Chapitre 6 : Les hommes masqués
Je suis venu à pieds au café, lui non, alors c'est bizarre, mais je suis monté avec lui dans sa voiture, et je lui sert de co-pilote. C'est très bizarre de faire ça avec quelqu'un que je viens juste de rencontrer, et pourtant j'ai l'impression que tout est facile. Quand il manque un croisement je me fiche de lui et il rigole avec moi, en me jetant sarcastiquement la faute dessus. C'est bizarre que ce soit si simple, que ça me semble si simple. C'est comme si je le connaissais déjà, depuis longtemps, et pourtant non. Je crois que ça me fait du bien, je ne m'étais pas autant amusé depuis longtemps, je n'avais pas rencontré de nouvelle personne depuis encore plus longtemps.
Je pourrais passer plus de temps avec Liam, j'aime passer du temps avec lui, et on s'adore, mais je pense que ce qui rend ce moment particulièrement plus excitant c'est que c'est nouveau. C'est le frisson de l'inconnu, de rencontrer quelqu'un que je ne connais pas et d'accrocher, de rire, et de faire quelque chose avec lui qui nous amuse. C'est bête, mais c'est un vent frais qui me fait du bien.
« Alors t'as dis que tu connaissais le brasseur ? » Je me tourne vers Harry rapidement avant de me tourner vers la route à nouveau.
« Ouais, c'est un ami à moi. Prend à droite au suivant. » Je le vois hocher la tête du coin de mon œil. « Je veux présenter quelque chose à la hauteur du meilleur vin du monde ! » Je me moque ensuite en pointant le bâtiment où l'on se rend, une petite brasserie pleine de saveur. C'est un ami à moi qui l'a ouvert il y a de cela quelques années, ce n'est pas juste une question de fidélité si je veux emmener Harry ici, je pense être plutôt sérieux dans cette drôle de compétition qu'il m'a lancé et je n'ai pas peur de dire que c'est ici que l'ont serre la meilleur bière de la ville.
Je sors de la voiture quand enfin elle s'immobilise sur une petite place de parking libre non loin. Je souris en observant la façade. Je ne sais pas trop pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt, mais c'est vrai que ce lieu est chargé d'histoire dans ma vie personnel. Après tout, c'est ici que j'ai rencontré Zayn.
« Très mignon. Je n'en attend pas moins venant d'un alcool si grotesque. »
Je tourne un regard mauvais vers Harry. Je n'ai même pas besoin d'y penser à deux fois, le geste est naturel, je le frappe sur le bras du dos de ma main.
« Un peu de tenu snobinard. » Il sourit en coin en observant l'entrée et sa vitrine, retirant ses lunettes de soleil avec un geste presque théâtral. On aurait pu se croire dans une scène tiré d'une série policière.
« On y va ? » Propose-t-il en enfonçant ses lunettes dans la poche de sa chemise et je roule des yeux. C'est ridicule. C'est ridicule aussi que je sois si à l'aise derrière lui, mais je le suis tout de même à travers la rue et jusqu'à la porte. C'est lui qui la pousse pour entrer, plein de confiance, comme si le lieux lui appartenait, la brasserie et le monde. Je ne sais pas si c'est ça qui me donne l'impression qu'il est prétentieux, ou si il l'est simplement. Peut-être n'est-il rien d'autre que quelqu'un qui a beaucoup trop confiance en lui.
« Louis ? Mon dieu ça f ait un baille ! » Je sursaute bien malgré moi alors que l'ont s'approchait, Harry et moi, d'une table plutôt haute le long du mur. Mon camarade a, par ailleurs, déjà sa veste descendu sur ses épaules, quand l'homme arrive, souriant plus grandement que je ne l'aurais cru venant d'un ami de mon père. Il en vient jusqu'à amicalement frapper mon épaule pour me saluer, et je me retrouve tout bête en face du brave homme que je ne connais même pas assez pour n'avoir son prénom que sur le bout de la langue.
« Bonjour, quel surprise de vous croiser ici.. je ne vous ai pas vu depuis la réception d'anniversaire de mon père l'année passé. » Mon sourire est faux, je ne sais pas si il le sait, ou si un seul des amis de mon père en est juste conscient. Je ne les aime pas, aucune d'eux, tout est apparence et léchage de botte dans ce milieu étouffant dans lequel on vit et si je n'avais pas été forcé dès mon plus jeune âge à devoir participer au évènement aucun d'eux n'aurai vu ma tête de leur vie. Tout est tellement faux qu'il est bien possible qu'il soit venu me voir parce qu'il n'est pas au courant que mon père ne veut plus me voir, si il l'avait sût il ne m'aurai pas adressé un seul regard. Puisque, pour toujours, ils font tout pour rester dans les bonnes grâces de ceux qui sont au dessus d'eux. Et je ne crois pas me tromper en disant que mon père est au dessus de lui. C'est une question de comparaison de bien, mon père et lui son riche, mais mon père l'est plus que lui. C'est hiérarchique, il doit se ranger de son côté pour prétendre vouloir rester auprès de lui et du reste de sa petite bande d'ami.
« Et bien oui, dis moi, comment tu vas ? » Sourit-il.
« Bien. »
« Et ton père comment va-t-il ? »
« Je ne sais pas. » Il fronce ses sourcils. « Je ne parle pas énormément avec lui, surtout maintenant qu'il m'a fichu à la porte. » Sa main sur mon épaule me lâche soudain et retombe. Comme prévu et donc sans surprise, son visage s'empreint de confusion et son regard cherche un échappatoire à la conversation, ce serai bien dommage de discuter avec le fils renié de Monsieur Tomlinson.
« Fichu à la porte, ah vraiment ? » Rit-il nerveusement, croisant ses bras et feignant un air intéressé. Mais rien de tout cela ne lui est sincèrement égale, il veut juste être poli.
« Oui vous devriez lui en parler il se fera une joie de vous expliquer. » Je n'ai perdu mon faux sourire à aucun moment, lui parlant comme si il avait s'agit d'une conversation banale. « Si vous le faites, dites lui bonjour de ma part. »
« Je n'y manquerai pas. » Il pousse un petit rire et s'éloigne finalement. « À bientôt. » Il fait un petit signe de main et je lui répond d'un semblant de courbette avant de soupirer. Instinctivement mon corps se relâche sans que je n'ai jamais sentis devenir tendu en premier lieux. Je me tourne vers la table et Harry me regarde avec la joue dans la paume, assis sur son tabouret, sourire en coin. Il tend sa seconde main devant lui et ses doigts longs et fins tapotent doucement le bord du siège entre lui et moi. Mes lèvres se tordent alors que je prend place sans riposter, lui rendant son regard mais en bien moins intimidant.
« Hum, ce pourrait-il que j'ai mal interprété les choses et que nous fassions tous les deux partit de la même classe social ? » Je pince mes lèvres et racle ma gorge en me tournant vers la carte.
« Pas.. pas vraiment. »
« Arrête.. je saurais reconnaître ça n'importe où. La façon dont tu t'es tendu pour te tenir droit d'un coup, ton sourire, le ton... c'est la tenue d'un fils de snobe. » Je serre un peu plus fort mes lèvres, comme pour retenir encore un peu le profond soupir de résignation qui ne demande qu'à sortir pour laisser tomber la pression.
Je n'ai même pas essayé de lui cacher, je pense simplement que je ne conviens naturellement pas aux règles du stupide monde où je vis depuis mon enfance, ce n'est pas moi, et je ne renvois pas ça de moi. Il y a toujours eu deux Louis. Il y a Louis Tomlinson et il y a moi, et nous ne sommes en rien similaire si ce n'est que nous partageons le même corps. Et quand je suis naturel personne ne peut deviner aussi sec que je viens de ce milieu, et ça me met à l'aise, je ne veux pas qu'on sache, personne n'a besoin de savoir.
« Mon père est gérant d'une grosse société de yaourt. » Je me tourne vers lui et le vois hausser un de ses sourcils. « Je ne suis pas aussi riche que toi, ni même aussi connu, mais c'est vrai qu'on a de l'argent. » Je hausse une épaule.
« Hey.. j'ai entendu par Liam. » Calvin s'avance et s'impose dans la conversation avec naturel, s'accoudant à ma droite et faisant un rapide signe de tête vers Harry derrière moi. « Tu vas bien ? » Il semble inquiet lui aussi, c'est un peu plus rare qu'il se montre si sincèrement inquiet pour moi. On est ami depuis le berceau mais il est toujours un peu plus distant au niveau des émotions et du ressentit, il n'est pas très à l'aise avec ça. On peut dire que lui aussi est quelqu'un de plutôt privé, comme moi, mais pourtant ce n'est pas que ça. Il l'est mais aussi et surtout il n'arrive pas trop à agir sur le plan humain. Il fait de son mieux mais j'ai toujours pensé qu'il était peut-être souffrant d'angoisses social.
« Ça va oui, t'inquiète pas ! Regarde je t'emmène Harry, Harry voici Calvin, c'est le gérant. » Mon compagnon fais un signe de tête à son tour et ils échangent des sourires polis. « Il trouve la bière amère et peu goûtu, alors propose nous ta meilleure blonde. » Je le sens dès lors plus dans son élément. Quoi que l'on dise si il y a une chose pour lequel il reste implacable c'est la bière, sa bière. Je pense qu'il est rassuré de ne pas me voir aller aussi mal qu'il le pense, bien alors qu'il ne le dirait pas à voix haute, et c'est sûrement pour ça qu'il claque sa main sur la table en acceptant sa mission pour aussi vite s'en aller.
Je sens que le regard de Harry est encore un peu plus intense, il a des questions dans la tête est une éthique qui l'empêche de les poser, mais je sens qu'il veut vraiment savoir, où du moins qu'il est curieux. Finalement en l'espace de deux minutes il vient d'apprendre que je suis fichu à la porte de mes parents et que quelque chose d'autre s'est passé, et je ne lui en veut pas de se demander ce que ça peut être, si c'est lié. Moi aussi je me poserai des questions.
« Tu vas bien ? Tu as l'air drôlement préoccupé. » Finit-il par demandé. Il est fort probable que ce ne soit qu'une perche tendu pour voir si je vais lui en parler de moi même, il me demande si je vais bien pour voir ce que je vais répondre, ça ne dépend que de moi et de ma réponse, ouverte ou fermée.
« Oui oui ça va. Disons.. tu vois tout à l'heure j'ai dis que j'étais à une période transitoire de ma vie ? » Il hoche la tête et son regard est sérieux alors qu'il ne quitte pas le mien. Le froncement est dur sur son visage et lui donne un air concentré plutôt intimidant qui le vieilli facilement, bien que je ne sache pas précisément quel âge il a. « Eh bien voilà, c'est ça en fait. J'ai pris une décision et ça m'a valu d'être rejeté par mes parents. » Instinctivement je recouvre mon bras gauche et la blessure que j'ai dessus, comme si je pouvais encore la sentir saigner. « Et maintenant je me retrouve un peu lâché dans la nature sans trop savoir ce que je veux. Parce que j'aurai dû faire comme toi et hériter de l'entreprise mais que j'ai jamais voulu de tout ça et tu vois j'en avais... »
« Marre... de vouloir leur convenir ? »
Je ne saurai pas capable d'expliquer exactement ce qu'il se passe. Le silence pèse lourd sur mes épaules et il compresse ma poitrine d'une étrange façon alors qu'on se dévisage bizarrement. Son sourire est compatissant sur le bout de ses lèvres, même un peu désolé devrais-je ajouter. Son regard a cependant toujours autant de force et je me retrouve contraint à le fuir pour ne pas m'imposer la charge de le soutenir.
« Exact.. c'est pour ça que je cherche... un genre de nouveau départ, pour prendre du recule sur qui je suis et ce que je veux. »
« Je vois.. c'est vraiment une vrai période de transition du coup. » Remarque-t-il en se tournant vers le mur, penseur, ailleurs. C'est là que je le regarde à nouveau, c'est plus facile comme ça, ses yeux sont trop intimidant et je préfère quand il sourit et rigole ou qu'il se moque de moi, il fait moins peur.
« Et voilà pour vous, les meilleures blondes de la maison. » Je sursaute, comme si j'avais été pris sur le fait en train de faire une bêtise, alors que Calvin pose nos pintes devant nous en souriant. « Cadeau de la maison. » Assure-t-il en tapotant mon épaule, j'aurai aimé riposter, et, si j'en crois le langage corporelle de Harry, alors qu'il se tourne rapidement vers mon ami avec un index tendu comme pour faire une réclamation, lui aussi, mais Calvin ne nous laisse pas le choix et repart presque aussi vite là d'où il vient. Laissant Harry baisser son regard hésitant sur le verre devant lui et le liquide doré à l'intérieur.
« Bon, eh bien.. puisque c'est un cadeau je vais devoir faire de mon mieux pour apprécier. » Avec précaution, il enserre ses doigts à son verre et le porte à ses lèvres. Moqueur et intéressé je fais tomber mon visage dans ma main en l'observant renifler la boisson et la faire tourner dans son verre. Je rigole ouvertement.
« Tu sais que ce n'est pas du vin rassure moi ? » Il me lance un regard confus et je pouffe une nouvelle fois. « L'odeur n'est pas aussi parlante que celle du vin. » Ma grimace moqueuse le pousse à rouler ses yeux avant de finalement prendre une gorgé de l'alcool.
Je mordille ma lèvre, remplie d'attente. Il recule après avoir avalé, je regarde sa pomme d'Adam monter et lentement redescendre, puis son visage progressivement se froncer dans une grimace. Mes lèvres se tordent en sourire et un rire abrupte passe par mon nez bruyamment. Il fait claquer sa langue contre son palais rapidement, à la recherche du reste de la sensation de sa boisson. Lentement, il repose le verre devant lui et s'offre une petite seconde de réflexion tandis que je prend à mon tour une gorgé de bière, c'est celle que je prend toujours ici, la meilleure de Calvin et ma préférée.
Elle est très bonne et je crois que c'est aussi la conclusion que Harry est à deux doigts d'admettre. Il semble convaincu, pliant ses lèvres dans un air satisfait.
« Alors ? » Je lui demande, comme si je ne savais pas déjà la réponse.
« Ok, je dois admettre que celle-ci n'est pas mauvaise, de là à dire que j'aime la bière c'est bien large, mais elle n'est pas mauvaise. »
« Ah ! » Je serre un poing devant moi en signe de victoire et le pointe de mon doigts. « Tu vois ! Ça veut dire que j'ai déjà gagné, je t'ai fais aimer une bière ! » Il hausse un sourcil et se penche un peu vers moi, l'air malin sur son visage de retour. Ça me rassure.
« Je crois qu'on avait un deal. J'essaie de la bière, et toi du vin. » Je détourne mon regard avec une moue boudeuse sur le bout des lèvres, faisant tourner mon index sur le contour de mon verre.
« Je priais pour que tu oublies. »
« Comme si j'allais oublier une chose pareil. » Rit-il en faisant tourner sa boisson lentement, l'observant s'agiter. « Merci de m'avoir fait goûter de la bière, je suppose. » Souffle-t-il en buvant une gorgé, sans même que je ne le force, il semble y prendre goût. J'aurais put le faire remarquer à voix haute et rire de lui, si son téléphone n'avait pas soudain sonné.
Il le tire sous ses yeux depuis l'arrière de sa poche, et sur l'écran je vois le mots 'papa' d'inscrit. Il s'excuse et répond, sous mon regard attentif. Je sirote ma boisson et observe sa stature, sa grandeur, je crois que je le regarde pour de vrai, pour un peu mieux faire attention à lui, pour la première fois. Ses cheveux sont toujours bien coiffé, de cette façon trop esthétique, à milles lieux de ma routine capillaire consistant à me réveiller, me coiffer, et croiser les doigts. Les siens sont tenu en place dans une coiffure bien rangé, il n'y a qu'une petite mèche de cheveux, courte, qui danse sur son front. Je me demande à quoi il ressemble quand ses cheveux sont lâchés.
Mes yeux tombent vers sa mâchoire quand il parle. Elle est forte cette mâchoire. Elle est carré, belle, droite, masculine.
« Désolé, je ne pensais pas heurter en faisant du tourisme. » Je me redresse soudain, alerté par les mots. Je n'ai pas fais attention dans ma contemplation superficiel de son physique, mais maintenant que je le regarde bien je réalise. La douleur au fond de ses orbes alors qu'il fixe le mur, il est tendu, il serre fort sa main sur sa cuisse. « Ça fait longtemps que je ne suis pas venu à Londres, je voulais redécouvrir la ville. » S'explique-t-il, la voix stoïque mais le regard fuyant et emplie de détresse. J'ai la rage au cœur. Bien sûr qu'il comprend ce que je ressens. Il le ressent aussi. Quand je le regarde.. c'est moi que je vois. « Excuse moi. » La conversation prend fin, et il soupir.
« Harry.. » Je tend ma main, c'est instinctif, je me sens beaucoup trop connecté à sa douleur pour rester là et ne pas agir. Je connais ça, je sais ce que c'est, je l'ai ressentis chaque jours de ma vie. Je veux tendre la main, je veux l'atteindre, je veux le réconforter, je veux lui offrir ce qu'on ne m'a jamais offert.
Ma paume se pose sur son biceps. Il est gros sous ma main et je ne peux en rien prétendre le recouvrir. Il est si grand. Il est si grand et pourtant je sais que cette douleur ne le fait que se sentir petit.
« Harry.. » Je répète, un peu plus doucement.
« Je dois y aller. »
À ma surprise, c'est un sourire qu'il tourne vers moi quand il dit ça. Il a l'air à nouveau lui même. Ma main se raidit. Non. Ce n'est pas la même douleur que la mienne. Elle y est similaire, mais ce n'est pas la même. Elle est différente, c'est quelque chose d'autre. Je peux la comprendre seulement, mais je ne la connais pas, et lui non plus il ne connaît pas la mienne. Elles se ressemble simplement.
« Demain, tu n'as qu'à venir à la boutique, tu as d'ors et déjà l'adresse. » Il se lève du tabouret et attrape sa veste. « Tu n'auras qu'à me retrouver à quinze heure trente, après mon rendez-vous avec mon client. » Il enfile son vêtement en me souriant, mais c'est plus fort que moi, je n'arrive pas à voir autre chose que ses yeux, et sa peine. Quand est-ce qu'il a apprit a porter un tel masque ? Quand est-ce qu'il a apprit a devenir si parfait ? Moi même je n'ai jamais tenu, bien avant de quitter ce milieu mondain je ne tenais déjà plus une demi journée dans la peau de Louis Tomlinson, et lui, comment peut-il, si facilement, arborer ce sourire, quand il a eu l'air si heurté juste plus tôt. « Je suis désolé de te laisser comme ça ! Ça ne va pas t'empêcher de rentrer ? »
« Hum.. » Je serre mon poing, toujours immobile dans l'air depuis que je l'ai touché. Je le ramène contre ma poitrine comme pour m'aider à mieux contenir ma colère. « Non. C'est bon. » Je secoue la tête de façon minime.
« D'accord ! À demain. » Il fait un signe de main. Et pouf. Comme un coup de vent, il s'en va et disparaît. Exactement de la même façon qu'il a débarqué à ma table au café en premier lieu, exactement comme notre première rencontre au supermarché.
Une solitude sans nom s'abat sur moi dès l'instant où la porte se referme. Je ne sais même plus quoi penser, je me sens démuni et désemparé. Harry n'est qu'un inconnu, une nouvelle personne dans ma vie qui n'est faite pour y rester que quelques jours, puisque aussi vite qu'il est arrivé il va devoir repartir, je ne peux pas me laisser ressentir toute cette détresse pour lui et cette envie de l'aider juste pour un regard emplie de douleur comme celui qu'il possède. Nous ne sommes pas amis, et nous ne sommes pas destiné à le devenir. Rien de ce qu'il traverse ne me regarde. Je ne suis personne dans sa vie et il n'est personne dans la mienne.
Je m'avoue vaincu et me tourne vers ma bière, retenant une moue in-extremis et tournant un doigt sur le contour de ma pinte.
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