Recherche hasardeuse, rencontre douloureuse
J'avais honte. Honte d'avoir pensé un seul moment à connaître une histoire avec JunMyeon. Une aventure, plutôt. Si ce n'est plus. Aaaah, voilà que je recommence ! Je fonçai droit sur la table où je déjeunais avec JunMyeon, m'excusant pour cette petite interruption.
-J'avais quelque chose dans l'œil. Excusez-moi.
Et le prix pour la meilleure excuse est accordé à Claire ! Félicitations ! Non, plutôt celui de la meilleure connerie, ouais.
-Je viens de régler.
-Quoi ?! C'est moi qui t'a invité à déjeuner, pas toi !
Je plaquai mes mains sur ma bouche, me rendant compte de ce que je venais de faire. Je lui avais manqué de respect en le tutoyant. Il était tout aussi surpris que moi. Je claquai mes coudes sur la table et me pris la tête entre les mains. J'avais sérieusement des problèmes à régler mes émotions, moi. Devrais-je consulter un psy, vraiment ?
Deux mains se posèrent délicatement sur mes poignets, puis l'une d'elle vint relever mon visage du bout des doigts. JunMyeon m'offrit alors un doux sourire réconfortant, m'assurant que tout allait bien.
-Vous pouvez me tutoyer.
-Seulement si vous le faites aussi, alors.
-C'est d'accord.
Nos visages étaient si proches, ce n'était juste qu'une question de centimètres. Pourquoi je pense à ça, moi ? Et pourquoi il se rapproche ? Soudain (non il ne m'embrassa pas ; oui, dommage), un vif nuage blanc traversa JunMyeon qui se courba dès alors, comme pris de douleur. Je quittai ma chaise et le soutins, lui apportant son verre d'eau pour qu'il puisse boire un peu. Je relevai la tête et vis LuHan au plafond, avant de disparaître à travers le toit. Il allait m'entendre, celui-là.
JunMyeon se sentit mieux quelques secondes plus tard, nous rentrâmes alors à la boîte. Une fois que JunMyeon avait regagné le bureau de YiFan, je partis alors sur le toit et attendis sagement que LuHan fasse son apparition.
-Je te jure que je fais ça pour te protéger !
-Tu veux briser ma vie sociale en l'air ?! C'est ça que tu appelles me protéger ?!
-Claire, calme-toi ! Je ne veux que ton bien.
-Tu sais c'est quoi mon bien en ce moment ?
-N-Non...
Je pris une grande inspiration en tentant de conserver mes larmes et soufflai :
-C'est JunMyeon.
Ses épaules s'abaissèrent en même temps que sa tristesse se peignit sur son visage. J'avais pitié pour LuHan parce qu'il n'était pas réel mais j'avais pitié pour JunMyeon qui avait connu un passage difficile. Et j'optai plus pour ce dernier, dès à présent. Même si c'était dégueulasse vis-à-vis de LuHan qui restait quand même mon meilleur ami, le fait qu'il soit un fantôme me bloque et je voulais connaître un peu de sensations dans ma vie. Et JunMyeon m'en procurait.
-Je suis désolée, LuHan.
-Je comprend.
Il se retourna puis murmura :
-C'est la dernière fois que tu me vois... comme ça.
Puis il disparut, sans que j'eus le temps de pouvoir répliquer. Je m'assis sur l'un des fauteuils de la terrasse du toit et me mis à pleurer. J'étais perdue, je ne savais pas ce que j'étais en train de faire en ce moment. J'en avais plus que marre, je voulais tout balancer. Heureusement, j'ai des vacances la semaine prochaine.
Alors que j'étais en train de jouer avec mon rouleau de scotch sur mon bureau, une idée me vint à l'esprit. Je décidai de faire des recherches sur l'ordinateur à propos de l'ancienne petite amie de JunMyeon. Quand ZiTao passa au bureau pour donner un dossier à ChanYeol, je lui demandais le numéro de YiXing pour pouvoir demander à ce dernier quelques infos. Il me répondit aussitôt, me faisant lever de ma chaise pour me rendre au cimetière où se trouvait la jeune fille.
Arrivée là-bas, ayant pris soin d'avoir acheté une rose pour la déposer sur sa tombe, j'eus comme une révélation. Si LuHan était un fantôme, ça voulait dire qu'il était mort, non ? Pourquoi ne m'avait-il jamais montré sa tombe ? J'aurais voulu à lui aussi déposer une fleur à son adresse, pour toutes les fois où il m'avait aidé.
J'admirai le portrait de la jeune femme dans le petit ovale à gauche de la pierre tombale. Elle était plutôt jolie, et très souriante. Je lus alors les quelques gravures demandées à être inscrites sur le marbre par ses proches, ou peut-être encore JunMyeon. Je souris à l'idée que si elle était un fantôme elle aussi, elle pourrait s'occuper de LuHan. Mais elle aurait souffert si elle aurait vu JunMyeon avec une autre femme, même si tous les morts souhaitent le bonheur des vivants.
-Claire ?
Je sursautai en me retournant, croisant la mine étonnée de JunMyeon.
-Qu'est-ce que tu... fais ici ?
-Je, heu... je suis venue voir une amie.
C'était rapide comme fausse excuse ! Je pouvais quand même obtenir un bon prix, tout compte fait.
-Cette femme... était ton amie ?
-Oui, enfin, une petite connaissance, quoi. Rien de plus.
-Je vois.
-Pourquoi ?
-Je demandais simplement.
-Tu... tu viens voir quelqu'un, toi ?
-Pas spécialement. Je viens voir si les fleurs sont bien entretenues.
Ok, alors je donne mon prix de la meilleure fausse excuse à JunMyeon, là.
-Je vais te laisser.
Je m'attendis à ce qu'il me retienne mais non, je n'eus aucune réaction de sa part. Je fonçai droit à la voiture et regardai parfois en arrière ce qu'il faisait. Il restait immobile, face à la tombe de son ancienne petite amie. Quand je le vis mettre ses mains sur son visage abaissée, je m'arrêtai. J'avais envie de courir pour le consoler, mais normalement je ne devais pas savoir.
-Va le voir.
-YiXing, je crois pas que ce soit une...
-J'ai entendu votre conversation de loin. Vas-y, j'te dis ! S'il n'a pas voulu te dire pourquoi il était là, c'est parce qu'il veut l'oublier le plus vite possible. Juste pour toi.
Je me tournai brusquement vers lui, choqué par ce qu'il venait de dire.
-Comment ça ?
-Il t'apprécie beaucoup.
-YiFan m'a dit la même chose.
-Et tes collègues t'ont bien arrangé ton premier déjeuner avec lui, alors saute sur l'occasion ! Qu'est-ce qu'il t'en empêche ? Tu as quelqu'un d'autre ?
A cette question, je me souvins de LuHan. Je baissai la tête puis la relevai vers JunMyeon. C'était fini les rêveries avec un ami fantôme, je devais quand même penser à ma vie réelle ! Je me mis à courir, alors que JunMyeon venait de poser genou à terre. Il hoqueta quand je lui sautai dessus, puis le serrai fort contre moi. Quand il me reconnut, sûrement par mon parfum dont il m'avait fait quelque louange ce midi, ses pleurs redoublèrent et il vint se blottir contre moi comme l'aurait fait un enfant contre sa mère. Je me mis à le bercer, tout en passant ma main dans ses cheveux. Je lui chuchotais quelques paroles réconfortantes, mettant tout en œuvre pour qu'il réussisse à calmer ses pleurs, sa tristesse, sa peine.
-J'effacerai ta douleur, JunMyeon. Je te le promets.
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