1.4

dubaï, 1er janvier 2020.

Tu souris quand tu sens son odeur alors que tu viens de te réveiller. Se réveiller tous les matins dans ses bras, t'en rêvais. Tu fermes les yeux et tu te rendors un instant. Tu te laisses bercer par ses respirations et tu sombres. Vous vous étiez couchés tard la vieille. T'avais juste bu une gorgée de champagne. C'était le nouvel an alors t'avais pris une coupe et t'avais trempé tes lèvres dedans en même temps que les autres de la soirée avant de la lui tendre et qu'il la récupère en te souriant. 

T'étais restée avec lui et pour une fois, il t'avait même pas faussé compagnie. T'avais passé une bonne soirée, excellente même. Bien loin de celles habituelles où il avait tendance à t'oublier au fur et à mesure que son alcoolémie grimpait. 

Ce sont ses baisers dans le creux de ton cou qui te réveillent par la suite. T'ouvres les yeux et les plonges dans les siens. Et puis tu viens doucement déposer tes lèvres sur les siennes. 

Salut. 

Y a qu'une légère pause avant qu'il te serre contre lui et que tu le laisses faire. 

T'as bien dormi ? 

Tu te contentes de hocher la tête alors qu'il te pose la question. 

Toujours avec toi

Et c'était certainement une vérité. Tu dormais bien, quand il était là, tu dormais bien dans ses bras. Ça lui arrache un petit rire qui finit par entraîner le tien quand il commence à te chatouiller tout en lâchant un léger « Flatteuse va ». 

Même pas. J'os'rai jamais t'mentir. 

T'enfouis ta tête dans le creux de son cou. Et quelques minutes plus tard, il est là, t'amenant ton petit déjeuner au lit. 

T'as activé le mode prince charmant pour la nouvelle année ? 

Tu le fixes quelques secondes alors qu'il se contente de te sourire en hochant lentement la tête. 

Que de bonnes résolutions. 

Tu sens la légère tape qu'il te met sur le haut du crâne tout en se mettant à faussement bouder et t'éclates de rire. 

J'le f'rai plus si c'est pour prendre des r'marques comme ça.

C'est la main glissée dans la sienne que tu vas faire un tour en ville. Pour une fois, une toute petite fois, personne vient vous embêter. Pourtant, ils étaient tous là. Tu les avais vus la veille, l'avant-veille. En fait, vous n'aviez pas passé une journée entièrement seuls depuis le début des vacances. Et ça t'embêtait. Un peu. Beaucoup. Tu le voyais déjà si peu. Alors que cette semaine, elle aurait dû être rien qu'à vous. Mais c'était comme ça, dans un lieu comme celui-là. 

Tu t'autorises une glace. Parce que tu savais qu'elles étaient bonnes. Mario te les avait vantées pendant un bon quart d'heure la veille. Et même le blond qui lui servait d'amant avait confirmé. Tu lui faisais beaucoup moins confiance, mais le brun avait toute la tienne. 

Tu te figes un instant alors que tu mords dedans. Elle était si froide. Ça te fait mal aux dents quelques secondes. 

Alors, on aime plus l'froid ? 

Il se moque un instant de toi mais c'est de bonne guerre. Parce que Ju, il avait jamais trop aimé ça et tu le savais. Ça avait été un de vos premiers débats à l'époque la question « hiver ou été ? ». Vous aviez des points de vue très différents dessus. 

Toi, bien évidemment que t'aimais l'hiver. Parce que c'était à ce moment-là que tu pouvais vivre ta passion. Lui, il n'aimait pas ça. Parce qu'il détestait l'eau, le vent et tout ce qui pouvait donner envie de juste rester sous sa couette toute la journée. Alors que t'étais heureuse quand le vent se prenait dans tes mèches et que le froid s'attaquait à la peau de tes joues.

J'peux y goûter ? 

Tu lui tends ton cône avant de piquer dans le sien. Vous êtes assis sur votre banc et rien ne semble pouvoir vous atteindre. Pour la première fois depuis des mois, t'as l'impression que c'est vous deux et les autres.

Tu mets une robe ce soir ? 

Tu le regardes d'un drôle d'air. C'était quoi encore cette blague. 

Une robe ? 

T'as le sourcil qui s'arque, l'étonnement dans la voix. C'était rare qu'il te demande d'en porter. C'était quelque chose de bien avec lui, il ne jugeait jamais ta façon de t'habiller, ou de te maquiller, ou de te coiffer. Il te laissait tranquille avec ça, même s'il n'hésitait pas à te donner son avis quand tu lui demandais. 

Pour m'faire plaisir ? 

Il a son regard qui pétille un instant et puis il fait une petite moue. 

S'il te plait Dora. 

T'en avais d'jà mis une la veille et c'était pas trop ton style. Mais tu cèdes à son caprice. Parce qu'aujourd'hui, t'étais heureuse. Et parce que c'était tellement rare qu'il demande que tu pouvais bien faire cet effort là. 

La bleue ou la noire ? 

Tu t'es faufilée dans votre chambre et tu cries la question. 

Bleue ! 

Et t'aurais pu le deviner. Parce qu'il te préférait toujours colorée. Quand tu sors, il te quitte pas du regard pendant bien trop longtemps. 

Ça va Ju ? T'es bizarre. 

T'as l'impression qu'il sort de ses pensées. 

T'es si belle. 

Tu sens ton cœur qui saute des battements. Parce qu'il avait toujours cet impact sur toi, après toutes ses années. 

Tu profites alors que ses lèvres viennent se poser sur les tiennes doucement et que ses mains sont glissées sur tes hanches. Et pendant quelques secondes, t'as l'impression d'être une poupée qu'il veut pas briser. Il était si délicat. Non pas qu'il le soit pas. Mais ça faisait longtemps qu'il l'avait pas été comme ça. Tu lui souris quand il s'éloigne. Il a les doigts qui jouent avec tes cheveux attachés. 

On sort ce soir

Tu l'observes et ton visage se ferme. T'as le sourire qui disparaît. 

Je croyais qu'on était juste à deux

Son téléphone se met à sonner à ce moment là. C'était surement eux qui l'appelaient parce qu'il était en retard. Tu sens l'énervement qui pointe à mesure des sonneries. La colère qui commence à te ronger à l'idée que tes plans tombaient une nouvelle fois à l'eau parce qu'il avait trouvé mieux à faire. Tu t'apprêtes à faire ta remarque quand il récupère son téléphone. Tu comprends pas quand il décroche pas, qu'il bloque la sonnerie et l'envoie valser sur le canapé au loin. 

J'ai réservé un restau. 

Et ton visage s'illumine en réponse au sourire qu'il te fait en te tendant la main pour se saisir de la tienne et t'attirer à lui. 

Et les gars savent pas où, donc ils pourront pas nous déranger.

Et tu comprends que c'est votre journée.

T'as pris le temps de coiffer tes cheveux et de mettre un peu de maquillage. Pour lui. Pas trop, c'était pas ton style. Mais il aimait bien quand t'en avais un peu. Et ce soir, t'avais envie de lui faire plaisir. Il a ses doigts entrelacés aux tiens alors que vous marchez dans la ville. Tu l'observes dans son costard et sa chemise au col fermé par un nœud papillon bleu. Celui de la même couleur que ta robe. Il l'avait acheté exprès pour, à l'époque, pour une soirée où vous étiez invités. T'avais pas vu qu'il l'avait emmené quand t'avais fait tes choix de robes. Il n'avait rien dit mais t'avais l'impression qu'il avait fait exprès de le glisser dans sa valise lorsqu'il t'avait vue préparer tes affaires. Pourtant, c'était pas particulièrement le genre de Ju ce genre de petites attentions particulières. 

Le repas te parait plus bon que jamais. Un léger vent fait voler tes cheveux quand vous quittez le restaurant en direction de la plage. Tu l'observes une seconde à la dérobée. Tu le trouvais tellement beau ce soir sous les rayons des réverbères et l'éclat de la lune. 

Arrivée dans le sable, tu retires tes chaussures. Tu mettais des talons parce qu'ils allaient bien avec ta robe mais t'étais pas des plus à l'aise dans ce type de chaussures. C'était trop instable et tu voulais pas risquer une entorse. Tu jouais trop gros pour te blesser en pleine saison. C'était le lot des sportifs, mais se blesser en compétition ou à l'arrêt n'avait définitivement pas le même goût. Alors t'es là, tes chaussures dans une main et la sienne dans l'autre à regarder la lune et les étoiles se refléter sur la mer aux vagues légères.

Dora

Tu te retournes vers lui et tu peux voir le doute dans son regard. 

Qu'est-ce qu'il y a Ju ? T'es bizarre depuis c'matin. 

Il presse doucement ta main alors que tu lui souris. 

T'as vu, on voit bien la Grande Ourse

Tu lèves les yeux dans l'espoir de trouver d'autres étoiles à lui montrer que la constellation que tu repérais toujours en premier. Mais il lève à peine le regard vers le ciel. Pourtant, il adorait ça normalement regarder les étoiles, tenter de les trouver. Il n'était pas très fort mais toi non plus. Alors vous vous étiez installés des applications sur vos téléphones pour les trouver facilement quand vous étiez dehors. C'était surtout à la montagne que vous le faisiez, dans cet endroit éloigné de la pollution lumineuse, alors ça te paraissait faire une éternité que vous l'aviez fait. 

J'ai vu.

T'es légèrement déçue de son manque d'implication dans la recherche d'étoiles. Mais tu le sens tendu, bien trop. Et tu vois vraiment pas pourquoi, parce qu'il avait été parfait ce soir et tout t'avait plu. C'est quand il pose un genou par terre que tu comprends. 

T'entends à peine les mots qu'il prononce. Le sang tambourine dans tes tempes, ton cœur bat à toute vitesse, tes yeux commencent doucement à te piquer, tes chaussures s'écrasent par terre à côté de toi alors que tu les lâches. Et y a ta tête qui hoche de haut en bas alors que les mots veulent pas vraiment sortir. Tu te jettes un peu trop sur ses lèvres et tu le fais basculer dans le sable. Et ça le fait rire entre deux baisers. 

Oui Ju. Oui.  

Tu finis par te relever et tu lui tends la main pour faire de même. Il la garde et il vient délicatement glisser un anneau à ton doigt. Tu approches ta main pour mieux le voir. Et il est simple, pas clinquant mais finement ciselé. À ton image. À l'image des choses que t'aimais plus que tout, comme le restau qu'il avait choisi ou la journée que vous aviez passée entre calme et activités sportives à deux qui te plaisaient. Et t'es la plus heureuse du monde quand tu t'endors dans ses bras cette nuit-là.

alors la demande en mariage : bonne idée ou catastrophe à venir ? 

je vous dis à la semaine prochaine où vous n'aurez pas la réponse à cette question puisqu'on part sur un trio de flash-back :) 

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