Chapitre 53 : Le tatouage du printemps

J'ai toujours trouvé les salons de tatouage captivants. J'aime l'ambiance unique et particulière qui y règne toujours, bercé par le son de l'aiguille qui couvre presque celui de la musique, aux inspiration pop indépendante ou rock, qui passe, le tout habillé par une odeur de désinfectant, dans un décors épuré et design, à milles lieux de l'image que les médias pour jeunes gens leurs donnent. Le sol, ici, est un charmant parquet clair et les murs, aux couleurs chaleureuses, sont tapissés de dessin en tout genre, venant des différentes plumes des différents artistes du salon. C'est peut-être mon attirance pour ce genre de lieu qui fait que j'ai aujourd'hui plus de tatouages que je n'ai de doigts pour en compter, et que bon nombre d'entre eux soit plus ou moins stupides. Si je vois un flash qui me plaît un petit peu trop je peux black-out et me réveiller trois heures après avec un nouveau tatouage quelque part sur ma peau ! Et ce n'est presque pas une blague.

Je collectionne les tatouages comme un autre collectionnerai des jolis pierres. Ils font partis de ces petites choses du quotidien qui m'apporte un peu de bonheur. J'aime en avoir un nouveau et être obsédé par le dessin pendant des jours et des mois jusqu'à ce que j'oublie qu'il est là. J'aime avoir des nouvelles idées et venir voir Lola, ma tatoueuse, pour en parler avec elle et la voir passer à l'œuvre. J'aime les voir s'imprimer dans ma peau et j'aime, souvent, les regarder pendant de longues minutes pour les apprécier. Même les plus idiots ou les plus bizarres, que j'ai pratiquement rayés de ma mémoire, comme le poussin sur ma fesse droite ou le chat caché derrière mon oreille gauche. En effet, quand je disais que j'en avais certains qui était stupides, je ne mentais pas !

Cependant, mon prochain tatouage, lui, il est loin d'être aussi stupide que le nombre d'autre que je peux avoir et qui se cachent un peu partout. C'est un tout nouveau dessin et il va venir recouvrir mon arbre foudroyé. C'est peut-être une surprise, mais j'ai décidé qu'il ne devrait pas recouvrir ma cicatrice. Au début, il semblait évident pour moi de trouver une solution, quelque chose pour tout recouvrir et cacher cette cicatrice dont j'ai honte, cacher ce qui m'est arrivé pour que le poids qu'elle m'incombe semble moins douloureux. Mais, avec un peu de recule, après une mûr réflexion qui a émergé en moi le soir où j'ai chanté avec Eleanor, je me suis finalement dit que ce tatouage, ce symbole fort et important pour moi, que j'ai choisi pour recouvrir mon tatouage préféré, ne devait pas cacher ma blessure. Au contraire, même, elle doit la décorer. L'entourer et la mettre en évidence, en valeur

Cette marque, finalement, représente le début d'un renouveau. C'est une marque qui a changé ma vie et qui m'a changé moi, en tant qu'individu, pour le meilleur. Dans toute sa douleur règne une beauté flagrante. Elle est le symbole d'une nouvelle vie, de renaissance. Elle montre comment j'ai été blessé, combien on m'a fait du mal et comment j'ai réussi à en sortir plus grand. Elle ne mérite pas d'être caché. Je ne peux pas avoir honte de qui je suis ou de ce qu'il s'est passé, de ce que me libérer m'aura coûté. Ce qui m'est arrivé ce soir là n'est pas ma faute et la cacher se serai admettre l'inverse. Elle fait partie de moi maintenant, elle renferme mes plus grandes peines, mes plus grandes douleurs et la chose qui m'aura détruit le plus, mais elle représente aussi, et surtout, mes plus belles réussites, elle ne peut pas être caché, elle doit être là où elle peut être vu. Elle doit être vu. Elle doit dire que je n'ai plus peur, de rien, et de personne. Après avoir détruit un arbre de vie, cette cicatrice doit devenir la base de quelque chose de nouveau, comme une boucle qui se boucle.

C'est l'équilibre de la vie, de l'amour né la haine, du malheur né le bonheur, de la mort né la vie.

Souriant, je baisse les yeux vers mon téléphone portable. Aujourd'hui je suis venu discuté un peu plus du dessin avec Lola. On en a parlé il y a quelques jours et j'ai enfin le résultat final. Je ne pourrais pas encore me le faire tatouer, ma cicatrice n'est pas assez rétablie pour ça, ma peau est encore trop sensible et fine, elle a besoin d'encore beaucoup de temps, surtout parce qu'elle était très profonde. Mais je suis content, au moins, que le dessin soit fixé et que tout ce que j'ai à faire d'ici à l'avoir c'est attendre que ce soit prêt. J'ai du temps, après tout, rien n'est encore prêt pour mon départ.

Je soupire de plaisir, observant les couleurs du dessin sur mon écran de téléphone, le vert éclatant tout en restant sobre, le noir violacé aux reflet parfaits, les feuilles à la forme soigné et étudié, il est parfait. Il est aussi en phase de devenir mon nouveau tatouage préféré. C'est très souvent le cas, après un nouveau tatouage il est le nouveau préféré, mais celui-ci a le potentiel pour le resté pour toujours. Comme l'arbre de vie, que j'avais décidé de faire pour mes dix-huit ans, qui est lui même resté mon préféré à travers les années, même quand j'en ai eu de nouveau et que je les ai adoré. Mon dernier en date, le Pokémon sur mon bras droit, est un grand favoris lui aussi, mais jamais je ne l'ai aimé plus que mon arbre. Alors je suis heureux, qu'encore une fois, la boucle semble boucler, et que je trouve un tatouage aux sens cher à mon cœur pour recouvrir une tatouage que j'aimais à ce point. Ça me donne un sentiment de travail bien fait. Surtout si je rajoute à cela que, d'après Lola, j'ai de la chance et que recouvrir mon arbre de vie, qui n'est pas un pièce coloré ou remplie, avec une pièce telle que celle-ci, si grosse et pleine de couleur, ce sera presque du gâteau. C'est, finalement, un peu comme si c'était le destin, comme si tout ce temps cette arbre n'avait servit que de toile de fond à cette nouvelle pièce, comme si c'était écrit.

« Au fait ? » Je lève mon regard soudain, interpellé, me rappelant de l'autre raison pour laquelle je suis là aujourd'hui quand mes yeux ricochent droit sur Eleanor, assise dans le fauteuil du salon, à côté de Lola qui s'occupe de l'intérieur de son avant-bras depuis un petit moment.

« Hein ? » Je demande, sourcils froncés, aillant besoin d'une seconde de plus pour me situer dans le temps et l'espace alors que je regarde mon amie.

« Si c'est pas indiscret... pourquoi deux grappes de raisins ? » Elle hausse un sourcils et la question s'enfonce droit en moi, comme si elle me demander des comptes.

Bien qu'Eleanor ne sache rien de mon séjour en France, on dirait toujours qu'elle sait des choses, trop même. D'abord les nerfs à passer et la chanson, et la voilà maintenant à me demander pourquoi je me fais tatouer du raisins. C'est très innocent, comme question, je l'accorde, et elle l'a posé très innocemment, d'ailleurs, mais je me sens presque attaqué. Pourquoi du raisin ? Hein ? Parce qu'il a fallu que je choisisse du raison. Une grappe de raisin blanc et une de raisin noir, poussant sur la même branche, ma cicatrice. Et pourquoi donc ? Hein ? Louis ? Pourquoi du raisin pour représenter le renouveau de mon existence, ou mon nouveau départ, pourquoi du raisin pour décoré une plaie si symbolique pour moi ? Ça ne représente pas spécialement la France, ni même spécifiquement le sud de la France. Les raisins, c'est très abstrait, et aussi bien ça représente bien plus facilement le domaine où j'étais que la France qui, j'estime, m'a sauvé la vie.

Et je pense que c'est ça que je cherchais. Je voulais principalement quelque chose pour me rappeler d'où j'étais quand j'ai découvert qui j'étais, d'où j'étais quand je me suis rendu compte de combien ma place n'était pas là où je l'avais toujours cru. Plus que la France et le sud, je voulais, pour appuyer sur la symbolique de ma renaissance, quelque chose qui symboliserai le domaine viticole Styles. On dirait une mauvaise blague, surtout après que j'ai décidé si durement d'oublier une certaine personne, mais en même temps ça tombait sous le sens. J'ai toujours dit que je ne pourrais jamais retirer le sud de la France de mon être, ni même ce que ce domaine avait fait pour moi. Jamais le sens de ces vignes et leur importance ne sera retiré de moi, et pour toujours une part de moi restera là bas, dans ses vignes, allongé dans l'herbe en sifflotant de bonheur. Pour toujours ce nouveau moi qui a appris à s'épanouir, à agir, à aimer et grandir, aura ses racines là bas. Alors ça avait tout son sens pour moi.

Du raisin, ce devait être du raisin.

« Hum... comme ça. » Je dis finalement, haussant mes épaules lâchement

« Juste comme ça ? » Demande Eleanor, levant ses sourcils avec confusion en me regardant au travers de la pièce, sans prêter attention au tatouage que Lola est en train de lui faire.

Ça doit lui sembler un peu absurde, surtout parce qu'aujourd'hui on est là pour son premier tatouage et que, comme une grande majorité des gens qui se tatoue pour la première fois, elle a choisi quelque chose de cher à son cœur. M'entendre dire quelques choses comme ça doit forcément être curieux ou amusant, et je ne peux pas vraiment la blâmer de voir les choses comme ça.

« Oh, tu sais, Louis et les tatouages c'est un amour sans faille et sans condition, une fois je lui ai tatoué un nénuphars sur la cuisse juste parce qu'il était défoncé. » Ricane Lola, restant concentré sur son œuvre et ne prenant qu'une seconde pour reculer et voir l'ensemble de son dessin.

« Défoncé ? T'as le droit de tatouer les gens défoncé ? » S'étonne mon ami en se tournant vers elle ensuite.

« Non. » Répond-elle, soufflant même un petit rire. « Mais Louis est pas qu'un client c'est aussi un super pote que je connais bien et je sais qu'il en aurai rien eu à foutre. Si ça avait été un autre truc, comme le visage ou le prénom de son mec j'aurai dis non. » Elle pouffe gentiment et je secoue la tête, dépassé de l'entendre étalé ma vie de la sorte alors que je n'ai rien demandé, et sûrement pas à être moqué ainsi.

« Donc tu t'aies fais tatoué un nénuphars sur la cuisse... » Répète Eleanor, doucement, comme pour assimiler l'information. « T'en as d'autre des comme ça ? » Elle a un rire dans la voix quand elle me demande ça, et je sourit de la voir aussi sincèrement amusé par quelques chose d'aussi banale à propos de moi que je ne lui avais bêtement jamais dis.

« J'en ai trop ! » Je souffle brusquement, faisant même un mouvement de bras exagéré pour en rire. « J'ai 'shit happens' écrit dans la nuque par exemple. » Je me tourne rapidement pour lui donner dos, et soulève la longueur dans ma nuque pour lui montrer, déclenchant un rire de la part de Lola, qui sonne comme ronflement.

« C'est moi qui lui ait fait celui-là, et le pire c'est qu'il était sobre. » Précise-t-elle. « Ce qui est bien avec lui c'est qu'il a pas beaucoup de grosses pièces, mais il a plein de petit tatouage stupide un peu partout. » Eleanor hausse ses sourcils vers elle.

« Ils sont pas stupides. » J'interviens, faussement énervé, alors que les deux rigoles déjà comme deux grandes copines, et je ne suis pas sûr que j'apprécie de les savoir nouer une amitié à base de rigolade sur mes tatouages.

« Dis ça au smiley stick and poke que tu t'aies fais sous le pied. » Je sens mes joues piquer dans la honte et je baisse les yeux vers le sol alors que les deux filles rit en cœur. « Pense aussi à saluer les bulles que tu t'aies fais tatouer sur le mollet. » Surenchérit-elle ensuite, ne me laissant pas une seule seconde de répit (ce serai moins drôle sinon).

« Ok ok, ça suffit ! » Je tire mes mains en avant pour lui demander de m'épargner, parce que si elle continu comme ça je vais en avoir pour des heures de rire sur mes tatouages et je les aime, quand même, ces morceaux de dessins. Même ceux qui ne sont pas gros ou qui n'ont pas de sens ! « Et puis, Lola, ma chère, tu t'aies fait tatouer le mots 'fraise' sur ta tâche de vin sur l'épaule. » Je lui rappelle à la place, essayant de détourner l'attention vers autre chose.

« Ouais... » Admet-elle, stoppant son action pour se redresser et me lancer un regard rapide, si rapide que sa longue que de cheval blanche s'agite presque trop violemment. « Mais c'est drôle. » Elle ricane en me pointant du bout de sa machin, puis se tourne de nouveau vers Eleanor et son dessin pour s'y pencher de nouveau, sans perdre une seconde.

Mon amie grimace quand l'aiguille reprend son mouvement sur sa peau ouverte, mais sans trop se plaindre. Elle avait assez peur de sauter le pas du tatouage, c'est pour ça que je suis là aujourd'hui, pour lui donner du courage. Je me souviens, il y a maintenant un moment, peu après que j'eus un nouveau tatouage, qu'elle m'avait demandé si ça faisait mal et, bien que j'eus répondu ce jour là que non, pas vraiment, j'ai bien sentit aujourd'hui qu'elle n'était pas pour autant très rassuré. Je voudrai dire que je suis venu de bon cœur la soutenir, mais elle ne m'a, en fait, pas beaucoup laissé le choix, alors j'ai accepté de venir, trouvant ça comme l'opportunité rêvé pour mes propres intérêts.

Puis, ce serai mentir de dire que je n'ai pas grandement aimé venir et voir Eleanor dans un tel état. Elle avait l'air d'un enfant paniquant avant son vaccin, mais en même temps d'une fillette excité à l'approche de son anniversaire. C'était assez marrant à voir, surtout quand elle s'est assise dans le fauteuil et qu'il lui aura facilement fallu un quart d'heure pour trouver le courage de laisser Lola commencer son travail. Pour réaliser, finalement, que j'avais raison depuis le début et que ça ne fait pas si mal que ça.

« Mais vous vous faites tatouer vraiment n'importe quoi ? » Demande-t-elle ensuite, le plus sincèrement du monde, haussant ses sourcils alors que son regard traverse la pièce en allées et retours entre moi et Lola. Cette dernière hausse les épaules, souriant et laissant apparaître son propre piercing smiley, caché sous son épaisse lèvre supérieur grossi élégamment par des fillers.

« Ça peut paraître bizarre mais quand t'es tatoué t'as très vite tendance à dédramatisé l'encre, et beaucoup de tatoués finissent par collectionner les pièces pour le plaisir plus que pour la signification. » Souffle-t-elle simplement. « Mais Louis est un des seuls que je connais à avoir des trucs stupides. »

« Mais tu ne t'arrêtes jamais ! » Je râle bruyamment. « Je dois te rappeler que t'es marié avec un type qui a un hamster tatoué sur l'épaule ? » Je m'avance pour faire tomber mes coudes sur mes genoux, me penchant en avant en plissant mes yeux comme pour me moquer d'elle.

« Venant d'un gars avec un poussin sur le cul je pense pas que ça ait de la valeur. » Lola hausse ses sourcils avec un air moqueur et suffisant et je prend une inspiration dramatique, allant jusqu'à aplatir ma main sur mon sternum pour exprimé combien je suis outrée d'une telle remarque à mon sujet.

« T'as un poussin sur le cul ?! » S'exclame Eleanor, nous forçant, Lola et moi, à rigoler plus qu'on ne le devrait peut-être. Elle a toutes les raisons du monde d'être surprise et choquée, il n'y a aucune raison pour que ça nous paraisse aussi banale et donc que la voir ainsi soit drôle.

« Très peu de personne sont au courant, considère toi chanceuse. » Lui dit Lola, taisant son rire tant bien que mal en lançant un regard général sur le dessin encore une fois, me laissant ainsi savoir qu'elle approche de la fin.

« J'emporterai ce secret dans ma tombe. » Capitule Eleanor, faisant un salut militaire de sa main libre alors que je me moque gentiment d'elle.

Enfin, Lola essuie le tatouage pour la dernière fois. Elle nettoie la peau de Eleanor comme il faut, comme il se doit, avec le papier couvert de désinfectant. Elle semble fier de son travail et elle peut l'être, parce que, comme toujours, c'est une œuvre d'art digne des plus grand et qu'elle pourra pour toujours être exposé sur le bras de cette nouvelle cliente qui semble bien plus que ravis.

Quand la zone est bien propre, Lola fait signe à Eleanor qu'elle peut se lever pour aller voir, et elle ne se le fait pas dire deux fois. Je la regarde presque sauter sur ses deux pieds, puis se presser vers le miroir pour voir le résultat en grand et gros. Aussi vite qu'elle le voit, son regard s'illumine et son visage arbore un sourire presque hystérique. Elle tente de passer ses doigts sur la plaie fraîche, sûrement pour se faire à l'idée qu'il est bien là, dans sa peau, mais elle s'arrête brusquement, quand, évidemment, ça fait un petit peu trop mal pour qu'elle ne puisse s'éterniser.

Pour un premier tatouage elle a été très audacieuse, surtout pour quelqu'un qui avait peur comme elle d'avoir mal. Ce n'est pas n'importe qui qui se fait, en première pièce, un tatouage aussi gros, avec autant de détail et d'ombrage, elle peut être fier d'elle pour ne pas avoir reculé à aucun moment, même quand ça devait devenir trop douloureux, et même quand elle a saigné. Le résultat en vaut le coup d'œil, il me tarde de voir de quoi aura l'air cette pin-up chanteuse quand elle sera totalement cicatrisée.

Eleanor est aux anges, de toute évidence, et elle ne perd pas une seconde pour attraper son sac à dos, en forme sympathique de gros lapin en peluche noir avec un œil en moins, pour en sortir assez de billets pour payer la possession de cette œuvre qui jamais ne la quittera. Lola, fière d'elle et heureuse de la voir ainsi, enroule son bras dans du cellophane avant de gentiment accepter son dû, et de le poser sur le meuble décoratif prêt du mur. Pendant qu'elle lui explique comment bien prendre soin du tatouages dans le mois qui vient, je me tiens près de la porte, tenant mon gilet sur mon bras, prêt à partir. Les deux jeunes femmes prennent encore une seconde pour échanger quelques mots et se promettent de très vite se revoir pour un autre tatouage, puis, enfin, nous voilà partie.

Quand on sort sur le trottoir il n'est pas difficile de savoir lequel de nous deux vient de se faire tatouer. En une phrase : ce n'est pas moi qui sautille de bonheur.

« Qu'est ce qu'on fait maintenant ? » Me demande Eleanor en passant devant moi, se tournant pour me faire face et marchant à reculons sur le trottoir, comme un danger publique.

« Je sais pas ? J'ai rien de spécialement prévu pour la fin de cette journée. » Je hausse mes épaules et mon amie se tourne à nouveau, regardant devant elle et plaçant ses mains dans son dos. Le mouvement de sa démarche, comiquement exagérée, fait que son sac se cogne contre son dos à intervalle régulière, lui donnant presque vie.

« Tu peux venir à mon appart si tu veux ? Je peux t'offrir du thé comme ça. » Propose-t-elle, souriante comme jamais je ne l'avais vu avant, confirmant toujours plus combien on ne se connaissait absolument pas, elle et moi, avant. Ce qui est assez ironique, sachant qu'on aurait dû être le plus proche possible, étant fiancés l'un à l'autre ça aurait été préférable. Mais je préfère les choses ainsi.

J'allais répondre à Eleanor que je viendrai volontiers chez elle, puisque de toute façon je n'ai rien à faire pour la fin de cette journée jusqu'à mon service à la brasserie. Celui-ci commence assez tôt ce soir, et il passe par dessus les heures de visites de Liam, donc je ne peux pas le voir aujourd'hui, même en me dépêchant je n'aurai pas le temps. Cependant, dans ma prise d'élan pour répondre, je suis interrompu par une voix qui m'interpelle derrière nous. Je me fige sur le trottoir, en même temps que Eleanor, et ensemble on se tourne vers la personne qui arrive en trottinant.

Aussitôt que mon regard se pose sur lui mon cœur tombe à mes talons et je me prends à penser ce que je n'avais jamais pensé avant face à un de mes amis. J'ai envie qu'il se taise, je ne veux pas qu'il vienne. Pour la première fois de ma vie je suis embarrassé par l'un d'eux et le plus absurde c'est que ce soit avant même qu'il ne dise quoi que ce soit. Je ne le connais que trop bien et je n'ai vraiment pas envie qu'il me parle de quelques chose de désagréable ou fasse un remarque complètement conne sous couvert d'humour. J'ai réalisé combien je n'étais pas heureux avec eux dans ma vie et il est une des raisons les plus importantes là dedans.

« T'as entendu qu'on allait faire une soirée chez- » Georges s'arrête de lui même dans sa phrase, son sourire idiot tombant un peu alors qu'il fronce les sourcils dans l'attention qu'il porte à mon amie.

J'ai envie de jurer à voix haute. Je le savais qu'il allait dire quelque chose de stupide et j'aurai dû le voir venir que ce serai à propos d'elle. Il n'a encore rien dit, oui, mais le regard surpris et jugeur qu'il lui offre vaut bien milles mots, déjà. J'ai envie de lui faire signe de tout de suite partir, de ne même pas se donner la peine, je n'ai vraiment pas l'énergie de le voir se donner en spectacle ici. De la même façon, je n'ai pas envie qu'il décidé de m'en reparler plus tard, alors je pense que je voudrai juste qu'il parte et qu'il ne revienne pas.

« Qui est-ce ? » Demande-t-il, comme si c'était ses affaires, en la pointant de son doigt, de haut en bas (bien sûr, sinon c'est moins drôle).

Je soupire. Dieu seul sait que je ne veux pas commencer une conversation à propos de Eleanor comme si elle n'était pas juste là, surtout si c'est avec lui. Il fallait, en plus, que ce soit Georges, de toute personne. Le pire de mes amis niveau tolérance, le pire de tous, la tête pensante, celui qui peut retourner tout le monde contre moi en un claquement de doigts. Qui sait qu'elle monstruosité plus grosse que lui il va nous sortir ? En plus ? Lui qui ne donne pas une simple bonne pensée à quelqu'un d'un peu différent. À partir de ce point n'importe quoi peut arriver et je voudrai juste tout mettre sur pause pour pouvoir m'y préparer un peu avant. Mais si j'ai bien appris une chose ces dernier mois c'est bien que le temps ne peut pas être arrêté et qu'il continuent de courir, sans s'arrêter.

« Ella. » Je répond alors. « Je vous ai déjà parlé d'elle par le passé, on était fiancé. »

« Oh ! Elle ! » Dit-il en hochant la tête faisant un sourire poli qui ressemble à celui que ferai une femme mécontente à la caisse d'un supermarché et prête à crier sur tout le monde. « Tu n'avais jamais dis qu'elle était punk. » Son sourire sonne de plus en plus faux et il tourne un regard vers elle.

Je sens que Eleanor se tend, qu'elle est soudain mal à l'aise, et il y a de quoi. Georges la regarde comme si elle était un phénomène de foire, un air jugeur et dédaigneux coincé dans son rictus, alors qu'il détail son apparence. Je sais que ce regard n'est pas pour moi, mais de le voir ainsi me frappe avec une force surhumaine, comme si je voyais droit dans les yeux comment il considérerai qui je suis vraiment, mais aussi parce que je n'arrive pas à accepter qu'il la regarde comme ça. J'ai trouvé en Eleanor une meilleur amie que ce que lui n'a jamais été, et réaliser que je l'ai considéré, lui, comme un ami, si longtemps, me donne envie de vomir. C'est ça ? Mon ami ? C'est avec ce genre de personne que je suis lié ? Quand on me rencontre avec mes amis je passe pour un intolérant qui se moque et rit ? Pour une paire de collant noir décoré de toiles d'araignée et orné d'une jupette en tartan rouge ? J'ai honte. J'ai envie de vomir. J'ai envie de revenir dans le temps et de dire à mon jeune moi de ne pas faire l'idiot, que ce lier à un groupe de pauvre haineux ne me rend pas cool et ne m'assure aucune sécurité, faire ami-ami avec l'ennemie parce qu'on a peur de lui n'est pas la solution.

La solution n'est pas de se cacher en espérant que ça nous permettra de conserver notre doit de vivre, la solution est de prendre ce droit et de le revendiquer, contre ceux qui juge, ceux qui haïsse, ceux qui crache. La solution est de se lever face à l'adversité, de s'unir avec ceux qui nous aime et nous soutienne, et de tenir bon.

« Et c'est un problème ? » Ne puis-je pas m'empêcher de relever, les sourcils haussé comme pour l'avertir avec mon visage qu'il y a une bonne réponse à cette question ouvert. Il fronce ses sourcils, semblant presque confus de la question, comme si il ne s'attendait pas à ce que je lui demande ça, et je veux bien le lui accorder, c'est nouveau pour moi de lever la voix quand je ne suis pas d'accord, c'est nouveau pour moi de ne pas laisser faire.

« Sans vouloir vexer ton amie... ce n'est pas le genre de personne avec qui on traîne. » Il hausse les épaules, sonnant comme si il soulevait une simple évidence.

« Et donc ? Ça justifie un tel comportement ? »

« Louis, tout va bien c'est pas grave. » Chuchote Eleanor en se rapprochant un peu plus de moi, essayant de me calmer, mais j'en ai assez, c'est la goûte d'eau pour moi. J'en ai marre d'accepter le comportement de mes amis, j'en ai marre de les supporter et d'être associé à eux, et ça s'arrête aujourd'hui.

« Écoute ta copine Louis. » Peste Georges, un rire dans la bouche, comme si tout ça n'était qu'un vaste jeu, que ce qu'il disait n'avait pas de poids dans la balance, que ça ne faisait rien à personne. Tout n'est qu'une blague, tout n'est qu'un jeu, pour lui, et le réaliser aussi frontalement est peu appréciable, je n'ai jamais été de ce côté là de ses attaques blessantes avant, et je ne suis pas heureux de m'y retrouver.

« Si, c'est très grave, t'agis comme un con là et j'en ai assez de te laisser faire. » Je pointe mon doigts vers lui, plissant mes yeux, essayant peut-être de l'intimider mais ne le faisant que rire un peu plus. Et je crois que c'est ça, le pire, la goûte d'eau, c'est que quoi que je fasse et quoi que je dises il ne prendra jamais rien au sérieux, tout le fera toujours rire. Comment peut-on vouloir parler sérieusement avec quelqu'un qui voit les choses, les gens et le monde qui l'entoure, comme un jeu auquel il est en train de tricher ?

« Les autres avaient raison, t'as changé. » Dit-il, haussant les sourcils, sonnant comme si dire ça allait me blesser, me donner envie de me coucher et de lui demander pardon, de me soumettre et de ne pas me délaisser.

« J'ai changé ? » Je relève à la place, riant dans ma barbe, parce qu'il n'imagine même pas combien il a raison, et que c'est bien loin de me vexer, au contraire, il me tend même une superbe perche.

« Ouais.. je voulais te donner le bénéfice du doute après que tout les mecs me l'ait dit. » Il croise ses bras, un air vainqueur sur son visage, s'attendant vraiment à me voir pleurer apparemment. « Mais je dois me rendre à l'évidence, t'es devenu une sacrée pisseuse. Tu pars en France et publie des photo de gamine de quatorze ans... tu postes une vidéo de toi en train de chanter et de chialer, puis maintenant tu te balade avec une punk comme si c'était ta meilleur pote, attention on va te prendre pour une tapette d'extrême gauche. »

« Hé ! Ferme ta gueule ! » Eleanor fait un pas en avant, pointant son index vers lui et serrant l'autre main comme pour se préparer à le frapper, mais, sans crier, j'attrape son poignée et la tire vers moi pour l'inciter à ce calmer.

« Tu sais quoi Georges... » Je passe devant, récupérant ma place en face de mon 'ami' et croise mes bras à mon tour, l'air très suffisant et rieur, me penchant même en avant pour donner l'impression que je parle à un enfant qui ne comprend rien à la vie, ce qui est le cas. « J'ai peut-être changé, mais j'ai surtout découvert quel genre de personne tu es, et j'ai plus envie d'être associé à toi. »

« Oh tu veux plus être mon copain ? » Il fait un fausse moue et mime une larme sur sa joue de son index. Évidemment, il ne faut pas s'attendre à grand-chose de sa part, ou pas à bien plus qu'un ricanement mauvais.

Ce n'est pas grave, ça permet juste de me rassurer, et de bien me dire que personne ne se battra pour moi ici, que personne n'en a vraiment quelque chose à faire de qui je suis et ce que je deviens. Que je parte ou non, ça leur est égale, je ne leur manquerai pas. Comme un charmant au revoir, il crache sur le sol entre nous et me bouscule l'épaule en partant. Je ne le regarde que distraitement, s'éloigner de nous, sans un regard en arrière, ses épaules se balançant comiquement quand il marche. Je me demande comment j'ai fais, tout ce temps, pour être ami avec lui. Qu'est ce que je trouvais en lui ? Pourquoi je l'ai toléré si longtemps ? Pourquoi je me suis écrasé devant lui au point qu'être un tiers de moi-même lui donne cette réaction ? Plein de question qui n'ont aucune réponse et n'en auront sûrement jamais, plein de question qui s'échappe aussi vite qu'il disparaît de ma vue au tournant et que je me retrouve là, seul avec Eleanor, le regard dans le vide alors que je fais le point sur ce qui vient de se passer.

Mes genoux tremble doucement et mon cœur bat la chamade. Je ne sais pas vraiment ce que je ressens. Je crois que je suis en colère et triste à la fois, en colère contre lui et moi même, et triste de savoir que ma vie était donc celle-ci avant, et que je l'avais accepté sans même me retourner. En dessous de cela, comme les couche d'un oignon, je réalise que je suis aussi heureux et euphorique. Ça pétille dans mes veines, sous mes cotes, dans mon cœur et jusqu'au bout de mes doigts. Je sais que j'ai fais une scène pour les passant, je sais que Georges s'en fiche et je sais que tout ça pour lui n'est rien, mais pour moi c'est tout plein de choses. Des choses d'une immense importance. Je n'étais pas en tord d'agir comme ça, de dire ces choses, je sais que je ne les ai pas dit pour rien. Jamais plus je ne laisserai quelqu'un me dénigrer, moi, ce que j'aime ou les gens que j'aime, j'ai fini de me cacher et de me taire, pour de vrai et pour toujours.

Ça fait du bien. Je me sens bien. Je suis heureux. Heureux d'avoir eu le courage de tenir tête, de ne pas fermer les yeux sur le comportement d'un de mes amis quand il n'est pas correct, de ne pas me laisser faire, d'avoir parcourue tout ce chemin, d'avoir eu la force d'exprimer, enfin, une partie de ce que je ressens depuis mon retour. J'ai tourné et retourné les mots dans ma tête, des jours et des nuits et finalement c'est sortit, finalement j'ai put le dire, et ça fait du bien.

Je découvre le poids que tout cela représente sur mes épaules. Je réalise combien je me sens libéré d'avoir fait ça, d'avoir dit ça à un des premier concernés. Je réalise que finalement il n'y a rien de douloureux à perdre certains de mes amis parce que je me suis trouvé, au contraire, je dois les perdre, je dois me séparer de ce poids qui pèse encore sur moi et dont je ne me suis que partiellement défait en tenant cette conversation avec Georges. J'avais bien dit, les amis sans les pires, et ça n'aura jamais été aussi véridique qu'à ce moment. Parmi les choses que je dois encore régler avant de partir, je dois m'assurer que ce soit les bonnes personnes qui restent dans ma vie, à mes côtés. Je n'attends pas que bon nombres d'entre eux restent mes amis, parce que ça voudrai sûrement dire devoir se mettre à dos les autres membres de la bande, mais je dois au moins essayer, pour que ma nouvelle personne puisse entièrement s'épanouir, pour de vrai, et pas dans un monde illusoires où personne ne serai prêt à l'accepter.

En bref. Le ménage de printemps est arrivé, et je dois trier les ordures pour assurer à mon univers d'être réellement propre. Je rigole pour moi même.

« Ça... ça va ? » Demande Eleanor en me lançant un regard confus. Probablement parce que je viens de rire sans raison apparente.

« Oui. » Je hoche la tête et me tourne vers elle en souriant, heureux de savoir que, déjà une des ordures est partie et qu'une fleure a commencé à pousser dans mon nouveau jardin, juste là. « Je pense au printemps. » Elle fronce ses sourcils.

« Hein.. Mais on est en septembre ? »

« Je sais. » Je ricane à nouveau, haussant les épaules pour balayer ma stupide remarque. « On y va ? »

Eleanor a raison, c'est le mois de septembre. Très vite, il va recommencer à faire froid, très vite ce sera l'hiver. Mais j'ai quand même l'impression de sortir tout juste d'un hiver bien froid. Ma vie commence doucement à prendre forme, et petit à petit je mets de l'ordre dans tout ce qui s'est effondré. J'ai des projets, l'envie de vivre et d'avancer, de m'entourer de gens qui m'aiment et me soutiennent, c'est un renouveau, une renaissance, c'est le printemps. Après tout, l'automne est une saison d'endormissement, les animaux se tiennent prêt à aller hiberner, les paysans récupèrent leurs dernières récoltes avant que le froid de la saison suivante ne fige leurs terres dans le temps. Puis, l'hiver, lui, c'est une saison de mort. Dehors il n'y a aucun son, aucun bruit, plus un seul oiseau, plus un seul insecte, plus rien que des êtres vivants silencieux, calmes et lents, ou endormis pour un temps. Les arbres sont nus, les gens ont froid, on se serre près du feu, on se mets des gros pull et on mange copieusement pour ne pas manquer de chaleur corporelle. Et le printemps, c'est la renaissance, le renouveau, le début du cycle, la fin d'un autre, c'est, encore une fois, une question de vie et de mort, de fin et de début, de perte et de trouvaille.

Moi, après tout ça, après avoir vu les cigales mourir et constaté le début de la fin, après avoir pensé que plus rien n'avait de sens et que rien n'en valait la peine si je devais juste tomber encore et souffrir encore, j'ai l'impression de sortir de l'hiver. Tout a commencé à mourir, puis tout est mort, et maintenant je renais. Je revis. Les vendanges sont fini, la fermentation l'est bientôt aussi. Bientôt, j'aurai une vie toute neuve, dans laquelle je serai plus heureux que jamais je ne l'ai été avant. Ça me fait sourire, ça me fait même passer ma main sur ma cicatrice, comme si je pouvais y visualiser mon nouveau tatouage, même alors qu'il n'est pas encore là. Je suis heureux. Il y a quelques mois je n'aurai jamais put croire que je me serai remit aussi bien de ce que mon père et ma mère m'ont fait, je ne savais pas que tout irai si bien, que je m'en sortirai comme ça.

Je suis fier de moi. Je ne l'ai jamais été, de toute ma vie, mais aujourd'hui je le suis. Je suis fier de moi, de qui je suis, d'où je vais et de pourquoi j'y vais. J'ai eu honte, toute ma vie, je n'ai fait que me cacher et prier en silence pour que jamais on ne me trouve et aujourd'hui je hurle à qui veut bien entendre que je suis là, et que c'est comme ça, et que jamais rien n'y personne ne m'arrêtera. Je ne veux jamais cesser de crier. Je veux crier encore plus fort que ça. Je veux qu'ils entendent tous ce que j'ai à dire, qu'ils sachent tous que je suis fier de moi et que je m'aime et que leurs mots et leurs regards n'y feront plus jamais rien. Si ils ne sont pas contents alors je les enverrai au diable, eux aussi. Je n'ai besoin de personne, juste de moi même. Si quelqu'un ne veut pas m'aimer pour ce que je suis alors qu'ils aillent voir ailleurs. Le nouveau Louis est là, et il prêt à vivre, prêt à faire son ménage de printemps pour accueillir ce nouveau cycle.

Et ça commence maintenant. Ce soir, après que ces mots et ces pensées m'aient suivis comme des fantômes toute la journée, aient hantés tous mes mouvements et mes conversations rêveuse avec Eleanor et son petit ami, jusqu'à ce que je rentre chez moi et me prépare à partir pour la brasserie de Cal.

Ça commence ce soir et ça commence comme ça, avec une simple photo d'un arc-en-ciel au dessus des vignes que j'ai prise il y a un petit moment, et un texte sincère, clair, et précis, qui terrifie l'enfant au fond de mon cœur, mais me ravis d'un bonheur surexcité. J'ai hâte qu'ils lisent et voient, qu'ils sachent, tous, ce que je garde pour moi depuis des années, ce que j'ai enfin la force de revendiquer. J'ai hâte que la vérité soit visible de toutes et tous. J'ai hâte que le printemps arrive vraiment.

Je souris. J'appuie sur 'partager' en haut de l'écran, et, finalement... le reste du poids qui me pesait quitte mes épaules et une voix douce me tire dans ses bras tendrement, chuchotant à mon oreille des mots tendres et réconfortants qui n'ont aucune formes, alors que je m'enfonce lourdement entre les coussins de mon canapé, souriant à mon écran, des larmes perlant sur le bord du vide.

Tu es libre. Murmure une fée, alors que je relie encore une fois.

'On va vous dire que j'ai changé. On va vous dire que c'est bien ou que c'est mal. On va vous dire que je suis devenu un trou du cul ou une tapette. Je vais juste vous dire que je suis allé à la rencontre de la vie, et qu'elle m'a dit que je valais mieux que ça. Et elle a raison. Je vaut mieux que ça. Mieux que les mensonges et la culpabilité. Mieux que la honte. Je mérite d'être honnête envers moi-même et avec les gens qui m'entourent, je mérite d'être aimer pour qui je suis et pas pour ce qu'on voudrai que je sois. Alors voilà.

Je suis gay.

Et si vous n'êtes pas contents, si vous me haïssez pour ça, si vous avez envie de rire ou de me critiquer, faites le. J'ai fini d'essayer de vous plaire.'

Je verrouille l'écran et ferme les yeux, prenant une forte inspiration pour essayer de calmer mon émotions.

Je souris encore plus fort.

Je suis libre.






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J'ai encore mis milles ans à finir le chapitre ahaha mais ça va je suis plutôt fière du résultat et il était bien moins difficile à écrire que les deux chapitres d'avant (j'ai juste bcp procrastiné)

J'espère qu'il vous aura plut !! Louis remonte très bien la pente ahaha j'imagine que vous savez ce que ça veut dire ????????

Vous en pensez quoi, sinon, de Georges et du coming out? Du tatouage de Loulou ? De ceux qu'il a déjà? 

J'espère que chapitre 54 arrivera un peu plus vite, je l'ai déjà un peu commencé et je voudrais pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué mais je pense que je m'en sors bien ! Hehehe

Plein de gros gros bisous !!! Je vous aime FORT, to the freaking MOON and BACK
Kisses xxxx
Jojo le haricot ✨

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