Tony enfila des bandages blancs autour de ses mains alors que j'aidais Yinsen à surélever l'armure et donc de permettre à Stark de la mettre. Aujourd'hui était le jour. Et même en sachant que ça allait marcher, j'avais le plus gros trac de l'histoire du trac. Je m'étais placé dans un coin de ma tête que je devais absolument empêcher Yinsen de mourir, m'étant vraiment attachée au professeur gentil, discret et attentionné.

Le milliardaire s'habilla d'une veste et une paire de gants en cuir noirs. Et à l'aide d'une pince métallique maniable, on l'aida à se glisser dans le buste de l'armure. Le silence était pesant, chacun pouvant ressentir le stress des autres.

"Tout va bien ? Vous pouvez bouger ?" demanda le professeur alors que Tony vérifiait sa liberté de mouvement.

"Oui." répondit-il.

"Ok répétez." ordonna Yinsen pendant que nous mettions en place l'armure grise de métal sur le corps de Tony.

"41 pas tout droit. Ensuite, 16 pas. Après la porte, prendre à droite, 33 pas, je tourne à droite-"

Dès qu'il finit de répéter le plan, le silence s'est réinstallé.

"Yinsen ! Yinsen ! Stark !" cria un des sbirs de Raza depuis l'ouverture.

Le professeur et moi sommes arrêtés dans nos préparatifs. Que ce soit depuis les caméras ou la porte, ils leur étaient impossible de voir Tony, Raza avait dû les envoyer en notant son absence.

"Répondez lui." dit Tony.

"Il parle hongrois. Je ne parle pas...

-Essayez tout de même.

-D'accord..." soupira Yinsen en disant quelque chose à l'adresse du terroriste.

J'ai vite jeté un coup d'œil à la bombe placée sur l'ouverture de la porte. C'est...rassurant. Mais soudain, on entendit la serrure se débloquer et la porte commença à s'ouvrir. Mais la bombe explosa dans un torrent de feu et de bruit sourd.

"Ça a marché ?" demanda Tony qui ne pouvait pas voir la scène.

"Oh bonté divine...!" stressa Yinsen en finalisant les préparatifs.

"Oui, ça a marché." lui répondis-je.

"Excellent.

-J'ai presque finis ça." informa le professeur

"Initialisez le mode allumage." ordonna le milliardaire.

Je me suis éloignée des deux hommes pour me placer devant un ordinateur.

"Stark ?

-Fonction 13. Dis moi quand tu verras une barre de progression." j'ai tapé sur le clavier.

"Oui." confirmais-je en voyant la barre verte apparaître sur l'écran.

"Appuies sur "Contrôle" et "I"."

Malgré mes mains tremblantes, j'ai réussis à taper sur les touches.

"C'est fait.

-"Entrée", "I" et "Entrée". "

J'aidais ensuite Yinsen à verrouiller l'armure.

"Alors ?" demanda le professeur.

"Les boulons hexagonaux.

-Ils arrivent !" paniqua Yinsen.

Je paniquais également mais plus silencieusement, essayant de me concentrer sur l'armure pour arrêter le tremblement de mes mains.

"Allez-y." nous encouragea le milliardaire.

"Ils arrivent." répéta Yinsen en effectuant les dernières mises en place.

Et effectivement, on pouvait entendre des voix d'hommes parler très fort dans le couloir de pierre juste devant nous. La barre de progression avançait lentement mais était déjà à la moitié.

"Yinsen, abritez-vous, souvenez-vous de vos checkpoints et attendez qu'il soient partis-

-On ne va jamais y arriver.

-Et toi, Janis, souviens toi de rester en arrière, toujours. D'accord ?

-Ouais ouais, c'est bon j'ai compris mais laisse moi me concentrer."

Yinsen se tourna lentement vers nous, lâchant son regard de l'écran d'ordinateur.

"Je vais vous offrir un peu de temps.

-Non ! On applique le plan !" s'énerva Tony, coincé dans son armure.

Le professeur ramassa une arme des terroristes venus tout à l'heure.

"Yinsen ! Arrêtez ! Revenez !" lui criais-je dans l'espoir qu'il m'écoute et ne se fasse pas tuer. J'allais me précipiter vers lui alors qu'il disparaissait dans un tournant de la grotte mais Tony m'interpella.

"Janis, restes là !!!" me cria Stark. "J'ai besoin de toi pour continuer à fixer l'armure et je ne veux surtout pas que tu te blesses !"

"Mais...et Yinsen ?" demandais-je au bord des larmes à l'idée de perdre un ami.

"Janis, c'est soit ça soit on crève tous les trois."

Le pire est qu'il n'avait pas tort. Bon dieu ce que j'avais envie de pleurer mais ce n'était pas le moment d'avoir une crise.

"Fais chier !"jurais-je alors que je retournais au près de Tony

On entendit quelques coups de feu tirés pas notre ami pour attirer l'attention des terroristes. Et le fait de savoir son futur sans pouvoir rien y faire me serrait le cœur et ma vue se brouillait de larmes. Je les ai vite chassées avec la manche trop grande de mon pull.

Et avec une vitesse bien supérieure à précédemment, la barre de progression s'acheva et soudainement, nous nous retrouvions dans le noir complet, l'électricité complètement absorbée par l'armure.

Tony n'a pas bougé, se cachant dans l'obscurité. En entendant des terroristes arriver, le milliardaire me parla:

"Janis, caches-toi !"

Je me suis cachée sous une des tables, essayant de me fondre dans l'obscurité alors que les hommes armés s'approchaient de plus en plus. Quatre terroristes sont arrivés à l'entrée, dans un silence maladif qui me stressait au plus haut point. L'un d'eux s'enfonça un peu plus dans notre cellule, regardant autour de lui.

Lorsque ce dernier fût juste devant Tony mais lui tournait le dos, le milliardaire en profita pour le surprendre en lui infligeant un coup de poing phénoménal, l'éjectant à l'autre bout de la cellule. Je n'ai pu m'empêcher de pousser un petit cri de surprise mais il se noya dans les coups de feu tirés au hasard. J'ai baissé la tête, les mains sur mes cheveux et recroquevillée sur moi-même, attendant que ça se passe. Je tentais également de me calmer. Puis le feu a cessé.

L'un des hommes a parlé à un autre dans cette langue étrangère. A peine quelques mots et Tony était devant eux, dans sa gigantesque armure grise avec un cercle de lumière blanche à la poitrine. Il en frappa deux au mur et le dernier essaya d'atteindre le milliardaire en tirant en continue sur lui sans aucun résultat et Tony lui infligea un coup le mettant K.O.

"Janis !" il me cria et je sortis de ma cachette, toute tremblante et silencieuse, encore choquée de ce que j'étais entrain de vivre.

Tony était sortit de la grotte et je m'y approchais également. Mais un de ses bras en métal me barra soudainement la route. Je compris vite quand j'entendis des coups de feu à l'autre bout du couloir en roche. Je me suis réfugiée en courant derrière une pierre à la sortie de la cellule pendant que Tony se chargeait d'eux.

Les grandes jambes en métal de l'armure firent un bruit monumental mais le déplacèrent rapidement devant le tireur qui pressait la gâchette sans aucun résultat. Un coup de poing de Tony suffit mais un deuxième arriva en criant et tirant. Il s'en débarrassa bien vite également.

"La voie est libre, gamine."

J'ai hoché la tête. Il m'a fallut tout le courage du monde pour sortit de ma cachette et j'ai enfin posé le pied en dehors de cette foutue cage dans laquelle j'habitais depuis un mois et demi. J'ai un peu courus pour rejoindre Tony qui m'attendait avant de reprendre le chemin vers la sortie de la grotte plongée dans le noir.

Plusieurs autres soldats armés arrivèrent et Stark claqua le dos de sa main en métal contre la tête de l'un deux, l'assommant définitivement. Les autres comprirent vite qu'il fallait fuir et détallèrent à toute jambe.

"Ça va ? Pas blessée ?

-N-non, c'est bon. On continue."

Tony et moi avons de nouveau marché quelques pas avant de rejoindre bien vite le groupe qui s'enfuyait. Le dernier tirait vers Tony tout en courant. Pour éviter les balles, je me suis cachée derrière les grandes jambes de l'armure. Tony s'approchait de plus en plus du dernier homme qui se retrouva bloqué avec l'homme en armure, ses compagnons l'ayant abandonné de l'autre côté d'une porte en métal désormais close.

Stark le frappa contre la porte puis commença à enfoncer celle-ci, la bosselant avant qu'elle n'éclate en morceaux sous la force des coups. Le groupe d'hommes partit en courant et d'autres terroristes partaient à toute jambe en venant d'un autre chemin dans la grotte qui se rattachait au nôtre. Tony en profita et laissa son bras dépasser du petit mur qui nous séparait du second passage pour que certains hommes se cognent la tête contre le métal.

Alors que tous les autres étaient partis, un seul resta, regardant Tony essayer de dégager son bras de la roche, coincé dedans. Voyant que la situation était dangereuse, je n'ai pas perdu un instant et j'aidais Tony à se dégager. Mais le bras était vraiment bien coincé. L'homme essaya de tirer avec son arme au moment où Stark se libéra mais ce dernier reçut sa propre balle dans la tête, ayant rebondit sur le métal.

Sans un mot, trop concentrés, nous tracions notre chemin. Dans un tournant, la sortie était là, grande et baignée de soleil. Mais devant se trouvait Raza, armé, et Yinsen était souffrant sur des sacs, sur le côté de la grotte.

"Yinsen !" Tony et moi avons criés en même temps.

"Attention !" cria-t-il en réponse.

Raza tira une roquette et cette dernière explosa sur le mur derrière nous. Je me recroquevillais de nouveau en poussant cri, au risque d'avaler de la poussière, et les mains sur la tête tandis que Stark me protégeait des débris de roche.

Tony se redressa et en tira une à son tour, intégrée dans son armure mais il rata également l'ennemi qui se brûla une partie du visage et également projeté à terre, K.O pour un moment.

Je me suis tout de suite précipitée vers le professeur, vite suivie par le milliardaire un peu plus lent. Le pauvre Yinsen agonisait, une blessure à l'abdomen.

"Stark...Janis..."souffla-t-il.

"Venez, faut y aller." dit Tony en soulevant son masque.

"Faites le pour nous, s'il vous plait." le suppliais-je.

"Nous avons un plan, il faut l'appliquer."

"C'était mon plan..." expliqua Yinsen, à bout de souffle.

"On va aller voir votre famille, debout." continua Tony alors que je tenais la main de Yinsen dans la mienne pour un peu de réconfort.

"Ma famille est morte..." chuchota le professeur. "Et je vais la retrouver..."

"Non, s'il vous plait, restez." dis-je, la vue brouillée par les larmes. Je sais que mes supplications ne servaient à rien mais j'avais tellement besoin de le lui dire. Je voulais que ça marche comme par magie.

"Tout va bien...tout va bien.." nous rassura Yinsen et il serra ses doigts autour de ma main pour être plus convaincant. Mais ça n'allait pas bien. En tout cas, pas pour moi. "C'est ce que je voulais."

Et j'ai versé une larme parce que tout cela me semblait dingue que je connaisse le futur et que je n'ai rien fait pour l'en empêcher. Je me suis sentie plus coupable que jamais.

"J'aurais dû vous retenir, pardonnez-moi.

-Vous avez fait ce qu'il fallait faire." sa respiration était bruyante et difficile ce qui me brisait encore plus le cœur.

"Merci de nous avoir sauvé." le remercia Tony, les yeux vitreux.

"Gâchez pas ça..." il regarda Tony. "Ne gâchez pas votre vie..."

Après ça, sa respiration s'arrêta et sa force sur ma main s'éteignit. J'ai tapoté son épaule dans un geste désespéré.

"Hey ? Yinsen ?

-Il est mort, Janis. C'est finit."

Les larmes ont coulées silencieusement sur mes joues. J'ai lâché sa main et me suis relevée, le cœur plein de colère et de tristesse. On approcha de la sortie, accompagnés des pas lourds et bruyants de Tony sur le sol rocheux. Une fois à la sortie, le soleil nous toucha de plein fouet et j'eus juste le temps de remarquer les soldats armés qui nous braquaient, en contre bas. Heureusement, je me suis jetée derrière la roche pour me protéger des tirs qui faisaient rage.

Toutes les balles rebondirent sur le métal de l'armure tandis que je me bouchais les oreilles, incapable de tenir plus longtemps. Puis ils s'arrêtèrent.

"A mon tour." dit Tony en activant les lances flammes de son armure.

Les terroristes hurlaient quand le feu les avala ainsi que leur campement prit entre des rochers. Chacun brûlait vif, les armes de Stark Industries disparaissant en cendres. Il avançait au fur et à mesure dans le camp, lui mettant le feu et je le suivais, tout près de lui pour ne pas me brûler. Je me rapprochais encore plus près quand on nous tira dessus et je criais une nouvelle fois de surprise, blottie contre son dos en métal et les yeux fermés, trop peureuse de ce que je pourrais voir.

On lui tira de plus en plus dessus et une balle toucha une articulation de la jambe. Tony s'accroupit et je me baissais également. Je cherchais désespérément à aider mais je n'avais pas beaucoup d'option à part me cacher comme me l'avait ordonner Tony. Je pris tout de même une arme qui était sur un cadavre et j'ai pus enfin mettre mes connaissances en armes en pratique. J'ai tiré en rafale sur les terroristes pour leur faire peur, n'essayant pas de les toucher. Je ne pense pas avoir assez de force psychologique pour tuer quelqu'un après tout ça...

Certains abandonnèrent devant mes tirs mais Tony me coupa dans mon élan.

"Arrêtes ça ! Tu vas te blesser !"

Il tira des flammes sur des explosifs qui explosèrent dans un torrent de flammes, me faisant crier. Ce qui faillit me toucher mais Tony s'assura de me protéger. Les flammes nous encerclaient de plus en plus alors que les derniers tireurs fuyaient. La chaleur devenait si insupportable et étouffante que je pensais m'évanouir. Mais Stark n'avait sûrement pas besoin de ça maintenant. Tout explosait de partout, créant un chaos total et destructeur. Tony se releva difficilement, me prit dans ses bras avant que des flammes ne me touchent et appuya sur un bouton rouge sur son bras. Je m'accrochais fermement au métal brûlant du bras et priais pour que tous se passe bien sinon on allait sûrement mourir.

L'armure s'envola et Tony couvrit chaque parcelle de mon corps avec le sien en métal alors que la plus grosse explosion que je n'avais jamais vu ravagea définitivement le campement de terroristes. Les flammes me brûlaient la peau sans même me toucher mais la chaleur imprégnait le métal. Je serrais désespérément les dents pour ne pas hurler alors que je fermais les yeux le plus fort possible.

On sortit des flammes étouffantes, nous projetant haut dans le ciel avant que les propulseurs de Tony s'arrêtent en plein vol. Nous dévalions une énorme chute libre où nous avons tous les deux hurlés et quelques pièces de l'armure se détachèrent dans l'air. Mais Tony s'accrochait fermement à moi tout comme je le faisais.

Nous avons finalement atterris violemment dans le sable brûlant, des pièces retombant du ciel au fur et à mesure. Mais je m'étais déjà évanouie à cause du choc.