Chapitre 37 : La foudre dans le noir

La pluie. Ça fait longtemps qu'il n'a pas plut. Ou alors ce n'est qu'une impression, il a plut quand on était au bord de l'Hérault, le premier jour, alors que l'on plaçait la tente. Ce jour là, cependant, on l'avait vu venir. Je me souviens avoir vu le ciel lentement se couvrir le matin même, jusqu'à ce que la colère du ciel et des ses nuages ne s'abattent sur nous. Aujourd'hui c'était inattendu. Quand je me suis réveillé ce matin, le corps tout engourdie par la nuit et la fatigue, enveloppé dans une des chemises de Harry, parce que je n'arrive apparemment plus à trouver du plaisir dans mes propres vêtements, j'ai traîné ma démarche fatigué dans la maison et j'ai vu que le ciel gris faisait abattre des litres d'eau sur la terre. C'est un orage, un gros orage d'été. L'air est lourd, il colle à ma peau, la chaleur est étouffante. Pour ces raisons, quand j'ai vu que toutes les portes fenêtres du rez de chaussé avaient étés ouvertes, je n'ai pas pris une seconde de plus pour tirer un fauteuil devant l'une d'elle pour regarder la pluie et profiter de sa fraîcheur.

Un éclair zèbre le ciel, puis le tonnerre gronde. Il y a quelque chose de magique à me tenir là, dans la maison presque sombre, aux pieds de la pluie. Je me sens part du monde, part d'un tout, ça me fait sourire, ça me fait du bien. C'est un peu comme l'univers qui lâche prise quand il pleut, finalement, et ça me détend de le vivre de la sorte. J'avais besoin, je pense, d'un petit moment comme ça pour souffler moi même, pour faire une petite pause. Alors, cette pluie, c'est un peu comme si l'univers me disait que c'était maintenant.

Il est tôt ce matin, dix heures et quelques précisément. Je ne sais pas où est Harry. Lui aussi avait sans doute besoin d'une pause. Déjà le lendemain de sa présentation il semblait un peu ailleurs, et je sens qu'il porte toujours un poids sur ses épaules, silencieusement. C'était il y a deux jours déjà, et il avait tellement besoin d'évacuer ses sentiments qu'il a fini par aller se balader dans les vignes, tout seul, pour penser et réfléchir, sans me prévenir, en emportant Brat avec lui. Je me suis fait un sang d'encre pour lui et j'ai même décidé de lui faire la tête, mais je comprends. J'aurai sans doute fais pareil à sa place, alors je ne lui en ai pas voulu longtemps. Je ne peux cependant pas nier que quelque chose a changé. Harry ne va plus aussi bien, et si il ne s'est pas éloignés de moi et qu'on a dormi ensemble ces deux nuits, il semble pourtant à milles lieux de moi et je ne veux qu'un chose c'est de le retrouver pleinement. Je veux l'emmener en vacances dans ce petit appartement, qu'il prenne du bon temps, qu'il pense à autre chose, je veux qu'il aille bien.

« Hey. »

Je sursaute malgré moi, tiré hors de mes pensées torturées. Harry se tient à l'entrée de la maison. Il pose son sac sur le sol et plie une parapluie en me souriant gentiment. Je lui répond et le regarde venir vers moi.

« Tu étais où ? » Je ne veux pas avoir l'air de lui demander des comptes mais je n'arrive pas à retenir mon cœur de l'aimer et de se demander si il va bien, et, donc, ma voix de formuler l'inquiétude sous une forme de question.

« J'avais du travail. » Je pince mes lèvres et soupire lourdement, peut-être trop d'ailleurs. « Quoi ? »

« Tu sais très bien quoi. » Je me tourne de nouveau vers la pluie et ses pas s'immobilisent à côté de mon fauteuil.

« Non je ne sais pas non. » Je retiens mon souffle un instant, le regard sur la pluie qui s'acharne sur les graviers du jardin arrière.

« Tu devrais pas aller là bas. » Il souffle lourdement à son tour et tire un autre fauteuil pour s'asseoir à côté de moi.

« J'ai pas le choix Louis, ça reste mon travail. » Je fais un moue et serre un peu plus mes jambes contre moi, instinctivement, enfonçant même le bas de mon visage entre mes genoux.

« Ouais bah quand même. » Il pousse un rire abrupte et je le vois, du coin de l'œil, secouer la tête et enfoncer son visage dans sa paume.

« Qu'est ce que c'est que cet argument tout pourri ? » Rigole-t-il. Je ne devrais peut-être pas, mais je le prend vraiment de travers. On dirait que toute cette situation lui est égale. Il a pleuré dans mes bras, merde, pourquoi agit-il comme si tout allait bien ? Et puis même si lui le veut, pourquoi veut-il que moi j'agisse comme tel ?

« Je suis parfaitement sérieux, y a rien de drôle. » Je me tourne vers lui, enfonçant mon regard dans le sien, et échouant dans ma volonté à le rendre un tant soit peu sévère ou strict quand je le vois sourire tristement en retour.

« Je sais. » Souffle-t-il en se tournant vers la pluie.

Je me sens un peu stupide. Je regarde son profile, sa peau, les gouttes de pluie qui glissent sur ses boucles pour les allongés tout doucement sur celles, plus sèches, qui sont dessous. Le tonnerre gronde de nouveau et mon cœur se brise tout en se sentant pourtant apaisé. J'ai envie de me réprimander, mais d'une autre façon je ne veux pas taire mon intérêt pour lui, parce qu'à part moi qui exactement s'occupe de lui ? De ce qu'il ressent ? Qui, à part moi, se fait du mouron pour son bien être ? Alors je me sens stupide de l'embêter avec ça quand il est déjà conscient de ce qu'il se passe, mais je ne veux pas pour autant m'excuser de me faire du soucis.

« Tu sais ce n'est pas aussi simple que de juste me réveiller un matin et me dire qu'aujourd'hui je vais laisser tomber. » Il se tourne vers moi à nouveau et je serre la mâchoire une seconde, retenant une objection ou une pensées, ou les deux. « C'est toute ma vie. Le raisin, le vin, le domaine, c'est ma vie entière, je peux pas juste un jour décider de tout laisser derrière moi. J'ai des visions, des envies, et des projets pour cette entreprise. » Je détourne les yeux vers le sol, trouvant dans le carrelage, qui coupe net avant les graviers juste devant les pieds de mon fauteuil, le sentiment de me faire petit pour l'écouter. « C'est là qu'on est différent toi et moi, quand tu as réalisé que tu pouvais enfin partir... il n'y avait rien qui te retenait. »

Mon cœur se serre dans une pic vexée, mais il a raison. Du jour où j'avais décidé de tout arrêter je n'avais pas de part de moi qui avait envie de rester. Bien sûr une part de moi, l'enfant dans mon cœur, voulait garder ses parents, mais cette part de moi n'a fait que se rebiffer de colère et c'est pour ça que j'ai réussi à faire mon coming-out et partir. Harry, lui, c'est bien plus difficile, bien plus complexe. Peut-être que pour la vrai première fois je me prends en plein visage combien nos deux problème de parent sont similaires tout en aillant rien à voir l'un avec l'autre. Un peu mieux, je me rends compte de comment je suis celui qui peux le comprendre le plus, mais en même temps combien des parts des ces maux sont trop éloignés des miens pour que je ne les saisisse dans leur entièreté.

« Ouais, mais ça ne me plaît quand même pas et tu ne peux pas me blâmer. » Je pince mes lèvres, hésitant à dire la suite de cette pensée, et serre un peu plus mes jambes contre ma poitrine. « Je suis le premier à aimer voir toute la passion que tu as pour ton boulot... j'adore ça, te voir en parler, te voir te projeter, je sais depuis le premier jour que c'est une grosse part de toi, je m'en suis rendu compte dès la première fois... » Je pousse un petit soupir. « Mais ça ne change rien au fait que.. tu n'es pas heureux dans l'univers actuel et que pire encore... Harold ruine ta passion. »

Ses yeux cherchent quelque chose dans le fond des miens. Je ne sais pas tout à fait quoi. Un mensonge ? Une pensée qui pourrait s'échapper par ma rétine ? Un murmure invisible traduit par la brillance de mes prunelles ? Il fait un petit sourire en coin et je sens mon cœur battre la chamade. La porte est ouverte et maintenant tout un flot de mot ont envie d'être dit, de sortir, et il devient dur de les retenir. Quand le passage était clot il n'y avait rien à craindre, mais maintenant c'est comme une fissure sur un barrage, l'eau est trop forte et la fissure n'a pas autre choix que de céder et d'ouvrir une brèche puis un troue dans la parois.

« Je peux pas rester assis ici et le laisser faire, et te laisser te faire mal traiter par ce type. »

« C'est de mon père que tu parles hein. » Siffle-t-il aussi sec.

« Et ? » J'aplatis ma mains sur l'accoudoir d'un coup, vif, comme pour mieux marquer mon propos et il souffle lentement par le nez. « Comment tu peux continuer à le défendre ? Je suis désole mais moi je peux pas. Déjà parce qu'il m'a attrapé par le colback et m'a insulté, mais aussi parce qu'il t'a balancé hors de votre bureau comme si t'étais une serpillière. Une serpillière Harry ! » Il serre la mâchoire en se tournant vers l'extérieur. « Que tu te sentes obligé de rester c'est une chose, mais arrête de le défendre comme ça, merde à la fin ! Il en vaut pas du tout la peine ! »

« C'est pas aussi simple. » Gronde-t-il. « Tu dis tout ça comme si je ne le savais ou comme si c'était facile. Mais j'ai été élevé par ce mec Louis, c'est mon père et c'est le seul que j'ai. Arrête deux secondes d'agir comme si tout était facile ! Je conçois que ça l'est de ton point de vue mais essaie deux secondes de réfléchir. » Il se lève brusquement de son fauteuil et je tire la gueule, détournant les yeux. Je n'aime pas ce rappelle à l'ordre, je sais qu'il a raison mais ça fait tellement mal.

« Je sais que c'est pas aussi simple mais tu peux pas m'en vouloir de t- » Je me retiens in-extremis.

Les mots. Ils sont là, ils me submergent de toute leur force, s'abattent sur mes épaules, lâchent leur lourdeur sur moi, comme une vague dans les rochers, comme une déferlante sur mon corps fatigué, comme un courant rapide autour de moi. Ils sont là, et il n'ont jamais étaient aussi proches de sortir, mais ils ne le peuvent pas. Pas déjà et surtout pas maintenant, pas alors que je me dispute avec lui. Les ravaler me fait un mal de chien, ça déchire ma gorge, gonfle mes poumons avec des sanglots, embue mes yeux avec leur besoin de sortir, d'aller vers lui, d'étaler à la lumière du jour tout ce que je chuchote dans ma tête avant de m'endormir, tout ce que je me tue à ne pas dire et ne pas montrer.

« Me quoi ? » Relance Harry, mais je suis trop sensible pour ce genre de chose maintenant et quand je me tourne vers lui il se désarme automatiquement. « Hey... qu'est ce qu'il se passe d'un coup ? Qu'est ce qui ne va pas ? Je t'ai fais mal quelque part ? Je t'ai blessé ? » Comment ose-t-il, alors que c'est moi qui criais le plus jusqu'à maintenant, être tout doux avec moi ? Comment ose-t-il être si gentil et tendre avec moi et attendre de moi que je ne m'effondre pas encore plus ? « Qu'est ce qu'il se passe ? »

« Rien. Je suis désolé je voulais pas crier. » La situation vire complètement et il souffle un rire amusé en approchant. Toujours sur le rythme de la douceur qu'il y a dans son cœur, il pousse mes cheveux en arrière pour découvrir mon front et se penche même un petit peu vers moi, juste pour être plus proche.

« Je sais, tu ne penses pas à mal. »

« C'est juste que je... » Il tombe tout doucement sur ses genoux en me regardant, hochant de la tête avec un sourire rassurant, invitant à parler, à m'exprimer. Sa main caresse mes cheveux, ses doigts s'engouffrent dedans, suivent et effilent les mèches jusqu'au bout. « J'ai tellement mal de te voir comme ça. Ça me fait.. super mal. » Ma respiration est dur à reprendre, comme si la vague avait été matériel et s'était engouffré dans ma trachée, et que je devais maintenant respirer de nouveau après la noyade. « C'est tellement difficile de te voir dans un tel environnement, avec un père pareil, qui te reproche d'exister, alors qu'il a ré accepté Regina dans sa vie sans peine, ça fait tellement mal, tu mérites tellement mieux et ça fait tellement... mal. » L'air se précipite hors de moi et quand je récupère mon souffle il se saccade sur le fond de ma langue, me poussant à couvrir ma bouche de ma main pour retenir un sanglot inapproprié de ma part.

« D'accord, je comprends. Tu me l'avais déjà dis... mais je savais pas que c'était à ce point. » Sa main passe sur ma joue, son pouce écarte une larme et il sourit tendrement.

« Bien sûr que c'est à ce point ! » Je tape son épaule et il pousse un petit rire. « Tu me prends pour qui ? » Je renifle et tire une moue boudeuse qui le fait rire un peu plus.

« Ok ok pardon. » Dit-il en riant. « Bon.. on va arrêter avec ça ? Le principal c'est que je sois là maintenant, et t'as raison je devrais lever le pied alors... je vais passer cette journée juste avec toi. » Et juste ainsi le soleil semble revenir. Pas dans le ciel, il ne faut pas rêver, mais dans mon cœur, sur mon visage, dans mon esprit, le soleil est là et il ressemble à son sourire et au son de sa voix. « Alors que dis-tu... d'aller te mettre en maillot et de me retrouver au jacuzzi là haut ? Je vais nous préparer du thé. » Il hausse un sourcil dans la question et mes dernières larmes ne sont déjà plus que souvenir.

« D'accord. » Je hoche la tête et il mime le geste avec un peu plus de conviction, puis il cueille un baiser sur mes lèvres. Il est chaste mais dure tout de même, le temps pour moi de bien sentir la forme et la chaleur de ses lèvres.

« Tu devrais mettre mes chemises plus souvent. » Souffle-t-il quand il recule, laissant ses doigts lisser le plie du col.

Comme un petit courant d'air, il s'éloigne et disparaît hors de la pièce pour me laisser, tout retourné et renversé, béat et surpris, sur mon fauteuil. Le tonnerre marmonne un peu plus loin et je me tourne vers la fenêtre ouverte et la pluie, maintenant plus calme, qui tombe toujours. Ce n'est qu'une simple accalmie, au vue du ciel et des prévisions il ne faut pas attendre beaucoup de soleil. Mais ce n'est pas grave parce que Harry a mis du soleil dans mon cœur et que je n'ai qu'une envie maintenant, c'est de passer la suite de cette mâtiné avec lui, pour rayonner encore plus.

Je me lève à la hâte, alors, et m'en vais en direction de l'escalier pour rejoindre ma chambre. Si j'ai décidé de faire de la chambre de Harry la mienne aussi, et d'y dormir toutes les nuits depuis quelques jours, mes affaires, elles, sont toujours éparpillés dans la chambre de l'étage. Mes vêtements, mais aussi mes affaires de toilettes et mon téléphone portable. Ce dernier charge sur la table de nuit, là où je l'ai laissé la veille après m'être changé. Il y a quelques temps je n'aurais pas pu une seconde imaginer passer tant de temps loin de mon smartphone, mais maintenant, avec Harry, c'est comme si j'avais oublié tout le reste, sans exception.

Je le récupère, par conséquent, pour regarder mes notifications pour la première fois aujourd'hui. Sans grande surprise il n'y a pas grand-chose. Je ne suis pas un très grand fans de réseaux sociaux et entre nous la seule chose que je fais vraiment c'est jouer à des jeux, parler avec Liam et quelques autres amis, et être sur Youtube, voire Instagram. Mes notifications affichent quand même des banalités telles que des mails ainsi que des recommandations Netflix. Au milieu de tout ça j'ai un message de Liam disant simplement qu'il a très très hâte de revenir en Europe et de me voir. Je ne réponds pas mais je souris tout de même, je n'ai pas encore parlé à Harry de partir à Barcelone pour Liam mais je n'ai pas peur, il ne viendra peut-être pas avec moi cependant et ça ce n'est pas vraiment pour mon plus grand plaisir.

Après coup, je trouve aussi un message de Lucas. C'est un lien, et il l'introduit en le présentant comme l'appartement de sa mère à Palavas. Je souris. J'avais presque réussi à oublié ça aussi, je suis heureux que ça me soit rappelé de la sorte et, sans attendre, j'appuie sur le lien. Immédiatement, sur le site, je suis accueilli par une photo de la résidence, elle est belle. C'est un bâtiment qui semble moderne, le jardin que je vois devant est entretenu et plein de ce charme unique du sud de la France avec ses buissons secs et sa terre granuleuse. Je défile les photographies. Il n'avait pas menti, c'est en effet petit, il y a trois pièces. C'est lumineux, beau et bien décoré cependant, et cela donne beaucoup de charme a ce petit espace. La salle de bain est spacieuse, la table de la partie salle à manger et devant la baie vitrer du balcon, la cuisine a l'air fonctionnel et la chambre confortable. Mais ce qui me frappe le plus c'est la vue depuis balcon, parce que sur cela non plus il n'a pas mentit. La vue sur la mer est direct, le balcon semble au deuxième ou troisième étage et en dessous il y a une promenade de dallage en brique clair et juste après une petit muret il n'y a que la plage.

Si l'appartement est joli son prix l'est toute autant et je grimace légèrement. Il est parfait et j'ai vraiment envie de le louer une semaine pour nous, mais tout ne dépend que du prix proposé par la mère de Lucas. Alors je me presse de lui répondre pour lui faire part de mes impressions.

À 'Lucas' : C'est PAR-FAIT !! Ce serai vraiment vraiment adorable si ta maman pouvait me faire un prix du coup :(((

Finalement, je repose mon téléphone et me change, en quatrième vitesse. Quand j'ai terminé je me brosse les cheveux et met un peu de déodorant, puis, téléphone et chemise de Harry en main, je redescend l'escalier presque en courant.

Dans la cuisine, Harry prépare le thé, comme il l'avait dit, et il me fait signe de monter, ajoutant à voix haute qu'il ne sera pas long. Je hoche la tête simplement et profite de l'accalmie pour aller dehors, tongs aux pieds, et monter la colline vers la balancelle et le jacuzzi sous la tonnelle. Il fait un petit peu trop sombre, et les ampoules colorées de la guirlande à énergie solaire se sont allumées en ne détectant pas assez de lumière. Ça donne à la scène un côté très féerique qui me fait sourire. Je comprends que ce soit l'idée qu'il ait eu pour ce matin.La pluie, le jacuzzi, les lumières, la tonnelle, les arbres, c'est la chose la plus belle que je n'ai jamais pu faire et ça me remplie de belles ondes et énergies. Je sautille presque de joie quand j'approche, abandonnant mes tongs dans la terre quand je monte sur la plateforme en bois.

Qui pourrait croire qu'il y a un paquet de minute je pleurais d'amour ? Personne. Harry a beaucoup de pouvoir sur moi, ça fait partit des choses qui font peur. Il dit une chose et en fait une autre et mon univers entier se définit et se redéfinit en fonction de cela. Ça pourrait faire encore plus peur que cela si il n'était pas une aussi belle personne, si bienveillante, qui faisait tant attention à moi.

J'ai une seconde question encore plus folle. Qui pourrait croire qu'il y a quelque mois à peine je le traitais de petit con ? J'ai vraiment l'air idiot quand j'y pense. Mais ça m'amuse beaucoup et je suis heureux de cette tournure des choses et de là où je me trouve. Ça me fait même encore un peu plus rire dans ma barbe, comme si j'avais gagné un gros lot.

Je rentre dans l'eau chaude du bassin, et je soupire de bonheur. Je me tourne vers la machinerie de bouton sur le côté et trouve, sans mal, la façon d'allumer les jets et de me mettre encore plus à l'aise pour attendre mon prince charmant.

J'ai l'impression que rien ne peut vraiment gâcher ma relation avec Harry. Chaque fois que les choses semblaient devenir difficiles, nous n'avons fait que sortir plus fort et plus accrochés et j'ai envie d'espérer que dans un futur proche je pourrais l'appeler mon petit-ami. Quand les choses se passent de la sorte, on peut presque se dire que ce n'est qu'une question de temps. J'ai l'impression que plus rien ne pourra arrêter mes sentiments pour Harry. C'est peut-être stupide de le dire, ou cliché, mais même en aillant à un moment pensé que Zayn était le bon, je ne me suis pas sentit ainsi à propos de quelqu'un avant. Pas comme si j'aimais pour la première fois, mais plutôt comme si tout avait l'air vraiment naturel, pour de vrai et pour la première fois. C'est peut-être encore plus absurde ce que je vais dire, mais j'ai envie de croire au âme-sœur quand Harry est avec moi, quand il me touche et tient ma main. Tout semble tellement évident quand je suis avec lui. C'est trop évident pour ne pas me donner envie de croire qu'il est mon âme-sœur, celui que je devais rencontrer, celui que l'univers a placé sur ma route pour moi.

J'ai toujours entendu parler des âme-sœur. On raconte tant de choses à leur sujet. Certains disent que c'est le même être divisé en deux, deux êtres destinés à errer jusqu'à se retrouver. D'autres disent qu'ils sont tout autour, dans une personne cher, que ce soit un ami, un frère, un parent, un partenaire, des âmes que l'on aime tant que l'on choisi de les retrouver dans la vie suivante de n'importe quel façon. Certaines personnes pensent que c'est surnaturel et que trouver une âme-sœur est rare, que ce sont des partenaires amoureux que l'on trouve et retrouvera dans toutes nos vies. Ailleurs on pense que c'est le simple fait d'être compatible, tant et si bien que ça semble être le destin, comme si les deux étaient simplement fait pour aller de paire et que l'univers aurait tout fait pour les faire se trouver l'un et l'autre dans l'immense vide qu'est la vie.

Je n'ai aucun moyen de savoir ce qui est vrai, ce qu'est une âme-sœur à proprement parler, ou quelle est la vrai version de sa définition.

Mais je sais que Harry est chacune de ces choses à mes yeux. Je n'ai jamais était si sûr d'une telle chose dans ma vie.

Je tressaille. Ce n'est pas le son des pas de Harry qui m'interpelle soudain, mais bien celui de mon téléphone qui vibre l'arriver d'un message, posé sur le bord. Interpellé, je le tire sous mes yeux. Et je crois que je m'attendais à beaucoup de chose, à n'importe quoi, tout sauf ça.

De 'Lucas' : Je crois que j'ai merdé fort. Je suis super désolé j'étais avec Madeleine ce matin, elle m'a demandé pour qui je faisais les recherches pour l'appart et j'en ai peut-être trop dit.

Mon cœur tombe droit dans mon estomac et dans la chute il s'arrête. J'ai la tête qui tourne, je blêmi. Madeleine. Encore quelque chose que j'avais oublié alors que je vivais mon idylle amoureuse avec Harry. J'avais oublié qu'elle existait, mais j'avais surtout oublié qu'elle était sûrement vexé après le soir de la fête nationale, quand Harry l'a laissé en plan pour.. moi. Pour coucher avec moi. Il faut me pardonner mon langage, mais là.. c'est la merde.

De 'Lucas' : Je suis VRAIMENT désolé... j'ai même pas eu le temps de la calmer elle est partit en furie et je pense qu'elle est en chemin pour chez H

Je me redresse vivement et me tourne vers l'arrière. D'ici, évidemment, je ne vois rien de la maison, et il n'y a que Harry qui me sourit en venant avec un plateau et deux tasse de thé posé dessus, alors qu'il est vêtu de son maillot de bain. Il fronce les sourcils quand il arrive à mon niveau et pose le plateau, confus, sans surprise, par mon revirement d'humeur bien soudain.

« Tu fais une drôle de tête, ça va ? » Demande-t-il en se penchant un peu vers moi, poussant de nouveau mes cheveux en arrière en souriant.

« Madeleine arrive. » Confié-je, à la hâte.

« Hein ? » Il fronce un peu plus ses sourcils

Il se tourne et semble encore plus confus qu'il ne l'était déjà. Je me lève alors, comme si ça me permettrais de mieux voir. Bien évidemment je ne vois rien et la seule chose qui nous avertie qu'elle arrive est le son de sa coccinelle dans le chemin qui se gare ensuite, puis sa portière qui claque.

« Qu'est ce que- » Souffle Harry. « Bouge pas je vais voir. »

« Attends. » Mais il ne m'écoute pas et remonte pour passer de l'autre côté et venir à la rencontre de la jeune fille.

Je réfléchi un seconde. Je pourrais en effet rester là, mais quand j'entends le ton monter presque aussi vite que Harry la rejoins je décide que je ne peux pas. Alors je sors à nouveau. Je ne suis déçu qu'a moitié que quelque chose ruine encore nos plan, ce n'est plus qu'une habitude maintenant, il y a toujours une ombre quelque part et aujourd'hui c'est la demoiselle amoureuse de Harry qui projette cette ombre sur nous. Tout est allé vite, en un souffle toute ma mâtiné dans les bras de Harry est effacé et je ne suis même pas surpris. C'est lassant, simplement.

Quand j'arrive en haut de la colline mon regard tombe sur Madeleine et Harry devant la maison, sous la pluie. Ils parlent avec animosité et le ton est fort et violent. Ils conversent en français et je ne comprend donc rien, je ne peux qu'imaginer qu'elle lui demande des comptes. Pourquoi soudain nous sommes si proches, pourquoi je pars en vacances avec lui, et sûrement encore d'autre chose auxquelles je n'ai pas pensé. Elle fait des gestes vers moi, elles pleure de rage. Je culpabilise.

Je me sens si loin de leur conversation et si impuissant. Je ne comprend rien mais je vois leur détresse, leur rage et leur peine à tout les deux et je me sens complètement idiot, là, les bras ballants. Je suis si loin que j'en ai mal aux cotes et ressens le besoin de venir, d'approcher, même alors que je ne comprendrais pas mieux ainsi, je veux juste être là si ça devait venir à déraper.

Malheureusement pour moi, dans ma volonté à être simplement présent, je suis la cause du dérapage. Quand Madeleine me voit son visage se crispe et un sanglot la prend à la gorge.

« Qu'est ce que tu veux toi ? » Râle-t-elle.

« Hé, parles lui mieux. »

Je crois que la surprise nous attrape pareille Madeleine et moi, quand Harry passe son bras devant moi et me tire vers lui dans un geste de protection. Elle le fixe d'un air surpris puis détourne le regard presque dégoûté par la situation, par les mots, par la vision. Moi, dans mon corps, je crois que quelque chose explose d'une joie mal placé, alors que je lève mon regard vers son profil, juste pour essayer de mieux réalisé qu'en effet, c'est lui, et qu'en effet il vient de prendre ma défense et de vouloir me protéger, si bien que le besoin est passé sur le plan physique. Ce n'est pas vraiment beaucoup, si l'on y pense vraiment, et pourtant c'est à la fois tout l'or de mon univers et sûrement plus encore que cela.

« Alors c'est vraiment vrai. »

« Pourquoi je te mentirai Mad ? » Elle renifle tristement et essuie son nez alors que les larmes perles sur ses joues épaisses et rondes pour tomber a pique, se confondant dans les gouttelette de pluie autour de nous, peuplant l'atmosphère.

« J'en sais rien moi ! Tu m'as bien fais croire pendant un an que j'avais une chance avec toi. » Elle hausse ses épaules et je ne devrais pas mais je prends pitié. Je me sens tellement désolé pour elle, d'avoir vécu les choses ainsi et de n'avoir jamais été entendu.

« Je t'ai jamais fais croire que t'avais une chance, on a toujours était proche et ça ne voulait sûrement pas dire que tu aurais forcément une chance un jour. » Lance-t-il. « En plus, toi, tu ne m'as jamais dit ce que tu ressentais. »

« Oh ne retourne pas la situation ! » Elle fait un geste brusque vers l'avant et instinctivement j'attrape Harry pour le tirer en arrière, comme si j'étais effrayé qu'elle essaie de le frapper.

« Je retourne rien du tout. J'ai toujours été très clair contrairement à toi, si bien que dès la seconde où j'ai embrassé Louis j'ai cessé d'accepter tes contacts. »

Je peux juger, à la façon dont le visage de Madeleine se fige dans la surprise, qu'elle ne savait pas. Le tonnerre lui même semble s'étonner au loin, derrière la maison, sifflant dans les nuages et le vent comme si il avait la volonté d'aggraver nos sentiments. L'information est tombé sur les épaules de la demoiselle comme un charognard se jette sur un gibier déjà à moitié mart : elle était déjà proche de la rupture et cette phrase n'arrange rien à son état émotionnel.

Je sais que j'étais le premier à vouloir que Madeleine ne soit plus une option pour Harry, je voulais qu'il arrête d'être proche d'elle, j'étais jaloux et je le voulais pour moi. Mais je ne suis pas sûr que je voulais, par là, que les choses se passe ainsi. Je savais plus ou moins que plus Harry et moi devenions proche et plus Madeleine souffrirai en l'apprenant, mais je n'avais pas pour autant envie que ça se passe ainsi. J'en viens presque à avoir l'impression que Harry va trop loin, ou ne s'y prend pas comme il faut.

« Et... tu comptais me le dire quand du coup ? »

« J'avais pas réalisé être sous contrat. » Il croise ses bras sur sa poitrine et je sens que la situation se corse, je veux agir, je ne veux pas que les choses restes ainsi, je ne veux pas qu'ils se battent.

« Ok, peut-être qu'on devrait tous aller à l'intérieur et- »

« Oh silence toi ! » Peste la jeune fille, tellement abruptement que je sursaute et tourne un regard presque apeuré vers elle.

« Hey Madeleine, deux fois, parles lui mieux. » Intervient à nouveau Harry en me tirant encore une fois en arrière.

« Comment ça deux fois ? T'as cru que j'étais ton chien ou quoi ? »

« Et toi t'as cru que Louis était ton chien ? Si tu veux être en colère hurle sur moi mais tu le laisses en dehors de ça, c'est tout. » Elle attrape sa tête à deux mains et rit.

« Tu te fous de moi. » Râle-t-elle, ses bras tombant lourdement sur ses hanches alors qu'un rire ironique soulève ses épaules et qu'elle lève le yeux au ciel. « Il a tout à voir là dedans ! Il débarque de nul part et soudain tout ce qu'on avait toi et moi est fini ! » Elle me désigne de sa main en parlant mais je n'ai pas le temps de le prendre vraiment personnellement, Harry appuie sur sa paume pour la faire baisser son bras.

« Tout ce qu'on avait est toujours là, rien nous empêche de tout partager comme on le faisait déjà parce que tout ce qu'on a toujours été c'est amis. » Il secoue la tête imperceptiblement, haussant ses sourcils dans le mouvement pour signifier qu'il est catégorique et clair et qu'elle doit faire des efforts pour comprendre. Alors que je reste là, sur l'extérieur de la conversation, sans savoir quoi faire ou comment le faire. Je me sens idiot et inutile, forcé au rang de témoin, comme toujours, condamné à ne pas pouvoir agir et aider.

« On a jamais été amis. » Nie Madeleine en secouant sa tête avec une force presque exagérée.

« Et pourtant si. Je suis désolé Mad, tu méritais pas que je te laisse t'accrocher à moi. » Il marque une pause et Madeleine l'observe au milieu de sa peine. « Pour être tout à fait honnête je ne m'attendais pas non plus à cette tournure des choses. Tout m'est tombé dessus d'un coup et ça aurait moralement était mal venu de ma part de continuer à être ainsi avec toi. Pour toi, mais aussi pour lui. » Les yeux marrons de la jeune femme détails les siens. Je crois que ses lèvres tremblent mais je ne suis pas vraiment sûr.

« Tu le connais depuis deux mois. » Pointe-t-elle en me désignant à nouveau. « Qu'est ce qu'il a de plus que moi ? Qu'est ce qu'il a que je n'ai pas ? Qu'a-t-il de si incroyable ? »

J'ai de la peine qu'elle se dise de telles choses. Je me retrouve un peu là dedans et me revois la regarder d'un œil emplie d'admiration et de questions. Pourquoi Harry semblait la préférer, ce qui clochait avec moi, si je n'étais pas assez bien. Ce n'est pas bien de voir les choses ainsi, et je le sais très bien, et je voudrais qu'elle le sache aussi, qu'elle sache que cette douleur qu'elle se force à elle même, en se prenant pour celle qui n'est pas assez bien, n'est pas saine ou normal et qu'elle ne mérite pas de se voir comme ça.

« Ce serai trop long à expliquer. » Il secoue la tête de nouveau, mais cette fois pour refuser ses questions. « Et tu n'as pas besoin de savoir ce que je trouve en Louis, les choses sont juste telles quelles sont et c'est tout. » Il sourit tendrement. « Il n'y a rien qui ne va pas avec toi, tout ça... ça ne s'explique juste pas. Je sais juste que, quand j'y pense... ça sonne juste. Ça a l'air naturel et normal, et j'ai attendu le jour où je me sentirai comme ça avec impatience. » Il s'approche d'elle et attrape tout doucement une des ses mains. « Et j'ai voulu que ce soit avec toi, j'en ai tant eu envie, j'ai essayé tellement fort... mais non. C'est Louis. »

Je fais de mon mieux pour respirer comme il faut mais c'est difficile. Ce n'est même pas une déclaration d'amour et ce n'est même pas dirigé vers moi directement, mais c'est déjà tellement, juste ainsi, que mon corps et mon esprit se sentent avalé sous la vague d'amour et de folie qui s'empare de moi. Cette journée joue avec mes émotions mais au bout du compte mon amour pour Harry est toujours la seule chose qui ressors. Pire encore, aujourd'hui je crois que je retombe amoureux de lui. Comment ne le pourrais-je pas ? Quand il parle ainsi de moi ? À Madeleine de toutes personnes ? Quand il dit les mêmes mots qui traînaient dans ma propre tête ? Quand il dit enfin qu'il ne peut pas répondre à ses sentiments mais que, mieux encore, il peut presque répondre aux miens ?

C'est moi. Comment ne pas penser encore plus qu'il est mon âme sœur ? Que malgré chaque détour sur la route et chaque nids de poule, ça reste notre route ?

Madeleine tire sa main entre les siennes pour la récupérer et recule. Elle nous regarde tour à tour, prenant une seconde ou deux pour capter quelque chose que je ne saisis pas, puis elle baisse les yeux vers le sol, vers ses pieds dans les graviers trempé. J'ai de la peine pour elle. Un an qu'elle aime Harry, qu'elle est là pour lui, sa douleur doit être vive. Me voir venir de nul part et avoir tout ce qu'elle a toujours voulu de la sorte fait forcément mal et je culpabilise d'avoir tant souhaité lui voler sa place. Ça lui a valu un cœur brisé, le cauchemar même d'un triangle amoureux comme le notre, et si je me réjouis que ce ne soit pas moi je sais aussi que je suis trop empathique pour ignorer que c'est elle.

Le tonnerre lentement fait trembler les nuages et le temps se remet en marche après cette dispute. Sous nos yeux, sans qu'elle n'ajoute rien de plus, Madeleine essuie ses joues de ses doigts et se tourne pour repartir vers sa voiture. Je voudrais la suivre et m'assurer qu'elle va bien, mais elle a sans doute juste besoin d'être seule et d'encaisser l'information et les faits, accepter ce qu'il se passe. Je serre mes lèvres simplement, exprimant par la grimace mon impuissance et ma désolation et me tourne vers Harry.

Il observe la direction qu'elle a prise et j'arrive à voir que ça ne va pas, qu'il a mal, qu'il culpabilise. Je crois me souvenir de notre conversation au sujet de leur relation, je crois me souvenir l'entendre dire qu'il savait que c'était mal d'agir ainsi avec Madeleine. Il savait qu'elle l'aimait et il ne lui a jamais dit d'arrêter, qu'il ne l'aimait pas, il a préféré se réconforter dans son affection. Alors je pense que c'est sensé qu'il se sente ainsi, qu'il culpabilise. Mais d'une autre façon ce qui est fait est fait, et il y a toujours deux personnes dans une relation. Madeleine a vécu d'elle même dans les espoirs et ne lui a jamais dit qu'elle l'aimait. Ils ont toujours étés proches et elle est tombé amoureuse et jamais elle n'a décidé de se reculer d'elle même quand rien ne semblait changer, jamais elle n'a avoué ses sentiments pour essayer de faire changer les choses.

En soit, tout cela me fait réaliser combien leur relation était et est toujours complexe. Il leur faudra du temps à tout les deux pour pouvoir réussir à entièrement se relever de cela, et un jour réussir à être eux-même à nouveau. Leur amitié sera pour toujours entachée par cela, ça demande du courage d'y faire face.

« Ça va aller. » Je me sens obligé de le dire, obligé de faire une remarque et de lui dire que tout va bien, qu'elle est triste et en colère mais qu'un jour ça ira mieux et qu'ils pourront en reparler plus calmement pour passer au travers.

Il se tourne vers moi au même moment où le moteur de la voiture démarre et il sourit. Sa main attrape la mienne et il la monte vers sa bouche pour tendrement en baiser le dos, du bout de sa bouche. Son pouce caresse mes phalanges et je glousse de cette galanterie.

« Alors comme ça... c'est moi ? »

Quand il recule je surprends une rougeur sur ses joues et il pouffe gentiment en détournant son regard, gêné. La vision fait, bien évidemment, fondre mon cœur. Et honnêtement.. où en est-il ce cœur ? Parce que le pauvre subit arrêt, accélération soudaine, coup de chaud et frisson, il se brise et il fond. C'est à se demander si il est encore bien vivant et entier dans ma poitrine. C'est comme si Harry avait décidé de se lancer le défi de faire dérailler mon cœur de toute les façons possibles. Mais dans quel but ? Celui de l'affaiblir pour me le voler ? Idiot. Il l'a déjà. Je lui ai donné le jour où il m'a embrassé la première fois.

« C'est mignon. » Je rigole joyeusement. « Je suis heureux que tu te sente si bien dans... ce qu'on vit. » Je fais un mouvement vague entre nous, de ma main libre, et il souffle un rire par son nez.

« Et toi ? » Demande-t-il en haussant un sourcil.

« Moi ? »

« Oui, toi. Tu es bien dans ce qu'on vit ? » Je serre ses doigts brièvement et tire sa main pour la poser sur ma joue.

« Disons que... c'est toi. »

Il y a du soleil dans mon cœur, il remplace celui qui n'est pas dans le ciel, caché par la foudre zébrante et gueulante, mais me réchauffe autant que celui-ci. Bien sûr que c'est lui. C'est lui. Je me le disais à moi même il y a juste quelques minutes. C'est naturel. Rien n'est simple, et je me pose milles question chaques jours à son sujet, j'ai toujours envie de savoir plus et j'ai toujours envie de plus de lui, et malgré ça tout est naturel. C'est naturel quand il me touche, quand il me regarde et me sourit. Quand je le serre dans mes bras et dors avec lui, quand je me déplace dans son univers comme si j'en faisais partie puisque j'en connais tous les recoins. C'est naturel et normal. C'est lui. Lui et moi. Et je suis heureux que pour la première fois je sache avec certitude que nos sentiments l'un envers l'autre sont un tant soit peu réciproque. Qu'il ne soit pas juste bien avec moi, que ce ne soit pas juste le fait que lui apporte beaucoup de chose, mais bien qu'il ressente la même chose ou presque.

Il se penche vers moi et m'embrasse et je revis, comme chaque fois qu'il m'embrasse, chaque fois qu'il est tout proche. J'ai l'impression qu'il y a une raison à chaque chose et que ma raison à moi, c'est lui. Il est le 'parce que' de mes 'pourquoi', le 'pour lui' de mes 'pour qui', le 'fais le' de mes 'je ne veux plus le faire'. Quand il m'embrasse tout respire en même temps en moi, tout tourne en même temps, tout est synchroniser et tout a du sens. Quand il sourit contre moi, contre ma bouche, que nos souffles traînent encore dans l'extravagance de nos baisers, c'est comme une évidence.

Je crois que plus rien ne pourra plus me séparer de lui.





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Ce chapitre était prêt déjà mercredi mais twitter était tout feu tout flamme à cause de l'approche de l'anniversaire de One Direction et j'ai pas eu le cœur de le poster. Et comme hier était le jour même de l'anniversaire ça tombait sous le sens que je ne posterai rien !!! Donc nous voilà ! Il n'y a pas grande chose à dire sur ce chapitre, j'espère simplement qu'il vous aura plut. 

Il est un petit peu important parce qu'il montre bien qu'il y a des petites tensions entre nos amoureux, mais rien de grave ! Je sais que j'avais, d'ailleurs, dis que ce chapitre devait être plus tendre mais finalement tout ça s'est imposé à moi et je me devais de faire un minuscule détour avant de passer à la suite. Donc si il ralentit les choses je suis désolé je n'ai pas vraiment fais exprès ! <3

Je promets, pour de vrai cette fois, que le prochain chapitre sera VRAIMENT plus tendre !

Voilà !!! Plein d'amour !! xxxx -Jojo

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