La capture de Bucky Barnes


« Tony ? » ma voix était instable. « Tu vas bien ? J'ai vu l'explosion à la télé. »

Il soupira. « Ouais, t'en fais pas. Je vais bien. Et Nat aussi. »

« Bien....Bien... » les mots restèrent coincés dans ma gorge.

Soudainement, je ne savais plus quoi dire ou penser. L'amie que j'étais devrait avertir Tony de ce qu'avait fait Bucky. Qu'il avait tué ses parents sous le contrôle d'HYDRA. C'est ce je devrais faire si j'étais une bonne amie et je voulais l'être. Ça rendrait ma vie tellement plus facile si je pouvais dire tout ce qui me passait par la tête sans avoir à me soucier des conséquences. Mais ma situation était tout sauf normale et chaque mot prononcer trop tôt pourrait avoir des conséquences regrettables.

« Janis ? » la voix de Tony me sortit de mes pensées. « Tu avais besoin d'autre chose ? C'est pas que tu m'ennuies mais...c'est le bazar ici et je dois régler les détails avec les autorités. Et pour notre retour aux États Unis. »

« Je... » une fois de plus, ma voix s'éteignit.

Tony m'en serait reconnaissant. Mais si je lui disais, il partirait tuer Bucky avant même que le plan de Zemo commence. Peut être ? je ne sais pas. Et je détestais ne pas savoir. Connaître et m'assurer des évènements futurs me donnaient l'affirmation de ce qui se passerait. Que Bucky irait bien. Que tout le monde irait bien, sans aucun mort à la fin. Le groupe serait détruit. Mais ce serait toujours préférable à une victime fortuite si jamais je précipitais les choses.

« Non...Bon courage, je te vois ce soir. » je murmurais avant de raccrocher, ne lui laissant pas le temps de répondre.

Il se rendra compte que tu lui caches quelque chose.

J'esquissais un rictus amusé. « Tu penses ? Je me suis améliorer dans l'art de mentir. »

C'est bien. Tu te rapproches un peu plus de Loki.

Je reçus le pic en plein coeur. Last savait que la comparaison avec Loki, le responsable de la mort de ma famille, me ferait frémir. La tension ne s'était pas arrangée entre nous. Je sentais qu'elle m'en voulait encore pour Pietro. Son regard sur moi avait changé. Mais je ne savais pas si elle me craignait ou si elle me maudissait.

« Si c'est pour dire ce genre de chose, tu peux te taire. » murmurais je. Comme si je n'avais pas la force de crier et de me battre. Pas avec elle.

Mais elle m'écouta et ne dit pas un mot pendant que je repliais bagages. En m'asseyant sur le lit, le soir se profilant petit à petit derrière les rideaux, mon doigt flottait au dessus de l'écran. Au dessus du nom de Victoire, avec toujours les emojis coeur accompagnant son nom dans mes contacts. Je me sentais seule ces derniers temps.

Je devais cacher quelque chose de gros à Tony tout en le regardant dans les yeux. Last ne pouvait s'empêcher de témoigner une certaine froideur envers moi et Natasha ne pouvait pas en savoir plus que Tony. J'avais besoin de soutien, de réconfort. Que quelqu'un m'assure que j'allais dans la bonne direction. J'avais besoin d'elle. Mais qu'est ce que je lui dirais ? « Hey, Vic ! Je te l'ai pas dis mais je viens d'une autre dimension, ce qui a pourrit entièrement ma vie et maintenant tu es mon seul pilier parce que tout le monde finira par me détester à la fin. ». Et pourtant c'était aussi tentant qu'un gros gâteau au chocolat. Et quelle fin ? A la fin de la journée ? Du film ? De ma vie ? Je me frottais les paupières.

Je sursautais quand Tony rentra, son énergie brusquant mon calme. Il semblait pourtant épuisé, sa chemise était sale et il avait quelques traces de sang.

« Bien. Tu es prête. On va pouvoir partir. » il sourit. Comme pour me rassurer, que tout allait bien.

« Qu'est ce qu'ils vont faire ? A propos de Bucky ? » demandais je pour ne pas éveiller les soupçons. Je ne devais pas paraître indifférente.

« Le pourchasser jusqu'à ce qu'ils le retrouve. Tu paries combien que Rogers va s'en mêler ?" il attrapa son manteau.

« Mon rein ? » proposais-je.

« Exactement. » il ouvrit la porte de la chambre. « On y va. Le séjour a été... légèrement écourté. »

J'attrapais ma valise et sortit de la chambre. « Dommage. Je commençais à aimer l'Italie. A part ce putain de soleil. »

..................

Je n'arrivais pas à me souvenir s'il y avait une indication de temps dans le film, avant la capture de Bucky par les autorités. Deux jours s'étaient écoulés et pas une seconde mes dents n'avaient lâché ma lèvre. Ma nervosité ne cessait de grimper à l'idée que j'avais, sans faire attention, changé quelque chose et bouleversé tous les événements à venir.  Ce qui serait....gênant.

Je sentais le regard de Tony peser sur moi. Il lisait quelques documents compliqués dont je n'avais pas grand intérêt et dont j'essayais de m'éloigner le plus possible. Mais ses yeux s'élevaient juste au dessus de ses papiers pour me regarder, affalée sur le canapé d'en face en mangeant des chips devant The Walking Dead.

« Tu sais que tu n'as pas l'âge requis pour cette série ? » il demanda en reportant son attention sur ses documents.

« Quoi ? Tu vas m'arrêter, papa ? » je levais un sourcils tout en restant concentrée sur l'écran.

Il leva les yeux au ciel. « Je suis pas ton père. C'est pour ça que je t'arrête pas. Ça serait trop... » il chercha son mot, les yeux au ciel et la main balançant dans le vide.

« Paternel ? » proposais je.

« Exactement. Merci, Kitty. » il me pointa du doigt.

« Tu m'appelleras toujours comme ça même quand j'aurais 40 pijes ? »

« J'y compte bien. »

Je soufflais et secouais la tête. « Peu importe.... » je murmurais.

Non. Je trouve que ça a une importance. C'est de la crédibilité perdue s'il t'appelle encore comme ça à 40 ans.

« Ouais, mais je peux pas y faire grand chose. » marmonnais je dans mes chips.

Tony leva les yeux vers moi. « Quoi ? »

« Rien. Last. »

Il hocha la tête. « Elle va bien ? Ça fait un moment qu'elle n'est pas revenue. »

Votre truc politique de merde m'emmerde alors je me précipite pas.

« Les Accords ne sont pas à son goût. » répétais je simplement.

« Je suis presque sûr que ce n'est pas du mots pour mots. Y a pas assez de gros mots. »

« Si tu savais... » je soufflais.

Le téléphone de Tony sonna. En feignant mon attention pour la série, j'écoutais d'une oreille attentive sa conversation. J'essayais désespérément d'avoir des nouvelles de la traque de Bucky. Il marmonna un « Bonjour. » à peine audible avant de fredonner de temps en temps. Ça ne m'aidait pas beaucoup à en savoir plus.... Il raccrocha et rangea son téléphone dans la poche.

« Ding ding, Kitty ! La chasse a été fructueuse. »

Je dissimulais mon soulagement au mieux. « Ils ont eu Bucky ? »

« À Berlin. » il se leva et demanda à FRIDAY de préparer le jet. « On va faire un nouveau petit séjour. »

« Qu'est ce qu'on voyage en ce moment... » et ça allait continuer un moment....Je me levais à mon tour.

« Ah et ils n'ont pas eu que Bucky. Mais Steve, Sam et... » il fronça les sourcils. « Sa majesté le futur roi T'Challa dans un costume de chat noir. »

« C'est Black Panther. » le corrigeais-je. Il se tourna vers moi, un peu surprit. « C'est un personnage de comics. C'est un super héros avec des habilités de panthère à l'image de la déesse protectrice du Wakanda. »

« Oh... Et tu savais qu'il serait là ? »

« Non. Je connais juste de loin. » expliquais je avec un poil de vérité. Je ne connaissais pas Black Panther plus que ça. « Tu penses que je devrais venir avec toi ? Les gens ne vont pas faire le lien avec Sword ? » demandais je, légèrement inquiète.

« Ça serait un problème ? » Je plissais les yeux. « Du calme. » il leva les mains en l'air en entrant dans le jet. « C'est juste...que tu n'as plus de contraintes qui t'obligeraient à garder ton identité secrète. »

« Jolie phrase pour dire que je n'ai plus ni amis ni famille. » je souris faussement, juste pour le taquiner un peu.

« Ouais...c'est un peu dur dit comme ça, désolé. » il marmonna en s'installant dans un de ces sièges blanc et moelleux qui m'avaient accueillis pour d'innombrables siestes.

« Non. C'est vrai. » je m'installais en face de lui. « C'est juste que je ne pense pas que je pourrais gérer l'attention que ça apporte. Je préfère rester secrète. »

Il hocha la tête. « Pour répondre à ta question, je veux que tu viennes avec moi pour que tu montres ta bonne foi envers les accords. Donc tu vas venir en tant que Sword. Mais pas de costume. »

Je levais un sourcil. « Pas de costume ? Pourquoi ? Tu veux que je me cache comment alors ? »

J'étais en sweat gris, quelques élastiques pendaient à mes poignets (inutiles car j'avais les cheveux coupés à la garçonne), un bermuda noir, laissant mes jambes à découvert, et des baskets blanches. J'avais un peu peur que ça révèle trop de choses sur moi physiquement.

« Parce que tu n'es pas censée être en mission. Ils pourraient croire que tu défies leur autorité. »

Ils commencent à me casser sérieusement les couilles.

« Je te le fais pas dire... » marmonnais je. Tony l'ignora, comprenant que je parlais à Last.

« Tu vas mettre ta capuche et un masque qui recouvrent ton nez et ta bouche, comme tu le fais d'habitude. Mais juste...plus discrets que si c'était ton costume violet. »

Il me tendit un masque effectivement semblable à ce que je portais avec mon costume mais complètement noir. Je haussais les épaules. Ça pouvait le faire. Les seules personnes à qui je parlerais seraient sûrement Ross et les Avengers qui connaissaient déjà mon identité. Ça servait surtout à me cacher des regards indiscrets du personnel.

« Ok... » je pris le masque.

...............

Quand nous arrivions, la prison à haute sécurité de Berlin grouillait de soldats. Sans encombres, nous traversions le gigantesque bâtiment jusqu'au centre de contrôle, une salle d'interrogatoire transparente au milieu. Tony discutait avec Ross, sans prêter attention à moi. J'observais plutôt les milliers d'écrans aux murs, en essayant de deviner leur fonction. L'un d'eux affichait la vidéo surveillance de la cellule de Bucky. C'était une pièce grise, froidement éclairée. Il était attaché comme un animal dangereux dans une capsule transparente. Ils n'avaient pas lésiné sur la sécurité. Un petit bureau et une chaise tenaient place en face de la capsule, destinés au psychologue qui allait évaluer Bucky.

Je fronçais les sourcils en observant les quelques pixels formant le visage de Barnes. Il paraissait neutre avec une pointe de...défaitisme. Je me sentais coupable de le laisser traverser tout ça. Mais il retrouverait son identité et son ami Steve dans pas si longtemps.

« Il t'impressionne ? » me demanda Natasha, apparaissant derrière moi.

« Il a l'air perdu. » répondis-je. « Comme s'il n'avait plus aucune certitude. »

Elle hocha la tête, se postant à côté de moi alors qu'on regardait l'écran ensemble.

« J'étais comme lui, fût un temps. » elle conta. « Perdue et incertaine de tout. Tu dois le savoir déjà, non ? »

Je hochais la tête. « Je ne connais que l'histoire, Nat. Pas le fond de ta pensée. »

Elle me souris et lissa quelques mèches dépassant de ma capuche. « Il ne va rien leur arriver de grave. »

« Tant mieux. »

Steve fit son entrée dans la salle, lourdement escorté. Il ne portait plus son costume comme lors de son arrestation, mais des vêtements de civil et privé de son bouclier. Il croisa mon regard avant d'arriver devant nous.

« Romanov. Sword. » il nous adressa un hochement de tête à chacune.

« Il est cool, Black Panther ? » demandais-je.

Steve haussa les sourcils, surpris. « Le chat noir ? »

« Black Panther. » corrigeais-je.

« Euh..eh bien. Il a essayé de me tuer moi et Bucky donc je ne saurais dire s'il est cool. » il se gratta la nuque.

Je levais la tête vers Natasha, les bras croisés. « Il est cool. »

Elle esquissa un rictus amusé et Steve leva les yeux au ciel. Il s'éclipsa pour rejoindre Tony dans la salle d'interrogatoire.

« Tu aimes bien le titiller, hein ? » Nat croisa les bras.

« C'est juste...tellement drôle et facile. » je souriais derrière mon masque.

« Alors...Black Panther, hein ? Un nouveau futur collègue ? »

« J'en sais pas plus que toi. Mes connaissances sur le futur vont bientôt s'achever. »

« Oh... » sa bouche s'ouvrit en « O ». « Vraiment ? »

« Ouais. Et je ne sais pas si ça me terrifie ou si ça me rassure. » je frissonnais à l'idée de chambouler la Time Line entière, m'enfoncer dans mon erreur et de ne jamais m'en rendre compte.

« Tu n'as rien à te reprocher. Tu as fait tout ce que tu as pu et personne ne peut t'en vouloir pour ça. Ou alors il devra causer avec moi. » elle posa une main réconfortante sur mon épaule.

Je ricanais. «Merci, Tasha. C'est gentil. » mais clairement pas assez pour calmer mes angoisses spatio-temporelles. Mais je ne voulais pas trop l'impliquer là dedans. Ou Tony. C'était mes problèmes que seule moi pouvait régler.

Mon attention se tourna vers l'homme s'asseyant à la table du psychiatre, en face de Bucky. Il était dans l'ombre et sombrement habillé, on ne le voyait que de dos. C'était presque un miracle que je l'ai vu.

« C'est le psy ? » demandais je.

Nat hocha la tête. « Peut être qu'il saura le faire parler... » elle murmura. Et, soudainement, la pièce entière devint silencieuse pour écouter l'interaction.

« Bonjour, M. Barnes. Je suis mandaté par les Nations Unies pour vous évaluer. Vous permettez ? » le psy s'assit sans attendre une réponse qui ne viendrait sans doute jamais.

Sans que la situation soit aussi grave, ça me rappelait vaguement mes séances à l'hôpital psychiatrique. Je sentis Tony se poster à côté de moi, la mâchoire serrée et les muscles crispés. Il se pencha vers moi pour chuchoter.

« Rogers refuse toujours de signer. »

Je hochais la tête et reportais mon attention sur la vidéo surveillance.

« Votre prénom c'est James ? » il marqua une pause, sans que Bucky réponde quoi que ce soit. Il tenta une approche plus directe. « Je ne suis pas là pour vous juger. Juste pour vous poser quelques questions. Est ce que vous savez où vous êtes, James ? » pas de réponse. « Je ne pourrais pas vous aider si vous ne me répondez pas. »

« Je m'appelle Bucky. » il articula finalement, la tête baissée.

"Dites moi, Bucky,....vous avez dû en baver, hein ? »

La question moins formelle me fit froncer les sourcils.

« Je n'ai pas envie d'en parler. » la voix rauque de Bucky restait basse, dénuée de toute émotion.

« Vous avez peur, si vous desserrez les dents, de raconter trop d'horreurs. Ne vous inquiétez pas. Moi...Y a qu'une chose dont je voudrais parler. »

Mes yeux s'écarquillèrent en réalisant qui était le psychiatre assit sur cette chaise. « Tony- »

Trop tard. Le bâtiment plongea dans le noir.

NDA: Bonjour à tous ! Je suis tellement désolée pour cette attente mais j'ai enchaîné une pause pour les vacances et un travail sur un gros projet d'écriture avec 20felindra02 (qui est sur son compte) qui me bouffait toute ma motivation et mon énergie. Mais voilà un autre chapitre ! (Merci pour les commentaires et les votes, ça me fait très plaisir.) A la prochaine fois et bonne rentrée à tous.

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