Les Accords de Sokovie

On fait tous des erreurs. J'en ai fait beaucoup, certaines me hantent encore. Enfin...je ne sais même pas si c'étaient des erreurs. Et certaines erreurs...on plus de conséquences que d'autres.

Le moral était déjà bas parmi les Avengers, le retour de l'équipe de Steve en mission avait été accompagné d'abord d'un silence lourd puis de pas mal de disputes au point où Wanda s'était réfugiée dans sa chambre. Personnellement, je n'avais rien dis ni fais quoi que ce soit, j'avais peur de prendre un parti. Et tout se répétait. Silence, réconfort, disputes. Silence, réconfort, disputes. Et quand ça n'a pas stoppé après 22h00, je rejoignais ma chambre à mon tour.

Mais je m'arrêtais soudainement quand j'entendis des pleurs. Des pleurs douloureux, lourds, qu'on essayait d'étouffer. La porte de Wanda était entrouverte, laissant un filet de lumière éclairer le couloir. Prudemment, je m'approchais et poussais un peu plus loin la porte. Wanda était assise au bout de son lit, en tailleur, agrippant fermement un oreiller entre ses doigts poussé vers son visage, ses sanglots secouant violemment ses épaules de temps en temps.

Elle dû sentir ma présence car sa tête se releva vers moi. Ses yeux étaient rouges, comme son visage, et noyés sous les larmes et quelques mèches de cheveux s'étaient rebellés devant son visage. Je pouvais lire en elle la pure culpabilité et l'incapacité d'exprimer à quel point elle était désolée. Je le savais. Je le reconnaissais.

« Hey... » chuchotais je avant de refermer la porte derrière moi.

Wanda tendit la main. Mais pas comme si elle attendait que je lui donne quelque chose ou comme si elle désignait la porte pour me dire de sortir. Son poignet pendu et ses doigts si désireux de m'atteindre et en même temps si recourbés traduisaient tant son besoin désespéré pour de l'aide. Pour du réconfort. Pour qu'on lui dise que tout allait bien, que tout irait bien, que rien de tout ça n'était grave et que, de toute manière, ça ne l'atteindrait pas.

Je m'approchais de quelques pas hésitants avant d'attraper sa main et elle m'agrippait tel qu'elle l'avait fait avec son oreiller: comme si sa vie en dépendait. Mes gestes devinrent un peu plus rapides et affirmés alors que j'utilisais mon autre bras pour l'enlacer, sa tête tombant sur mon épaule, et m'asseyais à ses côtés. Sa main me tenait et ma main en faisait de même, sans jamais relâcher ou faiblir. Malgré ces hoquets qui la secouaient ou le tremblement de son corps, rien ne pouvait l'empêcher de tenir ma main. Comme si ma main était importante.

Comme si c'était celle de Pietro.

Je ravalais ma bile et mes sanglots et frottais son dos.

« Ça va aller...Tout va bien se passer. » chuchotais je. J'aurais aimé qu'on me dise ça, même si c'était pas vrai. « Tout va bien se passer. Tout va bien se passer... »

« Je ne voulais pas... » elle articula difficilement entre deux sanglots. « Je ne voulais pas...J'ai tué des gens, je ne voulais pas... » un sanglot particulièrement fort, semblable à un cri de douleur la coupa et j'essayais de la calmer tant bien que mal en serrant un peu plus sa main.

« Je sais, tout le monde le sait... Personne ne te considère comme un monstre, Wanda, personne. Je suis là, tout va bien... »

Autant que je détestais l'admettre, rien n'allait bien se passer.

Je me surprenais à mentir de plus en plus ces derniers temps.

..........................................

Ross se tenait devant nous, racontant une histoire très peu intéressante. Mais nous étions tous là, dans la salle de réunion, nos fesses posées sur des sièges autour d'une table, obligés d'écouter le Secrétaire d'Etat. Fût un temps, j'aimais la politique. Écouter l'avis de chacun, débattre, se renseigner, faire changer les choses... Au final, je m'en suis vite lassée. Les choses n'avançaient pas, voire reculaient, ça m'ennuyait et les querelles incessantes étaient lassantes et insupportables. Cependant, il semblait que désormais j'allais devoir m'y intéresser de nouveau. Car les Avengers s'apprêtaient à devenir une affaire politique, une affaire d'Etat et un camp était à choisir. Ce qui n'était pas facile, une décision que je redoutais même car en politique il n'y avait ni gentils, ni méchants.

Y avait les connards et les un peu moins connards. Donc, peu importe la décision que je prendrais par la suite, je serais forcément une connasse et on sera tous des connards.

« J'aime ta façon de parler. » m'avait répondu Last quand je lui avais expliqué ça avant que la réunion ne commence.

Je cachais mon sourire en baissant quelques secondes la tête en me rappelant la réplique de Last. Je n'étais pas encore très à l'aise avec le fait que Ross sache qui je suis mais au moins je n'avais pas besoin de mettre de costume ou de masque pendant la réunion. Or je devais alors cacher mes sourires quand Last se foutait de sa gueule quand il parlait, ce qui n'était pas triste. La raison pour laquelle Ross était au courant, à mon grand désarrois, était justement à cause de la face politique des Avengers. Le seul « avantage » dont je disposais était qu'il était le seul à le savoir car il était le principal fil conducteur entre la politique et les Avengers et avait été soumis à un contrat stipulant que s'il révélait mon identité à tout autre individu sans mon accord, il serait alors possible de le poursuivre judiciairement et potentiellement d'aller en prison. Tony s'en assurerait d'une manière ou d'une autre.

« Il y a cinq ans j'ai eu une crise cardiaque. » nous conta le politique. « Je me suis effondré en plein backswing. » il imita un geste de golf. « Finalement, c'est le meilleur parcours de ma vie. »

Je comprends. Sa mort serait une bonne nouvelle pour qui que ce soit. Merde, il est encore en vie !

Je détestais ne pas pouvoir répondre à Last, j'avais l'impression de l'ignorer mais Tony m'avait conseillé de faire le moins référence à Last pendant la réunion pour que Ross ne juge pas que je sois trop instable pour continuer mes activités.

« Car après une opération de 13 heures et un triple pontage, j'ai appris ce que 40 ans d'armée ne m'avaient pas appris: à relativiser. » nous le regardions bizarrement, ne sachant quoi tirer de cette conclusion. « Le monde a une dette infinie à l'égard des Avengers. Vous vous êtes battu pour nous, vous nous avez protégés au péril de vos vies. Mais si beaucoup vous considèrent comme des héros certains préfèrent...le mot « justiciers ».

-Quel mot utiliseriez vous ? » demanda Natasha.

« Dangereux. Comment qualifier un groupe d'optimisés basés aux USA qui ignorent systématiquement les frontières et imposent leur loi où ils le veulent sans paraître de se soucier de ce qu'ils laissent derrière eux ?

Ross s'écarta pour nous laisser voir l'écran affichant une carte du monde. Elle zooma sur New York quand Ross prononça le nom de la ville. S'enchaînèrent alors des images de la ville plongée dans le chaos en 2012 sous l'attaque de Loki. Je détournais les yeux quand une vidéo montrait un immeuble s'effondrer, me rappelant un peu trop la façon dont ma famille était décédée.

« Washington DC. »

La carte s'y déplaça et les vidéos démontrèrent les incidents produit durant « Captain America: Le Soldat de l'hiver » avec la chute du SHIELD qui pullulait de traitres provenant d'HYDRA. Mais les images d'héliporteurs s'écrasant sur des passants faisaient froid dans le dos.

Le shéma se répéta pour la Sokovie et Lagos, relatant les évènements récents. Le coeur lourd, je fixais ces images qui semblaient si loins et en même temps si proches de ce que j'avais vu et vécu. Mais je pouvais à peine regarder la Sokovie en face et Wanda détourna également le regard devant les blessés évacués de Lagos.

« Ça suffit. » ordonna Steve et l'écran s'éteignit.

« Depuis 4 ans vous opérez sans limites et sans aucun contrôle. Les gouvernements du monde ne peuvent plus le tolérer. Mais je crois qu'on a une solution. »

Le Secrétaire d'Etat attrapa un lourd manuscrit blanc qu'on lui tendait et le posa sur notre table, passant d'abord par les mains de Maximoff.

« Les Accords de Sokovie. » alors que les Avengers feuilletaient l'épais texte, Ross continuait sa présentation. « Approuvé par 117 pays, ils établissent que les Avengers ne seront plus une organisation privée. Désormais, ils opéreront sous le contrôle d'un comité des Nations Unies et seulement quand ce comité l'estimera nécessaire.

-Les Avengers se sont formés pour rendre le monde plus sûr. Je pense qu'on a réussi. » répliqua Steve, définitivement réticent.

« Savez vous où sont Thor et Banner, à l'heure qu'il est ? »

Steve ne répondit pas et se contenta de le regarder.

« Si on égare deux bombes dans la nature on peut être sûrs que ça aura des conséquences.

-La différence c'est que Thor n'est pas un citoyen des États Unis ni même un habitant de la Terre, il réside dans un autre Royaume hors de notre portée. Il n'appartient ni à nous, ni à vous, ni même à la Terre. Alors je ne pense pas que le mot « égaré » puisse s'appliquer ici. » fis je remarquer, les bras croisés et le dos collé à mon siège.

Ross et Steve tournèrent leurs regards vers moi au même moment, le politique plissant les yeux et je pouvais voir Natasha essayer de s'empêcher de sourire.

« C'est à discuter... » marmonna Ross en reprenant sa place de départ mais je pouvais jurer que c'était juste pour avoir le dernier mot. « Compromis, garanties.... C'est comme ça que le monde fonctionne. Croyez moi, c'est un bon compromis. » nous assura Ross en désignant les Accords.

« Donc il y a des contingences. » observa Rhodey.

« Dans 3 jours, les Nations Unies se réunissent à Vienne pour ratifier les Accords. Discutez en. »

Nat posa une dernière question pas moins intéressante.

« Et si notre décision ne vous convient pas ? »

« Vous serez à la retraite. »

Le léger sourire arrogant de Black Widow fondit bien vite.

« Bien, maintenant, si vous le permettez, j'aimerais m'entretenir seul avec M. Stark, Mlle. Romanov et Mlle. Price.

Je relevais la tête, surprise, cherchant les regards de Tony et Nat qui, eux, ne le semblaient pas du tout, voire s'y attendaient. Cependant, les autres Avengers étaient tout aussi confus mais se conformèrent à la demande de Ross et quittèrent la pièce. Tony, assis sur un siège au fond de la pièce depuis le départ, vint s'asseoir à ma gauche tandis que Nat se déplaça à ma droit.

Je continuais de leur lancer des regards interrogateurs, espérant une quelconque réponse, mais ils fixaient Ross ou la table. Je me sentais un peu prise au piège, comme une embuscade, alors que le politique s'asseyait en face de nous avec un tas de papiers agrafés entre eux.

« Mlle. Price... » marmonna le Secrétaire d'Etat en se penchant vers nous, les coudes sur la table. « Nous devrions parler de votre façon de signer ces accords. »

Je levais un sourcil. Je n'avais encore pris aucune décision, il venait juste d'en parler et je n'avais même pas encore eut le temps de réfléchir à ce que je ferais. Certes, j'avais déjà vu le film. Mais c'était il y a des années, je me souvenais à peine en quoi ça consistait et là, j'avais la possibilité de lire les Accords et donc de me faire une opinion plus précise.

« Ma façon de signer les Accords ? C'est à dire ?

-Eh bien, après une discussion avec M. Stark et Romanov, nous avons conclu que votre position était un peu spéciale. Vous êtes une super héroïne mineure. »

Je levais les yeux au ciel en soupirant, regardant à tour de rôle Nat et Tony qui, cette fois, me regardaient également et semblaient désolés. Ils savaient très bien que ça n'allait pas me plaire.

« C'est ridicule...Je suis née il y a 21 ans !

-Mais votre croissance a été considérablement ralentie, vous n'avez que 16 ans-

-Bientôt 17. » rajoutais je immédiatement mais Ross continua comme s'il n'avait rien entendu.

« ...et nous n'avons aucune idée si cela veut dire que vous avez encore 16 mentalement.

-Je ne le suis pas ! » affirmais je en tapant la table par frustration.

« Tous les ados disent ça, mon chou. » me glissa Natasha.

« Je suis désolée, Janis, on ne peut pas vraiment prouver si ta mentalité a également ralentie pendant ces quelques années ou si elle a suivit son cours. » m'expliqua Tony.

Je soupirais. De toute façon, je n'avais pas l'air d'avoir le choix.

« Et donc ? Ça veut dire quoi ? Je vais directement à la retraite ? Génial, j'ai même pas atteint la majorité qu'on me met déjà sur la touche.... » marmonnais je, les bras croisés.

« Non. » commença Ross et me tendit la pile de feuilles.

« "Charges et signature des Accords de Sokovie pour les super humains mineurs" ? » demandais je en lisant le titre, les sourcils froncés.

« Avec Stark et Romanov, nous avons longuement discutés d'une autre possibilité pour vous. Vous aurez toujours le choix soit de signer soit de vous retirer. Mais il n'y aura pas que votre signature pour confirmer votre place parmi les Avengers mais également celle de deux représentants. »

Ross désigna Tony et Nat.

« Pourquoi faire ? » demandais je en levant un sourcil.

« Normalement, je devrais demander la signature de vos représentants légaux mais ils sont malheureusement décédés et ensuite vous n'en avez eu qu'un: M. Stark. Or j'ai besoin de deux signatures pour une double précaution et Romanov s'est portée volontaire pour être votre deuxième garant.

-Mais c'est quoi ces garants ?

-C'est à dire que si vous signez tous les trois mais que vous enfreignez la loi, Mlle Price, ce seront vos deux garants qui en paieront les frais. »

Je me figeais un instant, réalisant ce qui venait de se dire. Cela veut donc dire que si j'enfreignais les accords, Nat ou Tony pourraient aller en prison par ma faute ? Je les observais tout les deux, incertaine.

« Mais...vous êtes sûrs de vouloir faire ça ? »

Les deux adultes hochèrent la tête sans hésitation.

« Vos deux garants auront signé ce papier avant le rassemblement à Viennes, vous, vous ne le signerez qu'une fois là bas, si vous le décidez, afin que personne ne comprenne l'arrangement qui vient de se faire. Pour protéger votre identité, bien sûr. »

Je hochais la tête, encore un peu distraite.

« Pensez y, Mlle. Price. »

Ross se leva et partit, me laissant sans voix. Signer les accords n'était donc pas dénué de responsabilités envers moi, les conséquences seraient graves, et même pas sur moi, si je venais à les enfreindre. Merde.

« Janis ? »

Je relevais la tête vers Tony. « Tout va bien se passer, on s'est portés volontaires pour ça. »

« On a fait ça parce qu'on a confiance en toi. » m'assura Nat en pressant une main sur mon épaule.

Je ne pus m'empêcher de les scruter avec des yeux inquiets. Je ne devais pas les décevoir. Je ne devais pas être égoïste. Ils comptent sur moi.

Nous avons ensuite rejoins les Avengers dans le salon quand je sortis de ma stupeur. J'entendis vaguement Tony et Natasha expliquer aux autres ce qui s'était passé alors que je me servais dans le frigo, réfléchissant encore à ce qui venait de se passer. J'eus rarement d'aussi lourdes responsabilités. Bien évidement, j'avais été responsable de plusieurs milliers de vies à sauver durant ma carrière en tant que Sword mais c'était...tellement différent.

Là, il s'agissait de mes amis, un peu de mon papa et de ma maman de coeur. Même si je n'aimais pas trop utiliser ces mots là, j'avais peur qu'ils trouvent ça bizarre. Il s'agissait... de les envoyer en prison ou non à cause de mes actions, si je prenais mes responsabilités ou non et de mon choix en premier lieux: est ce que je signais ou pas ?

Les débats faisaient déjà rage chez les Avengers. Steve fixait sans relâche la brique de papiers, Sam et Rhodey montaient le ton de la conversation derrière, Tony était allongé sur un canapé, le visage caché par une main, Nat observait la scène depuis son siège ainsi que Vision et Wanda depuis un autre canapé et moi je mangeais une compote de pommes sur la petite table.

« Le Secrétaire Ross a la Médaille d'Honneur du Congrés. » affirma Rhodey. « Vous ne pouvez pas en dire autant. » il pointa Sam.

« Si on accepte le truc, on sera en laisse, comme de vulgaires criminels. » riposta Sam, les deux remarques me faisant lever les yeux au ciel.

« 117 pays veulent signer. 117 ! Et vous, vous êtes là, « on assure » !

-De quel côté vous êtes ?

-J'ai une équation. » intervint Vision, calmant les deux hommes dont la dispute devenait presque ridicule.

« Ah bah ça va nous détendre. » ironisa le Faucon, les bras croisés.

« 8 ans après que M. Stark a pris le nom de Iron Man, le nombre d'optimisés s'est accru de façon exponentielle. » il commença à expliquer calmement, les deux mains jointes. Durant la même période, le nombre de situations cataclysmiques a augmenté en proportion.

-Ce serait notre faute  ? » demanda Steve, levant les yeux du texte.

« Il y a peut être relation de cause à effet. Notre force est un défi. Le défi induit le conflit. Et le conflit...engendre la catastrophe. La supervision...La supervision est une idée à ne pas écarter. »

Rhodey s'agita, visiblement satisfait.

« Tony, vous êtes anormalement peu bavard. » fit remarquer Natasha, poussant Stark à retirer la main de son visage.

« Parce qu'il a déjà décidé.

-Comme vous me connaissez bien ! » il se redressa et se dirigea vers le comptoir de la cuisine. « Je couvre en ce moment un migraine électromagnétique. Ce n'est que ça, Captain. J'ai mal. » il s'arrêta devant l'évier avant de s'exclamer. « Qui jette le merc de café dans l'évier ? J'ai l'impression de tenir une auberge de jeunesse... »

En se déplaçant vers un autre comptoir, il coinça un petit appareil dans un panier de fruit et afficha en plus grand l'image d'un adolescent, tout sourire.

« Voici Charles Spencer. Un garçon épatant. Élève en informatique, très bien noté. Un petit job à côté, un vrai à la rentrée. Mais avant, il voulait voir du pays, avant de s'attacher à un bureau. Voir le monde. Et peut être rendre service. Moi j'aurais choisis Las Vegas, Paris ou  Amsterdam. Le pied. Lui, il a passé l'été à monter des logements pour les pauvres. Où ça ? En Sokovie. » son ton dur et rageur s'échappa entre ses dents serrées. « Pour agir, j'imagine. Va savoir. On l'a écrasé sous un immeuble dans le feu de l'action. » il finit de se servir son café, prit une gorgée et revint vers nous. « Il n'y a pas de débat. On doit être contrôlés. Sous n'importe quel forme, je suis pour. Si on accepte ni limites, ni frontières, on ne vaut pas mieux que les malfrats. » il s'adossa contre le comptoir, les bras croisés.

« Devant une menace, on ne cède pas. » affirma Steve.

« Qui parle de céder ? » demanda Tony.

« Nous devons rester responsables de nos actes. Ce document transfert les responsabilités.

-Pardon, Steve... » l'interrompit Rhodey. « Je perçois de l'arrogance. On parle des Nations Unies. » Steve secoua la tête en levant les yeux au ciel. « Pas du Conseil Mondial, du SHIELD ou de HYDRA... »

« Mais les dirigeants ont des intérêts qui varient.

-Bien, c'est pour ça que je suis là. » Tony s'avança. « J'ai compris ce qu'on faisait de mes armes, j'ai arrêté d'en faire.

-Vous avez choisi de le faire. Signer, c'est renoncer à notre droit de choisir. S'ils nous envoient où l'on ne veut pas aller ou nous interdisent d'aller où on veut ? Nous ne sommes pas parfaits mais nous sommes les plus sûrs. »

Je ricanais d'une manière moqueuse que je voulais visible. Je sentis toute l'attention se tourner vers moi et les sourcils de Steve et Sam se froncer.

« Nous ? Les plus sûrs ? » demandais je rhétoriquement, carrément sceptique. « Peut être qu'entre nous on se considère comme les plus sûrs, parce qu'on se connaît, on se fait confiance... Mais, sérieusement, Steve, qui ne dit pas au monde entier que l'un de nous ne deviendra un malfrat à son tour ? C'est quoi déjà la citation...? » marmonnais je en réfléchissant les yeux fermés.

"Il suffit d'un seul mauvais jour pour que l'homme le plus sain d'esprit sombre dans la folie."

« "Il suffit d'un seul mauvais jour pour que l'homme le plus sain d'esprit sombre dans la folie." ? » je claquais des doigts. « Merci, Last. »

Je fais mon travail. Même si je suis pas payée.

« C'est à dire ? » demanda Steve.

« C'est à dire que personne sur Terre n'a la garantie que l'un de nous ne se tournera pas en un Ultron ou un Loki. Aucune, Steve. Evidement, qu'ils ont peur. »

« De toute manière... » continua Tony. « ...si on ne le fait pas maintenant, on nous l'imposera plus tard. C'est un fait. Ce ne sera pas joli.

-Il viendront m'arrêter ? » demanda anxieusement Wanda.

« Nous te protègerons. » lui affirma Vision.

« Tony a peut-être raison. » déclara Natasha, attirant les regards et la surprises de tout le monde. « Une main sur le volant, on peut conduire... »

« Tu envoyais paître les gouvernants, il y a quelques années. » fit remarquer Sam avec incrédulité.

« Je m'adapte au terrain. On a commis quelques erreurs en public. Il faut regagner du capital confiance. »

Tony se pencha vers elle, encore surprit. « Pardon? J'ai mal entendu ou...vous êtes d'accord avec moi ?

-Ah alors je dois me tromper...

-Non non, trop tard. Merci. »

Natasha se tourna vers moi. « Et toi ? Qu'en penses tu ? »

Les regard se tournèrent vers moi et je pouvais sentir le lourd regard de Steve peser sur moi.

« Elle va suivre Stark, sans aucun doute. » il marmonna, me faisant serrer ma mâchoire.

Je posais ma cuillère et avalais ma dernière bouchée avec une énergie un peu virulente et me levais, les bras croisés.

« Ouais, exactement, Steve. Je vais suivre Tony. Tu sais pourquoi ? Parce que j'ai envie de prendre mes responsabilités. Tu dis que les Accords les enlèvent ? Je suis pas d'accord. Jusque là, enfaite, on avait pas à endosser nos responsabilités. On repartait de nos missions dans notre petite tour, on se douchait, on se changeait, on se soignait et boum, c'était finis pour nous. Sans même se soucier du nombre de victimes que nous, nous faisions. »

Steve me jaugea du regard et mes épaules s'affaissèrent. Je pris un temps pour me calmer un peu avant de dire sans doute quelque chose que j'allais regretter.

« Je vois ce que tu veux dire, Janis. Mais on ne peut pas non plus faire tout à la place de tout le monde. Les gouvernements payent pour reconstruire les villes, les médecins soignent les blessés et nous on fait ce qu'on peut pour sauver le monde en limitant la casse. Mais on ne peut pas sauver le monde sans un peu de casse, oui, malheureusement. »

Je soupirais, Steve n'arrivait pas à voir où je venais en venir. « Steve, je suis d'accord. Là n'est pas vraiment là problème. je vais prendre un exemple, certes sensible mais parfait pour illustrer ce que je veux dire. » je jetais un coup d'œil désolé à Wanda avant de me lancer. « Prenons ce qui s'est passé à Lagos. » je vis Wanda fermer douloureusement les yeux et Steve se leva.

« Ça suffit. » il affirma.

« Non, Captain, je n'ai pas finis alors pose tes fesses, je n'en ai pas pour longtemps. »

Il soupira et leva les yeux au ciel avant de se rasseoir. Je me tournais vers le reste du groupe.

« La vraie question ne serait pas de se demander pourquoi vous avez pas fait ci, ou ça ? Ou pourquoi ne pas avoir attendu ou prévu ça ? La vraie question c'est de se demander ce que Wanda faisait là. Pourquoi Wanda participait à cette mission ?

-Parce qu'elle était volontaire ? » demanda Natasha. Je pointais un doigt vers elle.

« Ouais. Mais elle n'aurait pas dû venir. Vous savez pourquoi ? Parce que Wanda est très puissante si ce n'est la plus puissante de nous tous. Et la mission consistait à quoi ? Rattraper des agents d'HYDRA venus prendre un truc ? Des gens qui n'ont même pas de pouvoirs ? Sérieusement ? Et on leur envoie Wanda ? C'était démesuré. C'est comme si, pour arrêter un braquage, on avait envoyé une bombe nucléaire. Evidement, que ça va faire plus de mal que de bien. Natasha, Sam et Steve auraient suffis.

-Tu veux dire qu'il faudrait plutôt adapter nos offensives à l'ennemi qu'on traque ? » demanda Sam, un sourcil haussé.

« Si ça peut limiter la casse, ouais, ça pourrait être pas mal. Surtout que toi, Nat et Steve vous êtes largement assez expérimentés pour vous charger de ça seuls. »

« Ça n'empêche qu'on ne peut pas se faire contrôler par des gouvernements, leurs avis et intérêts changent tout le temps. » Steve se redressa dans son siège.

« Eh bien on peut encore négocier, exiger que l'un de nous soit un représentant des Avengers qui donnerait son avis et permettrait de garder une constante dans nos valeurs, qu'on ne se fasse pas manipuler comme de vulgaires marionnettes. Et peut être demander un droit de véto ? » je désignais Rogers avec ma main. « Tu disais que peut être ils nous enverraient dans des endroits où on ne voulait pas aller, d'autres fois ils nous interdiraient de ne pas y aller. Demandons un droit de veto qui permettrait aux Avengers de faire entendre leur voix, leur opinion et leur décision. Raison de plus pour avoir un représentant parmi ce comité ! On peut tenter notre chance en jouant sur les valeurs américaines: notre liberté et la démocratie. Nous aussi on a notre mot à dire, pas question qu'ils nous mettent sur la touche sur des décisions aussi importantes et nous volent notre libre arbitre. »

J'attrapais les Accords qui se reposaient sur les genoux de Steve et fit défiler les pages.

« Si je me trompe pas...à la page 357... » je posais l'ouvrage sur la table quand je trouvais finalement ma page. « Voilà ! Ils disent que si on enfreint la loi en se passant de l'avis du comité pour participer à des activités qui demanderaient l'usage de nos capacités hors normes, alors on serait emprisonnés au RAFT. Mais on pourrait le négocier ça aussi, non ? Demander peut être pas une peine de prison mais une suspension de nos fonctions pendant un temps ? Ou un dédommagement qu'on devrait verser s'il y a de gros dégâts matériels ? Et n'aller en prison que s'il y a eu des morts... »

Mon regard devenait presque suppliant. « Steve, je sais que tu es très attaché à cette liberté que nous avons. Mais nous aussi on dépasse les bornes. Les Accords ne sont pas parfaits, et c'est pour ça que je propose de les changer. Mais on ne peut pas dire qu'ils ont tort non plus. Est ce que tu penses que si on fait tout ces changements, tu accepterais de les signer ? »

La pièce resta plongée dans le silence. Steve fixait le manuscrit que je tenais en me jetant des coup d'œil de temps en temps. Enfin, il révéla sa position.

« Je suis désolé, Janis, mais... » il soupira en s'affaissant dans son siège. « Je ne pense pas, non. »

Mes épaules s'abaissèrent et je restais figée un instant, récupérant de ma déception. Puis j'attrapais de nouveau la pile de feuilles et me levais, balançant violemment les Accords contre le buste de Steve qui retombèrent sur ses genoux.

« Bah vas te faire foutre, Steve. Y a que les égocentriques pour ne jamais se remettre en question. »

Et je repartais d'un pied ferme et furieux dans ma chambre.

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