flash-back 3.3

berlin, 2011

Les cris résonnent dans la nuit berlinoise alors que Schalke s'impose en finale de coupe d'Allemagne. Depuis les tribunes, tu encourages les bleu roi et blancs, criant sur chaque action se rapprochant un peu plus du but. Tu portes sur toi le maillot offert par Julian. Son nom et numéro y apparaissent en immense dans ton dos et tes épaules sont entourées par une écharpe aux même couleurs. Tu l'as levée haut dans le ciel en début de match alors que l'hymne du club était chantée par tout un virage. 

Et depuis, tu assistes à une démonstration de force. Quand tu vois les joueurs de la Ruhr se déplacer et le ballon glisser entre eux, tu ne vois pas comment ils pourraient perdre ce match. La maitrise est parfaite et tu es heureuse pour ton Ju qui a déjà marqué un des buts. Tu lui souhaites ce succès, pour que lui aussi goûte à la joie d'une médaille autour de son cou la même année que toi. 

À côté de toi, il y a ton frère qui t'a accompagnée. Il est heureux d'être présent pour ce match. Si le football est loin d'être son sport préféré comme c'est le cas également pour toi, il aimait celui contrairement à toi qui préfère grandement le ski alpin ou même les compétitions de patinage artistique ou le hockey. Si tu es dans ce stade aujourd'hui, c'est uniquement pour le brun que tu aimes et que tu as hâte de retrouver après plusieurs semaines sans l'avoir vu. D'ici quelques jours, vous allez pouvoir partir quelques jours ensemble et tu as hâte. Tu comptes déjà lui faire visiter ta campagne et descendre vers Milan ou Venise au volant de ta petite voiture tout juste achetée. 

Pourquoi il t'a pas invité en loges ?

La question te sort de tes pensées alors que tes yeux étaient rivés sur les jeunes enfants en train de faire un concours de tirs au but alors que la mi-temps venait tout juste d'être sifflée. 

Je sais pas.

Tu ne t'étais pas vraiment posée la question, mais maintenant que ton frère en parle tu te demandes la raison. Lors du précédent match, c'était en compagnie de sa famille que tu avais vécu le match. Mais tu t'en moques bien, ici, au milieu des spectateurs et supporters, c'était beaucoup plus amusant. Et puis, tu pourrais toujours le retrouver après, il t'avait laissé un accès à la soirée qui suivait ce match

Il sait que j'aime bien être avec les supporters, il pensait peut-être que ça me ferait plaisir. 

Les épaules de ton frère se haussent et le sujet n'est plus réévoqué. De toute façon, vous êtes bien trop concentrés sur le match tendu se déroulant sous vos yeux pour que tu arrives à t'intéressé à une conversation alors que ton cœur à des sursauts à chaque assaut en direction des cages de Manuel Neuer, que tu fermes les yeux de stress ne souhaitant pas voir la balle s'écraser au fond de ses filets alors qu'elle est envoyée vers eux et que tu écrases la main de ton frère à chaque action des bleu roi.

Félicitations champion !

Les bras de Julian s'enroulent autour de toi alors qu'il vient te serrer contre lui, ses lèvres s'écrasant sur ta joue et son rire résonnant contre toi. Tu entoures son cou de tes bras avant de t'éloigner et de déposer une seconde tes lèvres contre les siennes. Tu t'éloignes rapidement et rit quand il se penche chassant tes lèvres de sa bouche, un rire t'échappant à cette vue. 

Quelques secondes plus tard, tu es un peu perdue au milieu de la foule alors qu'il est entrainé au loin, devant répondre à d'autres interviews et l'attention accaparée par ses coéquipiers festoyant. Tu as l'impression d'être de trop et tu comprends aussi. Vous aussi vous n'aviez pas fait rentrer grand monde dans votre cercle à chaque relai durement gagné. L'équipe, le collectif primait alors sur tout. 

Bonjour Dorothea, je savais pas que tu serais là, je t'avais pas vue. 

Tu lèves tes yeux clairs pour tomber dans ceux d'un des coéquipiers de ton petit-ami. Tu es un peu impressionnée alors que tu ne l'as vu qu'à de rares occasions. Et tu sais qu'il est fort, Lukas en avait parlé une fois quand vous discutiez de Julian. Il t'avait dit que certains des joueurs avec qui il était étaient très forts, qu'ils étaient en équipe d'Allemagne. Et lui, tu savais que c'était le cas. 

Si j'avais promis à Ju. C'était un grand match et. Félicitations !

Et t'étais pas sur le terrain à la fin ?

Tu restes figée et t'as l'impression d'être stupide. Tu te demandes pourquoi tu n'y étais pas. Julian ne t'avait pas proposé et tu ne comprends pas vraiment pourquoi alors que tous les autres y étaient. 

Non. 

Les épaules sont uniquement haussées en réponse. 

Ah ben c'est pour ça alors ! 

Il t'adresse un grand sourire alors que t'as l'impression que ton monde s'effondre. Tu étais quand même en couple depuis un petit moment avec lui, ses coéquipiers et amis te connaissaient alors tu étais un peu perdue. Deux d'entre eux viennent te saluer. Tu peux voir leurs yeux qui brillent de mille feux alors que la fierté les fait resplendir.  

Quelques minutes plus tard, t'es de nouveau aux côtés de Julian et de sa famille. Tu profites pour discuter avec eux avant qu'ils ne disparaissent en direction de l'hôtel qu'ils ont loué. Tu restes avec lui, ses coéquipiers et de la nourriture que tu valides cette fois-ci. Et chaque seconde qui passe, qu'il soit proche de toi ou non, tu ne peux détacher ton regard de lui. Un regard empli d'admiration et de fierté. 

─ Pourquoi tu m'as pas donné de places en loges ? T'en avais plus ?

La question qui te taraudait depuis des heures finit par s'élever alors que vous êtes allongés l'un à côté de l'autre dans le lit de la chambre d'hôtel du brun. Il a ses doigts qui trainent dans ton dos glissant lentement sur ta peau. Ses lèvres s'échouent sur ta joue en un délicat baiser avant qu'il se recule pour plonger ses yeux dans les tiens qui l'observent avec attention. Ce n'était qu'une fois avec l'intégralité des autres à fêter la victoire que tu avais compris qu'il ne t'avait pas mis au même niveau que les autres compagnes. Tu n'avais pas eu le droit au terrain alors qu'il fêtait sa victoire et que tous semblaient la fêter en famille. Ton frère t'avait lancé un regard étonné mais tu avais prétendu ne rien remarquer. 

─ Il y avait plein de photographes.

Il laisse sa phrase en suspens et tu comprends soudainement. Ton estomac se tord et une douleur aigue s'installe dans ta poitrine. Est-ce qu'il avait honte de toi ? Ses doigts se portent à ta joue alors que l'inquiétude et la panique s'installent dans son regard. Ses lèvres se pressent une seconde contre les tiennes. C'est bref mais particulièrement doux et le geste te rassure un peu. Quelques secondes plus tard, il t'attire un peu plus dans ses bras, ses doigts glissant dans tes mèches blondes légèrement emmêlées.  

C'est pas que je voulais pas qu'on te voit. Mais je voulais qu'on en discute et vu que j'étais pas sûr que tu voulais être prise en photo avec moi. 

Tes traits sont déformés par l'étonnement. Tu ne comprends pas pourquoi tu ne voudrais pas te retrouver en photo avec lui. Encore plus dans une journée où tu aurais voulu qu'on puisse lire sur ton visage toute la fierté que tu ressentais pour lui. Il bouge sous toi, son bras gauche s'étirant en direction de la table de nuit où repose son téléphone. Tu l'observes avec attention alors qu'il le déverrouille et paraît y chercher quelque chose. Bientôt, il étale des captures d'écran d'articles de presse parlant de vous. Et puis aussi d'autres aux sujets des compagnes de certains de ses coéquipiers. 

Sa copine, c'est une championne d'Europe en cyclisme et ils en parlent jamais... T'es une triple championne du monde junior Dora, peut-être que bientôt tu le seras pour de vrai et je suis pas certain que tu mérites d'être réduite à ça.  

T'étais d'accord avec lui. Parce que t'étais pas certaine d'avoir envie d'être la petite amie de Julian Draxler et uniquement ça. Parce que tu savais que l'inverse ne serait pas vrai, lui ne serait jamais le petit-ami de Dorothea Wierer, aussi forte que tu sois une carabine à la main et des skis aux pieds. C'était certainement injuste mais c'était comme ça. Tu viens l'embrasser et tu le sens qui te presse contre lui. Tu encadres ses joues quand tu te recules. 

J'ai pas envie d'être réduite à ça.

Il t'enveloppe dans une étreinte, tu cales ta tête dans le creux de son cou alors qu'il entoure ta taille de son bras. Tu penses alors à la suite, à vos vacances à venir pendant quelques jours en Italie à deux. Ta bouche glisse sur la joue. 

Je t'aime Ju. Tellement.

Et t'es heureuse qu'il pense à toi, ta carrière et ton nom quand il aurait pu ne pas y penser. Et si pour être Dorothea Wierer, la biathlète, t'avais juste à ne pas regarder les matchs en loges, aller sur le terrain pour féliciter Julian en fin de match et être discret quand vous étiez en public  deux, oui, tu pouvais bien sacrifier un peu de votre temps à deux pour briller de toi-même en parallèle à sa carrière. 

fin des flash-back, j'espère qu'ils vous auront plu. ils donnent un petit aperçu des raisons qui font que la situation est telle qu'elle est sur certains points (notamment le côté secret de leur relation) et on repart pour le fil de l'histoire dès le prochain chapitre :) (pour lequel il faudra peut-être attendre un peu parce que j'avais réussi à prendre de l'avance sur les flash-back mais ce n'est plus le cas !)

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