2016 à 2010

Juillet 2016, New York:

"Chérie ! Tu as finis ta valise ?!" me cria ma mère depuis le bas des escaliers.

Je refermais la dite valise et me dirige vers ma porte grande ouverte. Je me penche pour voir ma mère qui regardait en direction de ma chambre.

"Oui, maman, j'ai finis." je soupire.

"Tu es sûre de n'avoir rien oubliée ?

-Sûre."

Elle hocha la tête en me souriant puis repartit préparer le repas. Je retourne à ma chambre en prenant soin de fermer la porte et retourne à mon lit où était posé l'ordinateur portable de ma mère. Je remis les écouteurs dans mes oreilles et continuait le film Avengers qui était en pause durant la préparation de ma valise pour mes vacances en Inde.

Ce film, j'ai dû me le passer une dizaine de fois. Et j'avais hâte que Captain America: Civil War sorte en DVD mais il est sortit au cinéma il y a trois mois donc je devais prendre mon mal en patience. Mais c'était un de mes films favoris alors j'étais tout de même impatiente.Et puis..il y avait l'apparition de Spiderman: mon super héros préféré de tous les temps. J'étais si concentrée sur mon film que je sursautais quand je vis que mon petit frère était à côté de moi, laissant échapper un petit cri.

"AAAHHH !" je soupire en enlevant mes écouteurs. "Ça va pas de me faire peur comme ça, Chris ?

-Tu regardes encore ce film ?"

Mon frère de 7 ans me dévisagea comme si j'étais un extraterrestre.

"Ça te pose un problème ?!" crachais-je, irritée.

"On dirait une folle.

-Je te remercie." dis je froidement en le foudroyant du regard.

"En tout cas, maman nous appelle pour manger. Tu viens ?

-Ouais ouais..."

Je grommelais, peu heureuse d'être de nouveau interrompue mais je me levais tout de même, suivant la petite tête brune qu'était mon frère. Quand nous avons tout les deux vu les paniers à linge vides en haut des escaliers, ce qui voulait dire qu'ils devaient être descendus, nous nous sommes tout de suite donné un regard complice. Je m'asseyais dans le premier panier et glissais dans les marches, manquant de me cogner au mur d'en face tant j'avais d'élan. Chris me suivit rapidement dans le second panier.

Il me percuta violemment mais on en rit plus qu'autre chose. Notre mère arriva, attirée par tout ce boucan, faisant tournoyer ses longs cheveux noirs dans tout les sens.

"Bon sang ! Il faut que vous arrêtiez ce jeu ! Janis, tu n'as plus l'âge pour ce genre de chose ! Vous me faites peur quand vous glissez comme ça, vous pourriez vous faire mal.

-C'est bon, maman. Et puis, au moins les paniers sont descendus." lâchais-je à la fin d'un rire tout en me levant.

Ma mère leva les yeux au ciel, soupira puis retourna à la salle à manger. J'aidais mon frère à se relever et on se dirigea vers la pièce. Mon père était déjà assit au bout de la table, un brun très musclé. Ce qui est normal pour un militaire. D'ailleurs, il m'avait déjà apprit à me battre et il a commencé à me montrer comment se servir d'une arme à feu. Il pense que c'est très important de savoir se défendre, le monde n'est jamais sûr.

Ma mère disposa les plats et je me mis à la gauche de mon père tandis que mon frère rejoignit ma mère à sa droite.

"Donc, tu es prête pour aller en Inde avec ton oncle et ta tante, Janis ?" me demanda mon père.

"Ouais, je n'attends plus que demain matin !"

L'enthousiasme se faisait entendre dans ma voix alors que je me servais. Je n'étais pas une adepte de l'Inde mais j'aimais découvrir différentes choses. Chris croisa ses bras, l'air boudeur alors que ma mère posa son assiette remplie de nourriture devant lui.

"Pourquoi il y a que Janis qui va en Inde ? Je veux partir en vacances moi aussi !"

On a rit tout les trois à la crédibilité inexistante de mon frère et de sa colère qui le rendait encore plus mignon qu'autre chose.

"Parce que tu as peur de l'avion, mon chéri. Et papa et maman travaillent." répondit ma mère en lui essuyant de la sauce sur le coin de la bouche.

"On va en Inde en avion ?

-Non, on y va à dos de dragons." répondis-je ironiquement.

"C'est vrai ?!" des étoiles apparurent dans ses yeux et l'espoir gonfla sa poitrine.

"Non."

Il sembla très déçu pendant que je riais à sa réaction. Je ne rêvais pas d'une meilleure famille, la mienne me convenait parfaitement. On était heureux, pourquoi changer ? Ils sont pratiquement tout ce que j'ai. Sans eux, je me sentirais...vide. Ma mère était parfois un peur surprotectrice, mon frère était quelques fois chiant et mon père trop exigeant mais tout me paraissait tellement mieux avec eux.

"Bonne nuit, chérie." ma mère posa un baiser sur mon front alors qu'elle desservait la table, le repas désormais terminé.

Je vins embrasser mon père puis Chris qui me fit des yeux de chiots battus.

"Tu m'oublieras pas pendant que tu seras partie, hein ?"

Je lui souris de manière rassurante en frottant ses boucles brunes, plongeant mon regard vert dans le sien, de même couleur.

"Bien sûr que non, mon poussin, je ne vais pas t'oublier. Tu es un inoubliable petit frère."

Son sourire s'étala sur son visage et il accrocha fermement ses bras autour de mon cou, m'obligeant à me baisser, pour me serrer dans ses bras.

"Toi aussi, tu ne m'oublieras pas ?

-Bien sûr que non !"

On s'est séparés et je suis montée dans ma chambre. Chris et moi sommes vraiment proches malgré notre écart d'âge. Mais je suis une ado qui aime encore les dessins animés, qui dessine les personnages qu'il imagine, je suis celle qui lui a fait découvrir Marvel (le rendant pas aussi addict que moi mais avec un bon niveau), je suis celle qui lui créait des jeux, lui lis une histoire quand il s'ennuie et je suis celle qui lui a fait découvrir la bonne musique: Queen, Led Zeppelin, AC/DC et autres...Donc nous sommes très proches et ça lui fait sûrement un peu peur de ne pas me voir pendant presque deux semaines.

Comme je me levais très tôt demain, j'avais fait mes au revoir à ma famille ce soir. J'ai regardé la fin de mon film, j'ai téléchargé Captain America: The First Avenger sur la tablette pour le vol de demain et je me suis endormie.





J'ai refais ma queue de cheval, attachant mes longs cheveux bruns. Ils sont si foncés que lorsqu'ils sont mouillés ou dans l'obscurité, ils semblent noirs. Tante Mia lisait un livre sur le siège d'à côté et Oncle John écoutait de la musique avec ses écouteurs. J'étais contente d'être du côté du hublot, je regardais l'extérieur, admirative en me rappelant à quel point j'aimerais voler.

Griffonner des personnages sur mon cahier de dessin me semblait être une bonne idée jusqu'à ce que j'ai mal à la tête. Je décidais alors de sortir ma tablette et mes écouteurs pour regarder le premier volet de Captain America que j'avais téléchargé hier soir. Mais, étonnamment, je ne le trouvais plus dans mes téléchargements. J'étais confuse car je me souvenais très clairement de l'avoir fait.

J'ai donc redémarré la tablette. De toute façon, quand ça marche plus il faut frapper ou redémarrer. Au risque de vous décevoir, je n'ai pas voulu casser ma tablette alors je l'ai soigneusement redémarrée. Quand j'arrivais à l'écran de déverrouillage, une information retint mon attention: Juillet 2010.

Je vérifiais mon téléphone et vis la même année.

Attendez...Quoi ?!

Y a un bug électronique ou quelque chose du genre ? Je tapais l'épaule de ma tante pour attirer son attention et elle forma un sourire.

"Regardes, tante Mia, il y a un bug sur l'année." je lui montrais mon téléphone et la tablette mais elle fronça les sourcils.

"Qu'est ce que tu me racontes, Janis, nous sommes bien en 2010 !"

C'était à mon tour d'être confuse en la dévisageant. Tante Mia n'était pas gâteuse, elle venait à peine de quitter la trentaine !

"Bien sûr que non, tante Mia. On est en 2016."

Elle faillit éclater de rire mais se retint et je l'en remercie.

"Voyons, chérie, en 2016 tu auras 19 ans et je ne suis pas pressée de voir ce jour arriver ! Ni tes parents d'ailleurs."

Ma tante me sourit puis sembla s'inquiéter en me voyant encore plus perdue que précédemment.

"Janis, tout va bien ? Tu sembles déboussolée...Tu as fait un rêve ou quelque chose dans le genre ?"

Je restais un moment silencieuse, perplexe tandis que ma tante me fixait avec inquiétude. Je ne dis rien et à la place, je cherchais mon passeport dans la poche arrière de mon jean. Je vis avec horreur que ma date de naissance n'était plus 2003 mais 1997. Et je semblais être la seule à me rendre compte que quelque chose se passait.

La tablette émit un son pour avertir d'une notification. J'ai baissé la tête pour voir une mise en ligne d'un article en ligne publié par un site d'infos.

Tony Stark: disparu depuis un mois.

Je ne savais si je devais paniquer, crier, pleurer ou m'évanouir. J'étais si choquée que je continuais de fixer l'écran intensément, lisant en boucle les mots qui hantent mon esprit. Ma tante soupira, me tirant de mon choc, et attrapa la tablette pour voir l'article.

"C'est vrai que ça fait déjà un mois..."

Je grimaçais une nouvelle fois. Pourquoi tout le monde agissait comme si tout allait bien ? Mais rien ne va ! Je veux rentrer chez moi ! Je me suis mise à me pincer si fort que j'ai cru que j'allais saigner. Mais peu importe car je venais d'avoir la confirmation que je n'étais pas dans un rêve. Et ça n'allait pas du tout.

J'ai commencé à transpirer, à respirer difficilement et bruyamment, mon cœur battait si vite qu'il semblait déchirer ma cage thoracique et mes oreilles n'entendaient plus que ses battements. Mes yeux étaient brouillés de larmes et je ne pouvais pas m'empêcher de regarder partout autour de moi, les gens poursuivaient tranquillement leur vol, aucunement choqués que nous soyons en 2010 et non plus en 2016, que Tony Stark est apparemment réel et que...et que...

Je n'arrivais même plus à penser. Fichue crise de panique. Je sentis une douce main frotter mon bras tandis qu'une deuxième formait des cercles rassurants sur mon dos.

"Janis, chérie ? Que se passe-t-il ?"

Ma tante semblait si inquiète....

Soudain, l'avion fût violemment secoué, si fort que les gens ont criés. Mais ce choc m'a permit de me calmer et reprendre mon sang froid. Des turbulences ? Non, le pilote nous aurait prévenu d'attacher nos ceintures. Tante Mia fût à son tour paniquée en voyant l'avion bouger violemment une deuxième fois, faisant pleurer des enfants tandis que les halètements et cris de peur des passagers se faisaient entendre.

"Qu'est ce qui se passe ?" demanda mon oncle en retirant ses écouteurs.

"J'en sais rien...Janis, attaches toi." m'ordonna ma tante.

Elle n'avait pas à me le dire deux fois que j'étais déjà attachée. Une grosse explosion rettentit. Proche. Trop proche. Ce n'était plus des cris mais des hurlements. On regardait à l'arrière de l'engin pour voir....Un trou béant dans la coque.

Bizarrement, tout me sembla sans son. J'étais si paniquée intérieurement mais incapable de faire un geste, un son. Juste de fixer le trou où des gens étaient éjectés. J'étais paralysée de peur mais en même temps je tremblais d'une manière incontrôlable. Ce stress que j'ai ressentie était indescriptible. C'est comme si mon cœur avait cessé de battre. Bordel....de merde...

Mais après ça, je ne me souviens plus de ce qui s'est passé. Le trou noir. Je crois m'être évanouie sous la peur et le choc. Trop d'émotions et de chocs en même temps. Alors c'était le noir. J'allais mourir. Dans un avion.


J'ai repris une grande inspiration bruyante. Comme si je revenais à la surface de l'eau après être restée longtemps sans air. Je me suis mise à tousser, éjectant de la poussière de ma gorge. Ma vision était floue. J'ai dû cligner plusieurs fois des yeux pour remarquer que j'étais encore dans l'avion. Il y avait un trou béant à côté de moi, me laissant voir le désert et le vent chaud caressait ma peau. J'étais pleine de poussière ou de sable mais j'était très sale. Et du sang coulait de ma tempe.

Il était difficile de s'habituer à la grande luminosité du soleil mais quand j'ai enfin réussis à voir correctement, j'ai relevée ma tête tenue contre le siège avant et j'ai redressée mon corps malgré que ma colonne vertébrale et mes côtes me faisaient atrocement souffrir.

Bon dieu, ma tête était un tel désordre. Je goûtais involontairement le sable et et le sang venant de ma lèvre inférieure fendue. Dégueulasse...J'ai regardé si ma tante allait bien. Elle avait sa tête tournée vers moi, tenue contre le siège avant et ses yeux étaient ouverts, mais vides d'émotions.

"Tante Mia ?" ma voix était cassée et enrouée.

Je ne voulais pas y croire alors j'ai tendue une main tremblante vers son cou et même si mes doigts me faisaient mal et que je semblais ne pas avoir assez de force pour les bouger, j'ai réussis à prendre son poux.

Rien...le néant...

J'ai étouffée un sanglot mais une larme silencieuse à quand même coulée sur ma joue devenue noire. J'ai poussée son épaule mais aucune réaction, son corps était mou, sans vie. J'ai également essayé avec mon oncle alors que mes jambes me criaient de me rasseoir mais je devais vérifier. Mais lui aussi était décédé.

Je me suis affalée sur mon siège et j'étais sur le point de pleurer toutes les larmes de mon corps. J'ai sentie mon cœur se fendre et s'arrêter. Oh mon dieu...j'avais encore du mal à réaliser ce qui se passait. Mais j'avais l'impression que le temps s'était arrêté. C'était une sensation si pénible.

Il faut que je me reprenne !  pensais-je alors que je sentais une seconde crise de panique envelopper mon corps. Je suis toute seule alors ce n'est pas du tout le moment de paniquer. Il faut que je sorte de cet avion...

J'ai ravalé ma tristesse et ma panique, j'aurais tout le temps de pleurer la mort de mon oncle et de ma tante quand je serais chez moi. Cette reprise des mes émotions et de mes pensées m'a étonnée de moi même. Mais c'était positif.

Cependant, au moment où j'allais déplacer mon pied j'ai fait une horrible découverte: un missile à mes pieds. Je le fixais avec horreur.

Stark Industries

"Vas te faire foutre, Stark, que tu existes ou non..." chuchotais-je, ne pouvant pas porter ma voix plus fort.

Le missile était plutôt fin mais long. Une moitié était sur le sol de l'avion, devant mes pieds, et l'autre était suspendue dans le vide mais adossée contre un rocher pour ne pas tomber dans le sable. J'ai inspirée de l'air avec difficulté. Je le touche et je suis morte.

Vraiment, je pense que ma journée ne pouvait pas être pire. J'ai accroché fermement ma main au bord de la coque pour m'aider à me stabiliser quand je vais descendre. L'autre était posée sur le tissu du siège. J'ai repris un souffle calme, ralentis les battements de mon cœur et j'ai commencé à soulever mon pied avec une lenteur affligeante. Je n'étais pas très patiente alors c'était une torture.

Je fixais le missile et mon pied sans relâche, mes sourcils se fronçant à ma concentration. Une fois que mon pied était dans le vide, le sol étant assez éloigné du trou dans lequel j'étais, j'ai fais glisser doucement mon pied le plus éloigné de la sortie. Je faisais de nouveau attention à ne pas effleurer le missile tout en rapprochant mon pied du vide. J'étais dans une position très inconfortable, dangereuse qui misait tout sur ma force dans un bras qui était très instable après avoir survécu à un crash d'avion. Non, la journée ne pouvait pas être pire...

Je sentais cette tension affreuse qui serrait mon cœur et ma gorge jusqu'à m'étouffer. Quand mon pied était proche du rebord, j'ai déplacée ma main qui tenait le tissu du siège et ai agrippé fermement le rebord. J'ai fait de même avec mon autre main tout en laissant glisser mon pied hors de l'avion. Mes pieds pendaient dans le vide, attendant que je lâche le rebord pour rencontrer le sable.

Je me suis calmée, dans un premier temps, car je sentais mon cœur s'affoler. Puis j'ai lâché. Quand j'ai rencontré le sable, je me suis sentie nauséeuse, encore secouée par le crash et ma vue et mes jambes ont vacillées. Ma tête a tournée et je me suis retenue contre ce qui était le plus proche.

J'ai alors cognée le rocher instable qui tenait le missile, le faisant exploser alors que j'étais juste en dessous. J'eus à peine le temps de comprendre ce qu'il se passait que je sentais mon dos brûler comme l'enfer et j'ai été projetée en avant avec beaucoup de violence. Puis le noir...Encore...

Je te hais, Stark. Que tu doives exister ou non.

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