De retour à la maison
Je me suis réveillée, sentant mon corps bouger de haut en bas doucement. Mes yeux se sont lentement ouverts alors que je sentais un tissu frotter ma joue. C'était Tony, qui me portait sur son dos, et sa veste protégeait sa tête du soleil qui tapait fort. Le milliardaire marchait avec difficulté sous la chaleur et mon poids.
« Tony ?
-Tu es réveillée ? Parfait, je ne pense pas pouvoir te porter plus longtemps. »
A ces mots, Tony me lâcha, posant mes pieds nus à terre, sur le sable brulant. J'ai mis un peu de temps à me débarrasser d'un vertige mais après ça nous avons repris le chemin.
« Depuis combien de temps tu marches ? » lui demandais-je
« Je ne sais pas. Quelques heures ? » dit-il d'une voix fatiguée.
Nous n'avons pas plus parlé, trop concentrés de ne pas tomber dans les pommes à cause de la chaleur, de la déshydratation et de la fatigue. Nous étions couverts de sang et de suie due à la chute.
Puis soudainement, alors que nous étions en haut d'une dune, deux hélicoptères sont passés juste à côté de nous. Le choc et la surprise se sont emparés de moi, bien vite remplacés par la joie et le soulagement. Tony et moi avons hurlés en faisant de grands gestes de la main. En les voyant se poser, nous avons rigolés en criant de joie. Nous nous sommes pris dans les bras, le sourire au visage : nous étions sauvés. On s'est brutalement agenouillés, au pied de la dune, fatigués et soulagés. Tony me tenait toujours dans ses bras.
5 soldats sont descendus, armés et équipés, et ont courus vers nous. L'un d'eux n'était autre que Rhodey, ayant le physique de l'acteur qui le jouait dans les autres films. Tant mieux, c'était mon préféré. Stark et moi nous nous sommes regardés puis il m'a embrassé le front, tout content de notre survie. Je ne pouvais pas dire le contraire me concernant. C'était finis. Plus de calvaire.
Rhodey s'approcha de nous et dit à Tony :
« Il s'est éclaté le VIP ? »
Tony sourit.
« Bonjour mademoiselle ? » le militaire s'aperçut de ma présence et je lui souris, très heureuse de le voir.
« Bonjour, M.Rhodes. »
Il me dévisagea un instant, sûrement troublé que je connaisse son nom.
« Rhodey, je te présente Janis Price. Janis, je te présente Rhodey. » nous présenta Tony.
Rhodey posa une main sur l'épaule de son ami et s'agenouilla devant nous.
« La prochaine fois, monte avec moi, ok ? »
Puis ils se prirent dans les bras.
Quelques heures plus tard, j'étais soignée, habillée et hydratée dans un des avions de l'Air Force. Un grand avion gris qui nous conduisait tout droit chez nous, New York. Tony avait une atèle au bras gauche, lavé et enfin habillé correctement avec un costard. Moi, j'étais également lavée, un pansement sur ma tempe et ma lèvre fendue désinfectée. J'étais tout de même restée aux soins plus longtemps que mon ami à cause de mon dos en piteux état. Ils avaient changé mes bandages et m'avaient anesthésiée un court temps pour nettoyer et désinfecter de nouveau ainsi que recoudre les plaies restées ouvertes.
Comme il n'y avait que les vêtements de Tony à bord, j'étais habillée d'une de ses chemises beige foncé, les manches retroussées, le col descendant en-dessous de ma clavicule. Le pantalon noir était également trop grand, les jambes se tassant en plis sur mes baskets que j'avais gardé malgré leur état déplorable et j'avais enfilé une ceinture appartenant également à Tony. Ça tenait et c'est tout ce qui comptait pour le moment. Je ne voulais pas passer une minute de plus dans ces vieux vêtements. Mais j'avais quand même hâte de retrouver mes vêtements à ma taille. Et j'ai pu enfin rattacher mes cheveux en queue de cheval ! Je mourrais d'envie de les attacher pendant tout ce temps où mes cheveux étaient devant mes yeux et me gênaient constamment.
J'avais fait un peu connaissance avec Rhodey pendant le long vol, un type bien comme dans les films. On avait discuté de Tony, de ce qu'il m'avait raconté sur lui, de quoi on parlait dans la grotte, mon crash et ce qui c'était passé ensuite. Le milliardaire nous a vite rejoint.
J'avais hâte de revoir ma famille. Je ne pensais plus qu'à ça depuis un bout de temps. Enfin les tenir dans mes bras. Enfin...
L'avion se posa dans un aéroport et la rampe de sortie s'ouvrit lentement devant nos yeux. Pepper attendait, les cheveux blonds coiffés en chignon avec un tailleur et un pantalon marron. Happy était également là, dans son costar, et la voiture était un peu en arrière.
Aidé par Rhodey, désormais en uniforme, Tony descendit avec moi à côté de lui. Les amis de Stark me dévisagèrent en remarquant ma présence. Rhodey m'a proposé d'amener une deuxième voiture à l'aéroport pour m'emmener directement chez ma famille dès l'atterrissage finit mais Tony m'a coupé avant même que je puisse répondre en disant qu'il s'en chargerait lui-même. J'ai laissé couler.
« Attention, on est arrivé. » nous avertit Rhodey devant la marche entre le sol et la rampe.
« Tu plaisantes ? » s'exclama Tony en voyant le brancard et les médecins arriver. « Je ne veux pas de ça ! Janis ? Besoins de quelque chose ?
-Non, j'ai déjà été prise en charge par les médecins de l'avion. »
J'ai tout de même remercié les ambulanciers de s'être déplacés. Bon dieu ! Je sentais de nouveau le doux soleil de New York !
Tony se dirigea vers Pepper et non plus aidé par Rhodey mais accompagné par moi.
« On a les yeux rouges ? On pleurait son patron disparu ? » demanda Tony.
« Des larmes de joie. J'ai horreur de chercher du travail. » répondit la blonde avec le sourire.
« Les vacances sont finies. » dit Tony en tapotant l'épaule de Potts.
Il se dirigea vers la voiture tandis que je restais figée comme une plante verte sur le béton de la piste d'atterrissage, ne sachant quoi faire.
« Tu viens, ma grande ? » demanda Tony en me souriant, prêt à ouvrir la portière.
« Elle vient avec nous ? » demanda Pepper en dévisageant Tony puis moi.
« D'ailleurs, vous êtes qui ? » demanda Happy qui était près de la portière du conducteur.
Je m'approchais de Tony qui mit son bras libre autour de mes épaules.
« C'est Janis Price. Elle était avec moi dans la grotte.
-Vraiment ? » s'étonna Pepper avec un soupçon d'inquiétude. « Ça devait être très traumatisant... » s'enquit la blonde.
J'ai haussé les épaules, un peu timide.
« C'est sûr que c'est une expérience que je ne risque pas d'oublier. Mais je suis surtout soulagée d'être de retour chez moi. »
La blonde m'a souri et je le lui rendis.
« Bon, en voiture ! » s'exclama Tony en ouvrant la portière et en me poussant dans le véhicule.
J'ai pris la place la place au milieu tandis que Tony et Pepper m'encerclaient et que Happy prenait la place du conducteur.
« Où ça, monsieur ? » demanda Happy.
« Eh bien, nous pouvons ramener Janis chez elle puis aller à l'hôpital le plus proche-
-Non. » Tony coupa Pepper.
« Non ? » demandèrent Pepper et moi en cœur.
« Tony, Janis et vous avez besoin d'aller à l'hôpital-
-Janis et moi allons très bien, nous n'avons rien. Pas vrai, gamine ?
-Euh oui oui.
-Très bien. Je vis en captivité depuis trois mois, il y a deux choses que je veux : un cheeseburger américain. Quant à l'autre chose...
-Cheeseburger !! » m'exclamais-je avec des étoiles dans les yeux. J'en raffole vraiment surtout après tant de temps sans de bonne nourriture.
« Vous voyez, ça fera une heureuse. » fit remarquer le milliardaire alors que Pepper levait les yeux au ciel. « Et... » continua Tony.
« Arrêtez avec ça. » soupira la blonde.
« C'est pas ce que vous croyez. » rattrapa le brun. « Convoquez une conférence de presse. »
« Une conférence de presse ?! » encore une fois, Pepper et moi étions à l'unisson.
« Oui. » confirma le patron.
« Mais... et Janis ne doit pas retourner chez elle ? » demanda Pepper, confuse.
« Hogan, appelez la famille de Price et dites-leur de nous rejoindre à la conférence. Le cheeseburger d'abord. »
Et la voiture roula sous les ordres de Stark. Happy avait appelé ma famille, je lui ai donné leur numéro, puis le trajet se fit dans le silence. Enfin, jusqu'à ce que Pepper fronce les sourcils devant ma tenue.
« Ce sont les vêtements de M.Stark ? » demanda Pepper.
« J'avais rien d'autres pour m'habiller dans l'avion.
-Vous vous rendez compte qu'avec un couteau militaire elle a trouée une ceinture de 400 dollars ? » fit remarquer Tony.
« La ceinture était trop large pour moi, fallait bien que je fasse quelque chose pour que le pantalon tienne ! Et puis, c'est pas ma faute si tu dépenses tant d'argent dans des trucs aussi banals qu'une ceinture ! »
Pepper et Tony ont rit à mon répondant.
« Donc vous vous entendez bien. » concluait Pepper.
« Absolument. Elle est géniale, elle me trouve génial-
-J'ai jamais dit ça. » j'ai coupé Tony. Pepper dû s'empêcher de rire. « J'ai toujours préféré Robert Downey Junior. » continuais-je pour encore plus blesser son égo.
« Hein ??!! » Tony s'étouffa presque avec sa propre salive.
« Ouais. Il est plus beau déjà. » j'ai souris et du coin de l'œil, j'ai vu Pepper mettre sa main devant sa bouche pour qu'on ne remarque qu'elle riait.
« Mais qu'est-ce que tu racontes ?! » Tony semblait furieux mais gardant un ton humoristique.
Quand j'en ai eu assez de faire tourner en bourrique, j'ai abandonné ma blague.
« C'est bon, Tony, je rigole.
-Y a intérêt, oui. »
Après être allés chercher nos cheeseburgers, on arrivait enfin à l'endroit où se trouvait la conférence. Je doutais d'être très bien habillée pour ce genre d'évènement mais Tony ne me donnait pas le choix. C'était un élégant bâtiment beige, avec plusieurs drapeaux américains qui longeaient un chemin arrondit autour d'une maquette d'avion exposé au milieu de la route pour faire un rondpoint.
Les personnes présentent applaudirent en voyant Tony descende de la voiture, la portière ouverte par Obadahia. Ils se sont serrés dans leurs bras alors que Tony finissait son cheeseburger.
« On allait te rejoindre à l'hôpital. » dit Obie.
« Non, ça va, j'ai rien. »
Quand je suis descendue à mon tour, nos regards se sont croisés, malgré ses lunettes de soleil, et nos deux sourires ont fondus. Devant moi se trouvait le super vilain de Iron Man 1 et je ne savais pas quoi faire ou dire. J'ai posé un pied à terre alors que Pepper descendait de l'autre côté.
Tony enroula vite un bras autour de mes épaules, me voyant plus anxieuse et devait croire que c'était à cause de la grande foule.
« T'as l'air en pleine forme. » dit Obie en décidant de m'ignorer.
Je prenais une petite bouchée de ma nourriture alors qu'on marchait lentement vers l'entrée, toujours sous les applaudissements des gens.
« Un cheeseburger, hein ? Il te fallait absolument ton cheeseburger. » continua le mentor de Tony.
« Bien sûr. » répondit le brun puis il s'arrêta un instant. « Obie, je te présente Janis. Elle était avec moi pendant un bon bout de temps. »
Je voyais clairement que Stane forçait un sourire et baissa la tête vers moi. Je le regardais avec méfiance alors que je machais mon cheeseburger.
« Enchanté, mademoiselle. Je suis Obadahia Stane, un ami et partenaire commercial de M.Stark.
-Tony m'a parlé de vous. » je lui indiquais clairement que Stark et moi étions proches en utilisant son prénom. Il pouvait toujours rêver pour que je l'apprécie.
On a repris notre marche vers l'entrée.
« Tu m'en passes un ? » demanda Obie à Tony en parlant des cheeseburgers.
« Non, il en reste un dernier et il est pour moi. »
On a traversé la foule de journalistes dans la pièce pour la conférence de presse, suivis de près par Pepper. C'était une gigantesque salle bien décorée avec de la peinture et des tableaux. Les flashs et les journalistes se ruèrent très vite sur nous alors que Stane annonçait le retour de Tony Stark.
Je me suis pressée un peu plus fort contre Stark qui remit son bras autour de mes épaules pour me rassurer. Il était difficile d'atteindre la scène où se trouvait le micro avec tous ces gens qui nous entouraient et semblaient ne pas vouloir nous laisser passer. Tony leur adressa quelques mots dans un brouhaha infinis.
On arriva enfin sur la scène alors que Pepper restait au fond de la salle, éloignée des journalistes alors qu'elle se faisait abordée par Coulson. J'ai souri en le voyant. Tony et moi sommes restés en retrait sur la scène alors que Obie s'appuyait sur le parloir marron où étaient accrochés deux micros. Les vitres illuminaient bien la salle, ça changeait de la petite grotte sombre.
« Bien, on va commencer. » déclara Stane pour réclamer le silence. Il avait enlevé ses lunettes de soleil et il était maintenant tout sourire. Rien que sa vue me donnait envie de vomir.
Mais soudainement, Tony me dirigea lentement vers le sol, à côté de la scène puis on alla s'asseoir sur celle-ci, Tony appuyait son dos contre le parloir et je m'asseyais à côté de lui, désemparée.
« Mais qu'est-ce que tu fais ? » lui chuchotais-je « Qu'est-ce que je fais même ici ?
-Fais moi confiance. Juste restes avec moi. »
Je pense que Tony voulait que je reste avec lui car il ressentait mon anxiété face à tant de gens. Et il n'avait pas tout à fait tort surtout qu'il était sûrement la seule personne à pouvoir me rassurer. Je pense que je paniquerais si j'étais toute seule.
« Ah euh... » Obie semblait tout aussi consterné et baissa la tête pour mieux voir Tony et moi, engager notre deuxième cheeseburger.
« Est-ce que je peux demander à tout le monde de s'assoir ? Veuillez vous assoir. » Tony illustra avec un geste de la main et l'énorme foule s'assit par terre.
« C'est plus une demande, c'est un ordre. » plaisantai-je et ça l'a fait rire.
« Comme ça vous me verrez et ça sera moins cérémonieux. »
Je prenais une bouchée de ma nourriture. Qu'est ce que ça m'avait manqué ! Les flashs ne s'arrêtaient pas alors que le silence régnait et que tout le monde s'asseyait. Obie s'assit également, un peu plus loin de nous et je vis Rhodey faire de même.
« Content de te voir. » dit Tony à son mentor.
« Moi aussi. » ce dernier lui sourit et j'ai faillis rouler des yeux alors que Obie mettait une main sur son épaule.
« J'ai jamais dit adieux à mon père. J'ai pas eu le temps de dire adieu à mon père. » commença Tony à l'adresse des journalistes. « Y a des questions que j'aurais voulu lui poser : ce qu'il aimait, ce que faisait son entreprise...est ce qu'il avait des conflits ? Est-ce qu'il avait des doutes ? Ou peut être qu'il était au fond, l'homme qu'on a tous vu aux actualités. » il marqua une pause avant de reprendre. « J'ai vu de jeunes américains se faire tuer par ces mêmes armes que j'ai créées pour les défendre et les protéger. »
Stark me regarda et il rencontra mes yeux. Je me suis remémorée mes mauvais souvenirs, je savais à quoi il faisait allusion.
« Pardonne-moi, Janis. »
Je lui ai souris et j'ai simplement hoché la tête. Il est retourné aux journalistes.
« Et j'ai vu aussi que je faisais parti d'un système qui n'estime pas à avoir à se justifier.
-M.Stark !
-M.Stark ! » deux journalistes ont parlés.
« Oui, Ben ? » Tony adressa la parole à un jeune homme du premier rang.
« Qu'est ce qui s'est passé là bas ? » il demanda.
« Oh j'ai enfin ouvert les yeux... » il s'est relevé et m'a contourné pour se placer devant les deux micros alors que je le suivais des yeux. « ...et j'ai enfin compris que j'avais mieux à offrir au monde que des objets qui explosent. » sa voix résonnait désormais dans les micros. « Voilà pourquoi, aujourd'hui, je décide de fermer la manufacture des armes à feu de Stark International. »
Tout le monde se mit à se lever brusquement, le brouhaha de toute à l'heure se réinstalla ce qui me fit sursauter. Mais je restais souriante. Bien dit, Tony !
Obie posa ses mains sur ses épaules, leurs deux voix se disputaient les micros mais ce qu'ils disaient était pratiquement incompréhensible. Tony voulait continuer son discours mais Stane essayait de calmer le jeu. Ils remercièrent les journalistes et descendaient de la scène, suivis de près par moi. On traversait de nouveau cette foule.
Stane resta néanmoins aux micros.
« Je pense que ce qu'il faut surtout retenir de cette conférence est le retour de notre ami et il est plus en forme que jamais. » Obie continuait de sourire mais ça sonnait faux.
Il continuait de parler mais sa voix se noya quand on sortit de la pièce, Tony, Pepper, Rhodey et moi. Nous sommes entrés dans le hall gigantesque et blanc immaculé, remplit de personnes à leur travail. Les deux amis de Tony les questionnaient sur ce qu'il lui a prit mais prétendait ne pas pouvoir répondre à cause des bouchées de cheeseburger dans sa bouche. Avec tout ça, j'avais oublié ma nourriture et continuais alors de le manger.
De loin, à l'entrée, je vis deux adultes, une femme aux longs cheveux noirs et un brun musclé qui se disputaient avec les vigiles de l'entrée tandis qu'une petite tête brune se cachait derrière eux.
« MAMAN ! PAPA ! CHRIS ! » j'ai hurlé en les reconnaissant immédiatement.
J'ai couru le plus vite possible vers eux alors qu'ils venaient de me remarquer. Et ils restèrent un moment sous le choc mais Chris se jeta dans mes bras.
« Janis !! » il a crié en se jetant sur moi.
Je ne savais même pas que je pouvais le porter mais je l'ai fait. Je l'ai serré aussi fort dans mes bras que possible alors qu'il sanglotait contre mon épaule. Je me suis également mise à pleurer mais en silence, laissant calmement les perles brillantes couler sur mes joues. Au bout d'un moment, je l'ai reposé par terre, n'ayant plus la force de le porter même s'il protestait pour reste dans mes bras. Ses yeux étaient brouillés de larmes.
« J'ai cru que tu étais morte ! Tu as eu un enterrement et tout et tout et on venait te voir au cimetière presque tous les jours. On m'a dit que t'étais morte mais j'y croyais pas au début puis après -» il m'a débité son récit à une vitesse fulgurante avec sa voix tremblante de petit garçon coupée par ses sanglots.
« Je suis là maintenant, ne t'inquiètes pas. » je lui ai souris chaleureusement en essuyant sa joue mouillée après m'être accroupie.
« Janis ! » j'entendis ma mère crier et me prendre dans ses bras avant même que j'ai pu me redresser. J'avais quand même pu voir qu'elle était anormalement pâle, des cernes noirs pendaient en dessous de ses yeux qui étaient rouges.
J'ai également senti mon père m'étreindre par derrière et je ne me suis jamais sentie aussi protégée et rassurée de ma vie. Je me suis juste enfouie dans leurs bras et j'ai pleuré de soulagement. Parce que j'étais de retour chez moi. Avec ma famille. Rien ne nous séparera. Plus jamais.
« Excusez-moi. »
On s'est séparés et retournés pour voir Tony, visiblement gêné de nous interrompre. Mes parents semblaient sous le choc de voir Tony Stark pour de vrai tandis que Chris semblait admiratif et excité.
« Pardonnez mon interruption, je sais que vous avez des retrouvailles à faire et beaucoup de choses à vous dire. Je voulais juste dire au revoir à Janis et lui donner mes coordonnées. »
Le brun s'approcha de moi avec son sourire et me donna un bout de papier.
« C'est mon numéro de téléphone personnel et mon adresse à Malibu. Je pensais que tu pourrais venir le week end prochain ? »
Je regardais un instant le papier avant de retrouver son regard. Il me fit un clin d'œil.
« Je t'avais promis qu'on se reverrait. »
J'ai élargi mon sourire et, n'ayant pas pu m'en empêcher, je l'ai pris dans mes bras. Au départ, il fût surpris mais il commença à caresser mes cheveux. Après un moment, je l'ai lâché.
« Merci, Tony.
-Merci à toi aussi, gamine. » puis il s'adressa à mes parents.
« Vous avez fait du beau boulot. Soyez en fiers. » il me tapota l'épaule.
« Au revoir, Tony. Au revoir, Rhodey. Au revoir, Pepper. » ces derniers me saluèrent avec un geste de la main et un sourire avant que je ne reparte avec ma famille.
J'ai repris l'école le lundi suivant. Je voulais prendre le moins de retard sur ma scolarité et après cette folle aventure je voulais retrouver un semblant de normalité. Alors je suis repartie au lycée. Je suis en première année de lycée, peu commun pour mes 13 ans mais j'ai sauté une classe en primaire et étant née en fin d'année, j'avais un petit décalage.
Donc me voilà, au lycée, un lundi matin, dans les couloirs bondés où tout le monde me regardait dès que je passais. J'étais « la fille qui était amie avec Tony Stark ». Je ne compte même pas le nombre de personnes qui sont venus me voir pour faire ami-ami en moins de 20 minutes. Impressionnant le nombre de faux culs dans cette école ! Heureusement que je me barre l'année prochaine.
Je n'ai jamais intéressée les gens et bizarrement j'étais devenue la personne la plus connue de cette école. Les pom pom girl qui me faisaient des remarques désagréables se sont inquiétées pour moi, les joueurs de l'équipe de foot ont voulu savoir ce qui c'était passé en détails, une personne du club de journalisme a voulu recueillir mon témoignage, et encore et encore et encore...Je regrette le temps où j'étais la fille discrète qui était seule et dans son coin.
Je n'ai jamais cherché à avoir des amis. Je ne trouvais pas les gens de mon âge avec ma mentalité. En fait, ça ne m'intéressait tout simplement pas. Je suis introverti même si je ne l'ai jamais dit à voix haute. J'avais quelques connaissances par ci par là mais c'est tout. Ma famille me suffisait amplement.
Mais je pense que ça vient de la fois où le groupe d'amies que je m'étais faite en primaire c'étaient moquées de moi parce que j'aimais les super héros et que je voulais être militaire comme mon père. Elles disaient que je n'étais pas une vraie fille...Ah les stéréotypes ! On était petites, certes mais je ne pense pas que ça a renforcé mon envie de me faire des amis. Surtout qu'elles ont ensuite dit à toute l'école que j'étais un garçon déguisé en fille. Je me faisais jetée des toilettes des filles et dès que je portais une robe, on tentait de me l'arracher. J'ai bien vite changé d'école dès que mes parents l'on découvert. Mais ce ne fût pas un bon souvenir.
J'ai soupiré en repensant à ça et j'ai ouvert mon casier qui était à la hauteur de ma tête. Je m'apprêtais à mettre la main dedans mais une voix féminine m'interpela.
« Euh...Salut. »
Je me tournais pour voir une fille blonde aux longs cheveux bouclés qui dévalaient son dos. Ses yeux étaient bleus et clairs, inspirant une certaine joie et timidité. Elle portait un débardeur blanc et un jean taille haute avec des créoles alors qu'elle avait des cahiers plaqués contre sa poitrine à l'aide d'un de ses bras et son autre épaule soutenait un large sac à main remplit d'affaires scolaires. Elle paraissait innocente avec ses longs cils noirs et une rougeur sur ses joues.
« Je peux t'aider ? » lui demandais-je.
Je devais vraiment ressembler à rien face à elle. Mon chignon était défait, j'avais à peine dormi, mon gilet gris était trop large, mon jean était déchiré (et ce n'était pas fait exprès), mes manches étaient trop longues et je paraissais malade tellement j'étais pâle.
« C'est Janis, c'est ça ? »
J'ai hoché la tête. Elle paraissait un peu gênée et je me demandais bien pourquoi.
« Je m'appelle Victoire. On est dans la même classe même si tu ne dois pas le savoir comme tu viens juste de faire ta rentrée. » elle eut un rire nerveux.
J'haussais un sourcil pour faire comprendre mon impatience et elle sembla le voir donc elle se reprit.
« Je suis venue te dire que je te soutenais dans ta situation pas très facile. Oh mon dieu, je sais que ça n'a rien à voir mais j'ai perdu ma mère l'année dernière donc si tu as besoins de parler, je suis là. »
J'ai adouci mon regard et j'étais même surprise. Je n'ai pas vraiment reçu de soutient mais ça faisait chaud au cœur.
« Courage. Et si tu veux...on peut devenir amies ? Je sais que tu ne parles pas beaucoup mais j'aimerais te donner une chance. » la blonde m'a souri alors que j'avais l'impression d'être éblouie par les reflets du soleil sur ses cheveux blonds, semblable à de l'or. J'ai rougi et j'ai vite détournée le regard.
« O-ok, merci. C'est sympa, je vais...y réfléchir. »
Son sourire s'est élargi et ses yeux reflétaient sa joie. Un groupe de fille passa à côté de nous.
« Tu viens, Victoire ? » demanda l'une d'entre elles.
« J'arrive. Je dois y aller. J'espère qu'on se reparlera. Si tu es perdue pour les cours ou les devoirs, voici mon numéro. »
Elle a pris un stylo noir de sa poche et l'inscrit sur ma main. J'ai tressailli à son toucher, sa peau était si douce et blanche que j'avais l'impression de la salir avec mes mains recouvertes de taches de feutres et des noirceurs du crayon de papier à cause du dessin. Elle lâcha ma main et je l'ai presque regretté.
« Appelle-moi quand tu veux ! » elle me sourit une dernière fois puis elle partit.
Son parfum envahit mon espace durant quelques secondes alors qu'elle courrait devant moi et ses cheveux m'ont frôlé le visage. Je crois que j'ai jamais vu une fille aussi jolie qu'elle.
Je suis restée figée un instant, encore troublée par Victoire puis je suis retournée à mes affaires. J'ai plongé ma main dans mon casier et soudainement, une chose jaillit du casier et traversa ma main. J'ai poussé un petit cri de surprise, noyé dans le brouhaha des élèves. Mon cœur avait fait un bon dans ma poitrine et maintenant que je regardais mieux, c'était une sorte de pointe en métal qui avait jaillit de mon ma main et avait transpercée le mur du casier. Mais qu'est ce que c'est que ce bordel ?
Je ne paniquais pas vraiment, j'étais plus dans l'incompréhension. J'ai essayé de tirer en restant discrète mais impossible de me déloger. Ok alors là je commence à paniquer. La cloche sonna. Merde, je dois aller en cours. Les élèves partaient dans leur classe respective et me souriaient ou me saluaient d'un geste de la main en passant devant moi. Je souriais le plus innocemment possible et je faisais mine de chercher dans mon casier. Je me plaçais pile en face de mon casier pour que le moins de personnes n'en découvre l'intérieur. Bientôt, j'étais seule dans le couloir. Merde.
J'ai recommencé à tirer en essayant de trouver une explication logique mais rien en me vint à l'esprit. J'ai posé un pied contre le casier d'en dessous et tirais de toutes mes forces. Quand enfin je me suis délogée, la lame s'était rétractée dans mon poignet mais une deuxième poussa sous mon pied qui était contre le casier d'en dessous et j'étais de nouveau coincée.
« Mais c'est une blague ?! »
J'ai de nouveau tiré. Et si fort que lorsqu'elle se rétracta, je tombais à terre.
« Aïe ! »
Je me suis relevée, énervée et j'ai foutue un coup de pied dans le même casier d'en dessous.
« Foutu casier de merde ! »
De nouveau une lame poussa et transperça le casier. Je ne ferais aucun commentaire... J'ai tiré encore mais cette fois, la lame ne se rétracta pas mais la porte du casier se détacha et resta coincée sur la lame sous mon pied. J'étais à cloche pied, dans le couloir de l'école avec une lame qui a poussée sous mon pied qui a plantée une porte de casier cassée ne m'appartenant pas. Oh purée de pomme de terre !
J'ai gigoté mon pied dans tous les sens et la porte du casier s'envola à l'autre bout de la pièce, cognant contre le mur et la lame se rétracta enfin. Merci mon dieu ! Mais j'avais désormais un gros trou dans ma chaussure. Génial...
Même sous le choc, je devais aller en classe. Mais qu'est ce qui se passe, merde ?! Pourquoi il y a des lames qui sortent de mon corps ? Je devrais sûrement en parler à Tony, ce week end. Mais pas aux parents, ils mourraient d'inquiétude. Je devrais leur dire que je ne me sens pas bien pour rester à la maison, ça peut être dangereux si je ne le contrôle pas, je peux faire des blessés.
C'est fou ! C'est dingue. Mais ça se passait. Et il fallait que je l'accepte. Mais qu'est ce qui se passe ?
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