Chapitre 54 : Des espoirs surprises

Je suis rentré tard hier soir. J'ai fait la fermeture de la brasserie, à une heure du trente du matin, donc évidemment j'ai dû m'occuper de tout ranger et nettoyer et je n'ai fini, concrètement, qu'à deux heure et quart. Puis, pas un hasard immense, un homme, d'environs trente ans et très marié ma demandé si je voulais bien poursuivre la soirée avec lui. Je n'ai pas fait grand-chose avec lui, à part boire un verre dans ma cuisine et le faire, par un hasard immense, se confier à moi à propos de sa triste vie d'homme gay refoulé. On s'est embrassé, puis je lui ai offert de dormir sur mon canapé, mais il a gentiment refusé et a quitté mon appartement à cinq heure du matin. Je ne connais même pas son prénom.

C'était un peu étrange comme soirée (nuit), mais peut-être que j'en avais besoin. J'avais besoin de rencontrer une personne au hasard et de ne penser à pas grand-chose, de rire avec quelqu'un qui n'a pas peur de ce que je suis. J'avais besoin aussi, peut-être, de me sentir utile. C'est étrange, non ? Normalement, quand on ramène quelqu'un chez sois qui s'en va avant le jour, c'est pour un plan cul, un plan d'une nuit, et peut-être que c'était ce que j'attendais, peut-être que j'espérais coucher avec un homme que je ne reverrai plus jamais pour retirer les traces d'un autre sur mon corps. Mais ce n'est pas vraiment mon genre, et, quelque part, je pense que je suis un peu plus heureux que les choses se soit passé ainsi, que j'ai pu parler de choses très personnelles avec quelqu'un qui ne sait même pas qui je suis, qui m'a juste vu derrière le bar et a tenté sa chance avec gentillesse.

Cependant, il y a encore plus étrange que savoir comment et avec qui j'ai put finir ma nuit bien épuisante, et c'est ce commentaire, que je fixe depuis mon réveil, sur mon dernier poste Instagram. Trois jours qu'il est là, ce poste, trois jours que je l'ai posté. Depuis, j'ai reçut messages et commentaires de la part de plusieurs personnes, dont de très surprenant messages encourageants de Wilbur et Jonathan, je ne m'attendais plus à rien maintenant, et encore moins à ça, à lui. Ça fait un mois maintenant, je ne m'attendais pas à ce que quoi que ce soit change, à ce qu'il revienne soudain et de la façon la plus stupide qui soit. Je pense que je m'étais comme fait une raison et que mes espoirs étaient devenu des pensées si absurde que je ne pouvais plus les entendre. Mais le voilà qui revient, comme une fleure. Qu'attend-il de moi après ça ? Que je saute au plafond ? Que je lui envoie un message ? C'est ridicule. Il se fiche de moi, c'est ça ? Il se fout de moi. Je vois rouge, et noir, et bleu et vert et toutes les couleurs. Sauf le rose, non, je ne vois plus rose depuis un petit moment maintenant, et sûrement pas ce matin.

C'est fou. Il y a un mois je me disais qu'il trouvait toujours un moyen de me surprendre, qu'il passait son temps à dire des choses soudaine qui me prennent de court, et voilà que maintenant encore il s'y met. Et pour dire quoi ? 'je suis fier de toi'. C'est tout ce qu'il a à dire !? Je me mets presque à souhaiter avoir couché avec cette homme hier, comme ça je pourrais avoir la satisfaction de me dire qu'il n'est pas le dernier homme à m'avoir touché, mais je ne l'ai pas fait. Et maintenant je dois accepter qu'il revienne comme une fleure dans mes commentaires, après m'avoir laissé tombé comme une chaussette sale. N'a-t-il pas l'impression qu'il devrait dire quelque chose ? Comme 'pardon' ou 'désolé' ? Bien sûr ces mots ne sont que des hypothèses, je ne fais que proposer !

Je suis en rogne. Je veux taper, je veux crier. Je n'ai pas besoin de ça, ni maintenant ni jamais, je croyais qu'on avait décidé tous les deux que c'était fini pour toujours alors pourquoi diable veut-il se la jouer copain-copain avec moi ? Je le déteste. Je le hais. C'est lui que je veux taper et c'est sur lui que je veux crier. Je suis fier de toi. Blablabla. T'as deux trains de retard mon brave ! J'en ai rien à cirer de lui. Sa chemise dort dans un sac en plastique dans ma penderie, et je me fiche de savoir où il est et ce qu'il fait. Je me fiche de savoir pourquoi il ressort d'entre les morts comme ça, je m'en fiche, je m'en fiche, je.m'en.fiche.

Je rigole de moi même. Bien sûr que non je ne m'en fiche pas et c'est ça le pire. C'est que, aussi fort pourrais-je dire et redire que je me fiche de lui, je sais très bien que c'est faux. Et je préférais vraiment quand je pouvais prétendre que c'était vraiment le cas. J'allais très bien quand rien n'était là pour me le rappeler. Je me portais très bien sans lui. J'allais très bien, j'allais mieux. Je n'avais besoin de personne et sûrement pas de lui et de ses pseudos bon sentiment. Et il n'a aucun droit de revenir et de soudain reprendre le contrôle de mon cerveau. Je m'y refuse et plus important encore je lui interdit. C'est moi-même que je vais taper. Je n'ai pas envie d'être si faible, de soudain vouloir cliquer sur son compte, pour voir si il a posté quelques chose depuis la dernière fois que je l'ai vu. Je ne veux pas me souvenir qu'il est là et qu'il existe. Je ne veux pas retomber droit dans mon amour pour lui et tout l'intérêt que je lui porte encore, comme ça, aussi facilement et à cause d'un bête commentaire comme celui-ci. Il ne le mérite pas.

PrinceduVin_ : je suis fier de toi

Gna gna gna !

C'est stupide. Je le hais. Je le hais, je le hais, je le hais. Et je le répéterai jusqu'à ce que ce soit vrai. Il mériterai que je lui répondre d'aller se faire voir chez le curé. Mais en même temps ce serai lui accorder trop d'attention. Il a décidé de me regarder droit dans les yeux et de refuser de me garder dans sa vie, qu'il me regarde donc l'ignorer alors qu'il tente de revenir vers moi. Qui est le plus fort, qui est le plus vulnérable, qui est le plus triste ? Je souris. Au diable, j'ai dis. Au diable. Qu'il aille au diable et surtout qu'il y reste. Je ne suis pas sa chose, je ne suis pas son ami, je ne suis pas à son service. Monsieur revient comme une fleure, je vais le regarder faner. Monsieur apparaît de nul part faire copain-copain, qu'il essaye donc de parler à un mur, il aura plus de chance.

Je ris une nouvelle fois. Je dis tout ça, je m'énerve ainsi, mais dans ce cas là, pourquoi est-ce que j'ai cliqué sur son nom ? C'est mon pouce, c'est la faute de mon pouce. C'est un reflex. Ce doit être ça, c'est lui que je vais blâmer. Mais maintenant que je suis là, qu'est ce que je fais ? Ce serai dommage de quitter la page que j'ai ouverte. Non ce ne serai pas dommage, alors pourquoi est-ce que j'appuie déjà sur le dernier poste pour le regarder ? Je ne sais pas, mais je le regarde, et je prie pour que je ne tombe pas encore plus bas, pour que ce ne soit pas une porte ouverte sur autre chose, de pire pour ma dignité.

Je racle ma gorge et souffle lentement, serrant mes lèvres comme si j'essayais de me donner du courage, du courage pour affronter la honte que je ressens d'abandonner ainsi, si facilement et si vite. Du courage pour ne pas céder un peu plus que je ne suis déjà en train de le faire.

Le dernier poste est une vidéo. On y voit les vignes qui défilent lentement, et les travailleurs qui ramassent les raisins. Il film depuis un tracteur qui circule entre les vignes, je vois son ombre sur le sol. Sous la vidéo, assez courte et sans son, la légende dit simplement 'vendange' et la date du poste remonte à mi-août. Je pousse un soupir. Je suis fini. Je suis en train de sourire gentiment à sa stupide vidéo. Je suis fini, n'est ce pas ? C'est la fin pour moi. Dépité par moi même et comprenant que je suis en train de m'enrouler dans une spiral sans fin, je décide de faire défiler les commentaires, pour voir ce qu'ils disent. Je peux continuer à mentir autant que je le veux, ça n'a plus aucun sens, parce que mes actions parlent pour moi. Je veux savoir ce qu'il fait, ce qu'il a fait dernièrement... ça fait trop longtemps.

Je fronce mes sourcils dans mon attention. Les commentaires parlent de Los Angeles, alors qu'il est clairement en France. Je ne suis pas sûr de vraiment comprendre. Les commentaires, pour la plupart, sont en français alors il ne sont pas très clair, et ceux qui sont en Anglais ne sont pas plus informatif parce qu'il s'agit de simples questions parfaitement aléatoires venant de comptes fans de Niall Horan. (Je ne savais même pas que les deux se connaissaient.) En bref, je ne comprends absolument rien à ce qu'il se passe ici. Alors je défile. Mine de rien, pour un simple propriétaire de vignoble, il a une sacrée plateforme. Je savais déjà qu'il lui arrivait de recevoir des demandes de sponsors et qu'il était très apprécié pour sa beauté, évidemment, mais j'étais loin de me douter qu'il était presque un influenceur, même en ne postant que quelques photos de lui au milieu de tout ce vin. Je ne m'attendais, alors, encore moins, à ce qu'un poste comme celui-là ait une telle attention. Mais finalement tout a du sens quand je fini par perdre patience et aller chercher les noms sur internet pour voir ce que disent les médias qui, bien qu'envahissant, sont des sources pour la plupart plutôt sûrs. Mais je le regrette bien vite.

Niall Horan et le petit prince du vin à Los Angeles. Flatte les gros titres au dessus de photos qui me brisent le cœur. Pourquoi tout le monde demande toutes ces questions, dans les commentaires, à propos de Niall, quand, clairement, il y a bien pire sur ces photos qui devrait relever l'attention des gens. Si bien d'ailleurs que je réalise avec elles que la spiral se resserre et que chaque boucle me rapproche un peu plus du non-retour. Parce que si les gens ne se posent pas des questions ou ne s'en préoccupe pas... moi je m'en préoccupe bien trop.

J'ai envie de l'appeler. J'ai envie de savoir, pourquoi il est aller voir Niall, pourquoi, sur ces photos, il a l'air si mal, si loin de lui même, si malade et blafard, alors que Niall le tient dans ses bras. Je veux savoir ce qu'il s'est passé pour que ces photos paru il y une bête semaine existent. Que s'est-il passé ? Que lui est-il arrivé ? Qui lui a fait ça ? Pourquoi pleure-t-il ? Pourquoi a-t-il une joue si rouge ? Et... Est-ce que c'est un de mes t-shirt qu'il porte ? Le t-shirt qu'il a prit le soir où on s'est disputé ?

Je suis fichue.

Je veux savoir. Je veux le voir. Bien sûr qu'il est au diable mais bon sang que je l'aime et bon sang qu'il me manque et bon sang que ça fait mal de le voir comme ça. Oui je vais mieux mais j'ai toujours un trou dans ma poitrine et je l'aurai toujours. Oui je ne pleure plus mais quand il est comme ça et que je suis là, à des kilomètres de lui dans le temps et l'espace, j'ai l'impression qu'on m'arrache mes cotes. Bien sûr que ça va, mais savoir qu'il a mal et qu'au milieu de ce mal lui aussi a trouvé un morceau de moi pour se réconforter... c'est trop difficile. Je pense que je savais déjà que le plus dur serai de ne pas pouvoir être là pour lui quand ça n'ira pas, de ne pas pouvoir le récupérer après une dispute avec son père ou sa mère, mais le réaliser comme ça... ce devrait être illégal, ça fait beaucoup trop mal.

Surtout parce que je sais que je ne peux pas l'appeler. Je ne peux pas me résoudre à être celui qui reviens vers lui, et ce n'est pas son commentaire bizarre qui y change quoi que soit, je ne peux pas mettre tout ça sous le tapis d'un seul coup juste parce que je me fais du soucis pour lui. Ça semble immoral, mais notre rupture m'a fait du mal et je ne peux pas juste accepter que son commentaire sois son pas vers moi parce que... Ça ne l'est simplement pas. Avec ce commentaire j'ai l'impression qu'il fait comme si de rien n'était et je ne veux pas de ça, je ne veux pas qu'il ignore combien il m'a fait mal, je ne veux pas qu'il agisse comme si je ne l'avais pas supplier de me garder auprès de lui. Je ne mérite pas ça. Même si j'ai terriblement envie de l'appeler, même si je veux m'assurer qu'il va bien, même si je voudrai pouvoir être là pour lui, je ne veux pas céder, pas maintenant et pas après un commentaire aussi bête, pas après que j'ai réussi à accepter qu'il était une erreur de parcours, pas après que j'ai fais une si grosse partie du deuil de ce qu'on avait et de ce que je pensais qu'on aurait toute notre vie. Je m'y refuse.

Et pourtant mes doigts planent maintenant au dessus du clavier de mon téléphone, hésitants à taper des mots que je regretterai, sans même savoir comment venir, comment aborder la chose, comment parler. C'est comme si j'avais oublié ce que c'était d'être avec lui, de lui parler, comme si j'avais oublié le naturel que j'ai pourtant toujours ressentit à ses côtés. Mon cœur se serre dans ma gorge. Pour la première depuis que je le connais, je ne sais pas quoi faire.

Mais, de toute façon, avant même que je ne puisse me décider sur un mots ou deux, un appel entrant s'affiche et capte toute mon attention.

C'est un appelle de Cassandre, alors tout mon corps se met en alerte. Je me redresse dans mon lit, m'asseyant au milieu du noir opaque de ma chambre conservé par mon volet roulant. Ma tête se met à tourner à cause du mouvement trop brusque, mais je ne me laisse pas le temps de vraiment le ressentir et, aussi vite, presse le combiné contre mon oreille, tandis que, de l'autre, je tente de récupérer jean par terre afin d'essayer de m'habiller.

« Qu'est ce qu'il se passe ? » Je demande dès que je répond.

« Louis. » À peine a-t-elle parlé que mon être entier s'entortille dans un profond sentiment de détresse acide et sifflante, parce que sa voix sonne étouffée sous des larmes.

Peut-être m'en faut-il peu, mais Cassandre a beaucoup pleuré depuis le début de toute cela, pas une seule fois je ne peux me souvenir de l'avoir sans des traces de larmes passé, présente ou futur sur son visage, et aujourd'hui je suis trop conditionné par ces derniers mois pour que ma réponse première face à ça soit ne soit pas de penser au pire. Tout de suite, je n'arrive pas à voir une autre solution. Mon cerveau capte les larmes et aussitôt allume-t-il une alarme dans ma tête disant que ça y est, c'est l'appel que j'ai redouté, l'appel que je ne voulais jamais recevoir. Ça y est, Liam est mort, il est partit, c'est ça ? Je pourrai relationner, mais à quel prix, depuis le début une nouvelle enclume me tombe sur la tête quand je m'y attend le moins.

« Il va se réveiller. » La bombe tombe, une bombe que j'encaisse avec un choc qui me coupe le souffle et un sentiment de surprise étouffant. C'est pour ça qu'elle pleure alors ? C'est l'émotion, la joie et le bonheur ?

« C'est vrai ? » Je ne peux pas vraiment empêcher à ma voix de sonner aussi incrédule, ou à mon corps de se tendre si durement comme pour me préparer à ce que se soit une mauvaise blague. J'ai l'impression que Liam est resté dans ce coma si longtemps que c'était juste comme ça que je devais vivre à présent, que c'était juste nos vies à tous dorénavant, comme si je m'étais, depuis le jour un, inconsciemment préparé à rien d'autre qu'une issus fatal. C'est presque bizarre de soudain me dire que c'est vraiment en train d'arriver alors, que c'est vraiment en train d'aller mieux, que je ne suis pas en train d'imaginer cette conversation, qu'on a plus besoin d'avoir peur de le perdre maintenant, qu'on doit juste être là et tenir bon avec lui. Je me suis trop habitué à ce que tout déraille au moment où tout va le mieux pour me dire que c'est réel, que ce bonheur de l'avoir à nouveau parmi nous, vraiment, soit tant à proximité et tant réel.

« Oui. » Je lâche mon jean, reprenant mon souffle longuement. Je me sens un peu plus calme grâce à la confirmation. Savoir qu'il va bien et est en bonne santé, assez pour qu'il soit sortit de ce coma artificiel, c'est à peu près tout ce que je voulais entendre et ça fait du bien. Ça fait du bien de réaliser que tout est vraiment en train de rentrer dans l'ordre, pour moi mais surtout pour Liam.

« Quand ? » Et je tombe, assis, sur le bord de mon lit, soupirant pour évacuer la minute de stresse qui s'est imposé à moi en une demi-seconde seulement..

« Aujourd'hui, tout à l'heure. » Et.. le stress est de retour.

« Tout à l'heure !? » Sa voix résonne dans ma tête, les mots partent en allées et retours lancinant et de plus en plus rapide entre mes deux oreilles.

Tout à l'heure. Il va se réveiller tout à l'heure, bientôt, d'ici quelques paquets de minutes. Il sera de nouveau là, vraiment là, avec nous. Je pourrai lui parler et le voir me répondre, lui sourire et le voir répondre, le toucher sans que je n'ai peur de le voir se briser tant le silence lui donne des airs de poupée de verre. Il sera là, enfin, après un mois de cauchemar, il sera de retour.

« Tu viens ? Pour son réveil ? Il va avoir besoin de te voir. » Propose-t-elle ensuite, et je me relève aussi vite, n'aillant apparemment pas réalisé jusqu'à maintenant pourquoi elle me disait ça en premier lieu.

« Bien sûr ! » Je me secoue, pour me donner la sensation d'être vivant, et là, d'être bien dans ce monde alors que tout cela est en train de se passer. « J'arrive ! Tout de suite ! Je m'habille et j'arrive ! » Je parle brusquement et peut-être plus fort que je ne l'aurai voulu, mais je ne suis pas sûr de pouvoir calmer mon excitation soudaine, surtout lorsqu'elle est doublé par cette étrange sentiment de stress et d'appréhension positif.

Quand je raccroche, sans même être sûr que j'ai bien entendu les dernier mots que Cassandre pouvait avoir à me dire, je m'éjecte du bord du lit. Dans le même mouvement je manque de m'étaler par terre à cause de mon jean, à mes chevilles, mais ce n'est pas assez pour me décourager et, l'air de rien, j'use de l'élan pour attraper un t-shirt propre sur le bord d'une étagère de mon placard ouvert. Sans même me préparer plus que cela, sans ne rien voir dans ce noir et sûrement pas mon reflet, j'enfile t-shirt et jean et sort en trombe de ma chambre, faisant sans doute le même bruit que douze éléphants courant sur mon carrelage, mais trop pressé pour vraiment le remarquer.

Je cours dans la cuisine, et pousse mon thermos sous ma machine à café pour y faire couler ce liquide noire duquel je dépends beaucoup trop, pour absolument tout, et principalement pour vivre. Pendant que le café coule je réajuste mon jean un peu serré sur mes cuisses, puisque j'ai de toute évidence pris un kilos ou deux pendant l'été, et porté trop de shorts pour le réaliser. Toujours dans cette même rapidité, j'attrape mes chaussure posé en vrac à l'entré pour les enfiler, sautillant sur place comme si ça allait m'aider, d'une quelconque façon, à tirer sur l'arrière de ma converse pour la passer derrière mon talon. Je ne sais même pas l'heure à laquelle quoi que ce soit doit arriver, mais une chose est sûr je ne serai pas en retard, parce que je ne fait que courir, même et surtout quand je vais à la salle de bain mettre du déodorant, histoire d'être un minimum présentable, tout de même.

Quand la machine à café bip, je ne perd pas une seconde, je n'en ai, de toute façon, pas perdu une seule depuis que j'ai reçus l'appelle. Combien de temps est passé, sûrement une minute ou deux. Ça me fait rire. J'ai l'impression de marcher sur un nuage, d'avoir oublié tous mes problèmes. Plus rien n'a d'importance maintenant, parce que Liam va se réveiller et que rien sur terre ne sonne plus comme une berceuse du paradis que ces mots là, les uns à la suites des autres. En une seconde j'ai l'impression que tout mon univers s'est renversé et que tout est retombé dans le bon sens pour la première fois depuis des mois. Peut-être que l'air change, peut-être que quelque chose est arrivé, et le vent a tourné. Peut-être que ma vie entière est sur le point de rentrer dans l'ordre pour de bon.

Je sautille presque de joie quand j'attrape mon thermos, puis je m'engouffre hors de mon appartement aussi vite, ne prenant que mes clés et mon sac à dos habituel avec moi.

Ça fait maintenant un petit moment que je fais tous à vélo, que je ne me déplace que comme ça, et si je renais parce que la circulation londonienne est atroce (et parce que c'est plus respectueux de l'environnement), aujourd'hui je vais devoir faire l'impasse sur le VTT et prendre la voiture. Je n'ai pas envie de pédaler avec cette angoisse au ventre, j'ai besoin de rester actif mais j'ai aussi besoin d'être plus rapide, afin de contenir ce stress angoissé pour une raison que je ne suis pas sûr de savoir. Il est probable que ce soit lié à ce trop plein d'émotion qui m'est tombé dessus alors que je viens juste de me réveiller, un banale dimanche matin.

L'hôpital n'est qu'à une faible distance de mon quartier. Ce n'est pas la porte à côté, non, mais c'est l'affaire de quelque minutes pour y être en voiture. Ce n'est malheureusement pas assez rapide pour m'empêcher de tapoter nerveusement sur mon volant. Je n'ai plus été côté conducteur d'une voiture depuis un moment. Ce n'est peut-être pas quand je suis au volant que je devrais m'en rendre compte mais je ne peux pas me retenir de me faire la remarque. Je me suis fait conduire de partout des mois entiers et la dernière fois que j'avais le volant entre les mains... je préfère ne pas m'en souvenir, c'était une journée bien trop douloureuse, pour toutes les personnes concernés.

Cette journée est une trop bonne journée pour que je m'autorise à penser à cela, de toute façon. Il est au diable et j'ai oublié tout ce qui n'allait pas, ce n'est pas pour déjà retomber. J'ai l'impression que ma vie démarre à peine et je veux en profiter, je veux être libre encore, et c'est comme si des chaînes me retenait encore, des chaînes qui se serrent un peu plus à chaque seconde que je passe à vouloir penser à elles. Comme des sables mouvants, plus je me débat et plus je m'enfonce. Mais je peux les vaincre, ces sables, si je me concentre sur tout ce positif, tout ce qui fait du bien, mon printemps à moi et cette renaissance, ces cordes qui me tirent vers l'avant et le future. Je n'ai pas besoin de lui, je n'ai pas besoin de me faire du soucis pour lui, je n'ai pas besoin d'y penser, ma vie continue maintenant et tout ça est fini, n'est ce pas ?

Louis, arrête ! Je fais un regard noir pour moi même, bien que je sois la seule personne à ne pas pouvoir le voir. Ce n'est pas très grave que je ne le vois pas, je dois juste m'arrêter et me remettre en place moi même. Je me mettrai bien une claque si je le pouvais, aussi. Mais je me retiens. Je préfère fièrement me taper l'épaule de pouvoir identifier le moment où je recommence à penser de la mauvaise façon, assez tôt pour m'arrêter moi-même. C'est comme ça qu'on met toutes les chances de son côté. C'est comme ça qu'on attrape les cordes pour sortir des sables mouvants. On identifie le moment où ça dérape, juste assez pour se dire 'stop' et prendre une grande inspiration pour se calmer.

« Louis tu es là ! » Je sursaute.

Ça va sonner stupide. Je le sais. Mais je n'avais même pas réalisé que j'étais déjà arrivé à l'hôpital, et qu'en moins de temps qu'il ne faut pour le dire j'étais déjà en train de arpenter les couloirs vers la chambre de Liam. C'est absurde que j'ai put arriver si vite et pourtant j'ai l'impression que c'est ce qui est arrivé. J'ai l'impression, même, que ça m'arrive très souvent en ce moment. Je me perd dans mes pensées, je réfléchi, je pense à lui et à ma vie, à ce que je vais faire et comment je vais le faire et j'oublie mes repère temporels et spatiaux, je me perd sur le file de la vie, et quand je reviens sur terre mon corps à agis par lui même, automatiquement. Est-ce grave ?

« Tu as fais vite ! » Remarque Cassandre en approchant pour me prendre dans ses bras. Elle semble très heureuse aujourd'hui, rayonnante et pimpante, comme si elle s'était tenu prête avant de retrouver quelqu'un à un rendez-vous, ce qui est un peu le cas. Ça fait vraiment du bien de la voir ainsi après tout ce temps et je la serre un peu plus fort pendant une seconde avant de reculer pour regarder tout le monde.

Tous les Payne (à l'exception évidente de Liam) se tiennent devant moi, aujourd'hui pour la première fois depuis un petit moment. Même Lilly est là, dans son petit cosy, tenant ses petits poings contre elle en dormant, couverte par une petite couverture de peluche. Ils ont l'air radieux, ça fait plaisir. Je suis content d'être avec eux aujourd'hui, d'être considéré assez proche d'eux pour que je sois là durant ce moment qu'ils auraient put choisir de passer uniquement entre eux. C'est peut-être à ce moment là, alors, face à tout cela, au fait que sois assez proche d'eux pour être ici, au fait que l'on va retrouver Liam, que la goûte d'eau atterrie dans le vase, que l'émotion me frappe de plein fouet. Mon visage se plie dans un rictus d'émotion, mon souffle se coupe, et instinctivement je couvre ma bouche avec ma main pour essayer de me retenir de pleurer trop fort ou trop abruptement.

On va retrouver Liam, et lui va retrouver sa vie. Il va arriver nez à nez avec ce qu'on a tous finalement accepté, avec ce qui fait déjà partit de notre quotidien. Il y a tant de chose que l'on ne sait pas encore vraiment sur la façon dont son corps a encaissé tout ça, on ne sait pas encore l'étendu des dégâts, il y a plein de chose que l'on va apprendre avec ce réveille et qui vont venir s'ajouter à tout le reste, tout ce que Liam va simplement devoir accepter dès qu'il sera là à nouveau, et ce mélange de bonheur euphorique et d'angoisse sifflant ne fait pas bon ménage pour moi.

« Ça va aller. » Chuchote Eva en venant vers moi, étant la première à réagir, comme bien souvent, pour me prendre dans ses bras. « Tout va bien. C'est une belle journée, le plus dur arrive mais ça, aujourd'hui, pour nous tous, c'est une victoire. »

Ce n'est pas comme ça que les chose devrait se passer. Eva est jeune, elle a tout juste vingt ans, elle ne devrait pas sonner si sage et mature, elle ne devrait pas être celle qui me rassure dans cette situation. Liam est son frère et je suis supposé être celui qui les soutient. Comme si elle avait lu dans mes pensées ou les avait simplement entendu, elle reprend :

« Tout va bien Louis, depuis le début tu nous fait tous passer avant toi... tu as le droit de pleurer aussi. » Elle garde sa voix basse, pour lui donner un côté chaud et réconfortant, alors que je regarde les autres par dessus son épaules, et au travers de mes larmes, et que je vois qu'ils partagent tous son avis.

Je ne pensais pas qu'elle avait remarqué. Je ne pensais pas que qui que ce soit avait remarqué. Que je ne pleurais pas avec eux, que je ne voulais pas ajouter ma douleur sur la leur. Je sais qu'ils comprennent, que nos situations se ressemblent, mais qui serais-je pour oser prétendre que je peux me ranger avec eux sur cette peine ou que moi je peux comprendre la leur. Je ne voulais pas être un poids pour eux, être le meilleur ami qui pleure, je voulais être un pilier et je ne voulais pas pleurer. Mais... le fait qu'ils sachent, le fait que je pleure et trouve un réconfort chaleureux dans les bras de Eva, ça ne fait que me mettre face au fait qu'elle a raison, je me suis trop retenu bien alors que j'ai pourtant le droit de pleurer aussi, et j'avais terriblement besoin de quelqu'un auprès de qui pleurer.

Depuis que je suis de retour en Angleterre je n'ai eu personne sur qui m'appuyer, personne d'autre que moi même. Mes piliers, à moi, c'était Liam, et l'autre. Et j'ai perdu les deux, et je me suis retrouvé ici, à vouloir jouer au plus fort, alors que moi aussi, au fond, j'avais besoin de pleurer auprès de quelqu'un. Je voulais en parler, je voulais de l'aide, et je n'ai put le trouver nul part. J'ai trouvé un peu de confort dans une chanson et une bouteille d'encre à tatouage, mais j'ai besoin de me confier. De confier mes mots et de confier ma personne. J'en avais tellement besoin que je suis allé le cherché auprès d'un homme dont je ne connais pas le nom et que j'ai ramené chez moi sans me poser la moindre question, juste parce qu'on s'entendait bien, parce que j'en avais besoin mais que je préférais me dire que ce n'était pas vrai. J'ai besoin d'aide. Tout ça je le vis aussi, et j'ai besoin, moi aussi, d'être soutenu, et ça fait du bien de l'admettre, là, auprès de Eva et de cette famille qui sanglote d'émotion avec moi... et pour moi... aussi.

« Messieurs-dames... » Tout ce beau petit monde se tourne vers le médecins qui nous interpelle, et la charmante scène qui se déroulait, dans ce couloir vide et silencieux à l'odeur typique d'un hôpital, prend fin, tandis qu'il nous indique de le suivre, essuyant nos dernières larmes pour les laisser ici.

Sans mots, on entre tous dans la petite chambre. Liam n'est plus en soin intensif maintenant, il a été transféré, il a toujours besoin de lourd traitement mais comme il n'est plus entre vie et mort ou dans le coma il est simplement là, à l'hôpital de nuit, dans une chambre unique. Ça fait du bien, quand je le regarde, de ne pas le voir avec le masque qui le tenait sous assistance respiratoire. C'est aussi très nouveau de le voir en position semi-allongé, sans perfusion et avec le visage de nouveau normal, ses plaies n'aillant laissées que de frêles cicatrices qui se ferment encore. J'ai l'impression que je m'étais tellement habitué à tout cela que ce n'est pas réel de le voir ainsi, mais ça l'est. Il va être là, bientôt, à nouveau, et le voir ainsi... c'est un peu comme si il était déjà là.

« Ça ne devrait plus tarder maintenant. Nous avons cessé l'admission du médicament il y a un petit moment, ce n'est qu'une bref question de minutes. » Nous explique doucement le médecin en se plaçant à côté du lit, joignant ses mains devant lui et souriant d'un air professionnel. « Surtout ne le brusquez pas, ne parlez pas tous en même temps et laissez lui de l'air, il se réveil d'un coma il sera très confus et lent il faudra lui laisser le temps et l'opportunité de comprendre où il est et pourquoi il y est. Vous êtes extrêmement nombreux ne me forcez pas à vous faire venir un par un. » Je hoche la tête, et tout le monde en fait de même, comprenant très aisément que c'est une énorme faveur que l'on nous fait que l'on soit tous là en même temps et qu'il ne faut pas faire n'importe quoi.

Naturellement, je décide de me mettre en retrait, vers le gros fauteuil ou Olivia a déposé le cosy de sa fille. Je jette un œil sur elle, rapidement, avant d'observer la pièce. Le silence nous encombre, mais personne ne semble se soucier de son poids, ils sont tous focalisé sur Liam et ses réponses aux sollicitations du médecin visant à le réveiller petit à petit. Les réponses sont encourageantes ce qui veut dire que le moment approche. Je vois la main de Liam se serrer sur celle du docteur, son visage tenter de grimacer, son corps essayer de bouger. Cassandre couvre sa bouche avec ses mains et son mari, Paul, la tiens contre elle avec force et fermeté. Eva et Olivia ont le même air préoccupé sur le visage. Mon regard revient à Liam. Mon cœur s'emballe.

Il serre ses paupières, comme victime d'un mauvais rêve, mais il ne semble pas s'agiter, il revient simplement sur terre, dans le monde réel, il retourne dans ce corps et c'est un peu comme si le choc ne lui plaisait pas. Malgré cela, le moment se déroule très silencieusement et calmement, dans un forte douceur. On dirait presque qu'il sort d'une sieste et qu'on le regarde simplement, ce qui rend nos larmes et nos soupirs de soulagement un peu plus comiques qu'ils ne devraient l'être. Sous une ultime sollicitation du médecin à serrer sa main, ses yeux se mettent doucement à papillonner, et sa tête dodeline tendrement de côté à côté. Je serre ma main sur mon cœur et mon corps se tend. Je sens les larmes déborder enfin, et s'étaler sur mes joues en longueur. J'ai l'impression que le monde, encore une fois, tourne à vive allure autour de moi.

Pour la première fois depuis plus d'un mois... Liam ouvre les yeux.

Le temps semble se suspendre alors qu'il tente de regarder ce qu'il se passe autour de lui. Je retiens mon souffle, incapable de dire si je suis en train de rêver ou non alors qu'il est là, allongé dans son lit, réveillé. Je n'arrive pas à y croire. Je dois rêver ? Et pourtant, quand je me pince le bras je suis toujours là, et je regarde toujours Liam qui essaye de rapiécer ses souvenirs pour savoir qui on est et où on est. Il a les sourcils froncés durement, prenant une inspiration dérangé et scannant la pièce et les gens dedans. Je crois qu'il n'y a pas un seul d'entre nous qui ne pleure pas. C'est dur à dire, mais on a tous tellement pensé au pire qu'on vit ce moment dans toute son intensité débordante et destructrice. Il est là, enfin, il va bien, il est vivant, et c'est réel.

« M.. » Il essaie de parler mais sa gorge est de toute évidence trop sèche.

Je me retiens de faire un bon en avant. Je voudrai aller le voir, le serrer dans mes bras, lui donner tous les verre d'eau qu'il veut, lui dire qu'il m'a manqué, qu'il n'a plus jamais intérêt à me faire un coup pareil. Mais je me retiens, serrant mes lèvres et retenant mon souffle pour ne pas sangloter trop fort, et je le regarde tousser. Tout le monde en fait un petit peu de même, poussant des petits soupirs de soulagement et faisant des micros pas en avant pour essayer d'être un peu plus proche du lit et de lui.

« Où... » Il dit un mot, j'entends sa voix, mes genoux flanches, j'ai peur de me mettre à geindre dans mes pleure tant l'émotion et la joie m'étripe.

Ses yeux observent la pièce difficilement sous la lumière et il a du mal à tenir sa tête. Sûrement est-il encore un peu sous l'effet du médicament qui l'a gardé dans le coma tout ce temps. Il regarde tout le monde, un à un, ne posant pas son attention à des endroits spécifique, et j'ai l'impression que je vais tomber par terre et hurler. J'ai l'impression que ce qui m'a été arraché, quand j'ai vu le bus renversé à la télévision, vient de retomber tout droit dans ma gorge et de s'écraser au fond de mon estomac, et j'ai aussi l'impression que tout ce remue-ménage dans mon abdomen va me faire vomir.

« Maman ? » Dit-il finalement, quand ses yeux arrive à reconnaître quelqu'un.

« Bonjour mon ange. » Souffle celle-ci, essayant de s'approcher mais renonçant, par peur d'être trop brusque.

Liam a l'air fatigué, il regarde toujours autour de lui, incapable de comprendre avec exactitude ce qu'il se passe, essayant sûrement de se souvenir de la dernière chose qu'il a vu avant tout ça. J'ai envie de tenir son visage avec mes mains et de lui dire que je l'aime. Je ne pense pas que j'ai déjà, dans ma vie, était le genre de personne à dire ce genre de mot à un ami, mais après ce qui lui est arrivé j'ai presque envie de les lui dire tous les jours que je vais encore passer avec lui dans ma vie. Je veux juste lui rappeler que si il partait il me manquerai, je veux juste lui dire que je l'aime. C'est mon meilleur ami et je l'aime et je ne veux plus jamais qu'il lui arrive malheur. Mais encore une fois, je ne le fais pas.

« Bonjour Liam. Je suis le docteur McMurphy... est-ce que vous savez pourquoi vous êtes là ? » Lui demande gentiment le médecin, testant ses reflex oculaire en même temps, et laissant Liam un peu confus.

« Hum.. » Marmonne celui-ci en raclant sa gorge. « Je... je peux avoir un verre d'eau ? » Le docteur se tourne, hochant de la tête dans le mouvement pour attraper un verre, aux côtés d'une collation prévu pour Liam, et le lui tendre.

C'est tellement bizarre. Je n'arrive presque pas à y croire. Je suis en train de le regarder bouger, attraper le verre et en boire son contenu, comme si il n'avait jamais été au pas de la mort. Il est là, il est vraiment là. Je ne vais jamais m'arrêter de pleurer. Je suis tellement heureux, j'ai oublié tout le reste, j'ai l'impression qu'il n'y a que lui au milieu de cette pièce et que tout ce qu'il fait est passionnant. C'est comme si je regardais tous ses mouvements à la loupe, appréciant la grâce de leur fatigue et la lourdeur de leur beauté. Je suis aux anges, je pourrais filmer son coude bouger, et son nez se froncer quand il réalise que boire fait mal à sa gorge, et regarder ce métrage en boucle sans jamais m'en lasser. Parce qu'il est là, et que je chérirai sa présence et cette journée comme la prunelle de mes yeux.

« Hum... j'ai... j'ai eu un accident... c'est ça ? » Demande-t-il ensuite, tendant le verre vide en regardant le docteur qui hoche la tête.

« Un très grave accident... est-ce que vous vous en souvenez ? » Lui demande-t-il ensuite.

« Hum... je... je crois ? On été dans le bus tous ensemble. » Il fronce ses sourcils et se perd un peu sur le fil du souvenir. « J'étais vers l'avant, puis... puis soudain j'étais par terre, j'avais- » Il se penche en avant soudain, plaquant ses doigts contre son front en râlant de douleur.

Je ne suis pas certain d'entendre ce que tout le monde dit, je sais simplement que beaucoup d'entre nous s'exclamons d'angoisse à l'idée que quelque chose puisse encore lui faire mal. En un mouvement cependant, le médecin nous fait taire et il s'approche de Liam, lui même, pour essayer de comprendre ce qu'il se passe et adopter le comportement adéquat.

« Liam. Tout va bien, vous êtes en sécurité. » Lui dit-il en pressant son épaule.

« Il y avait tellement de fumée et de feu, et de sang... » Marmonne Liam, un frisson parcourant son corps, laissant entrevoir un premier morceau du traumatisme immense qu'il portera dorénavant. J'ai mal à la poitrine.

« Tout va bien... vous êtes en sécurité maintenant. » Lui assure une seconde fois le médecin. « Vous avez été secouru juste à temps par les services espagnols et vos blessures sont toutes en grande partie guéries. » Liam a l'air préoccupé quand il lâche son front, sa migraine apparemment lointaine.

« Que.. m'est-il arrivé ? »

« Beaucoup de chose, vous avez eu beaucoup de chance de vous en sortir. » Sourit le médecin, si professionnel qu'il me met moi même en confiance. « Une fracture ouverte du tibia, un fracture du fémur... trois cotes cassées, un poumon perforé, un traumatisme crânien et un bon nombre de lésion externe mineur. » Il énumère lentement et clairement, et Liam encaisse plutôt calmement, acceptant tout cela sans trop de mal, observant chaque partie de son corps quand elle vient à être nommée. Il essaie un peu de se redresser dans le lit mais le médecin insiste qu'il ne doit pas essayer, il est encore trop faible.

Il hoche la tête lentement, notant l'information quelque part. Je ne l'ai que rarement vu ainsi, aussi fermé et immobile, aussi silencieux et calme. Son regard est presque vide alors qu'il regarde ses deux jambes devant lui, dont celle qui est toute cassée. Il hoche encore la tête, il se fait à l'idée, sûrement, que tant de chose soit arrivé et qu'il n'ait de ça que de vagues souvenirs.

« Combien de temps... s'est passé ? » Demande-t-il sans se tourner, restant captivé par quelque chose au pied du lit et attendant peut-être que quelque chose sorte de nul part et lui dise que c'est une blague.

« Vous êtes resté un mois et cinq jour dans le coma. » Répond le docteur, très précis.

Liam serre les lèvres. Il hoche encore la tête, l'air désolé, et ne lâche pas son point dans le vide du regard. Je sais très bien ce qu'il se passe. Je le connais bien assez pour reconnaître cet air. Il va pleurer. Il est en train de se forcer à ne pas lâcher prise mais ça va venir, je le vois très bien. Ses lèvres sont blanches tant il les pince, et ses mains sur sa couverture semble se parer de la même couleur tant il les serre sur la couverture. Ses yeux lentement se troublent et il prend un inspiration difficile.

« Je... » Il ferme les yeux et une seule larme coule sur sa joue, et c'est bien assez pour déchirer ma poitrine et laisser jaillir hors de moi tout le bonheur que j'associais à cette journée, pour qu'il s'évapore dans le vide. « Je peux avoir une petite minute s'il vous plaît. » Sa voix sonne frêle et vulnérable, et fait s'abattre sur moi une douleur sans pareil, aussi lourde qu'une chape de plomb, et peut-être aussi atroce que celle que je ressentais le jours où j'ai cru l'avoir perdu.

On savait tous que ce ne serait pas facile pour lui, et pourtant c'est comme si on se le prenait tous de plein fouet dans la figure. Si moi je pleure, il ne faut même pas se demander l'état dans lequel est sa famille alors qu'ils capitulent et reculent lentement. De toute façon il n'y a rien d'autre que l'on peut faire, il va avoir besoin d'amour et de patience et on ne peut que lui donner. Je me tourne pour attraper le cosy et le tendre à Olivia. Celle-ci a le cœur gros aussi. Elle me remercie d'un mouvement de tête et un sourire, mais je vois très bien toute la douleur, qu'elle se refuse à exprimer, sous cette façade.

« Louis.. attend.. »

Je m'arrête dans ma démarche alors que j'allais suivre la troupe, et me tourne vers Liam. Celui-ci ne me regarde pas. Il est juste là, et il veut que je reste avec lui. Il ne m'a pas spécialement regardé et je pensais alors bêtement qu'il n'avait pas réalisé que j'étais là, et ça me surprend de découvrir que non seulement il m'a vu, mais en plus il me demande moi, plutôt que quelqu'un d'autre. Mon cœur se serre dans ma poitrine. Il a l'air si perdu, si solitaire. Je ne peux sûrement pas imaginer le quart de ce qu'il peut être en train de vivre et de se dire, allongé là, au milieu de ce qu'est devenu sa vie. Je sais que moi aussi j'ai déjà ressentit ce sentiment de tout voir s'effondrer, mais elle est là la différence entre nous... moi je l'ai vu arriver, lui non. Et au milieu de tout ça, c'est moi qu'il veut voir, c'est avec moi qu'il veut prendre une minute pour reprendre ses esprits. Je ne sais pas si il veut me parler, mais c'est beaucoup trop important pour que je suive tout le monde dehors.

Je me tourne vers le médecin, près de la porte. Il tire ses lèvres en sourire poli et hoche la tête brièvement pour me signifier qu'il va me laisser avec lui. Je ne pense pas que ce puisse être pour une longue durée, mais je suis tout de même reconnaissant envers le fait qu'il me laisse tout de même rester, surtout moi qui ne suis pas sa famille direct. Je lui souris, pour le remercier, puis il sort de la pièce, en silence, me laissant le loisir de m'approcher, finalement, un peu plus proche du lit, plus proche de Liam. Ça me fait du bien de m'approcher, de pouvoir le voir de si près à nouveau, d'être celui qui peut rester avec lui. Il doit encore apprendre bon nombre de choses, et je pense que c'est un peu à moi de rendre tout ça plus simple pour lui, et moins effrayant, et c'est un honneur pour moi d'être cette personne.

« Je sais que c'est dur à encaisser. » Je lui dis en m'asseyant auprès de lui, sur le bord du lit, tourné dans sa direction, souriant avec bienveillance et amour.

« Un peu. » Confit-il, la voix serré, toujours sans lever les yeux vers moi, comme si il avait honte de pleurer. « C'est bizarre de me dire... que tant de temps est passé. » Chuchote-t-il.

« Je sais. » Je force un sourire. Je ne suis pas sûr, vraiment, de savoir quoi lui dire. J'ai l'impression qu'il y a des bons et des mauvais mots dans ce genre de situation et que je n'ai pas les moyen de savoir lesquels sont lesquels. « Mais tu va mieux maintenant, ce temps était nécessaire pour t'aider à guérir. » Je tends ma main vers la sienne, gentiment, pour la presser avec tendresse et, enfin, il lève son regard vers le miens.

Je fais de mon mieux pour ne rien laisser paraître, mais ça fait vraiment bizarre de le voir ainsi. Non seulement parce que cela faisait longtemps que je n'avais pas revu son visage éveillé, ou entendu le son de sa voix, mais surtout parce que c'est peut-être la première fois de ma vie entière que je le vois aussi... abattu et blessé, aussi sincèrement mal. Il a toujours été une personne inquiète pour tout, certes, mais il a toujours eu plus de facilité que moi a être optimiste et rationnel, et à cet instant... c'est comme si il n'avait plus la moindre raison de l'être, c'est comme si ne le voulait plus. C'est comme si la douleur qu'il ressent était soudain devenu tout ce qui pouvait le définir. Comme si tout ce qui a déchiré sa peau et ses os avaient atteint quelque chose de plus profond encore que cela en lui, devenant la seule chose que je parviens à identifier dans son regard. Il n'est plus lui même, simplement. C'est normal, je pense, après une telle expérience, de ne pas en ressortir entier psychologiquement, mais le réaliser avec une telle force coupe tout de même mon souffle un instant.

« J'ai eu tellement peur de ne plus jamais te revoir. » Il fait un petit sourire face à ma confession visant à alléger nos retrouvailles, le rictus va même jusqu'à déclencher un petit rire dans sa gorge, et quelque chose en moi sourit.

« C'est vrai ? » Demande-t-il, la voix faible.

« Bien sûr que c'est vrai. » Je roule mes yeux. « C'est pour ça que je suis là. » Je hausse mes épaules.

Son sourire semble sincère, et tout à la fois il sonne profondément triste et douloureux. Il détourne son regard vers son lit, ses mains sur son corps détruit qui a presque réussi à le lâcher. Moi aussi, mon sourire est triste. J'ai retrouvé Liam, oui, mais à quel prix ? Quand je le regarde, j'ai presque peur que quelque chose d'autre nous tombe dessus, que quelque chose d'autre arrive, qu'on lui retire encore plus son bonheur, qu'on brise encore plus mon meilleur ami. Je pense que lui aussi, quand il se voit ainsi, se demande si tout ça sera vraiment un jour un simple souvenir duquel il sera ravis d'être sortie sans mal. Je crois que lui autant que moi et sa famille... avons peur que le pire ne soit qu'à venir. Et si c'est terrifiant pour moi, je n'imagine pas comme ce doit l'être pour lui, qui vient de se réveiller dans cette vie et doit accepter que c'est ce qu'il en est.

« Tu... » Il racle sa gorge et lève son regard vers moi à nouveau. « Tu peux t'allonger avec moi... ? » Je souris, et, sans formuler ma réponse à voix haute, je me laisse lentement tomber à côté de lui dans le lit, sans faire trop de geste de brusque pour ne pas risquer de le heurter.

Quand finalement je me retrouve allongé à côté de lui, un sourire décore ses joues, mais des larmes aussi. Il craque, c'était inévitable. Je ne peux pas lui en vouloir. C'est dur, ça fait peur, et je sais qu'il me demande ça pour qu'on essaie de ne pas y penser, mais même ainsi, même si je suis là, même si je ris avec lui et le serre dans mes bras, du mieux que je peux, dès qu'il se rapproche de moi, c'était obligatoire que ces larmes coulent à un instant. Alors je serre un peu plus fort, et je ferme les yeux. Je le berce tendrement, comme je peux dans ce lit dans lequel il est cloué. Je laisse même un gentil bisou sur sa tête alors qu'il pleure en silence, les mains crispées sur mon t-shirt, le visage coincé dans mon cou.

« Je te tiens. Tu es en sécurité. » Il laisse un petit sanglot lui échapper et je recouvre son épaule.

Jamais Liam ne m'avait paru si vulnérable avant. Je ne l'ai presque jamais vu pleurer avant, et j'ai, encore moins souvent, était celui qui le tenait tendrement de la sorte pour le rassurer. Un petit peu comme moi, Liam a tendance à tout garder pour lui, et bien qu'il soit plus simple pour lui de se confier quand il commence à atteindre la limite, je ne l'ai pourtant jamais vu ainsi. Jamais il ne s'était effondré de la sorte. Mais ça fait du bien de le sentir vivant, de me sentir utile pour lui dans un moment où rien ne pourrait lui inspirer réconfort ou tendresse. Je suis heureux d'être là pour lui. Je suis heureux qu'il soit vivant.

Alors je chante à nouveau. Pour lui et pour personne d'autre. Je chante une petite berceuse avec des mots qui lui feront du bien. Une chanson qui n'existe que dans mon cœur et qui existe maintenant aussi dans le sien. Sur le tendre rythme, je balance son corps tendrement, caresse ses cheveux et ses épaules. Je chante et j'espère que ça lui apportera quelque chose, un peu de bonheur et d'espoirs. J'espère qu'il voit en cette berceuse mon amour déguisé. J'espère que dans cet épuisement physique et moral, cette chanson sera la force qui le maintient droit dans ces bottes, alors qu'il ne perd pas de vu ses objectifs. Il a toujours été ma force à moi, et je veux aussi être la sienne. J'ai toujours pu compter sur lui et si je ne sais pas quel mots utiliser pour essayer de lui dire qu'il peut compter sur moi aussi, j'espère que cette chanson peut le dire à ma place.

« Depuis quand tu chantes des berceuses ? » Me demande-t-il, sur un ton très petit, comme si il on parlait pour que personne ne nous entende.

« Depuis que tu es dans le coma. » Je réponds en souriant. « Je ne l'ai fait que quelques fois. J'aimais croire que ça te faisait du bien. » Je le serre un peu plus, reprenant l'air de ma balade pleine d'espoirs.

« En tout cas... ça me fait du bien maintenant tout de suite. » Souffle-t-il. « Merci. »

« Tu n'as pas à me remercier. » Je hausse une épaule. « Est-ce que... tu te sens prêt à ce que le médecin revienne ? »

Il se recule un petit peu de moi, pour mieux me voir. Ses yeux marrons semblent ternis pas sa peine. J'ai peur, je crois, que le Liam que je connaissais sois partit pour toujours, qu'il soit à jamais défini par les traumatisme qu'il a vécu. Ce ne serai pas une perte puisque Liam sera toujours Liam, et il sera toujours mon meilleur ami, mais je crois que la douleur de le savoir pour toujours piégé par cet accident me tue à l'intérieur. Je n'ai pas peur, égoïstement, d'avoir perdu mon meilleur ami, j'ai peur qu'il souffre pour toujours.

C'est peut-être inutile, il y a de forte chance qu'il n'ai besoin que de temps pour retrouver son entrain et son envie de vivre, mais pour l'instant regarder dans ses yeux me donne l'impression de regarder dans un vaste et lugubre vide. Seul le temps dira si il va pouvoir un jour s'en remettre entièrement, je pense, mais en attendant... oui, j'ai peur.

« Ok. » Dit-il finalement en hochant la tête, passant ses doigts sous ses yeux et reniflant rapidement. « Mais... seulement si tu veux bien rester dans le lit avec moi. » Je pouffe tendrement et hoche la tête.

« Bien sûr que je peux. »

Comme Cassandre et moi se l'étions dit l'un à l'autre, le plus difficile est encore devant nous, devant Liam. Une lourde rééducation l'attend, de même qu'une longue thérapie. Quand je pense au cauchemar que j'ai fait à cause de cette situation déjà traumatisante pour moi, je n'arrive pas vraiment à saisir l'horreur de ce que la chose va être pour lui. Les flashback, la terreur, l'angoisse, la douleur physique.. pour n'énumérer que cela. Je n'ai pas envie de le laisser là, tout seul dans cet hôpital. Je reviendrai demain, mais, pour cette nuit il est seul, et il n'a personne d'autre que sa propre tête pour cette nuit, personne d'autre que ses propres pensées. Je voudrai rester avec lui, mais je ne peux pas, aucun de nous ne le peut. Il est un adulte, pas un enfant, et la famille n'est pas invité à resté dans une chambre d'hôpital avec un patient la nuit. Quand le temps des visites est fini, ou quand les médecins disent qu'il est temps, il faut partir, et se dire à demain. Même si Liam pleure, même si ça fait mal, nous n'avons pas le choix. Quand on sort, on fait alors tous mine que tout va bien. On se sourit, on se fait des signes de main, mais au fond je pense qu'on a tous mal de devoir partir.

Même sur le parking, quand je laisse tout le monde pour rejoindre ma voiture, je fais de mon mieux pour ne pas m'effondrer encore une fois. La famille de Liam aussi. On se dit à bientôt, on feint l'indifférence, comme si on ne venait pas de passer presque deux heures avec un docteur, dans la chambre de Liam, à écouter tout ce qui se passait encore avec Liam, toutes les étapes qu'il avait encore à franchir pour aller vers une guérison complète, tout ce qu'il ne peut pas encore faire puisque plein de chose ne lui permette pas encore de bouger. On ne peut pas encore vraiment parler de rééducation pour Liam, sa jambe ne va pas assez bien et le docteur a laissé entendre qu'il était encore trop tôt pour assurer qu'elle serait autant fonctionnel qu'avant. Et puis son poumon, bien que guéri de sa perforation, a encore besoin de temps avant qu'il ne puisse vraiment faire d'effort. Ses cotes, elles, sont encore entrain de se ressouder et pour cela il doit rester aliter. En soit, rien n'a donc vraiment changé. Il est vivant, il est là, mais rien n'est encore fini, tout ne fait, concrètement, que commencer.

Je suis fatigué de cette journée. Depuis que je suis réveillé elle ne fait que me donner des problèmes. Les espoirs que j'ai construit tout seul à mon allé vers l'hôpital sont tombé en morceaux en deux heures trente et j'ai juste envie d'aller dormir. Je veux juste passer à la journée suivante, laisser celle-ci dans son petit lots de colère et de larmes, pour reprendre demain, frais et neuf, avec de nouveau espoirs basés sur tout ce que j'ai de nouveaux sous mes yeux. Ça c'est ce que mon nouveau moi fait. Je pense que je ne pourrais pas changer drastiquement. Je ne vais pas soudain devenir une personne positif, ou optimiste, mais je veux définitivement apprendre à ne pas laisser mes émotions négative prendre le dessus. Je veux essayer d'apprendre à prendre du recule sur les choses, pour avoir un regard d'ensemble sur une situation. Je veux apprendre à dire stop à mes chaînes et mes sables mouvants, je veux apprendre à voir plus facilement les cordes pour me tirer hors de ceux-ci.

Tout n'est pas aussi bien que je le pensais, ça va, ce n'est rien, j'ai déjà traversé pire, surtout ces derniers mois. Liam est un peu plus mal en point que je ne le croyais, soit, il est fort, et avec nous à ses côtés rien n'est impossible. Il a du chemin à faire mais il n'est pas impossible à parcourir, et si je lui tiens la main assez fort alors il pourra le faire, je dois tenir bon pour lui. Et puis moi, je ne suis pas autant passé au dessus de mon cœur brisé que prévu, soit, c'est normal, ça ne fait qu'un mois, ce n'est rien, ça ira. Je ne dois pas être faible, je ne dois pas céder à nouveau, j'ai un engagement auquel me tenir, je dois continuer. J'ai une vie à mener et un but à atteindre et j'ai assez donné avec le fatalisme maintenant. Je me suis libéré de tout, plus rien ne peut m'arrêter et sûrement pas moi même.

Je souris et attrape mon téléphone, me lançant un regard dans le miroir de l'ascenseur de l'immeuble comme pour saluer mes efforts.

À 'Li' : Je t'aime mon pote. Quoi qu'il se passe je suis à tes côtés. Ça va aller, tu peux le faire. Je suis avec toi, on l'est tous.

Je ne suis pas sûr de savoir vraiment quelle utilité je veux donner à ce sms, mais je suis content de l'envoyer. Ce nouveau moi est une personne plus stable, je suis heureux de l'accueillir et de me rendre compte qu'il est un soutien important pour Liam. Je me souviens avoir déjà pensée qu'il est parfois insensible et naïf de dire que ça va aller, de vouloir soutenir que tout ira bien, de vouloir rester à tout prix positif, et si je pense toujours que c'est vrai, je sais que cette fois si je dois y croire. Cette année a été absolument terrible et il ne reste que quatre moi avant qu'elle ne soit fini, alors il faut commencer à préparer ce passage vers le futur, et ce que ce temps, qui tourne encore, nous apporte. Je pense qu'il n'y a jamais eu de moment aussi avérer que celui-ci pour dire ça. Pour vouloir croire en un futur ou tout ça sera derrière. Pour cette fois, je crois que l'importance de ces mots n'est pas naïve ou mal placé, elle est nécessaire.

« Ouais... » Je glousse doucement en sortant de l'ascenseur, m'engouffrant dans le couloir vers mon appartement. « Ça v- » Je me fige de stupéfaction, en plein de milieu de mon mouvement, le regard fixé sur le petit sac, posé devant ma porte, et son propriétaire, attendant sur le côté, le regard dans le vide.

Dites moi que je rêve...

« Qu'est ce que tu fais là ? »





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J'arrive pas a croir que j'ai osé dire que le chapitre 54 viendrai peut être plus vite pour que je finisse par mettre une semaine à le faire pouahahaha bref

Surprise ??? Qui pensez vous est à la porte de Louis ?

Que pensez vous du commentaire de Harry ?? Et de comment Louis y réagi ?

Que pensez vous aussi du peu de chose qu'on apprend sur Harry ??

On revoit enfin Liam 💔 mon petit sucre, je l'aime tellement dans cette fic ça me brise trop le cœur de lui avoir fait vivre ça :(

J'espère que ce chapitre vous aura plut !! J'ai l'impression de l'avoir un peu bâclé (de même que cette note krkrkr) mais en même temps j'aime beaucoup la fin ahaha
une semi resolution pour soudain réaliser que TAIN TAIN TAIN tout ne va pas aussi bien aller !!!!

Enfin bon !!! J'espère que le mois d'octobre est claimant avec vous!! Je vous envoie plein de force et d'amour !!!
J'espère que vous ne vous ennuyez pas en lisant ces chapitres sans Harry ?
Enfin !!! Le chapitre 55 arrivera, ma foi, quand il arrivera, heh, et en attendant je vous embrasse fort.

Merci infiniment de toujours me lire !! J'ai vraiment hâte de finir cette fic ❤️ (cette note devient trop longue)

Je vous embrasse xx Jojo

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