"Tu veux une bombe lacrymogène ?" Voilà la première phrase qui m'a d'abord fait éclater de rire avant que je comprenne que ma mère demandait ça très sérieusement... Et je suis restée complètement bouche bée ils en sont arrivés jusqu'à là alors ...? Mes parents m'ont toujours prévenu sur les dangers dans les rues la nuit, des mauvaises personnes tout ce qui est normal, comment se défendre et pleins d'autres techniques, d'ailleurs c'est très bien pour nous permettre de se protéger en cas de besoins. Mais ...

J'étouffe clairement dans ces paroles pleines de prévention, d'idées aussi loufoques que d'autres... Je sais bien que tout peut arriver et que apprendre que son mari a tué sa femme sur la télévision peut être aussi une réalité pour nous un jour. Je suis au courant aussi que à tout moment on peut se faire agresser dans la rue ou dans le train. Je connais aussi tout les conseils pour éviter de se faire écraser par une voiture. C'est comme une leçon à apprendre par cœur :
- Jamais traîner la nuit dans les rues.
- Rester dans les lieux où il y a énormément de gens pour moins de risques.
- Hurler et se débattre en cas d'agression.
- Avoir tout les moyens de défensifs possibles et inimaginables pour faire lâcher votre adversaire.
- Marcher sans peur dans les rues pour pas paraître comme une proie aux yeux des "prédateurs".
- Avoir toujours le numéro des urgences et de la police en favoris.
- Ne pas être toute seule dans un endroit sombre avec beaucoup de garçons.
Et je pourrais continuer encore sur toutes ses précautions qu'on m'a réciter un milliard de millions de fois ... Je comprenne que mes parents s'inquiètent et m'alertent de tous les dangers de cette société. Et j'en suis consciente depuis mon enfance... : Je suis toujours aux aguets à l'écoute de chaque bruit et geste autour de moi, je m'écarte toujours des bandes dans les rues sombres, j'ai toujours les poings serrés dans mes poches pour pouvoir résister en cas d'attaque, vérifier si personne ou une camionnette me suit, je repasse dans la tête toute les règles et les moyens de défenses. Sans cesse je suis là à faire attention à ce que mes parents me disent, sans qu'eux le sachent...

Alors quand ils viennent vers moi pour me rabattre tout ce que je sais, pour m'expliquer que "Comme je suis une fille j'ai plus de risques d'agression et que j'ai moins de force pour me secourir ", pour me sortir des théories immondes dans lesquels je dois faire attention à mon petit ami qu'il m'amène pas dans des caves avec des potes à lui ou que je dois pas être trop proche de mon oncle car il pourrai considérer cette relation comme autre ou bien que je dois pas rester toute seule avec des amis (garçons) car je cite : "On sait jamais ce qui peut leur passer par la tête" ... Et j'assiste à tout ces mots qui dévalent leurs bouches sans que je ne puisse dire quelque chose...

Je suis lucide face à ce monde qui peut être cruel, violent, dur, affreux, monstrueux mais je ne souhaite pas que être effrayée sans cesse, toujours devoir me demander : "Lui je peux lui faire confiance ?", "Et si oui était un violeur ?!". Je n'aime pas ce genre de pensées, ces jugements sans même connaître les gens, je ne veux pas non plus être une flippée de la vie parce que en étant ainsi tu ne vis plus tout simplement... Autant rester enfermée dans sa maison et plus sortir. Je veux pas que ma tête se torture toujours sur tout ça, je vois les dangers qui peuvent apparaître à tout moment mais j'arrive à lâcher prise parfois. Alors que dès que mes parents me reparlent de tout ça je me sens bloquée entre deux murs et quand j'essaye d'en parler j'ai l'impression qu'ils comprennent pas ce que je ressens et ils me ressortent les mêmes choses sur les filles moins fortes que les garçons, que je comprendrai plus tard quand ça m'arriverai, que en étant plus vieille je serai comme eux... Je me sens étouffée par un étau...

Alors quand ma mère m'a demandé : "Tu veux une bombe lacrymogène ?" Je lui es clairement dis non merci, ma mère a alors répliqué : "Tu en aura quand même toute façon" j'ai essayé de lui dire non encore mais mon père a réagit en disant : "Si ta mère dis ça tu l'aura, sinon tu va pas en train chez ton petit ami". Et là que dire ? J'ai dis à la mère : "La prochaine fois me demande pas, si qu'importe mon avis j'en aurai quand même une." Je suis restée pétrifiée à l'idée de devoir porter ce petit flacon toujours à mes côtés... Cette petite chose qui est sensée me défendre mais qui pour moi sera juste une charge en plus sur mes épaules, une nouvelle chaîne qui entoure mes chevilles... J'aurai toujours l'impression qu'elle me chuchotera : "Je suis là... Méfie toi de tout ma chère ! Oh ! Ne t'inquiètes pas je serai toujours présent pour toi mais fait attention quand même... Observe tout, reste sans cesse apeurée de la moindre menace, mais n'est pas vraiment peur je serai là pour te protéger ... Oublie pas ! Attention tout peut arriver et je fais confiance à personne..."

Mes parents m'ont expliqué : "Surtout tu dois avoir une posture confiante, si tu as une posture de peureuse et que tu rase les murs les agresseurs vont te remarquer et là c'est mort." Mais ils semblent pas comprendre que plus ils exagèrent tout ça et m'obligent à avoir des choses défensifs dans les poches, plus je vais prendre peur et là comme ils disent ce sera mort. Comme a déclaré Jean de La Fontaine : "Le trop d'attention qu'on a pour le danger fait le plus souvent qu'on y tombe ". Je veux vivre avec les précautions pour éviter le pire, mais je veux vivre sans avoir sans cesse cette impression de se faire avaler par des précautions, des peurs, des hypothèses folles, des gens fois qu'on voit sur nos écrans, je veux respirer loin de cette oxygène polluait par toute ces règles, ces dangers. Toute ces choses qui emprisonnent mon corps, je ne veux pas de tout ça.

Désolé pour ce chapitre il est un peu parti en cacahuètes mais j'avais besoin d'exprimer ça ce soir 😅 si vous avez des conseils pour moi, ou la même impression que moi, ou juste me dire ce que vous pensez de ce chapitre et bien venez en commentaires ça sera avec joie que je lirai ce que vous avez à me dire ❤ Et petite précision : j'adore mes parents et je suis touchée qu'ils s'inquiètent pour moi mais un peu trop pour moi ...🙇