"Alors ? Je suis belle ?"

Je me présentais devant Victoire et Chris, assis sur mon lit. J'avais enfilé un t-shirt AC/DC que Tony m'avait offert pour mes 14 ans, une chemise à carreaux bleue et blanche et un jean. Victoire plissait les yeux tandis que mon frère semblait ennuyé.

"Mais ouuuuiiii...." soupira mon frère en levant les yeux au ciel. "Tony te connait, il en aura rien à faire que tu sois bien habillée ou non pour son anniversaire."

Victoire ricana à sa réponse et je fis un geste de la main pour éliminer mon frère. A la place, je me tournais vers mon amie.

"Victoire ?

-Tu es belle dans tout ce que tu portes." elle me sourit.

"Voilà un avis constructif. N'est ce pas, Chris ?

-Oui oui...."

Victoire rit de nouveau:" Vous êtes marrant tout les deux.

-Ca c'est parce que tu ne le supportes pas tous les jours." me moquais-je et Chris me lança un coussin pour réponse que je réceptionnais bien évidement.

Victoire se leva de mon lit et vint m'embrasser la joue.

"Je suis sûre que tu vas t'amuser et que tout va bien se passer, d'accord ?

-Oui. Si tu le dis." répondis-je avec peu de conviction, me rappelant les évènements futurs.

"S'il y a un problème, tu m'appelles et ta soirée deviendra meilleure.

-Pourquoi ?

-Parce que tu m'adores." elle sourit malicieusement et pendant un moment je crus qu'elle avait connaissance de mes sentiments naissants.

"T'as un point.

-Tu me le dis souvent. Ca m'en fait combien, déjà ?

-N'en rajoutes pas."

Nous rigolâmes mais mon téléphone nous interrompit. Une notification de Happy m'avertissant qu'il était devant chez moi.

"Happy est là." informais-je.

"Je descends avec toi, faut que je parte." dit Victoire en prenant son sac.

Je prit également un sac à dos avec mon costume (que j'emmène absolument partout) et quelques affaires pour la nuit, car j'allais sûrement rester le week end. Victoire et moi descendîmes les marches et traversâmes la porte d'entrée, le léger vent chaud du début d'été nous caressa et c'était sûrement l'une des sensations que je préférais. Alors malgré la soirée cauchemardesque qui s'annonçait, je souris.

"Tu souris, c'est bon signe.

-Espérons que Tony ne va pas faire n'importe quoi." et la jeune blonde ricana.

"Bonjour Victoire." salua Happy, debout devant la voiture.

"Bonjour Happy." elle lui sourit et l'accompagna d'un petit signe de la main avant de continuer son chemin en me disant aurevoir.

"Prête ?" me demanda Hogan.

"Prête."

..........................................

Happy et moi étions bientôt arrivés à l'adresse de Tony, la nuit déjà tombée et j'aimais particulièrement le paysage de nuit.

"Et dire que je ne lui ai pas pris de cadeau...." me lamentais-je, l'estomac se serrant au fur et à mesure qu'on se rapprochait.

"Je t'ai dis que ce n'était pas nécessaire." rétorqua Happy.

"Oui mais il a été si généreux envers moi. Que ce soit le costume de Sword ou les cadeaux de temps en temps même quand il n'y a rien à fêter....je me sens ingrate !

-Tu ne l'es pas."

Je soupirais lourdement. Une musique lointaine vint à mes oreilles. Lorsque nous arrivâmes, l'entrée était bondée de voitures et d'invités très chics et fêtards, certains déjà bourrés. Happy me fit descendre.

"Si jamais il arrive quoi que ce soit, que tu te sentes mal à l'aise ou angoissée, tu peux m'appeler."

Je lui souris même si j'étais un peu paniqué à l'idée d'entrer dans une telle fête.

"Merci Happy."

Il hocha la tête et j'entrais finalement. Beaucoup de gens me dévisageaient au départ. Mais petit à petit, ils semblaient me reconnaître d'après leurs visages. C'est vrai que je n'avais pas l'air d'avoir ma place ici. C'était bondé de monde, les lumières fantaisistes bougeaient dans tous les sens, la musique battait son plein et il était difficile de se frayer un chemin entre les gens qui dansaient, riaient, se bourraient la gueule ou mangeaient.

Enfin, je ne sais pas par quel miracle, je pus joindre le salon, me postant à côté de Rhodey et Pepper.

"Pepper ! Rhodey !" je les saluais, les surprenant par derrière. Ceux-ci se tournèrent, me souriant, ce qui effaça ce qui semblait être de l'exaspération.

"Janis ! Salut ma grande !" me salua Rhodey avec un grand sourire et une courte étreinte.

"Salut Janis." me sourit tendrement Pepper en me frottant l'épaule. "Je suis contente que tu sois là. Mais...je suis navrée que tu assistes à ce désastre..." la blonde soupira fortement en regardant vers Tony. "Je pensais qu'il saurait se tenir."

Mon sourire s'évanouit vite en voyant Tony, le corps enveloppé dans l'armure, tellement bourré qu'il faillit tomber dans les étagères à boissons alcoolisées. Une foule de gens l'acclamaient, riaient et criaient, l'encourageant dans ce qu'ils appelaient de "l'amusement". Je voyais seulement mon mentor se détruire lui même. Voir cette scène...n'est pas du tout la même chose que de la regarder dans le film. Ca fait bientôt 1 an que Tony et moi on se connait, on se soutient car nous sommes des amis proches. Et je pensais que...peut être...ma présence l'aurait aidé à être plus raisonnable. Ce genre de choses est déjà arrivé plusieurs fois. Mais là.... j'avais juste envie de pleurer.

Mon estomac se serrait de...déception ? De gêne ? De tristesse ? De colère ? Ou serait-ce de la honte ? Sûrement un peu de tous. Je voulais juste lui crier dessus pour n'être qu'un idiot qui semblait ne pas passer son dernier précieux temps à faire du mieux qu'il pouvait, à se ressaisir. Après tout, il ne savait pas s'il allait mourir. Je ne lui ai rien dit... Mais à la place, il fait le pitre et ça me brise le cœur de le voir faire le débile alors qu'il est si intelligent.

Le milliardaire attrapa un micro et se posta devant la table du DJ qui fit silence afin d'écouter Tony.

"Vous savez, la question qu'on me pose le plus souvent c'est: comment tu fais pour pisser avec l'armure ?" sa voix était bourrue et inégale, sous l'effet de l'alcool.

Puis un instant de silence se fit où il semblait petit à petit de plus en plus soulagé et fermait même les yeux.

"Je fais comme ça." sa conclusion fit rire et applaudir tout le monde.

Je vis, dans un coin, Pepper se rapprocher de la scène, alors que Tony était plié de rire de sa blague que je ne trouvais pas drôle. Tout ceci n'était il qu'un jeu pour lui ? Ses derniers instants ne sont rien de plus qu'une grosse fête ?

Pepper lui reprit le micro et mit une main sur son dos métallique, le laissant se remettre de son fou rire exagéré.

"Avec Tony c'est toujours la fête." la blonde imita du mieux qu'elle pouvait un sourire. "Pas vrai ?"

La foule acquiesça en criant tandis que Tony fit un salut militaire, comme si c'était son seul devoir dans la vie.

"Je vous adore." rétorqua le milliardaire en se penchant très près de Pepper pour parler dans le micro.

"Ce type est incroyable." rigola cette dernière "Au nom de tout le monde, Tony, je vous remercie pour cette magnifique soirée et je vous dis bonsoir à tous et merci d'être venus."

La foule poussa un gros soupir déçu. Suite à cela, Pepper et Tony marmonnaient entre eux, se bataillant. On voyait clairement l'instabilité de Stark vu qu'il se penchait de plus en plus vers Pepper, comme s'il allait l'embrasser. Mais elle reprit le contrôle, essayant de le persuader de faire sortir tout le monde. Je sentis une main se poser sur mon épaule.

"Je suis désolé, Janis." dit Rhodey derrière moi. "Mais Pepper va l'arrêter, ne t'en fais pas.

-Je n'en suis pas si sûre..." grommelais-je.

Les deux adultes devant nous échangèrent la bouteille d'alcool et le micro.

"Pepper Potts." commença le génie qui ne l'était plus vraiment dans cette situation très précise "Elle a raison, la fête est finie." il commença à descendre les quelques marches de la plateforme en titubant. "Cela dit la fête est finie pour moi depuis un bout de temps. Eh oui. Mais ça tombe bien parce que l'After commence dans 15 minutes !" il crie à la foule, tournant sur lui même pour réclamer les acclamations de ses invités. Je vis le visage de Pepper se décomposer.

"S'il y en a parmi vous, Pepper, qui sont contre..." il lève sa main vers une vitre "...par ici la sortie !" un jet fit exploser la vitre, faisant sursauter tout le monde, dont moi, alors que quelques bouts de verre me frôlèrent. Les gens paraissaient amusés, acclamant encore plus fort Tony.

J'étais restée tétanisée face à l'explosion, encore un peu effrayée que Tony commence une nouvelle bêtise semblable à celle-ci. En réponse à ses acclamations, il hurla, un grand sourire scotché sur le visage, accroupit comme s'il portait le poids de leur encouragements. Une jeune femme en maillot de bain lança en l'air une bouteille de bière en verre. Tony comprit vite le jeux en la faisant exploser avec ses répulseurs, envoyant des bouts de verre un peu partout. Tout le monde cria de joie. Personnellement, j'ai plutôt crié de peur en cachant mon visage avec mes mains.

Mon cri semblait avoir retiré Rhodey de sa contemplation de ce spectacle et il plaça une main sur mon épaule.

"Janis ! Ca va ?"

Je me tournais pour regarder Tony. Il me fixait désormais. Il avait enfin remarqué ma présence. La foule l'acclamait toujours mais il ne prêtait plus attention à eux. Son regard livide, presque désolé et étonné, restait bloqué sur moi. Sur mon visage apeuré, déçu et sûrement en colère ou triste.

"Faut que je sorte d'ici." dis-je à Rhodey sans lâcher le milliardaire des yeux.

"Ouais, je suis d'accord, ça devient dangereux."

Je me retournais, laissant Rhodey, et marchait précipitamment vers la porte. Quand j'ouvris enfin la porte d'entrée, sentant le vent chaud et léger frapper mon visage, j'entendis lointainement Tony s'excuser auprès de ses invités, qu'il devait s'absenter quelques minutes.

L'air, même chaud, me fit un bien inestimable. Je traversais la cours avant, désormais déserte et silencieuse par rapport à tout à l'heure.

"Kitty ! Janis ! Attends !" j'entendis sa voix m'appeler et son ton désolé m'humidifia les yeux. Malgré toutes mes émotions négatives, je me suis retournée, attendant qu'il me rejoigne.

Quand il fut devant moi, il paraissait presque essoufflé et malgré l'alcool, il semblait avoir reprit son sérieux plus ou moins maître de lui même.

"Janis, Kitty...Ecoutes moi...s'il te plait." la tristesse dans ses yeux me paraissait insoutenable et je faillis en pleurer.

"T'écouter faire le pitre plus longtemps ou t'écouter te justifier de faire le pitre ? Les deux me semblent aussi débiles l'un que l'autre.

-Non, tu ne comprends pas...tu n'étais pas censée être là..." ses yeux laissaient transparaître sa confusion. Sa confession me brisa le cœur.

"Alors c'était volontaire ?! Tu ne voulais pas que je vienne à ton anniversaire ?! C'était pour m'éviter de te voir aussi con et bourré ?! Je comprends pas, Tony...Je pensais qu'on était amis, qu'on comptait l'un pour l'autre... Puis tu me repousses soudainement après tout ce qu'on a vécu ensembles..." je baissais la tête, pensant que j'allais réellement me mettre à pleurer si je le regardais plus longtemps avec son air abattu.

"Mais si on se sépare un peu avant ma mort, tu en souffriras moins... Je voulais juste profiter de mes derniers instants et je ne voulais pas que tu vois à quoi ils ressembleraient.

-Contente de savoir que je compte tellement pour toi que je fais partie des bannis de ta présence pour tes derniers jours !" répondis-je avec amertume.

"Non, ce n'est pas comme ça-

-Pas comme ça quoi ?! Tu voulais que je garde un bon souvenir de toi après ta mort sans que je n'en souffre trop ?! Eh bien, merci ! Ca a super bien marché ! Maintenant je vais me souvenir de toi comme un ivrogne fêtard qui fait les fêtes les plus stupides que j'ai pu assister !

-Tu ne comprends pas ! Tu ne comprends rien !" m'hurla Tony et son soudain changement d'humeur me fit reculer de quelques pas sous la surprise. Tony m'effrayait tellement quand il buvait. Il était...instable... La peur engendrée resserra mon ventre et mon cœur battait comme si je courais un marathon. Il me faisait me sentir tellement mal...

"Alors explique moi, bon sang !

-Je viens de te le dire ! J'essaie de t'épargner du deuil quand mon heure arrivera mais tu gâches tous mes efforts ! Tu es déjà assez traumatisée, tu m'as avoué avoir des problèmes de sommeil à cause de tes nombreux cauchemars et je refuse d'en être la cause ! "

Il suffirait que je lui dise. Que je lui dise qu'il vivra et toute cette merde s'arrêterait. Mais je ne veux pas en savoir les conséquences, j'avais trop peur de changer quelque chose. Tony a déjà faillis mourir il y a 6 mois en ma seule présence, avec Obie qui essayait de me tuer et Tony qui était à deux doigts de décéder car il a préféré me sauver... Je ne peux pas avoir sa mort sur la conscience... Pas lui...Pas mon ami et mentor...

"Ne sois pas débile ! Je subirais le deuil quoi qu'il arrive ! Laisse moi passer du temps avec toi, pendant tes derniers instants ! Je t'en prie...ne t'éloigne pas...ne me laisse pas toute seule..." mes derniers mots tremblèrent.

"ASSEZ !" un petit silence s'en suivit où sa colère brûlait dans ses yeux qui fixaient les miens, tristes et effrayés " Pars. Je ne veux plus te voir. Tu n'es plus la bienvenue." son calme me fit trembler. "Alors ?! Tu pars oui ou merde ?!" il se remit à hurler. "Si tu ne pars pas de ton plein gré, je demanderais à un costume de te faire déguerpir en vitesse.

-Pas besoin !" crachais-je avec une pointe de sanglot. Je me tournais vers la nuit sombre. Avant de partir, je lui jetais un dernier regard, le sien restant dur et froid, me brisant le cœur une nouvelle fois. "T'es vraiment un con quand tu bois.

-DEHORS ! Et que je ne te revois plus ! Tu es bannie de ma vie !"

Avec les premières larmes qui coulaient, je courus vers le portail alors que j'entendis ses pas mécaniques repartir vers l'entrée de sa villa. Les émotions me submergèrent tant que je pris un instant pour reprendre mes esprits en me posant contre un mur blanc, avant de franchir le portail. J'étais au bord d'une crise d'angoisse et je ne pouvais cesser de faire couler mes larmes.

Mes jambes ne tinrent même plus, me laissant m'écrouler au sol. J'eus tout de même la force de me redresser afin de m'asseoir contre le mur. Mais me voilà entrain d'hyperventiler désormais. C'est comme si je ne pouvais plus respirer. J'ai essayé, tellement essayé d'être une bonne amie pour Tony. Mais il semblerait que mes efforts n'ont pas été assez. Je ne suis pas assez....

"Tout va bien, jeune fille ?"

Je sentis une main se poser sur mon épaule, réconfortante et légère. Mais j'étais tellement angoissée et ma vue était si brouillée que je ne pouvais identifier mon interlocuteur. Je donnais pour seule réponse de gros sanglots et une respiration bruyante et trop rapide.

"D'accord, je vois. Il faut que vous vous calmiez." me commanda gentiment la voix douce et masculine. "Essayez de prendre de grandes inspirations et de tout relâcher d'un coup, d'accord ? Tu m'entends au moins ?

-Oui...oui..." je réussis difficilement à articuler ce mot dans ma panique.

"Bien...bien...Essayez d'appliquer ce que je viens de vous expliquer."

J'hochais vivement la tête.

Quelques minutes passèrent où je reprenais laborieusement le contrôle de ma respiration, me sentant comme étouffée, comme si j'allais m'évanouir mais que j'avais juste assez d'air pour me maintenir dans un état flou et agonisant. Mais le gentil monsieur m'avait décidément bien aidé. Il faisait des petits cercles avec sa main sur mon dos et m'aidait à accorder ma respiration à la sienne. Je finis par me calmer suffisamment pour respirer normalement et je ne pleurais plus autant. J'essuyais vivement mes yeux et mes joues humides à l'aide des manches de ma chemise, je relevais enfin la tête pour remercier mon sauveur. Mes yeux s'écarquillèrent avant même que j'eus le temps de prononcer un son, me figeant en voyant son visage. Il sourit.

"Surprise ?

-S-Stan....L-Lee ?"

Mais que faisait il là ? Il était censé être à la fête de Stark dans Iron Man 2 ? Eh bien non, je l'ai déjà croisé à la Stark Expo, son caméo d'origine. Il n'est pas censé être un personnage à part entière alors....que fait il ici ? Il eut un petit rire en me relevant.

"Les deux dernières fois que nous nous sommes croisés, vous étiez assez pressée et bien accompagnée, en venant à cette fête j'espérais vous voir et vous parler."

Je restais sans voix avant de sortir de mon choc, décidée à l'interroger.

"Mais, Monsieur-

-Maintenant, Janis, tu vas me dire ce que tu fais dans cette réalité à laquelle tu n'appartiens pas."