Rien que d'y penser...

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  Rien que d'y penser... c'est tellement difficile... de le voir, lui parler, l'effleurer... Rien que d'y penser... C'est atroce d'être dans ma situation ! Sentir son haleine lorsqu'il est proche de moi, de ressentir l'illusion que pourrait avoir ses mains sur ma peau, d'imaginer ses traits si beaux déformer par le plaisir... et croyez-moi je m'y connais en plaisir ! Je ne vis que pour ça !


Mais justement, que devrais je faire ? Comment dois-je réagir si mon seul plaisir devait être anéanti... de ma propre main qui plus est ? Parce que tant qu'Allen Walker respire tout en moi est plaisant... mais si je le tue, comme le veux ce gros plein de soupe, est-ce que mon corps, mon désir de le voir et le toucher s'effacera vraiment ? Est-ce que je pourrais vraiment oublier ?

Comment pourrais-je prendre le risque ? Le plaisir qui réside en moi doit être satisfait ! C'est dur à porter vous savez, je suis à plaindre ! Avoir toujours, quel que soit le moment ou l'instant, quelque chose à faire pour ressentir, calmer ce ravissement ardent qui me consume... Mais avec lui... ce foutu Noé est... je veux dire il reste calme... il est comblé !

Jusqu'à ce que je parte...

C'est toujours moi qui pars...

C'est un cercle vicieux ! Je mets tout en œuvre pour le voir, pour avoir cette chance d'être en sa présence, seule de préférence, quoique je m'arrange toujours pour l'avoir pour moi seul ! Et j'aime rester... sentir le Noé satisfait, sans rien demander de plus... le plaisir est comblé vous y croiriez ? Mais justement ou serait-il si, par chance ou le contraire, cela dépend du point de vue, je resterais avec lui et que plus jamais, ce feu alléchant et envoutant qui m'obsède ne me mangerait plus ?

Je pars, mais je le retrouve, je le sais... et il m'attend même s'il s'obstine à ne pas vouloir le reconnaître, même s'il fait en sorte de ne pas me le montrer... c'est toujours lui qui vient lorsqu'il reconnaît ma marque...

- Tu te fais désirer Shonen ?

Au début, ce simple petit surnom ne lui faisait ni chaud ni froid, il ne réagissait pas, jamais... mais maintenant, je m'amuse de le voir démarrer au quart de tour ! C'est fou ce qu'il est distrayant ! Rien que d'y penser... Le Noé grogne de plaisir, m'ordonnant de me l'approprier par une douleur divine intérieure... quel meilleur sentiment ? J'en suis presque à haletait d'avance, d'impatience... parce que c'est indéniable, cette soirée, encore, il serait pour moi ! Rien que d'y penser... Allen Walker, tu es une source inépuisable de plaisir pour mon alter ego !

- descend de là Tiky Mikk !

Cette manière qu'il a, si spéciale, de prononcer ce nom qui m'appartient ! C'est tellement alléchant, car on l'entend, il hésite ! Il est mangeait en deux par ce désir qu'il éprouve malgré tout et qu'il ne comprend pas et par ce sentiment de devoir inachevé ! Car pour lui, je dois, enfin mon âme, dois être sauvé ! Et c'est son satané devoir !

C'est un Exorciste de l'ombre et mon amant...

D'un geste ample et mesuré, je lui obéis, atterrissant gracieusement non loin de lui. Je m'approche calmement, comme si mes pas n'étaient pas trop lents à mon gout... cela faisait presque un mois que je ne l'avais pas vu, il avait résisté plus longtemps que les autres fois... pour quelles raisons ? Est-ce que la situation m'échapperait ? C'est tout bonnement impossible, cet humain était trop... prévisible ! Et puis, comment ferait-il pour me résister ?

- Cela faisait longtemps, Shonen.

J'espérais avoir enfin une réaction qui était sienne, une de celles avec laquelle je savais parfaitement traiter, ayant appris à le connaître et le contourner depuis longtemps ! Mais il me surprit d'autant plus qu'il ne me répondit pas, de plus, maintenant que je fus beaucoup plus prés, je pouvais lire dans son regard toute la détermination du monde... n'était ce pas le moment ou le mien, de monde s'entend, se défile ? Serais-je vraiment en train de perdre face à un humain ?

Je me plante devant lui, approchant mon visage à quelques centimètres du sien... une fois seulement j'ai pu apercevoir l'empressement sur son visage et juste cette fois la, c'est lui qui avait pris les devants, adressant un somptueux ballet sur mes lèvres... juste cette fois la et depuis mon désir de renouveler l'exploit me tiraille de toute part !

Ses yeux semblent fuir les miens, ainsi aurait-il peur ? Un sentiment, sacrément humain je dois dire, humain de par sa faiblesse, envahis mes entrailles... ce sentiment est simple, et je l'ai déjà ressentie, n'y a-t-il pas plus humain que moi ? Car moi, en cet instant moi aussi j'ai peur...

Mon Noé explose, mes mains relèvent sa tête, le forçant à la confrontation ! Mes lèvres n'osent pas, elles ne se le permettent pas ! Il est impossible qu'un être tel que moi en soit capable ! Se rabaisser à ce genre chose, si abjecte ! Mais pourtant j'ai envie, je veux savoir ce qu'il se trame dans sa tête... mon désir est presque douloureux ! Mais au fond de moi, je le sais... j'avance la conversation, si je le fais de moi-même, la forçant, plus rien ne pourra le retenir à moi... je perdrais mon jouet...

Rien que d'y penser...

Je sais ce qu'il faut que je fasse dès lors... je l'attire brutalement à moi, je dois le retenir de par notre relation, certes ambiguë, mais je ne dois pas abandonner... c'est comme un défi, un délicieux défi qu'il me lance, m'agite sous le nez ! Trouver une bonne raison pour qu'une prochaine fois, nous puissions encore admirer, ensemble, deux corps fondre en un !

Je sens son corps disparaitre parfaitement contre le mien, laissant un sourire assuré et séduisant, une de mes spécialités, arracher à ma victime une lueur d'excitation... tiendrais je le bon bout ?

- Shonen... souffla je

J'effleure sa lèvre supérieure, attendant ce léger et faible grognement, presque indistinct me ravir au plus haut point, grondement qui ne tarde pas une fois que ma langue danse assurément sur sa bouche. Satisfaction m'est offerte ! Je l'emporte, ne lui laissant aucunement le choix, décidant que je devrais abattre mon atout ce soir ! Cette nuit, il ne pourrait plus... c'était impossible ! Il était humain !

Le village dans lequel nous nous trouvons n'offre qu'une auberge démunie du moindre luxe et confort ! Mais cela ne me dérange pas ! Tout le plus plaisir est pour moi, du moment qu'il est la ! Rien que d'y penser... Un simple lit de paille m'irait parfaitement, quoique l'aspect rudimentaire m'agace ! Mais l'instrument de mon désir n'est autre que lui, et tout mon désir ne tourne plus qu'autour de lui ! Alors que m'importerait-il d'autre à présent ? Je me ferais parfaitement au simple lit qu'il m'est offert de partager avec lui, cette nuit encore...

Il se laisse guider, mue par cette impulsion. Je ne lui laisse, à aucun moment, prendre le dessus ! Glissant ma main gauche sur son visage, découlant lentement sur ce foutu manteau d'Exorciste... mes lèvres s'amusent toujours sur les siennes, savourant cet instant parfait ou tout est comme je le souhaite ! Je le pousse doucement sur le lit et, une fois que le contact de nos lèvres rompues, je le vois se replier encore une fois !

Apprécier de tels moments, nos moments, les instants de plaisir qu'il passe avec l'une de ses ennemies... cela doit être dur pour lui ! Il a toujours était droit, suivant son chemin, ne cessant d'avancer quoiqu'il arrive... sans doute avait-il l'impression de faire du surplace... je m'installe face à lui, prenant une position proprement honteuse. Je passe délicatement mon index sur son œil, suivant le contour de ce tatouage maudit... Il ferme les yeux, prenant une expression d'intense concentration... je pense que j'ai perdu...

C'est étrange, mais j'aurais cru ne jamais pouvoir perdre face à un humain... je veux dire ces créatures ne sont pas comme nous, si parfaite, eux si sont fragile et bête ! Alors comment moi la supériorité pourrait elle perdre face à lui ? Est-il meilleur que moi ? Avait-il raison ? Est-ce que plus jamais, je ne pourrais ressentir ce nid d'explosion en mon sein ? Est-ce que nos nuits d'abandon ne sauront plus ?

Le Noé en moi grogne, mon corps et statufié, mon doigt toujours sur son visage, la seule chose qui pourrait laisser penser de mon état d'affolement et de rage intérieur sont mes yeux, simplement exorbités...

Il souffle et semble déterminé lorsqu'enfin il se décide à se mouvoir, affronter... Mon monde s'effiloche, tout n'est plus, tout m'est perdu... Rien que d'y penser... Mais...

Je ne sais ce qu'il s'est passé dans sa tête, c'est juste que son expression à considérablement changer... entre l'air déterminé et l'air perdu qu'il vient de me lancer... je ne sais pas pourquoi... sans doute m'a-t-il lu ! En tout cas, ses mains entourent mon visage et ses lèvres cherchent désespérément les miennes, son regard, clos à présent, décidé à faire ce qu'il doit faire... Que faire d'autre ? Je le sais... après cette nuit, je le perdrais...

- Allen... haleta je

Il me repose son index sur ma bouche, m'intimant le silence, et de son autre main, caresse mon torse à présent nu. Depuis quand se permet-il un tel acte ?

- Profitons-en... une dernière fois...
- Ensemble... ajoutai je


Il hoche la tête et plonge dans mon cou, passant sa langue aventureuse de mon épaule à mon oreille. Je frissonne et le Noé perd pied, s'abandonnant totalement à ses mains qui s'occupent d'un endroit précis, exécutant des aller-retour indécent, mais diablement divin...

Cette nuit ne fait que commencer, et oh combien de fois n'ai-je pas supplié qu'elle reste éternellement telle quelle ? Durant toute cette nuit, il s'est offert, encore et encore, me montrant son propre talent, non qu'il me fût inconnu, loin de la, mais avec une telle applique, que jamais le plaisir ne fut inégalé... les caresses se succédant, les baisers s'enflammant, encore et encore... atteignant à chaque fois, l'étoile au-dessus... mais le soleil pointe son nez...

Cette nuit, il m'a appartenu...

Mais je ne suis pas parti cette fois...

Lorsqu'il a daigné ouvrir un œil, celui qui porte cette marque, il m'a directement dévisage. J'étais alors en caleçon, adossé à la fenêtre... sincèrement, je n'avais pas remarqué que l s'était éveillé... je ne sais pas si je serais resté sinon... C'est seulement lorsqu'il s'est levé. Totalement nu, que je l'ai remarqué ! Il s'est mis à enfiler ses vêtements, faisant total abstraction de ma présence, comme si, à l'accoutumée, je serais déjà loin...

Mais cette fois j'étais là ! Bon sang, allait-il au moins m'adresse la parole... je voulais, par-dessus tout, lire dans ses yeux ce regard qui signifiait « je ne le veux pas, mais ne peux m'en empêcher... à la prochaine ! » et non celui d'hier... son Adieu me serait insupportable ! Intolérable ! Simple humain ne peut me résister !

- Allen ! M'exclamai-je

C'est qu'il partait vraiment ! Sans rien pour moi ! Pour satisfaire ma bête intérieure ! Comment pouvait l se permettre ! Décidément il était une véritable source de plaisir et de surprise ! Il se retourne, s'avançant calmement vers moi, calme, maitrisant le moindre de ses muscles, même si je le sais crispé !

- Tiky... je suis...

Je sais qu'il voulait s'excuser, mais je sus aussi qu'il ne voyait pas du tout pourquoi ! Ce qui était vrai, pour quelle raison ? Pour moi, comme pour lui, nous n'entretenions aucune relation, juste à passé des moments, ne peut être un peu plus intime que la normale ensemble...

- J'ai pris ma décision...

Son explication s'arrêta là... Mon Noé grogna un avertissement, mais la porte s'était déjà refermée ! Et ce voila depuis presque six mois... Le Noé, éternel insatisfait, maintient cette pression, empressement de retrouvaille qui n'aura plus jamais lieu... je le sais, ou du moins l'humain qui fait partie de moi ! Lui seul accepte la défaite...

Mais tout de même... je remercie ce satané « mauvais côté » ! Rien que d'y penser... j'aurais vraiment abandonné ? Mais grâce à lui, même si je n'ai plus de nouvelle d'Allen, je continue d'essayer... je sais que ce n'est que de l'espérance, un sentiment inutile, faible, mais je le fais malgré tout ! Quelquefois j'apprends que Road ou Lulu ont eu affaire à lui ! Chaque fois j'ai mal, enfin c'est un euphémisme ! Mais je continue d'avancer... il a déteint sur moi ce gamin ! Mais je crois qu'encore une fois... un espoir de victoire improbable, encore une fois il pourrait céder... Et ça, rien que d'y penser... 

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Ecris en 2009

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