Chapitre 40 : Dualité des découvertes
Je ne suis pas sûr que ça soit déjà arrivé avant, je dois profiter au maximum par conséquent. Je ne pense pas être en train d'exagérer. Si je réfléchi bien, chaque fois que l'on a dormit ensemble, à mon réveille le lendemain j'étais seul dans le lit. Pour x raisons. Il est lève tôt, il travail, alors quand je me réveillais il était toujours occupé, ailleurs. Aujourd'hui, cependant, ce n'est pas comme toujours, ce n'est pas comme avant. Aujourd'hui il n'y avait pas de réveil matin, il n'y a pas d'obligation, de travail qui l'attend, d'employé préoccupé, de compte à surveiller, il n'y a que lui et ses rêves. Alors je le regarde, je profite de ce moment unique en son genre, je profite d'être le premier éveillé et de pouvoir le regarder, allongé à côté de moi dans ce petit lit deux places que l'on partage.
Ses yeux fermés voient peut-être de belles choses et je sais pourtant qu'à cet instant je suis celui de nous deux qui contemple la plus belle chose de l'univers. Il dort, il est apaisé. Son visage est reposé. Je n'avais jamais vraiment réalisé combien il avait toujours l'air si sérieux et perturbé tout le temps, combien il était tant habitué à être mature que son visage en avait prit des traces qui sont, à cet, instant perdu sous son sommeil.
La lumière du soleil qui passe lentement au travers du volet qui n'est pas bien fermé se couche doucement sur sa peau et je suis presque jaloux. Va-t-en lumière, laisse le dormir, je suis le seul qui ai le droit de le toucher de la sorte, qui ai le droit d'effleurer sa peau dont je suis si éperdument amoureux, un peu plus chaque jours.
Mes doigts semblent trop grossiers pour sa beauté. Moi qui ne suis qu'un simple mortel, un pauvre homme arpentant la terre, comment mes mains peuvent-elles être à la hauteur de sa peau, de son corps, de sa beauté céleste ? Et pourtant, je les laisse doucement glisser sur ses joues, sur son visage, je passe mon index sur le pont de son nez, redessinant tout doucement la forme de ses lèvres, de ses pommettes. Je pense qu'il y a encore un peu de mes baisers sur ses lèvres, puisque je ne sais combien de temps exactement on a passé, la veille, dans ce lit, à s'embrasser. Ses mains m'ont tenu tout proche de lui, lovées sur mes hanches. On n'a rien fait d'autre, on n'en a pas eu envie, je pense que c'était d'un moment d'amour simple comme celui-ci dont on avait besoin.
Je ne sais même plus vraiment comment on s'est endormi par conséquent. Si je n'ai pas peur de me tromper je dirai que l'on s'est juste endormi lentement, alors que les baisers devenaient plus paresseux et lent, que la soirée devenait plus sombre. C'est une belle façon de s'endormir, je pense, ce qui fait que cette nuit était une belle nuit. Je ne sais plus de quoi j'ai rêvé, mais la veille et le réveille ont été si doux que ça n'a pas d'importance de savoir ce qui est arrivé entre les deux. Harry est un rêve à lui seul.
Parlant du loup. Mes caresses ont dû le réveiller, parce qu'il prend une profonde inspiration soudainement et que ses yeux papillonnent, gracieusement. Je souris automatiquement. Harry est sublime tout le temps, mais j'ai l'impression de découvrir toujours un peu plus de moment où il m'éblouit, chaque fois un peu plus que la fois d'avant. Le voir se réveiller de la sorte me donne l'impression de regarder une fée allongé dans une fleur, une créature mystérieuse, précieuse, belle et gracieuse, qui s'est assoupie une seconde sans savoir que le fou l'avait trouvé et qu'il était prêt à lui vendre son âme contre n'importe quoi.
« Bonjour. » Je lui chuchote tendrement alors que ses yeux finalement viennent à ma rencontre. Il sourit.
« Hey. » Répond-il, la voix fatigué, rauque, un petit peu gravillonneuse, une voix qui ne devrait certainement pas me faire ressentir toutes ces choses.
« Bien dormi ? » Ma main tombe sur son oreiller pour s'enfoncer dans ses cheveux et il ferme les yeux en couchant sa tête vers moi, comme pour mieux sentir mon contact.
« Toujours avec toi. » Souffle-t-il en tendant sa propre main vers moi pour caresser ma joue.
« Flatteur. » Je raille gentiment en m'approchant un peu plus, avare de le sentir, comme si il m'avait manqué en une seule nuit, même alors que je dors avec lui.
« Hum... J'ai encore du mal à croire que hier était réel. » Sa voix est si faible, on dirait qu'il dort encore tant il parle doucement, comme un simple petit murmure qui passe avec peine par dessus le silence.
Ses mots ne peuvent que me faire sourire, et même glousser un petit peu. Apparemment il est aussi surprit que moi par la rapidité de la chose et a autant de mal à croire que moi que tout ça est réel. Honnêtement je n'y arrive tellement pas que j'ai décidé de faire comme si tout était un rêve, parce que c'est ainsi que ça se ressent. Si je saute je pourrai peut-être voler, qui sait.
« Moi aussi. » Je lui répond, tout aussi doucement.
Il pousse un petit rire et ses yeux s'ouvrent à nouveau, s'enfoncent en moi. Ils partent chercher quelque chose tout au fond de ma tête, de mon âme, et je le laisse faire, je souris. Je ne veux être que transparence, je veux que mes sentiments n'ait pas de secret pour lui, qu'il trouve tout. Je tiens son regard. C'est beaucoup plus simple maintenant, avec tout ce qu'on a partagé, tout ce qu'on vécu, tout ce qu'on s'est confié. Je pense même que, en plus de pouvoir le tenir, je le comprend, je sais ce qu'il cherche, je sais ce qu'il attend de trouver, et je sais qu'il peut le trouver.
Et il le trouve. Ou alors je lui glisse sous le nez, alors que mon sourire lentement retombe et que mon regard tombe sur ses lèvres, sur leur chaleur que je meurs d'envie de sentir un peu plus. Son sourire n'est déjà plus là, la pièce s'embaume d'une nouvelle sensation. Après la douceur d'un réveille de coton, les souvenirs d'une nuit amoureuse encore frais en tête, l'opacité de la chaleur matinal se charge d'un désir plus lourd encore que l'air marin.
On fonctionne en synchronisation, en fonction l'un de l'autre. Sa main glisse sur mon corps et, sans demander de reste, j'enjambe le sien, planant au dessus de lui en tenant la tête de lit entre mes mains fermes. Son regard ne lâche pas le miens et il soupire lourdement en enfonçant ses doigts dans la chaire de mes cuisses nues, sous mon ample short.
« Tu me manques. » Chuchote-t-il, se référant bien évidemment au fait que l'unique fois où l'on a partagé un amour physique remonte à maintenant un peu plus d'une dizaine de jours et que ça commence à devenir drôlement long.
« Toi aussi. » Je hoche la tête pour approuver mes mots et ses doigts s'enfoncent dans l'élastique de mon short, le seul vêtement que je porte, pour tirer dessus aussi vite, faisant de moi le premier de nous deux à si vite se retrouver dans son plus simple appareil, avant même que vraiment on ne prenne conscience de la vivacité de ce besoin d'amour.
Il se redresse quand je prend apparemment trop de temps pour venir vers lui, et mes bras s'enroulent autour de ses épaules alors qu'il cueille un baiser sur ma bouche. Pas n'importe quel gendre de baiser. C'est un baiser chaud, plein de sous entendu, qui ne cache rien, qui se veut le plus franc et honnête possible. C'est un baiser qui dit beaucoup. Ses lèvres sont franches sur les miennes, elles m'attrapent, glissent sur ma bouche, sa langue est amoureuse contre la mienne et je fond d'amour dans ses bras, contre lui, me perds en soupir déphasé et dépassé, fiévreux.
« Hum.. je devrais me laver les dents avant non ? » Je soupire lourdement en me reculant une seconde, préoccupé par le fait que l'on vienne tout juste de se réveiller.
« Oh on s'en branle c'est bon, reste. » M'assure-t-il alors que ses mains se serrent sur la peau de mon dos et me pressent contre lui pour appuyer sa supplication.
« T'es sûr ? » Il recule pour me regarder.
« Quoi ? Je pu c'est ça que tu veux me dire ? » Je ris gentiment et secoue la tête.
« Non. »
« Bon alors ? » Il secoue la tête et enlace tout mon corps pour interchanger nos positions et me coucher sur le matelas, me recouvrir de sa grandeur, me presser dans les draps.
Je glousse un peu plus en le regardant si pressé. Il a définitivement prit en assurance ce brave garçon, le voilà qui m'enlève mon short sans perdre une seule seconde pour le lancer à la hâte dans la pièce et revenir le plus vite possible vers moi. Le voilà qui décide de faire un petit détour sur mon ventre avec ses lèvres pour passer sur le chemin de mon sternum jusqu'à mes lèvres, dans une belle traînée de milles et un baisers humides et chauds. Il est bien loin de celui-ci qui ne savait pas comment faire la dernière fois. Simple prise de confiance en lui ou instinct en éveille, je ne sais pas trop mais je refuse de le freiner dans cet élan de sentiments scabreux.
J'en ai mal tellement je le désire fort, mal de partout dans mon ventre, dans mon bas ventre, comme une crampe qui s'étend de mon nombril jusqu'au bout de mon sexe. C'est tellement fort que je gesticule d'inconfort contre lui, écartant instinctivement mes jambes, bien plus encore qu'elles ne le sont déjà, pour le sentir contre moi, pour le chercher dans le vide alors qu'il m'embrasse, les lèvres porteuses de chaleur humide qui ensuque mes sens. Un léger sentiment de vulnérabilité circule entre mes cuisses mais ce n'est en rien comparable au désir qui brûle ma gorge et aux frissons qui poursuivent sa main sur ma poitrine et font naître des explosions de chaleur dans ma nuque. Ce n'est en rien comparable au bien qu'il me fait ressentir avec un simple touché, en me tenant simplement, ses doigts bien fermes sur la chair de ma taille.
« Lou. » Souffle-t-il contre ma peau ravagée, sensible, et j'ai presque envie de pleurer de l'entendre m'appeler ainsi, surtout dans un tel contexte, avec une telle voix, si rauque, qui semble si grave qu'elle en fait vibrer mes os. C'est si bon.
J'appuie ma main dans sa nuque en me tendant de tout mon long malgré moi, dans les vagues, trop dur à encaisser, de plaisir et d'envie qui s'acharnent sur ma dépouille déjà malmenée par Harry, par ses mains et ses lèvres. Je n'ai jamais dans ma vie tant eu envie de quelqu'un, de quelque chose. Peut-être que le sexe jusqu'à maintenant n'était pas si bien qu'il n'en avait l'air. Je sais que je me suis amusé, mais jamais rien n'a eu cette sensation en moi, jamais une fois ça n'a eu cette force, surtout alors que rien n'avait été fait. Comment ? Pourquoi ? Est-ce que ça veut vraiment dire que Harry est mon âme sœur ? Qu'il m'est tant assortit que même le sexe semble tomber sous le sens, semble logique, et que le plaisir qui en découle est multiplié par un nombre qui ne cesse de grandir à mesure qu'il explore mon corps de ses mains et lèvres.
« Est-ce que c'est trop tôt pour... essayer ? » Je baisse hâtivement mon regard vers lui quand il s'arrête dans tous ses mouvements, et je me sens gêné de le regarder, bien alors que j'aime son visage du matin et de le voir ainsi rougis par son désir pour moi.
« Essayer ? » Soufflé-je alors qu'un tout petit spams secoue mon bassin dans le vide et que je peine à vraiment saisir ce qu'il se passe, perdu dans mes émotions démultipliées qui n veulent plus se calmer.
Son regard se fait sérieux et je hausse mes sourcils avec surprise en observant entre nous juste rapidement. Quelle drôle de question ? Je ne pense pas être vraiment surpris de l'entendre demander une telle chose, puisque tout ça est nouveau, cette part de sa sexualité, ces désirs là, mais d'une autre façon je me demande aussi pourquoi il la pose ainsi, comme si il y avait une durée spécifique durant laquelle on se devait d'attendre.
« Il n'y a pas de protocole H... » Je souris au travers du murmure, soupirant un petit rire amusé. « Si tu penses que tu le veux alors on peut le faire oui, moi je suis prêt. » Je l'ai toujours été, mais ça je me garde bien de le dire.
« Je crois... Je crois que je le veux ouais. » Je hoche la tête avec entendement et le pousse quand je me redresse, pour lui faire face.
« Tu sais qu'on est pas obligé hein.. il y a plein d'autre façon de faire l'amour, il n'y a pas que ça, d'accord ? » Il hoche la tête à son tour et me tire contre lui pour me placer sur ses cuisses à nouveau, et me hisser au dessus de lui un petit peu.
« Je sais, mais je veux essayer. » M'assure-t-il dans un léger chuchotement alors qu'il aligne de nouveau des baisers dans mon cou, comme si il n'en avait jamais assez de moi.
« Ok. » Je susurre tout doucement en gloussant. « Est-ce que... tu veux être celui qui est en charge ? »
« Si.. si tu le veux bien... oui. » Je pousse un petit rire en penchant ma tête vers lui quand les petits poiles de sa barbes qui repousse me chatouille.
« Comme si j'allais te dire que tu ne peux pas. » Je ricane tendrement, caressant amplement son dos nu, sa peau chaude et douce. « Tu as une protection ? Du lube ? » Il se recule à la hâte pour me regarder et je pousse un petit rire en le voyant réfléchir, ou faire semblant de réfléchir.
« Hum... est-ce que c'est bizarre si je dis que j'en ai pris ? »
Je hausse mes sourcils avec surprise. Il fait un petit sourire gêné et je rigole peut-être un peu plus que je ne le devrais, et un peu plus que ce à quoi il s'attendait, parce qu'il râle d'embarras alors que je tombe dans son épaule. Il faut tout de même me comprendre, c'est très amusant de le voir me demander si on peut le faire et d'ensuite me dire qu'il est déjà prêt pour cela, qu'il avait tout prévu. Mine de rien, il cache drôlement bien son jeu, tout le temps, ce faux timide.
« T'avais donc six coups d'avances sur moi ? » Je remarque en riant toujours, haussant mes épaules dans une grimace presque moqueuse.
« Ne ris pas ! » Marmonne-t-il. « J'avais pas envie qu'on se retrouve sans rien si ça devait arriver c'est bien non ? Heureusement que je prends des précautions, sinon on aurait pas put le faire ! » Il a un ton boudeur et ça ne fait que m'amuser encore plus.
« Je dis pas que c'est pas bien mais avoue quand même ! » Je secoue ma tête comme si je cherchais à me nicher contre lui. « Je veux bien admettre que je me suis dis que ce serai bien qu'on puisse de nouveau coucher ensemble mais... je m'attendais pas à ça de ta part ! »
Il doit probablement en avoir assez que je ris de lui, même alors que ce ne sont pas de gros éclats de rire, parce qu'il passe, sans prévenir, sa main vers l'avant pour m'empoigner et que soudain je me retrouve bien stupide. Je suis tant pris de court que mon rire se tut net dans un petit gémissement de surprise, et tout mon corps se crispe dans la surprise, évidemment ça le fait sourire contre mon épaule.
« Traître. » Je souffle, de nouveau perdu dans les nuages brumeux de mon envie de lui.
Je ne pensais pas que c'était vraiment possible que des mains puissent me manquer, surtout des mains qui tiennent souvent les miennes et touchent tout le temps mes joues. Et pourtant quand il me touche enfin, à nouveau, j'ai l'impression de revivre et de n'avoir fait que mourir à petit feu jusqu'à maintenant, dans l'attente qu'il puisse de nouveau s'approprier les peaux les plus intimes de mon être.
Il me branle lentement, dans un allée et retour qui prend son temps et qui me fait geindre tout doucement contre lui, qui fait se balancer mes hanches dans le vide à une cadence pleine de supplice. J'en veux bien plus, j'en veux encore tant, ce n'est pas assez, je ne sais même pas si ce sera assez à un moment. Il enserre ma hanche de son autre main et accompagne tendrement mes mouvements au dessus de lui, mais ça ne fait que brûler mes veines encore plus que ce n'est déjà le cas. Mes doigts se resserrent sur ses épaules, je m'essouffle tout seul dans cet tendresse, dans ce moment si érotique et si plaisant, mais à la fois tellement pas assez. Ma voix geint lentement, bien malgré moi, et se noie dans le son de ma peau frottant son short, des draps sous nos corps, de mes mains qui coulent sur sa peau comme de l'eau sur une statut de pierre, bien trop vives pour vraiment avoir la chance d'apprécier chaque aspéritées de la surface.
Finalement, quelque part dans ma course sur son corps, j'arrive à trouver son short et je tire dessus pour lui faire comprendre que je veux qu'il l'enlève, histoire qu'on puisse être tous les deux dans ce moment charnelle, et pas juste moi. Puisqu'à cet instant, même si proche de lui, j'ai encore l'impression d'être à milles lieux de lui.
Je tombe à la renverse en arrière quand il saisit la demande, et sous mon regard admiratif il retire son short pour, à son tour, l'envoyer balader dans la pièce sans regarder où exactement. Dans le même mouvement il me fait signe de ne pas bouger et se penche sur le bord du lit pour récupérer son sac et sortir un préservatif et une bouteille toute neuve de lubrifiant.
« Quel homme. » Je remarque en le défiant de mon regard depuis ma position, probablement en aillant l'air peu crédible, alors qu'il se démène avec son petit nécessaire. Il m'amuse, il était vraiment bien plus prêt qu'il ne l'a laissé entendre en disant qu'il 'croyait l'être'.
« N'est ce pas ? » S'amuse-t-il en déroulant le petit morceau de latex, puis retombant au dessus de moi.
Je lui souris et pousse tout doucement une de ses mèches sur le côté jusqu'à la placer derrière son oreille. Il est beau. Je l'ai probablement déjà souligné avant, mais j'aime tellement le voir ainsi, au dessus de moi, me dominant de toute sa hauteur, séduisant alors qu'il se découpe dans la lumière naturel du soleil. Je resserre un peu plus mes jambes sur ses hanches, pour le sentir plus proche encore, plus là. Je ne veux pas qu'une minute de plus ne s'écoule sans qu'il ne soit là, tout près.
Il me prévient oralement un petit instant avant que je ne sente le lubrifiant contre ma peau. Tout mon corps fléchi. Combien de temps exactement que cette partie de moi n'a plus été touché ? Combien de temps que je n'ai plus été sujet à ce genre d'affection charnel, si spécial et si unique, si bonne ? Je ne sais plus, peut-être trop longtemps, tellement que je n'arrive pas à garder l'esprit clair et que je détourne le visage comme si j'avais honte de ressentir autant de bien à simplement être effleuré, même pas un peu titillé.
« Tout va bien ? » S'inquiète aussi vite Harry en se penchant vers moi pour laisser des petits bisous sur ma joue, qui s'étendent dans une ligne droite qui rejoint mon cou.
Je hoche la tête, sans rien dire, sans rien préciser, retenant simplement mon souffle en serrant fort mes paupières alors que ses doigts tremblant explorent curieusement ma peau. Je peux déjà voir des couleurs sous mes paupières, qui se cache sous le noir informe de mes pensées toute tournées vers lui, et uniquement lui, vers sa respiration lourde et humide contre ma peau.
« Je.. Je peux y aller ? » Me demande-t-il en remontant lentement vers mes lèvres, ses mots si bons contre ma peau que ça en est presque désagréable.
« Ouais.. vas-y. » Je hoche la tête à la hâte en me tournant vers lui pour venir à sa rencontre et me saisir de ses lèvres.
Il soupir lourdement et mes sens se mettent en éveille quand je le sens chercher de ses mains la bonne position et le bon axe. Il enfonce ses mains dans mes cuises, me soulève, s'agite. Le monde à cet instant ne va pas plus loin que les bords de son corps et je me sens plus vivant que jamais dans cette limite exiguë. Plus rien n'a d'importance à mes yeux maintenant, ceci pourrait être mon dernier jour sur terre que je n'en aurai rien à faire. Je ne veux que être avec lui, sentir son odeur, toucher son corps, voir ses yeux, goûter ses lèvres, entendre sa voix, tout le reste peut s'évaporer, pour ce que j'en ai à faire.
« H... » Je le supplie de faire quelque chose alors qu'il s'agite encore, bouge à l'aveugle en m'embrassant, et il hoche la tête.
« Je fais de mon mieux hein. » Râle-t-il en déportant son regard sur l'espace entre nous.
Ses mains tremblent. Je crois même que tout son corps tremble. Angoisse ou nervosité ou mélange des deux bien trop puissant pour lui, je ne sais pas trop. Je pince mes lèvres et attrape ses épaules pour attirer son attention. Je lui souris, le plus possible conciliant. C'est difficile pour lui, il ne sait pas comment faire, même alors que je suis placé comme il faut, il n'y arrive pas, c'est logique. Même en aillant confiance en lui comme ça, il est toujours le même garçon qui ne sait pas comment si prendre qu'il était la dernière fois. Je l'embrasse alors et lentement ramène mes jambes contre le matelas pour détendre mon corps.
« Tu seras pas à l'aise comme ça. » Je lui murmure simplement avant de le pousser pour qu'il se redresse, dans le même mouvement que le mien.
Pendant que je le peux, je contemple sa silhouette, les formes de ses abdominaux, ses minuscules poignées d'amour que je serre dès l'instant où je les vois, ses cuisses, ses hanches pointues. Je passe ma main sur sa poitrine, la fait redessiner les formes de ses contours taillés si précisément. Ça me fait sourire, je n'ai jamais été intime avec un garçon si fort, peut-être que j'en ai inconsciemment toujours eut peur, eux qui sont si fort, si masculin dans leur apparence, si virile, peut-être que j'en ai peur. C'est bizarre non ?
De toute façon, le plus bizarre, c'est que mon âme sœur soit dans un corps à l'opposé des garçons que j'ai toujours aimé et eu dans ma vie. Ça me fait glousser, et je remonte mes yeux vers lui pour le voir rougir, alors qu'il est immobile, assis sur ses mollets, et qu'il me regarde fixement.
« T'es vraiment beau. » Je lui confis en riant et lui volant un autre baiser.
« C'est toi qui dis ça ? » Marmonne-t-il.
Ses mains parcours ma taille et je souris contre sa bouche brûlante et humide. Je me sens bien, je me sens en confiance, j'aime cette sensation, celle de ne pas me sentir jugé, mais d'être apprécié, dans tous mes plus petits recoins, dans tout ce qui me défini.
Je n'aurai peut-être jamais put faire ça avant, pas avec autant de confiance, mais j'ai beaucoup changé en quelques semaines et je ne réfléchi même pas à deux fois quand je lui donne mon dos et m'aplatit sur mon ventre, devant lui, m'offrant sans peine à ses mains et à son attention charnelle. Je suis tout prêt, je n'ai jamais était aussi prêt.
« Lo.. Louis.. » Remarque-t-il sur un ton surpris, dépassé par les évènements, par la situation et l'action.
Je bouge d'inconfort et serre mes doigts sur les draps en levant mes yeux vers lui, par dessus mon épaule. Il me fixe, il me regarde, pas mon visage mais mon corps. Il observe avec des yeux agars et vif et ses mains tremblantes se posent sur mes fesses pour lentement les caresser, étendant son touché jusqu'à mes hanches et ma taille alors qu'il se rapproche de moi.
Je ferme les yeux quand je sens toute la peau de son bassin frotter la mienne. Il s'emboîte comme une pièce de puzzle juste là, la forme de mes fesses correspond sans problème à celle de ses hanches, de son bassin. Ça n'a jamais autant coulé de source que cela avant et je souris dans ma fièvre amoureuse. Ses mains caressent, glissent et cherchent, elles tombent le long de mon dos, s'enfoncent dans les cheveux de ma nuque, comme si il prenait des marques, trouvait des repères, et je souffle longuement, si bien que la fin devient un gémissement malgré moi.
« Harry... » Je le supplie à nouveau.
« Désolé.. mais... je dois prendre une petite seconde pour profiter un petit peu... bon dieu que tu es beau sous cet angle de vue ! » S'exclame-t-il, ses mains enserrant ma taille presque entièrement tant elles sont grandes sur ma frêle anatomie.
« Parles pas de dieu pendant qu'on fait ça pauvre fou. » Je raille en ouvrant un œil.
« Ah ! Pardon ! Mais si t'étais à ma place tu comprendrais. » Son visage est tout rouge, la chaleur colle sur ma peau et sur la sienne, entre nous et enfin il semble se décider.
Il recule, pour trouver un bon axe et m'avertit. Je ferme les yeux, je me prépare à le sentir venir, à retrouver cette sensation, à l'encaisser si elle doit être démultiplié par le fait qu'elle vienne de lui. Mon visage se crispe alors qu'il me pénètre finalement, prenant assez de temps pour ne pas risquer de me faire le moindre mal, et je retiens mon souffle. Je ne sais pas si ça m'avait manqué ou si il est magique mais je peux garantir que je suis déjà en train de m'essouffler, de gémir sur mes respirations de me sentir si serré autour de lui.
Ça le surprend aussi, si j'en juge son râle de surprise, et je souris de bien être, laissant un lourd soupir m'être arraché alors que je me pousse vers lui, dans le confort de son contact. Ses mains sont serrées sur ma taille et je souris encore plus, heureux jusqu'au bout de mes doigts de le sentir si bien, si clairement.
Enfin, après avoir eu l'impression d'attendre une éternité entière pour cela, il entame un mouvement de hanche et je sens mon cœur galoper à toute allure.
Mes doigts se serrent une peu plus sur leur prise et ses mains glissent le long de mon dos jusqu'à atteindre mes épaules.
« T'es trop loin. » Boude-t-il, à moitié à bout de souffle, déjà.
Mais je n'ai pas la force de lui répondre, ou bien de bouger, mon corps s'est perdu quelque part et je ne reçois plus que les signaux de plaisir qui clignotent en vert de partout dans mon cerveau, chaque fois que sa main se presse quelques part, chaque fois qu'il me tire vers lui en même temps qu'il revient vers moi. Je me suis perdu, je ne suis plus rien, je n'existe plus, j'ai fait corps avec le bonheur sexuel que je vie, qui s'empare de moi, qui me fait m'agiter instinctivement contre lui, en coordination avec lui. Je râle lourdement dans ma gorge et tente d'ouvrir les yeux pour le voir mais c'était une erreur parce que le voir ainsi, gémir dans sa bouche chaque fois que ses hanches claquent contre mes fesses, c'était la chose à ne pas voir si je voulais garder un minimum de force mental. Il a les joues rougies, les lèvres serrées, et quand ses yeux trouvent les miens il pousse un gémissement tout cassé sur sa langue et ça me donne envie de pleurnicher tant ça me fait de l'effet.
Mon visage lui fait de l'effet. Je savais que c'était possible, puisque je sais que de le voir comme ça me tord un peu plus dans mon désir déjà tonitruant, mais je ne pensais pas que lui aussi pourrait ressentir une chose similaire pour moi. Je ne pensais pas qu'on était à ce point sur la même longueur d'onde mais je le découvre avec joie, une joie perverse qui me donne envie de le défier du regard le plus que je le peux, juste pour essayer de le déstabiliser.
Ses yeux répondent à mon attaque et il semble accepter le défi. Ses mains se resserrent sur leur prise et il raffermie l'emprise de son regard. Quand bien même les vagues de plaisirs, qui embellisse son visage comme si il était possible pour Harry d'être plus beau encore, le font fermer les yeux, il fait de son mieux pour garder son regard dirigé droit dans le mien. Plus fort encore, il se lance le défi de me déstabiliser à mon tour, essayant, de ses mouvements, de trouver les bons angles et les bons recoins pour me faire geindre et fermer les yeux, la bouche ouverte sur un plaisir qui meurt d'envie de s'écrier, de combler les tympans de mon amant.
Il marmonne quelque chose mais je ne suis pas sûr de comprendre, je me suis perdu quelque part dans le fond de ses iris et je n'arrive plus à faire le lien entre mon cerveau et mes sens. Ils sont touts morts pour se focaliser sur lui, et sur le plaisirs qui remonte le long de mes entrailles enflammées. Je m'agite, c'est bon. C'est bon mais j'en veux encore, plus. Bien plus. Je veux plus de ses mains et de son amour, plus de sa brutale affection, de son violent va et vient qui détruit mon corps de la plus belle des façons, le bousculant avec une force qui dévaste tout sur son passage, telle une vague, telle la marée qui monte un soir d'hiver et se jette dans les rochers de la cote pour essayer de l'abattre.
Harry agrippe mon épaule soudain et je le laisse me tirer vers lui, me presser contre son ventre en laissant milles baisers dans mon cou. Il va même jusqu'à suçoter ma peau ça et là alors que je tombe contre lui, couchant ma tête en arrière parce que je ne peux plus la tenir. Il gémit, si proche de mon oreille que la chaleur me rend fou et que je perds la boule. Tout tourne autour de moi, la chambre, le lit, les sensations, sa voix, l'humidité de son souffle contre le lobe de mon oreille. Il dit quelque chose, encore une fois, je ne suis, encore une fois, pas sûr de ce que c'est. Je n'entends rien, ou plutôt j'entends mais il n'y a rien pour faire de lien entre son et sens et ses mots ne ressemble qu'à des enchaînements de lettre qui me font bien plus d'effet qu'ils ne le devraient.
C'est donc ça que les gens ressentent quand ils ont envie qu'on leur parle mal au lit ? J'ai l'impression qu'il pourrait dire n'importe quoi et que ça me ferait de l'effet, alors peut-être que ce n'est pas si absurde que des gens apprécie d'être insulté ?
« Je veux t'embrasser. » Mais ces mots là me surprennent bien plus, et ceux là je les comprends, mon cerveau sait très bien quand il doit se remettre en marche et c'est une de ces fois, de toute évidence.
Je me tends malgré moi, serrant mes lèvres et geignant dans le malheur de mon plaisir assouvie et inassouvie qui se mélange l'un dans l'autre, et je me couche un peu plus dans son épaule, traversé par une sensation si forte que j'en perd le contrôle sur mon corps.
J'aurai voulu lui répondre, trouver un ton fier et un peu arrogant pour essayer de le provoquer, de le faire répéter ou dire une chose similaire, mais je n'y arrive pas. Je me perds dans mon souffle, dans mes mots, dans ma tête et à la place ne sort qu'un soupir frustré et une plainte sans forme. Il semble s'en amuser mais je sais que ce n'est qu'une apparence et que, bien qu'il semble plus maître de lui même que moi, il reste tout autant sensible et perdu que moi. Je le sais et le réalise encore quand je me tourne vers lui et enfonce ma main dans ses cheveux quand je l'embrasse le plus sensuellement que je le peux, voulant tout sentir de lui et plus encore si c'est possible, et qu'il semble perdre l'équilibre un court moment.
Mon cœur bat à toute allure dans ma poitrine et je fais de mon mieux pour ne pas m'étouffer et mourir tout seul, dans ma propre respiration. Son corps frappe toujours le mien et à chaque mouvement j'ai l'impression que quelque chose résonne en moi et qu'une voix me hurle que ça n'a jamais été si bon, que personne ne m'a paru aussi correctement assortit à ma personne. Comme si mon corps et mon subconscient confirmaient le mots que mon imagination avait décidé d'attribuer à Harry. Mon âme-sœur.
J'essaie de dire un mot mais il reste coincé sur le bout de ma langue. Une douleur remonte dans mes cuisses crispé, je vais avoir mal de partout après ça, je vais avoir des courbatures dans les hanches, je le sais simplement. Ça rassasie un peu plus ma faim d'amour physique d'y penser, l'idée d'avoir mal après avoir couché avec quelqu'un est plaisante, surtout si c'est à cause de Harry.
Je jure dans ma barbe, contre sa bouche, quand soudain la fragilité me saisit en plein vif de l'action. Pas déjà, je ne veux pas, j'en veux encore. Pourquoi si vite, si tôt ? Mon corps n'est-il plus habitué à être aimé aussi bien ? Est-ce que c'est pour cela qu'il trouve si vite le bonheur intense qu'il recherche et pour cela qu'il devient si lourd et me laisse disparaître dans mon nuage de plaisir, de bien être, de satisfaction folle.
Harry le saisit bien assez vite à son tour que je suis de plus en plus faible et qu'à tout moment la délivrance va me perdre, alors il redouble de force contre moi. Je retombe lamentablement face contre le matelas et je n'ai plus de pouvoir sur ma gorge, sur mes cordes vocales vibrantes dans le souffle qui passe et repasse. Je ne sais plus où je suis ou qui je suis, à ce moment je ne suis que plaisir animal et sexuel, je ne suis gémissement et chaleur, je ne suis que pleurnicherie et spasme de jouissance.
« Louis putain. » Râle Harry alors que ses mains se serrent un peu plus, perdu sans trop savoir où donner de la tête, quoi faire de plus, alors il se contente d'accélérer encore, et encore, et encore.
Une chose est bien sûr, c'est qu'il a de l'endurance et qu'il était fait pour le rôle de la dominance. On se serai bien moins amusé dans l'autre sens, alors la joie qu'il ai eu assez confiance en lui pour prendre la place qui lui revient se mêle à mon plaisir et je gémis fort.
Il me touche, il m'agrippe, il me bousille, il me démonte, il râle, gémit, jure, et il tombe au dessus de moi. L'axe se modifie et il devient plus intense, plus encore que quand j'étais debout aussi, quelque chose dans cette proximité là, associé à la cambrure de mon dos, décoince une nouvelle zone sensible en moi qui est peut-être celle de trop, celle qu'il ne fallait pas trouver si on ne voulait pas me tuer à cause du trop plein de bonheur, de plaisir, de bien être, qui se dégage soudain, alors que mon corps entier tremble, que je fonds sur place dans une marre de bonheur et que mes hanches s'agitent vers l'avant.
Le nirvana est une chose où j'ai déjà été avant, mais cette fois il a des airs d'oasis et de chanson murmurée à mon cœur que j'entends entre les lignes de la mélodie de la jouissance de Harry qui s'immobilise à son tour. Cette fois le nirvana ressemble à quelque chose de plus fort et lumineux. Je me sens bien, je sais que c'est parce que c'est avec Harry et que l'on s'aime que tout a l'air différent. L'amour des corps, les plaisirs charnelles, quand il est question de Harry c'est plus encore qu'un passe temps, plus qu'un plaisir naturelle, c'est une moyen de communication et d'échange. Coucher avec Harry c'est comme permettre à nos âmes de valser et de danser, de s'embrasser et de s'aimer, de ne faire qu'une pendant un instant et de s'imprégner l'une de l'autre. Coucher avec Harry c'est une façon de s'aimer.
« Merde.. » Souffle celui-ci, toujours essoufflé, avant de tomber à côté de moi sur le matelas, libérant ainsi un nuage de chaleur. « C'est dingue. »
J'ouvre mes yeux pour le regarder et, sans surprise, il me regarde déjà, allongé à nouveau. Il me fait un sourire et je reprends un peu mon souffle avant de pousser un petit rire.
« Dis donc... te flattes pas trop. » L'air vient à me manquer et je me force à prendre une grande inspiration, profonde, pour remplir tous mes poumons et essayer de reprendre un rythme cardiaque normal, mais c'est comme si je n'allais plus réussir à vivre comme il faut maintenant, comme si il m'avait inévitablement marqué.
« Mauvaise foie. » Rigole-t-il.
« Sois un homme... » Je souris. « Et lance un deuxième round... je serai peut-être impressionné pour de vrai. »
Il hausse ses sourcils d'un air faussement surpris et je poursuis sur la blague en riant dans ma barbe et hochant la tête. Il secoue la sienne et passe sa main sur ma joue à la place, poussant une lourde et chaude mèche de cheveux en arrière pour mieux me voir.
« T'es vraiment un petit con tu sais ? » Rit-il en venant vers moi pour se saisir tout doucement de mes lèvres, dans une caresse d'après amour qui apaise mes derniers petits spasmes, et je souris.
« Regardez qui dit ça. » Chuchoté-je sur le ton de l'ironie, tout contre sa bouche, déclenchant un tendre gloussement de sa part, qui me fait tomber amoureux de lui, encore une fois. « Bon... tu remets ça oui ou non ? »
Il rit un peu plus et il me pousse de nouveau dans le lit, pour passer au dessus de moi, et m'embrasser encore une fois, un rire attendrit sur la langue.
*
La journée avait si bien commencé. Ce n'est ni une blague, ni une exagération. Cette mâtiné dans ses bras, dans notre lit, à s'aimer au point d'en avoir des douleurs encore maintenant, c'était une belle façon de commencer cette seconde journée de vacances. On a mangé dans le lit le midi, je lui ai volé une vingtaine de baisers de plus, je l'ai serré dans mes bras, je l'ai tenu contre moi, on a rit, on a discuté, partagé des choses. C'était bien. Si je n'avais pas peur d'en faire trop je pourrai presque dire que je n'ai jamais dans ma vie passé un moment aussi agréable.
Quand le début d'après-midi a sonné on a décidé de sortir, d'aller dehors sur la plage, parce qu'il commençait à faire beaucoup trop chaud, si bien que même le sombre appartement n'arrivait plus à nous tenir au frais. Alors cette journée est devenu un peu plus belle encore, on a put s'asseoir dans le sable, se baigner sans être déranger, s'allonger l'un à côté de l'autre et rigoler à voix basse pour ne déranger personne. Honnêtement, rien ne laisser prévoir, qu'encore une fois, tout déraperai. À croire qu'il faut toujours que quelque chose sur lequel je n'ai aucune emprise arrive. Comme si respirer calmement et faire une pause était trop nous demander. Cependant, hier, c'était un facteur extérieur qui a décidé de nous déranger, tandis qu'aujourd'hui le problème semble venir de l'intérieur de notre couple, et me voilà donc assis sur la plage, seul.
Je ne devrais pas être en colère de la sorte, après tout tout allait bien jusqu'à maintenant et il y a beaucoup de raison qui pourrait le pousser à m'avoir ainsi abandonné sur la touche. Néanmoins, mon instinct me dit, me hurle, que la raison qu'il a n'est ni la bonne, ni celle que j'attends, et que de toute façon rien ne va plus maintenant. Alors je suis en colère, fulminant sur place alors que je suis assis sur les rabanes de pailles, face à face avec la mer en solitaire depuis je ne sais combien de temps.
Combien de temps suis-je resté dehors, assis là comme un pauvre type, à attendre 'qu'il revienne' comme il me l'avait promis ? Je ne sais plus exactement, je crois avoir arrêté de compter les minutes quand seize heure eu sonné, annonçant, à ce moment, trente minutes depuis son départ. Après ça la colère n'a fait que monter, jusqu'à ce que, finalement, à force d'attendre, je perde patience, et décide de tout ranger pour rentrer et lui demander des comptes. Je ne vais pas rester ici une seconde de plus et garder ma colère pour moi même comme si je n'avais aucune dignité, non monsieur.
Au début, je ne savais pas trop ce qu'il voulait faire, il m'avait dit qu'il allait revenir alors j'ai pensé à une pause toilettes, ou un allée-retour pour aller chercher un livre ou n'importe quoi, une console de jeu même si il le voulait. Mais, là, il ne revient plus et je ne pense même pas qu'il reviendra de si tôt. Je suis beaucoup de chose, passif, calme et aimant, mais je ne suis sûrement pas un idiot, je sais parfaitement ce qu'il est partit faire en secret, et je commence à en avoir assez. Si il veut à ce point me prendre pour ce que je ne suis pas, en faisant pareil coup dans mon dos, alors il sera servit, parce que si je ne suis pas idiot je peux très bien jouer les idiots avec lui. Je sais que je dois essayer de le comprendre, que tout ça n'est pas aussi simple que je voudrai bien le croire, mais lui n'essaye même pas de s'en sortir et ça c'est lui qui refuse de le comprendre. J'en ai assez de le voir ainsi se plier en quatre et d'oublier sa propre personne pour quelque chose qui n'en vaut ni la peine ni la chandelle. Il n'a en retour que de la souffrance et j'en ai assez. Surtout si ça doit, en plus, se mettre entre nous pendant nos vacances à deux.
Je pousse la porte de l'appartement.
« Je peux savoir ce que tu fais ? » Les affaires de plage tombe lourdement sur le sol, le bruit se confondant avec celui de la porte qui claque dans mon dos, et Harry sursaute depuis la table de la salle à manger, où il est assis avec son ordinateur portable ouvert devant lui.
« Louis ? Je t'ai dis que je revenais. » Dit-il en fronçant ses sourcils comme si il ne comprenait pas le problème. Je hausse mes sourcils.
« Oui, t'as dis ça il y a genre une heure. » Son regard s'immobilise dans le vide alors qu'il me regarde et la réalisation s'abat sur lui.
Rapidement, il descend son regard sur le bas de son écran pour voir l'heure et il blêmit. Presque littéralement. Il perd toutes couleurs et toutes traces d'humeurs positives qu'il pouvait porter sur son visage, pour laisser, à la place, une étrange grimace horrifiée s'installer. Il lève les yeux vers moi de nouveau, prêt à parler, mais je ne suis pas sûr d'avoir la force de l'écouter, je ne suis pas sûr d'avoir la patience requise pour entendre quoi que ce soit.
« Non te fatigues pas, j'ai compris, t'avais du travail. » Je hoche la tête d'un air ironique et m'en vais vers la chambre pour m'y enfermer.
« Louis attend. » Me lance Harry avant que la porte ne se claque derrière mon passage.
Dans la pièce, je tombe sur le matelas et me serre de mon côté du lit, fixant la fenêtre aux volets croisés. Je n'ai même pas peur de bouder, je n'ai même pas peur de dire que je suis déçus et triste que dans cette catastrophe personnelle je me sois mis en tête de l'éloigner de ce qui le heurte le plus et que tout ce qu'il trouve à faire quand j'ai le dos tourné c'est de s'en rapprocher à nouveau. Il agit comme si ça ne servait à rien que je veuille l'aider, comme si il s'en fichait qu'on soit là pour lui, que je sois là pour lui, pour qu'il trouve quoi faire et comment sortir de cette situation et aller mieux. Il n'en a rien à faire, il s'en fiche. Pire encore que cela, il retourne tête baissé dans ce qui l'empêche d'avancer. M'en rendre compte de la sorte fait mal, ça compresse ma poitrine d'une douleur acide et j'ai l'impression que tout tourne comme dans un carrousel.
Mes efforts et mon amour ne sont-ils donc plus suffisants ? Je fais de mon mieux pour lui rendre tout ce qu'il m'a offert sans compter, mais c'est comme si il s'en fichait, comme si il voulait rester ainsi, continuer à avoir mal, à laisser son connard de père le traiter de la sorte. Et moi dans l'histoire ? J'arrive à un point où la simple idée que Harold soit proche de lui me donne la nausée. J'ai mal pour lui, tout le temps, je passe mon temps à souffrir de chose qui ne sont même pas mes peines et ne me regardent pas, et c'est comme si cette empathie était envers un mur, comme si j'étais empathique pour une plante verte sans sentiments. Je souffre presque plus que lui de tout ça et ça ne serre à rien, juste à me heurter. Ne réalise-t-il pas combien sa situation est toxique, n'a-t-il pas assez pleuré, ne lui ai-je pas assez dit ?
« Louis.. » Sa voix semble faible quand il ouvre la prote et m'interpelle depuis l'ouverture étroite.
Je ne le regarde même pas. Je ne veux plus. Je ne veux pas. J'en ai marre pour aujourd'hui. J'en ai ma claque pour cette fois. J'en ai assez de tendre la main et de le serrer dans mes bras, de le relever quand il est au fond de trou juste pour le voir sauter de lui même dedans ensuite. J'en ai marre qu'il tende le bâton pour se faire battre et me force à le regarder faire.
« Laisse moi tranquille. »
« Je suis désolé... j'avais pas vu qu'autant de temps était passé.. » Tente-t-il une nouvelle fois, sur le ton du murmure, en approchant.
« Je m'en fiche, fais ce que tu veux, t'es grand. » Je hausse une épaule et il soupire. « Je suis content d'enfin savoir que c'est ça que tu fais pendant que je peux pas te voir ou t'entendre. T'es même pas vraiment en vacances hein, c'est ça ? » Il ne répond pas et je n'ai pas besoin qu'il réponde, je connais la réponse, je la saisis dès le moment où il s'assoit sur le bord du lit en soupirant.
J'ai mal au cœur, j'ai envie de vomir. Dire qu'il y a juste quelques heures ce lit était le théâtre de notre amour, le voilà qui devient celui de notre propre tragédie dramatique. Le constater me fait mal de partout, sous mes cotes, dans mon ventre et au plus profond de mes os, une douleur vif qui semble brûler jusqu'à la cendre tout ce qu'elle rencontre, ne faisant de moi qu'une plaie ouverte géante. À tel point que lorsqu'il tente de me toucher, de m'atteindre, lorsqu'il recouvre mon épaule de sa main, la douleur me lance de part et d'autre et je m'agite vivement pour qu'il me lâche, pour qu'il cesse de me torturer de sa présence. Comment un touché peut-il en quelques heures passer de la raison de mon plaisir à celle de ma plus grande douleur ?
« Louis tu peux pas être en colère parce que je travail... » Je serre la mâchoire.
« Tu sais très bien que c'est pas ça le problème. » Je réponds, du tac au tac, toujours sans me tourner vers lui.
Je n'ai pas envie de céder aujourd'hui, envie de le regarder et de perdre mes moyens et de lui passer ça. Je ne veux pas le lui passer, je ne veux pas accepter parce que je ne veux pas renier ma peine et ma frustration. La peine que je ressentais avant n'était pas la mienne, elle n'était que la sienne que je ressentais par amour pour lui, mais celle-ci, le sentiment de mon cœur au bord du gouffre, c'est à moi, c'est ma douleur, et je ne peux pas la renier pour lui, même si je l'aime. Je suis vexé, j'ai mal, et c'est comme ça, et je ne peux pas encore une fois accepter tout ça, lui, son père, le domaine, la peine, ma peine, ma solitude, mon sentiment de ne pas réussir à l'aider comme je le veux tant. Pour une fois, une seule fois, j'ai envie de me permettre de penser à mes propres sentiments aussi.
« Lou. »
« Arrête d'appeler mon prénom comme ça, ça ne m'apaise pas, au contraire. » Je me serre un peu plus sur moi même et il soupire, incapable de répondre, de dire quoi que ce soit.
De toute façon il ne pourra rien dire, il ne pourra rien faire. Je veux juste qu'il se lève, et qu'il me laisse tranquille, je veux juste rester allongé là et attendre que ça passe.
« Je fais de mon mieux. » S'excuse-t-il.
« Je sais. Et moi aussi je fais de mon mieux, mais là je n'y arrive plus. » Je serre mes lèvres en sentant les émotions devenir si fortes que les larmes en profitent pour tromper ma garde.
Il s'allonge à son tour dans le lit, dans mon dos. Il ne me touche pas. Il n'approche pas. Je peux entendre sa respiration, elle semble calme mais je pense que ce n'est qu'une illusion, une illusion facile à dresser pour Harry. Il arrive à tromper tout le monde, à cacher ce qu'il veut cacher sous sa confiance en lui arrogante. Évidemment qu'il est aisé pour lui de me cacher qu'il travail toujours même alors qu'il devait lever le pieds, j'ai été vraiment stupide de croire qu'il allait sincèrement s'arrêter une semaine pour mes beaux yeux. J'ai été stupide de croire que tout ça avait vraiment la même importance pour lui que ça en a pour moi.
« T'as menti Harry. T'as dit que t'étais en vacances, t'avais dis que t'allais en profiter, que t'allais prendre du recule. »
« Je n'ai pas menti. »
« T'as l'impression que t'étais en train de profiter là ? De penser à toi ? De t'inquiéter pour ton bien être ? » Je me redresse vivement sur le lit, essayant le plus fort que je le peux de ne pas trop lever le ton. « Sois honnête, je suis le seul de nous deux à vraiment avoir envie que tu t'en sortes. » Je me tourne vers lui, et, bien qu'il ai l'air floue à cause des larmes coincés aux bords de mes cils, le vois me rendre mon regard d'un air perdu et blessé. « Je suis le seul de nous deux qui veux que tu ailles bien et qui pense à ta santé mental. J'en ai assez Harry. » Je renifle rapidement alors qu'une larme coule finalement, dévalant ma joue quand je cligne des yeux. « Je t'aime moi, je t'aime et tout ça ça me coûte, c'est pas ton travail le problème, ni ta passion, c'est que tu vas pas bien et que tu ne fais rien. » Mes mots se précipitent dans un sanglot et je me lève du lit à nouveau. « Je peux pas t'aider à ta place H, je peux pas tout faire tout seul parce que c'est pas ma vie ! Tu peux pas tout me donner et attendre que ça passe, ce n'est pas un jeu où tu dois équilibrer les charges et espérer que le positif contrebalancera le négatif ! » Ma respiration se saccade et je saisis ma tête à deux main alors que je geins de tristesse et que la douleur me déchire en deux puis en quatre à l'intérieur. « Je peux pas t'aider si tu ne veux rien faire ! »
Son regard me scrute, il semble surpris, mais aussi un peu heurté, et je n'arrive pas à rester là et à le regarder se tenir là comme un poisson hors de l'eau, les yeux vides et le visage terne. Je secoue la tête et lui dit de laisser tomber, puis je me penche vers la valise pour récupérer un t-shirt propre à me mettre. Sous son regard absent, je quitte la pièce, téléphone en main, puis sors de l'appartement.
Dans le couloir ma peine remonte dans ma gorge, comme une pierre, ou comme un étau autour, ou alors comme si les deux étaient combinés. Je m'étouffe tout seul au cœur de mes pleurs et je n'ai plus assez de force pour retenir mes sanglots. Je ne peux que couvrir ma bouche pour ne pas faire trop de bruit. Le reste de mes forces physique m'abandonnent à leur tour et me laissent tout seul dans mes tourments, sans l'énergie qu'il me faut pour porter mon propre poids. Je m'écrase contre le mur, incapable de faire le moindre pas en avant, et je glisse lentement contre la parois. Je n'arrive plus à tenir, mes jambes tremblent, mon corps se secoue de sanglot, et je ferme les yeux comme si ça me permettrait de disparaître et de ne pas avoir à vivre cette douleur.
Je me suis surestimé. Je ne pensais pas que ça me ferai si mal, j'ai presque l'impression d'en faire trop, mais tout s'accumule, tout est arrivé d'un coup et ça fait trop mal. Je ne savais pas que je souffrais tant au fond de moi, j'ai l'impression que j'ai tout caché quelque part derrière un rideau et que j'ai fais comme si tout allait bien jusqu'à cet instant. Maintenant, le rideau s'est ouvert et tout ce que j'avais, inconsciemment, empilé derrière s'est étalé sur le sol et je me retrouve face à ce qu'il se passe, au milieu du désordre de mes pensées, sans les armes pour encaisser cette réalisation. Et maintenant je pleure. Je pleure et je crois que je pleure parce que j'ai mal, mais aussi parce que je lui ai crié dessus. Je ne voulais pas crier, je ne voulais pas lui faire mal, je ne voulais pas faire tout ça, et je ne sais plus quoi faire. Qu'est ce qu'il vient de se passer, exactement ? Suis-je en colère pour rien ? Suis-je trop sensible ? Je ne veux pas lui mettre la pression et voilà que c'est pourtant ce que je fais.
Je n'arrive plus à respirer, je n'arrive plus à savoir ce qu'il se passe autour de moi. Je n'arrive plus à voir autre chose que la tristesse qui me torture à l'intérieur. Suis-je une mauvaise personne ? Un mauvais petit-ami ? Est-ce que j'ai perdu quand chose de vue, un objectif ou ma volonté ? Je veux juste son bien alors pourquoi tout à l'air si difficile, pourquoi j'ai l'impression de ne pas avoir le droit de faire ce que je viens de faire ? Comme si j'avais gâché une journée parfaite ? J'ai l'impression que ma tête va exploser.
Mes sentiments depuis le début ne m'apportent rien, rien d'autre que des larmes, rien d'autre que des questions insensées qui n'ont de toute façon aucune réponse et qui ne sont posées que sur le coup. Que comme ça. Parce que je me sens toujours coupable, parce que je suis passif et qu'à la seconde où je fais quelques chose je culpabilise.
J'aimerai tellement que Harry sorte, là, maintenant, qu'il veuille venir à ma poursuite et me trouve là, par terre, et qu'il décide de me serrer dans ses bras, de me réconforter, de me dire qu'il va faire des efforts, que j'ai raison, qu'il ne peut pas rester ainsi et qu'il trouvera une solution. Mais je ne me permets pas d'espérer plus longtemps, parce que ça n'arrivera pas, qu'il ne dirait pas ça même si il venait me chercher. Parce que, aussi douloureux cela soit, Harry choisi sa carrière auprès de son père et je commence à croire que ce sera ce qu'il choisira toujours, quitte à ce qu'un jour ça finisse par devenir un obstacle trop grand pour être contourné. Mais, moi, je ne vais pas pouvoir vivre ainsi, avec ça sur les épaules, avec cette obstacle qui ne peut pas être franchi ou contourné. Il n'y a aucun moyen pour que je puisse, un jour, m'y habituer, même par amour pour lui, même si je l'aime aussi fort, je ne pourrais jamais m'habituer à ça, ce serai me demander de continuer à vivre avec une dague enfoncée dans la poitrine.
Je ne sais plus trop combien de temps je reste là. Assis au pied du mur, en silence, le regard dans le vide et les joues tirées par les larmes. Longtemps, trop sûrement. Il n'y a aucune fenêtre vers l'extérieur, ici, qui me permettrait de me faire une idée de l'heure, et la lumière des néons qui grésillent par dessus le silence ne m'aide pas dans ce manque d'indication. Je sais juste que j'ai fini par arrêter de pleurer maintenant, que Harry ne s'est pas une fois inquiété pour moi, que je suis toujours assis là. Je n'ai même pas envie de me lever, de retourner à l'intérieur, j'ai envie de rester là encore un peu, de faire le point un peu plus à propos de là où j'en suis.
Rien n'est simple avec Harry et je l'ai sut dès le début, et si je reste pourtant sûr qu'il est la personne qui m'est le plus assortit je ne sais pas si je vais avoir encore assez de force pour passer au dessus des choses qui nous oppose toujours et nous oppose depuis le début. On s'est tendu la main, on s'est accroché, on a traversé des choses qui nous ont ralentit dans notre relation, mais combien de temps cela va-t-il encore durer, combien de fois le hasard des choses va-t-il essayer de nous mettre à l'épreuve. Sur le papier, personne ne m'avait prévenu qu'il fallait se battre pour être avec son âme-sœur, personne ne m'avait dit que âme-sœurs ne rimait pas avec facilité, que mon âme-sœur viendrait avec un bagage, trop lourd pour être porté, qu'il s'obstinerait à vouloir garder. Je sais que je l'aime, je sais que c'est dur, mais si rien ne change alors quoi ? Je dois accepter simplement ? Accepter toutes les fois où je l'ai serré contre moi parce qu'il pleurait à cause de ce bagage ? Accepter qu'il y en aura d'autre ? Que ça ne partira jamais vraiment ? Qu'il choisira toujours ce bagage quoi que je fasse ? Même si ça le fait souffrir ?
Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il se passe dans sa tête. Pense-t-il qu'il finira par ne plus souffrir ? Ce n'est pourtant pas une force physique dont la logique demanderai qu'elle grandisse à force de se confronter, c'est une douleur mental, la force qu'il faut pour ça ne se travail pas de la même façon. Je sais qu'il aime son métier et je ne veux pas qu'il arrête de l'aimer, le comprend-il ? Le sait-il ? Dois-je lui dire et lui redire ?
La porte s'ouvre à la volé et je lève les yeux. Harry lance un regard dans le couloir, il a les clés à la main. Il semblait prêt à partir mais il me voit avant de faire un pas et son visage se peint de soulagement alors qu'il tombe à genoux devant moi. Je fais de mon mieux pour ne pas montrer que je suis surpris. Je pense que ça tombe sous le sens malgré ce que je peux penser, je dois essayer de m'habituer au fait que je fais aussi partie des choses qu'il choisit tous les jours de sa vie. Mais, moi, je lui apporte du bien, contrairement à son bagage, alors je peux essayer de me concentrer là dessus.
« T'es là. » Souffle-t-il. « J'ai eu peur... tu ne revenais pas alors... » Il serre ses lèvres et ses yeux s'embuent alors qu'il retient sa respiration. « J'allais partir te chercher. » Sa voix est entravé par son souffle de travers au milieu de sa trachée, il va pleurer. « J'ai eu tellement peur. »
C'est absurde de penser que les larmes puissent faire du bruit, pourtant j'ai l'impression d'entendre celle qui coule sur sa joue. Si je devais décrire ce son ce serait celui d'un papier qui se déchire, si fort qu'il résonne dans mes cotes. Je ne suis pas sûr que ça soit sa larme, cependant, qui fasse tout ce bruit dans ma poitrine, et, alors, je suppose que c'est le bruit qu'elle déclenche en moi, c'est le son de mon cœur qui se déchire en le voyant ainsi à cause de moi. C'est la dernière chose que je veux, de lui faire du mal. Je veux être son coin de paradis, son oasis, sa chanson d'amour, la balade qu'il écoute avant de s'endormir et qui le réchauffe après une dur journée, je ne veux pas le faire pleurer. Je ne veux pas lui faire mal. Il est ma petite fée, mon petit-ami, le garçon que j'aime, celui que je veux protéger, celui qui a déjà bien assez mal sans que je n'en rajoute une couche, je ne peux pas être celui qui lui fait du mal. Je m'y refuse.
« J'suis désolé. » Pleurs-t-il en reniflant et essuyant ses joues d'un revers de main. « Je ne veux pas te décevoir. » Veut-il briser un peu plus mon cœur ? Parce qu'il y arrive très bien.
« Tu ne me déçois pas. » Ma voix chuchote dans le vide et il lève un regard interrogateur vers moi.
Je ne veux pas qu'il voit les choses de la sorte. Qu'il pense qu'il me déçoit. Parce que ce n'est pas ça. Je sais pourquoi il dit ça, d'où vienne les raisons de cette culpabilité. On est similaire tout au fond de nous et je culpabilise de faire les choses exactement comme lui et pour des raisons qui se ressemblent. Son père, mes parents, on vit tous les deux dans leurs ombres, dans le chemin de leurs réussites, dans l'optique qu'on doit faire toujours mieux et ne pas poser de questions ou s'exprimer librement. Je sais que c'est pour ça qu'il voit les choses ainsi, que c'est pour cela qu'il a l'impression que tout ça est à propos de lui qui ne fait pas ce que je veux.
« Tu ne me déçois pas H, je ne suis pas déçus de toi, je suis déçus de te voir avoir mal, je veux que ton bien je suis de ton côté et je serai toujours de ton côté. » Je me redresse lentement pour le rejoindre et il attrape ma joue en coupe doucement.
« Je t'ai fait pleurer. » Insiste-t-il.
« Moi aussi, alors on est quitte. » Je hausse mes épaules. « Je voulais pas, moi non plus, te faire pleurer et te donner l'impression que je suis en colère contre toi, parce que c'est pas toi le problème. Parfois c'est plus dur que d'autre de te voir comme ça et te complaire dans cette peine, et je sais que tu fais de ton mieux mais... des fois j'ai pas la force de l'encaisser. » Il hoche la tête et l'appuie contre la mienne. « D'accord ? Tu ne me déçois pas, tu ne me décevra jamais. »
« T'es sûr ? » Me demande-t-il en retenant sa respiration de se hacher un peu plus.
« Bien sûr que je suis sûr. J'en suis même certain. Y a encore beaucoup de choses qu'on doit faire, que tu dois faire, mais si tu me promets de penser un peu plus à toi et ton bien être, si tu promets de ne plus me mentir à ce sujet, de prendre tout ça au sérieux, alors tout ira bien, ok ? » Il renifle une nouvelle fois et hoche la tête.
« D'accord. » Précise-t-il, la voix encore un peu marquée par ses sanglots. « Mais du coup, si tu veux que je te promette ça... » Il marque une petite pause pour renifler. « Ça veut dire que tu vas rester là encore un moment ? » Demande-t-il, tout doucement, comme si il avait peur de la question et de la réponse, de formuler cet espoir à voix haute et de la façon dont il sera reçut.
Je souris. J'essaie de retenir mon cœur de battre aussi fort mais c'est peine perdu. Si j'attendais un feu vert pour cette discussion je crois que je n'ai plus besoin d'attendre. Mon cœur le sent, la joie remonte et mes larmes, maintenant, n'ont plus qu'un goût de passé sur mes lèvres alors que je le serre contre moi un peu plus, pour l'embrasser. Je presse plusieurs petits baisers sur sa bouche et je suppose donc qu'il comprend assez vite la réponse à cette question, mais je ne peux pas pour autant ne pas répondre à voix haute et officialiser la chose.
« Je peux rester là indéfiniment. »
« Indéfiniment ? » J'ai presque l'impression qu'il a du mal à y croire, et honnêtement depuis la veille tout me donne cette même impression.
« Indéfiniment. » Je me répète tout en hochant de la tête. « Je ne veux plus jamais te quitter. »
« Alors reste. » Chuchote-t-il.
___
Ce chapitre est très long (11 milles mots) mais il est en majorité un citron, du coup je sais pas trop si c'était un chapitre vraiment intéressant mddr je commence à avoir un drôle de rapport avec les citrons dans mes fics, surtout dans celle-ci où ce n'est pas du tout le sujet central, mais je suppose tout de même que ce contraste amour/dispute est important. Ce chapitre pose des bases pour de prochains chapitre alors il n'est pas ainsi par hasard, je pense quand même que le citron est trop long!
Bon en même temps c'est le deuxième citron seulement alors il mérite peut-être d'être ainsi! Idk !
J'espère tout de même que ce chapitre vous aura plut!
Je poste ça alors que je m'apprête à partir en camping, donc je ne vais pas pouvoir écrire pendant une petite semaine, heh. En d'autre terme le chapitre suivant sera un peu plus long a venir que d'habitude !
Lots of love xxx Joe.
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