pas loin et me l'appliquer dès arrivés à l'hôtel. Donc me voilà sur le ventre, le dos à l'air et Pepper qui semblait vouloir me tuer en appuyant le plus fort possible tout en appliquant le Voltarène.
"Aïe ! Mais tu me fais mal !
-Roh mais quelle chochotte..." je la vis du coin de l'œil lever les yeux au ciel.
"Moi chochotte ?" fis-je indignée. "Moi ? Chochotte ?
"Oui, toi.
-Moi chochotte ? Qui est ce qui vient de vous sauver, toi et Happy, d'un mec avec des fouets électriques ? Hein ? Alors je ne suis pas une chochotte. Je suis tous sauf une- AÏE !
-Oups." je tourne la tête pour la voir sourire malicieusement. "Désolée, faux mouvement."
"Bien sûr...
-Sérieusement, Janis, si on ne met pas ça le plus vite possible je pense sincèrement que ta douleur empirera.
-Si tu le dis..." soupirais-je.
J'entendis des talons entrer dans la pièce.
"Mlle. Potts ?" demanda ce qui semblait être Natasha.
"Oui, Natalie ?
-Je viens vous prévenir que M. Stark sera de retour dans pas longtemps.
-ENFIN !" expirais-je et je pus entendre Nat ricanner.
"Merci, Natalie." remercia Pepper tout en se levant du lit. "Pouvez vous continuer de soigner Janis ? Elle est euh..." on se regarda. "...tombée dans les escalier et son dos est en miettes. La pauvre souffre le martyre.
-Pas de problèmes."
Je sentis le poids de Natasha se poser à côté de moi sur le lit et ses mains agiles me toucher le dos tandis que je sifflais de douleur. Pepper était partie de la pièce après ça.
"Bien, Janis, nous n'avons pas fait beaucoup connaissance.
-C'est vrai. Aïe !
-Désolée.
-Vous au moins vous vous excusez. Pas comme une certaine Pepper."
La rousse gloussa derrière moi.
"Alors ? Comment c'est d'avoir 14 ans et d'être amie avec Iron Man.
-C'est plutôt cool." je souris distraitement.
"Je me doute. Je suis étonnée cependant qu'aucun paparazzi ne t'es harcelée.
-Ils ont trop peur de ce que Tony pourrait leur faire si l'un d'eux osait même respirer dans ma direction." et nous avons rit.
"Pas faux. Il tient beaucoup à toi, il ne veut sûrement pas que tu vives cet enfer qu'il a dû subir étant plus jeune.
-Et j'en suis très reconnaissante, ça me permet de garder une vie normale alors qu'il y a tant de choses folles qui me tombent dessus en ce moment.
-Et tes amis ? Ils en disent quoi ?
-Je n'ai pas vraiment d'amis. Ma famille me suffit et j'aime trop mon monde dans ma tête. Cependant, il y a cette fille...Victoire. Je l'ai connue juste après mon retour d'Afghanistan, il y a un peu moins d'un an. Elle a été si gentille qu'elle est devenue très proche et on a une grande amitié. Même un peu plus ?
-Pourquoi tournes-tu ça en question ?
-Parce que je ne sais pas vraiment. J'ai parfois l'impression qu'elle flirte avec moi...et elle a acceptée de venir avec moi à une fête en tant que cavalière et...Je ne sais pas !
-Si je puis me permettre, je pense qu'elle te considère un peu plus qu'une amie.
-Peut être..." je lâche un soupir désespéré. "Mais en même temps ça me parait impossible.
-Pourquoi donc ?
-Parce qu'on est très différentes. Et je ne pense pas que les filles soient son truc...
-La décrirais-tu comme une personne gentille ? Compatissante ? Une amie de confiance ?
-Bien sûr, elle est tout ça et elle a même abandonné certains de ses amis pour passer plus de temps avec moi.
-Et tu dis aussi qu'elle t'envoie des signes comme si elle voulait plus.
-Oui.
-Donc soit elle est définitivement à fond sur toi, soit c'est une sale petite peste qui joue avec tes sentiments.
-Comment ça ?
-Si elle n'était pas intéressée par les filles, s'embêterait-elle à flirter ou à essayer de te demander plus ? Le fait qu'elle ait acceptée de venir avec toi avec cette fête n'est il pas une preuve qu'elle cherche plus ?
-Mais si elle ne faisait ça que pour rire ou pour être gentille ?
-Sauf qu'on ne rigole pas avec les sentiments des autres, ça peut leur briser le cœur. Donc soit elle est sincère et tu dois foncer, soit elle joue avec toi.
-Tu me rassures pas vraiment...
-Pourquoi ? Tu penches pour la deuxième option ?
-Oui...enfin non ! Je veux dire...Victoire n'est pas une mauvaise personne mais jamais je ne l'ai vu intéressée ou émettre un intérêt pour une fille.
-Et pour les garçons ?
-...Non plus...
-Bien. Alors tentes ta chance. Et si elle dit que tout ça n'était qu'une énorme blague, tu me le dis et je m'en occupe."
Sur ce, on a bien rigolé. Natasha savait être à l'écoute et ça me faisait du bien de parler ce qui se tramait dans ma petite tête d'adolescente. Puis Nat appuya un peu trop énergétiquement sur un point douloureux, me faisant siffler de douleur et creuser mes doigts dans les draps.
"Désolée. Mais c'est de sacrés ecchymoses que tu as là.
-Ah ? Je ne peux pas les voir.
-Tu es sûre que tu t'es fait ça dans un escalier ?
-Je sais ce qui m'est arrivé quand même." ricanais-je.
"Oui." elle gloussa également. "Ou alors...tu as mentis.
-Quoi ?"
La sonnerie de mon téléphone nous interrompit et je soupirais en le retirant de ma poche, m'excusant au près de Nat avant de décrocher.
"Oui ?
"Janis ? C'est Victoire !"
Mes yeux s'écarquillèrent et je me retournais pour voir Natalie, tout aussi consternée. Le son de l'appel avait dû être assez fort pour qu'elle l'entende.
"Oh...Hey." répondis-je tout en restant tournée vers Natasha.
Celle ci se leva et s'allongea sur le ventre, à côté de moi, et l'oreille collée à mon téléphone pour entendre.
"Hey ! Tout va bien ?" le blonde semblait inquiète, voire paniquée.
"Bien sûr. Pourquoi ?
-J'ai vu les infos avec le mec flippant à Monaco et j'ai eu peur pour toi."
Je vis Nat avec un pouce en l'air et je roulais des yeux.
"C'est gentil mais j'étais dans l'hôtel d'à côté, je ne risquais rien.
-Ouf ! Tant mieux alors ! Et Tony ? Il va bien ?
-Oui, je crois qu'il est partit l'interroger.
-Ah et j'ai aussi vu une vidéo où y avait Justin Hammer qui t'avait poussée.
-Un accident, rien de plus rien de moins. Les médias sont de telles drama queen." je souris en l'entendant rire à l'autre bout du fil.
"Si tu le dis !
-Proposes lui un rencard." me chuchote Natasha et je la dévisageais. Elle répond par un haussement d'épaules.
-Au fait, pour la fête,..." continue Victoire, un peu incertaine. "...je me disais qu'on pourrait aller chez moi après ? Comme j'habite le plus près de l'endroit et qu'on sera certainement crevées...
-C'est une super idée, ça me va.
-C'est bon ça, c'est bien parti." murmura une nouvelle fois Natasha et je levais les yeux au ciel.
"C'est vrai ?" demanda mon amie. "Cool ! Je suis tellement contente qu'on y aille ensembles !" la joie imprégnait sa voix.
-Ouais, moi aussi." souriais-je.
"C'est plus des signes, là, c'est des appels de phares."
J'ai faillis éclater de rire à la remarque de Natasha mais j'ai enfoncé mon visage dans les draps.
"Bon... eh bien je vais te laisser." me dit Victoire. "Je pense que tu devrais appeler ta famille, ils doivent s'inquiéter pour toi avec cet incident.
-Ne t'inquiètes pas, ma mère m'a appelée 10 secondes après la fin du combat."
Nous avons toutes les deux gloussées avant de se dire aurevoir et de raccrocher.
"Janis ?" j'entendis la voix de Tony et la porte de la chambre se fermer juste après.
Nathalie et moi nous sommes relevées et j'ai souris à mon ami.
"On rentre ?
-Absolument. Ces vacances sont un fiasco."
......................
"Mais t'as quoi dans ta valise ?!" me demanda Tony. "Des briques ?!
-Nan, ton armure.
-Je te demande pardon ?
-Je plaisante.
-Je préfère ça."
Tony grogna quand il posa enfin ma valise dans ma chambre à New York, de retour chez ma famille.
"J'aime beaucoup tes posters Iron Man." il scruta ma chambre.
"C'es gentil d'avoir porté ma valise." je souris en coin.
"Je regrette de ne pas l'avoir demandé à Happy.
-Mais tu es tellement fort et moi je suis une pauvre petite fille fragile en détresse qui a encore très mal au dos." je surjoue afin de lui arracher un sourire. Et j'ai réussis.
En effet, depuis que nous sommes partis, Tony était grincheux et irritable. Je me doute que ça a un lien avec Monaco et l'interrogatoire de Vanko mais...quelque chose me dit qu'il y avait plus.
"Ca va pas Tony ? T'es pas dans ton assiette depuis un moment...
-Désolé, Kitty." il me sourit faiblement avant de s'assoir à côté de moi sur mon lit. "C'est tout ce qui s'est passé à Monaco et-
-Coupes les conneries et dis moi ce qui te tracasse en plus de ça.
-Attention à ton langage, jeune fille." il me tapota le nez avec son doigt, comme si j'avais 5 ans. Parfois, Tony oubliait que j'avais 14 ans (bon ok, 13 biologiquement parlant) et que j'avais survécu à tout un tas de trucs en plus d'être dotée de pouvoir. Il soupira lourdement. "Je m'inquiète pour toi.
-Argh ! Encore ?!" je projetais ma tête en arrière tandis qu'il ricanait.
"Eh ouais, encore." je me redressais alors qu'il devint plus sérieux. "Mais, Kitty, j'ai pas l'impression que tu comprennes. Certes, tu es améliorée et tu as traversé beaucoup. Mais tu reste une gamine de 13 ans-
-14 ans.
-Si tu le dis. Ce que je veux dire c'est...tu ne devrais pas à faire ça.
-Faire quoi ?
-Te battre comme ça. Contre des méchants en risquant ta vie. Ce n'est pas saint pour toi.
-Ce qui n'est pas saint pour moi c'est aussi d'avoir du métal qui coule dans mon corps et qui chamboule toute ma croissance mais nous y sommes.
-Oui, mais tu n'as pas le choix dans ce cas précis. Or tu n'es pas obligée de te battre. Personne ne t'en voudra.
-Tu es sûr ?"
Un silence s'en suivit.
"Parce que je sais que si je ne faisais pas ça, je m'en voudrais tellement que j'y penserais jours et nuits. Tony, je ne fais pas ça par plaisir, quoique un peu,...Je fais ça pour ma conscience.
-Je comprends." il répondit. "Mais je ne pense que tu te rendes compte à quel point je suis inquiet. Parce que je suis responsable de toi. Parce que je tiens à toi.
-Je sais, Tony. Mais ma conscience, elle, elle ne me permet pas de rester sans rien faire. Elle ne me permet pas de rester les bras croisés quand je sais que des gens peuvent vivre des trucs qui vont les faire cauchemarder pendant des nuits et les hanter pendant des jours. C'est un truc que j'ai vécu après l'Afghanistan et je ne le souhaite à personne. C'est pourquoi j'agis."
Un lourd silence s'interposa entre nous puis j'entendis ma mère, qui rentrait du travail, claquer la porte d'entrée en bas. Et je courus l'enlacer. Elle a dû avoir très peur qu'il m'arrive quelque chose. Moi aussi. Mais ma conscience ne me laisserait jamais tranquille si je ne faisais rien. Et si je ne faisais rien ? Les cauchemars empireraient. Et je ne peux pas supporter plus.
.........................
Ma tête était lourde, trop lourde. Ce fût une véritable épreuve pour ouvrir les yeux tant mes paupières étaient lourdes. Lentement, j'ai relevé mon corps. Ma vue se stabilisa quand j'étais enfin debout sur mes pieds. Il faisait si noir.
Mais un trait de lumière me permit de voir ce qui ressemblait à l'intérieur d'une grotte. Pourquoi j'étais encore là ? Je ne veux pas y retourner. Je scrutais silencieusement la grotte avant de remarquer que mes vêtements étaient trempés de sang. Un bruit brusque et fort me fit vivement sursauter. Je me retournais brusquement, un trou béant qui n'était pas là avant me permit de voir un avion crashé, un peu plus loin.
Ne sachant pas quoi faire d'autre, j'ai décidé d'aller jeter un œil. Ce qui me semblait bizarre était la privation de mes sens. Je n'arrivais pas à ressentir la chaleur brûlante du désert ou le sable sous mes pieds nus, je sentais un liquide dans ma bouche (sans doute du sang vu la quantité) mais je ne pouvais pas le goûter, à part l'explosion je ne pouvais rien entendre...C'était très tortueux. Etre privé de tous ses sens à part la vue peut vous rendre dingue.
Quand j'ai atteint l'avion, les pieds traînant et fatiguée, j'ai frôlé la coque du bout de mes doigts. Pendant un moment, je me suis sentie étourdie. J'ai pris le temps de fermer un moment les yeux et de m'appuyer contre la coque.
Soudain, le morceau de coque contre lequel je m'appuyais disparu et je me retrouvais allongée sur le plafond blanc de l'avion. Quand je rouvris les yeux, une vision d'horreur m'accueillis. Des centaines de passagers, morts, leurs corps pendant au-dessus de moi tenus dans leurs sièges à l'aide des ceintures de sécurité. Tous morts, du sang s'échappant de leur peau déchiquetée par le crash. Y en avait partout.
Partout.
Peu à peu des gouttes du liquide rouge vinrent tomber à côté de moi ou sur moi, sur mon visage. C'était comme s'il pleuvait du sang dans des nuages de cadavres. Et je ne pouvais pas bouger, j'étais pétrifiée à la vue d'autant de morts. Mais quand une goutte fraîche de sang humain tomba sur mon front et coula contre ma tempe, je me suis réveillée de ma transe. Dans un élan de panique, j'eus l'intention de me relever et de courir. Mais dès que je fus redressée sur mes coudes, la panique monta d'un cran de plus quand je vis que l'entièreté du plafond sur lequel je suis allongée est couvert de missiles. Partout. "STARK INDUSTRIES".
Et le sang coulait encore et encore. Je me mis à hurler à l'aide, crachant à pleins poumons, à me débattre pour enlever le sang de mon visage. Puis, en un mouvement brusque, un des missiles explose.
Je me suis réveillée en sueur et haletante, en position assise dans mon lit, un grognement s'échappa de ma bouche entre mes dents serrées. Plusieurs lames de métal étaient sorties de mon corps sous la panique. Je pris le temps de respirer profondément afin de me calmer. Malgré ma détresse, j'entendis un petit son étouffé venant de ma porte. Quand je me tournais vers elle, Chris, mon petit frère, me regardait bouche bée et son ours en peluche était tombé par terre. Ses yeux ronds fixaient mes lames sorties, illuminées par la lumière venant du couloir.
"C'est toi Sword ?!" chuchota vivement mon petit frère.
Oh putai-
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