Chapitre 21 : Les sirènes hurlantes

L'air est plus frais. La plage est pratiquement vide alors que la nuit tombe tout doucement, emmenant avec elle sa douceur unique. Je frissonne alors que la mer devient sombre sous la lune qui observe son amant disparaître de l'autre côté de l'horizon. Je serre un peu plus fort mes bras contre ma poitrine alors que le vent caresse la peau nue de mes mollets et de mes biceps. Le ciel est taché de rouge là bas, loin, il contraste avec la mer et donne l'impression que la ville est à sang et à feux. Bientôt il fera tout noir et les étoiles commenceront à apparaître au dessus de ma tête.

Je grelotte. L'eau se couche à mes pieds, tentant de m'atteindre avec ses vagues, mais je suis trop loin. Je me serre plus fort sur moi même.

Une veste légère tombe sur mes épaules et je souris en me tournant vers Harry, serrant la veste, trop grande pour moi, pour me nicher dans la chaleur qu'elle m'apporte. Je le remercie alors qu'il sourit vers moi, enfilant son haut à manche longue pour se couvrir lui même.

On se tourne de nouveau vers le soleil couchant dans le lointain.

Le vent autour de nous a une odeur particulière. Le frais, la mer, le sable mouillé, l'odeur d'une soirée d'été. Je ne pense pas qu'il manque beaucoup à ce décors pour qu'il ressemble au paradis à s'y méprendre. Ça me fait sourire. Je me sens de plus en plus vivant ici, c'est à se demander si un jour je pourrais partir et revenir à ma vie. Après avoir vu tout ça comment le pourrais-je ? Cependant, je sais aussi que ce n'est que parce que c'est les vacances pour moi que ce moment a une telle résonance dans ma cage thoracique. Il vaudrai mieux que je parte un jour, parce que toutes les bonnes choses ont une fin et que c'est grâce à ces fins qu'elles sont si spéciales, que ces bons moments sont de bons moments. Si je devais banaliser ce lieux, ce souvenir perdrait de sa valeur. N'est-ce-pas ?

« Le mieux c'est lors de la fête national. » Me dit Harry, tout doucement, pour ne pas déranger le calme de la nuit, ne pas interrompre le bruit des vagues et couper la parole au vent. « D'ici, on peut voir jusqu'à trois feux d'artifices en même temps. » Précise-t-il. « Ici, là bas, et un derrière si tu te mets assez haut. » Il pointe les trois directions différentes, un bout à l'autre de la plage, puis derrière la dune.

« C'est vrai ? » Je me tourne vers lui et il hoche la tête. La couleur du soleil donne un aspect doré à sa peau. Ses yeux brillent. « On pourra venir les voir ? » Il sourit et me rend mon regard une seconde.

« Si tu veux. »

Le soleil tombe finalement, laissant la place à ses cousines, bien plus lointaines, de briller à leur tour dans nos cieux sombres. Je ne regarde pas cependant, j'ai déjà vu plusieurs couchés de soleil dans ma vie, mais je n'ai qu'une seule fois le plaisir de regarder la lumière rougir sur le visage de Harry avant de disparaître, et de laisser sa peau devenir pâle dans le noir, une couleur trouée de petites ombres sur ses fossettes.

« Allons-y. » Dit-il en tournant sur ses talons pour récupérer nos affaires par terre, déjà rangées, qui n'attendaient que notre départ. « Prends le plus léger, ménage tes coups de soleil. » Me dit-il avant même que je n'ai le temps de faire quoi que ce soit.

« C'est ridicule, je ne vais pas te laisser tout porter. »

Et pourtant ça semble être parfaitement ce qu'il a prévu, tirant les sacs sur son dos et tenant le reste à bout de bras, me laissant avec uniquement les rabanes, et nos chaussures. J'ai même le sentiment que si il avait pu il aurait prit ça aussi, comme si j'allais clamser au moindre petit poids en trop sur mes épaules ou au bout de mes bras.

« Harry. » Je l'appelle quand il s'éloigne sans même m'adresser un regard. « Non seulement t'es le papa du groupe, mais t'es aussi super borné ! » Je lui lance en suivant son pas à la trace.

« Dépêche toi ou je t'abandonne ici ! » Il change de sujet.

Je soupire un rire et me presse un peu plus pour finalement le rattraper et marcher à son niveau. Quand on arrive au chemin repartant vers le parking je prends une seconde pour me tourner vers la mer à nouveau. Je regarde les gens encore là. Il y a des jeunes gens plus loin qui rigolent dans le noir autour d'une grosse lampe de camping en fumant de la beuh, une famille de l'autre côté qui remballe aussi ses affaires après être arrivée juste plus tôt pour profiter du calme de la nuit autour d'un pic-nique tardif, un couple se tient la main et marche dans l'eau, chaussures à la mains et discutant à voix basse. Je m'imprègne de ces moments de vie qui ne m'appartiennent pas, je les inspire et les laisse se faire une place dans ma mémoire, pour rendre ce moment bercé par le son des grillons un peu plus sentimental et nostalgique. Je veux me souvenir de tous les petits détails.

« Louis ! » Me rappelle Harry, déjà loin.

« Ouais ! Désolé ! » Je fais une volte-face et monte la marche pour le rejoindre sur le chemin de bois. Je lance un ultime regard dans mon dos avant que la plage ne disparaisse pour de bon et souris en me pressant vers mon compagnon.

Quand on arrive à la voiture il la charge tranquillement alors que je m'assoie sur mon fauteuil à l'avant, portière ouverte, et frotte mes pieds pour ne pas rentrer de sable dans la jeep.

« Bon » Je me tourne vers lui, attiré par son ton affirmatif et hausse un sourcil en le voyant là, poing sur les hanches. « On va faire un tour de grande roue ? » Un sourire stupide s'installe sur son visage et je me tourne brusquement dans sa direction, oubliant bien vite la peau de mon dos qui cuit et me blesse dans les mouvements brusques.

« C'est vrai ? » Je lui demande hâtivement, comme si j'étais un enfant.

« Bien sûr, pourquoi pas ?! Ça fait longtemps que je suis pas allé là bas, c'est l'occasion. » Déclare-t-il en haussant de ses épaules et venant s'asseoir au volant.

Ma portière claque en même temps que la sienne et il me lance un sourire en mettant le contact.

Après une rapide manœuvre, nous voilà repartit vers l'entrée du parking, sur les chapeaux de roues. Il était plutôt vide le matin même mais maintenant il complètement désert, si ce n'est pour un tout petit nombre de voitures. Même le gros parking de la première plage semble vidé de toutes âmes qui vivent.

La fête foraine n'est pas très loin de là où nous sommes, il ne nous faut que quelques minutes avant que la grande roue ne soit à nouveau dans notre champs de vision et que mon cœur entier entre dans un mode d'anticipation excité. Je ne pense pas que j'ai le vertige. Je n'ai jamais été assez en hauteur pour m'en assurer, mais je ne ressens, en tout cas, aucune peur à l'idée de me retrouver là haut à un instant, avec une vue imprenable sur la petite ville, et qui s'étend, sans le moindre doute, jusqu'à la mer.

« Ça me fait plaisir de tomber sur quelqu'un qui a autant hâte que moi d'aller là bas. » Rigole Harry. Je me tourne vers lui, le regarde sourire. « Mes amis aiment bien, mais c'est pas de la hâte, genre c'est plus qu'ils sont contents comme avant une soirée tu vois ? » Propose-t-il, fronçant son visage en accord avec le ton, tendant même la main devant lui. Puis il sourit, toujours de ce même sourire, amusé et courtois.

Je pense que c'est ça qui m'a donné l'impression qu'il était arrogant et hautain. Parce que plus je le connais, vis avec lui, le vois vivre et apprends des choses sur lui, et plus je réalise combien je m'en veux de l'avoir qualifié de jeune snobe arrogant. Et je cherche encore souvent ce qui m'a donné cette impression de lui. Son sourire toujours un peu faux parce qu'il est, comme moi, habitué à le faire par politesse, son manque de gêne quand il est venu me 'conseiller' un meilleur vin, son charisme, son magnétisme, sa façon d'assumer d'où il vient et ses goûts de luxe, ma haine envers la richesse et le milieu mondain ? Un grand mélange de tout cela ? Ce sont des choses que je continue d'explorer. La seule sûreté c'est que, en effet, quand je le vois, sourire comme ça, rire avec ses amis, quand je sais l'argent qu'il a donné aux charités, que je le vois prendre soin de moi et veiller au grain, je m'en veux, je culpabilise. Je me sens méchant. L'avoir si vite placé dans une case alors que ce n'est pas lui, même pas un peu, que de tous les critères des gens que je hais il ne coche que la case de l'apparence. Je me sens con, tous les jours.

« Et puis mon ex... » Mes yeux réalisent qu'ils se perdent dans le vide et reviennent rapidement vers lui quand il reprend. « Je ne l'ai jamais forcé à venir dans ce genre d'endroit qu'elle n'aime pas, mais elle venait... pour râler, pour s'ennuyer et me le faire savoir.. pour gâcher mon plaisir. »

Je ne m'attendais pas à ce que Harry me parle de son ex. Je ne lui ai jamais posé de question à propos d'elle parce que je ne pense pas être en droit de le faire. Je n'ai jamais entendu mention de cette fille venir de lui. Ce n'est jamais avant ce jour sortit de lui vers moi, je ne suis même pas sûr qu'il sache que je suis au courant qu'elle l'a trompé. Mais je ne me suis jamais permis de demander quoi que ce soit sur elle, ou de faire le moindre commentaire. Même alors que du peu que j'ai entendu d'elle ; que j'avais plus de courage qu'elle à suivre Harry à l'autre bout de la France, qu'elle l'a trompé puis quitté pour son amant, et maintenant qu'elle lui gâchait son plaisir juste parce qu'elle le pouvait ; qui me dit qu'elle n'est pas une superbe personne, je ne me suis pourtant jamais permis d'en parler avec lui, d'aborder le sujet comme ça sans raison, ou de dire quoi que ce soit.

« Gâcher le plaisir d'une personne qu'on est supposé aimer... c'est un drôle de concept. » Je souffle simplement, presque comme si je ne voulais pas qu'il l'entende.

Il rigole gentiment. Il le sait probablement déjà, maintenant que ce n'est plus sa petite-amie, et c'est un peu rassurant. La dernière chose que je veux est de le savoir dans une relation pareil et qu'il ne réalise pas combien c'est mauvais.

« Ouais.. » Répond-il. « Ma relation avec Camille... était pas ma meilleure décision. » Rit-il. « Elle m'a sûrement fait une faveur quand elle m'a quitté. »

« Probablement, si elle est pas capable d'accepter que tu t'amuses à une fête foraine... t'es mieux sans elle. » Je hausse mes épaules.

« T'as parfaitement raison. »

« De quand date votre rupture ? »

« L'année dernière.. ça a fait un an en avril. » Je hoche la tête en notant l'information.

« À peu près comme moi alors... j'ai quitté mon ex en mai l'année passée. » Je fais un sourire et il hausse ses sourcils pour se tourner rapidement vers moi.

« Oh c'est vrai ? » Je ne répond pas à sa question rhétorique et me contente de rire dans ma barbe, un peu gêné.

Je sais cependant que c'est une bonne chose de lui en parler. Si je le place dans la confidence ça peut l'encourager à se sentir à l'aise avec moi et de me laisse entrer un peu plus dans les choses qui le blesse et qu'il cache à tout le monde.

« Puis-je demander pourquoi ? Où est-ce que c'est déplacé ? » Un silence s'étend alors que je regarde la grande roue se rapprocher.

« On a grandit. Ça faisait des années que je le connaissais, et on a été ensemble un an, ou un peu plus.. puis je sais pas trop... un jour je crois qu'on a arrêté d'être compatible. Je pense qu'on a tous les deux lentement changés.. ou alors juste moi... et un jour... je me suis rendu compte que ça n'allait plus, même pour lui, on était plus vraiment heureux ensemble je pense, on était en désaccord sur beaucoup de choses, on se disputait beaucoup, les choses qu'on aimait chez l'autre étaient devenues à la limite de l'insupportable. Je crois qu'on s'aimait plus assez pour que ça dure et que c'était plus la peur de lâcher prise l'un sur l'autre. Alors j'ai lâché le premier... pour enfin en finir. » Je soupire lentement et la voiture s'immobilise sur une place de parking vide. « C'était très dur de le perdre, mais en même temps... c'était comme inévitable ? » Ma tête tombe contre l'appuie tête et je serre mes lèvres. « Au bout de mon horizon, je pense que, je le voyais comme la bonne personne pour moi, comme l'homme de ma vie.. et je pense que lui aussi.. mais je ne sais pas vraiment... je ne dirais pas que j'ai arrêté de l'aimer... je crois qu'on a juste... changés. » Je hausse les épaules et me tourne vers lui.

Il me rend son regard depuis sa place, les bras croisés sur le volant et le corps légèrement penché vers l'avant. Il écoute avec respect, et hoche tout doucement la tête en signe de compréhension, sans rien ajouter.

« Eh bien... je crois que j'aurai préféré être quitté pour des raisons comme celles-ci. » Souffle-t-il. « Plutôt que parce qu'on me trompait et que l'amant était mieux que moi. »

Je ne connais pas cette Camille, mais je n'ai jamais autant haï une personne que ça. Quand j'entends la voix de Harry, et ce ton tout brisé qu'il prend, j'ai envie de la trouver et de bien méchamment me battre avec elle. Comment peut-on avoir une personne comme Harry dans sa vie et si mal la traiter, lui faire tout ce mal.

« Personne n'est mieux que personne. » Je secoue la tête vivement. « Et si qui que ce soit te dit l'inverse... il ment. » Il pousse un petit rire.

« Merci... j'ai fini par saisir que ce n'était pas moi qui avais eue le mauvais rôle de l'histoire. » Je souris quand je me tourne vers lui.

Le silence tombe. Il n'est pas seul maître sur le son du monde. Les voitures, les passants, la fête au loin, toute ces choses s'emmêlent à notre silence et se mélange avec l'odeur de la soirée tombante pour créer ce moment. Créer ce silence tranquille que l'on partage et que l'on laisse doucement glisser sur nos corps, nous envelopper de son réconfort.

Harry est le premier à bouger. Il sort du véhicule et se penche vers le sol de la voiture, sur la plage arrière. Sous mes yeux surpris, parce que je n'avais même pas réalisé que c'était là, il sort un toit souple bien plié, de couleur noir, de sa voiture, et se prépare à l'installer. Je comprend aisément que c'est pour ne pas prendre le risque qu'on se fasse voler quoi que ce soit, ce n'est pas aussi sûr qu'un vrai coffre, mais c'est plus sûr que de laisser tout ça comme ça, à la vue de tous.

Je sors alors à mon tour pour le laisser installer le toit et me tourne vers la fête un peu plus loin et toute l'animation qui en émane, sous forme de son et de couleur, de lumière et peut-être même d'odeur. Je regarde les familles marcher en sens inverses, les enfants tenants à la main des barbapapas plus grosses que leurs têtes, ou de grosses glaces à l'italienne. J'ai bien envie d'en manger une moi aussi, de ces glaces, je ne pense pas avoir faim, puisqu'on a mangé ce qui restait de notre pic-nique juste plus tôt, mais par pur gourmandise.

« Hé, tu veux pas remettre un peu de crème ? » Je me tourne vers Harry et le tube de crème solaire dans sa main. « Ça te soulagera temporairement, vu qu'on ne rentrera pas avant un petit moment. » Je hoche la tête alors et prends volontiers un peu de sa crème pour en mettre sur mes épaules et mon nez.

Finalement, nous voilà partit vers la fête. À mesure qu'on s'approche la musique et le bruit deviennent plus forts, et plus ils sont fort, plus mon cœur se gonfle de bonheur. L'entrée de la fête est juste là, sur un panneau jaune, en lettre clignotantes, on lit Luna Park, et je me sens comme le plus grand des enfants en regardant les grosses ampoules s'allumer et s'éteindre. Je saute de joie sur place. Aussi vite que l'on entre, que les lumières m'aveuglent et que les manèges se présentent, j'ai envie de tout faire et de tout essayer.

La grande roue est tout au bout, de l'autre côté des deux longues allées d'attractions pour tous les âges. Un simple carrousel pour les enfants, des grandes montagnes russes pour les plus vieux, les auto-tamponneuses pour ravir tout le monde, des manèges à sensation forte qui donnent envie de vomir à juste regarder, et tant d'autre, je ne sais même plus où donner de la tête tant les signaux se multiplient. Les musiques des attractions se chevauches quand on passe devant et les voix des animateurs se font la guerre dans mes oreilles pour savoir qui aura mon attention en premier.

J'ai l'impression de n'avoir jamais rien connu de tel avant, et c'est peut-être bien le cas, je n'ai jamais été dans un endroit avec une telle ambiance. Tout crie, tout est intriguant. Les gens rient, les enfants courent, les familles s'amusent. On dirait comme un monde parallèle où tout le monde oublie d'où il vient et tout ce qui l'a blessé dans la journée. J'adore cet endroit, et alors même que je viens d'arriver je pense déjà à l'euphorie spécial qui retombe à la fin, quand on rentre et que tout est fini, le goût que cela doit laisser sur la langue, comme si c'était la retombé d'adrénaline après un rêve dans lequel on pouvait voler.

« Je voudrai tout faire ! » Je me tourne vers Harry derrière moi, m'arrêtant dans un espace sur le côté, devant une attraction un peu reculer dans la ligne, et celui-ci rigole en comblant la distance vers moi.

« Commence par mieux étaler ta crème. » Se moque-t-il.

Il tend sa main vers moi, plantant son corps devant le mien, et attrape ma joue en coupe pour passer son pouce le long de ma pommette en de rapide aller-retour. Ses yeux fixent la zone où la crème devait ne pas être bien étalée et les miens l'observent. La couleur de ses iris semble un peu plus noir avec toutes ces différentes lumières qui n'arrivent pas à refléter leur teinte comme il faut.

Un sourire grimpe sur sa joue droite, dans un air satisfait, puis ses prunelles remontent vers les miennes et d'un seul coup... je perds mes repères, et tous le reste.

Je crois que le temps s'arrête. Ou alors je suis sûr. Pourtant tout continue. Les gens continuent d'avancer, de parler et de rire, la musique continue de m'assourdir, les manèges continuent de tourner. Mais pas nous, pas ici. Pas là. Parce que là, dans le creux de sa paume, le temps s'est arrêté. Une bulle s'est fermé sur nous quand ses yeux sont tombés dans les miens et le temps ne nous affecte plus. J'ai cette sensation dans ma poitrine, je me sens en sécurité, et aussi totalement invisible. Personne ne peut nous voir, personne ne peut nous atteindre, nous sommes seuls dans notre petit monde. Tout tourne autour de nous, comme si nous étions devenu le centre de l'univers, le centre de tout. Le moment s'étire et je tiens son regard, je ne veux pas le lâcher, et plus encore.. je n'y arrive pas.

Qui lâchera en premier ? Qui peut le savoir.

Je tombe. Des mètres, des kilomètres. Je tombe à une vitesse folle, mais je n'ai pas peur, jamais, à aucun instant, à aucune seconde. Je ne sais pas où je vais atterrir mais, bizarrement, je sais qu'il est là et ça ne fait pas peur. Je tombe. D'où ? Pourquoi ? Pour aller où ? Comment ? Toutes les questions m'assaillent et je peux voir chacune des réponses dans le fond de ces orbes qui me toisent, sans pourtant qu'elles ne soient assez clair pour être lues.

Je n'arrive pas à lire ce qu'il y a dans ce regard vissé sur moi. De la peur ? De l'émotion ? Des questions ? De l'angoisse ? Comme un feu d'artifice les couleurs sont vives, soudaines, et s'éteignent aussi vite pour laisser place à une autre, et je reste stupide et désarmé. Là. Dans le creux de sa paume.

Il l'écarte soudain, prit par surprise par quelque chose. Je ne sais pas quoi, et ne veux pas lui demander. Je détourne mon corps, tombant avec fracas sur terre et au milieu des gens. Quelques personnes nous observent, par pur curiosité, et une angoisse cuisante remonte dans ma gorge comme une envie de vomir. Dans un monde où être trop proche d'un autre homme est vu comme 'gay' et que être gay est vu comme une mauvaise choses, je ne me sens pas le plus serein du monde. Surtout parce que je viens juste de sortir de vingts quatre, bientôt vingt-cinq, longues années à me cacher au fond de mon placard bien douillet et que passer si vite à une telle ouverture fait bien plus que peur.

Un clochette sonne dans ma tête. Je n'ai aucune raison de penser que ce qui vient d'arriver est une ouverture de ma part vis à vis de ma sexualité. Ce n'était pas moi vivant mon homosexualité à ciel ouvert parce que je n'ai pas de relation quelconque avec Harry.

Pourquoi est-ce que cela sonne comme si j'essayais de me rassurer ?

« Hé, c'est quoi ton animal préféré ? » Je fronce mes sourcils et fais une volte face.

Harry fouille dans son porte-monnaie, l'air concentré. Il agit de façon plutôt naturelle. Finalement, tout ça est peut-être totalement normal pour lui. Je pense juste beaucoup trop alors que lui prend les choses ainsi. Dans sa tête tout est clair, c'est moi qui suis perturbé et qui réfléchit à tout avec trop de profondeur mal placée.

Il lève la tête, une grimace sur son visage plié dans la question pour me presser dans ma réponse.

« Oh.. euh... je sais pas trop ? Je-.. »

« Est-ce que tu veux ce très gros panda en peluche ? »

Il tend son bras derrière lui, vers le stand de tire à l'arbalète. Pas de vrais arbalètes, évidemment, mais plutôt des imitations, attachées à la table, qui envoient des fléchettes droit dans des ballons de baudruches qui s'agitent dans des petits compartiments, tenu par des élastiques tendus. Suspendu en hauteur, un gros panda nous observe, tournant lentement sur lui même après avoir sans doute été touché.

« Je... pourquoi ? » Je rigole abruptement, sans comprendre, en m'approchant de lui. Me suis-je trompé ? Est-ce qu'il essaie de changer de sujet, de se donner quelque chose à faire ? Ou est-ce que je pense trop encore une fois ?

« Je sais pas, j'ai de l'argent à dépenser, alors dis moi... tu le veux ? Ou tu veux faire autre chose ? » Je tord mes lèvres dans une petite moue sarcastiques et tend ma main.

« Moi je vais te le prendre ce panda. » J'agite mes doigts pour lui dire de me filer la monnaie et il rit.

« Le premier qui arrive à l'avoir ? » Il hausse ses sourcils et je recopie sa mimique.

« Deal. »

Il écrase son argent sur la table et demande, poliment, je suppose, deux parties, à la foraine de l'autre côté qui prépare aussi vite, sourire amusé aux lèvres, deux arbalètes. Elle explique quelque chose à Harry alors que je me débrouille pour comprendre comment fonctionne la petite arme factice, la tendant devant moi pour voir comment viser.

« Okay... d'après elle une partie est gagné dès l'instant où tu as explosé au moins un ballon dans ta case avec tes cinq essaies. Mais les prix se gagnent en fonction du nombre de ballon explosés. » Je me tourne vers lui et il plisse ses yeux. « Pour avoir le panda.. on doit en exploser au moins huit. » Je hoche la tête. « Donc ça se ferra en deux parties max, si t'arrive pas à exploser les cinq à cette partie, t'as perdu ! » Je plie mes lèvres dans une moue faussement dubitative et remonte la petite arbalète en hochant la tête.

« T'es fichu Styles. »

« On verra. »

Il se tourne vers ses ballons et j'en fais de même, démarrant un décompte partant de trois dès la secondes où la femme étale nos petites fléchettes devant nous. J'en attrape une pour la mettre en place et la tire dès que j'arrive à zéro pour la ficher tout droit dans un des ballons, enchaînant aussi sec avec la deuxième. Les ballons bougent, mais je n'ai pas le droit à l'erreur, alors je me concentre du mieux que je peux, anticipant les mouvements sans me concentrer sur Harry à côté.

Mon deuxième ballon éclate et je souris, comme si je sentais la victoire toute proche. Troisième fléchette et mon nouveau ballon explose avec la même facilité que les deux autres. Je n'ai pas le droit à l'erreur. Harry est le papa du groupe et a envie de veiller sur tout le monde, mais je ne suis pas un petit bébé qui a envie de se faire offrir une peluche, non monsieur. Il est tant que quelqu'un traite ce garçon comme le jeune ado qu'il est toujours au fond de lui, sous tout ces faux sourires et ce masque qu'il ne quitte jamais.

Et de quatre. Je me permets un coup d'œil vers la case de Harry et remballe mon sourire quand je le vois exploser son dernier ballon au même moment. Ce n'est pas une course mais je me sens un peu moins avantagé de savoir qu'il a déjà gagné sa première partie. Je serre les dents, et me tourne vers mon dernier ballon, prenant une seconde pour le regarder avant de l'exploser à son tour. Harry rigole gentiment et tape dans ses mains.

« Bien joué, bien joué. » Admet-il en remettant de l'argent sur la table pour nos nouvelles parties en souriant vers la foraine qui gonfle de nouveau ballons.

« Qu'est ce que tu crois ? Je me défends ! » Je hausse mes épaules et il ricane. « Quand tu rigoles comme ça on dirait un vieux. »

« Hé, fais attention à ce que tu dis. » Râle-t-il en lançant son bras vers moi pour me taper, gentiment, dans le ventre. Déclenchant mon amusement et mon rire.

« Est-ce que j'ai menti même ? » Il roule ses yeux et se tourne vers les ballons de nouveau en place.

J'en fais de même de mon côté. J'ai cinq chances pour en toucher trois, je peux le faire. Quand j'aurai gagné, ça lui fera fermer son claper à ce papa poule.

Mes deux premiers ballons explosent coup sur coup mais quand Harry rate son huitième je me sens trop confiant et mon arbalète dévie légèrement, laissant ma fléchette s'enfoncer dans la mousse derrière.

Harry ricane mais je ne m'avoue pas pour autant vaincu et je tire ma fléchette suivante presque aussi vite, explosant le huitième ballon. Puis même un neuvième avec la flèche restante, signant ainsi ma victoire écrasante.

Je me tourne, l'air fier, vers mon acolyte pour le voir remballer son rire tandis qu'il tire sa flèche vers les trois ballons restant dans sa case. Il rate son coup, encore, et je souris, il ne lui reste plus droit à l'erreur, parce que si il rate sa dernière flèche il n'a qu'un score de sept ballons.

« Avoue toi vaincu aller. » Je lui lance en reposant mon arme factice sur la table.

« Nan nan attend. » Siffle-t-il.

Il ferme un œil et je prend un air moqueur en regardant les ballons danser dans la case. Il prend une inspiration avant de tirer et je frappe du poing sur ma cuisse quand il réussi, éclatant le huitième ballon et lui permettant, à lui aussi, de se déclarer vainqueur.

« Félicitations ! » Chantonne la femme derrière.

Quand on se tourne vers elle, elle a, sous chaque bras, deux gros pandas en peluche, semblable à celui qui pend, et qu'elle a dû récupérer derrière. Elle nous les tend, grand sourire aux lèvres et on en attrape chacun un. Celui qu'elle me donne est de couleur blanche et rouge et un gloussement nerveux me vient alors que je me tourne vers Harry et sa propre peluche, blanche et orange.

Il tourne un regard amusé vers moi et on rigole tous les deux de cette situation un peu ridicule.

« Un deal est un deal. » Dit-il en me tendant son panda. Je hoche la tête, l'amusement coincé sous la pomme d'Adam, et lui tend la mienne.

On les échanges et je pouffe en serrant le gros animal contre ma poitrine.

« Merci ? »

« Merci à toi aussi. »

Nos rires s'accompagnent l'un et l'autre alors que l'on s'avance à nouveau dans l'allée, en direction de la grande roue, juste un peu plus loin. Je serre mes mains dans la fausse fourrure de ma grosse peluche et sourit en enfonçant mon nez dedans. Mine de rien, on ne m'a jamais gagné une peluche dans une foire avant, et une petite part de moi se sens flattée que Harry ait voulu faire ça juste pour me faire plaisir, et sûrement aussi pour nous donner quelque chose à faire après notre petit moment de flottement. Une autre part de moi, un peu plus grosse, est contente d'avoir fait la même chose pour lui. Le sentiment se précise un peu plus, d'ailleurs, quand je me tourne vers lui et le vois sincèrement apprécier le gros panda, le tenant sous un bras contre sa poitrine, frottant le museaux de son autre main. Je suis heureux de lui faire plaisir, que je ne sois pas le seul à sortir de ça avec un cadeau matériel.

Avec ces deux pandas, on aura toujours une raison de se rappeler de ce soir là, et ce sentiment me rassure. J'ai envie de laisser une petite trace de moi dans sa vie. J'ai envie qu'il se souvienne. De moi, de ce soir là, de cette journée ensemble...

Je lève les yeux devant moi. La queue pour la grande roue est longue, mais elle ne l'est pas vraiment en même temps, parce qu'elle avance assez rapidement. Plus vite que je ne l'aurai cru. On se retrouve bientôt plus proche de son pied et lever les yeux vers son sommet lui donne l'air encore plus grande que quand on la voit de loin. J'ai l'impression que ça devrait me donner une idée de vertige en la voyant là, immense au dessus de nous, mais je ne ressens qu'encore plus de hâte à monter dans notre nacelle.

Quand on arrive devant la barrière, après la caisse, je sautille presque sur place et me tourne vers Harry. À ma surprise, il a finalement l'air un peu réticent à l'idée de monter. Ses yeux fixent le plus haut point de la roue avec un brin d'appréhension. La réalisation remonte dans mon dos et je me redresse, surpris.

« T'as le vertige ? »

Il sursaute en baissant son regard vers moi de nouveau. Je le vois tenter de nier, mais ça ne dure qu'une poignée de seconde, son sourire tombant pour devenir un grimace désolé. Il hoche la tête et je pouffe gentiment.

« Fallait le dire ! Je t'aurais pas embarqué là dedans avec moi sinon ! » Je tend ma main vers lui, pousser par mon instinct, toujours le même quand je suis face à lui.

« Non, non.. t'inquiète je vais le faire. » Je serre ma main sur la sienne brièvement, un petit sourire rassurant aux lèvres.

« T'es sûr ? » Il confirme et je pince mes lèvres, scrutant son visage figé pour y lire ses émotions, ou essayer de les lire. « Bon... je reste là avec toi ok ? Si ça va pas tu le dis, d'accord ? »

Sa main glisse lentement dans la mienne et il presse mes doigts dans les siens, comme un merci silencieux.

J'avais déjà réalisé, le jour de notre rencontre, que sa main était grande, assez grande pour entourer mon poignet. J'ai même appris à mes dépends qu'elle était quasiment assez grande pour enserrer mon biceps. Et maintenant, je découvre qu'elle est si grande qu'elle engouffre la mienne quand il la tient.

Je ne me suis jamais considéré comme un garçon petit, parce que je ne le suis pas vraiment. Du haut de mon mètre soixante douze je suis même dans la norme pour un homme de mon âge. Je me suis, cependant, toujours bien vu svelte et menu. À côté de lui, la main dans la sienne, je réalise que je suis peut-être encore plus petit et svelte que prévu. Parce que lui est grand, ses épaules sont larges, il a passé ce qui doit être des années à sculpter son corps. Alors, oui, moi, à côté, j'ai l'air vraiment minuscule.

Finalement, la nacelle s'immobilise devant nous et les employés ouvrent les portes pour nous permettre d'entrer dedans. La structure semble solide et ne tangue que peu sous notre poids alors que l'on s'assied, l'un en face de l'autre, dans la large nacelle. La porte se referme sur nous et une moitié de silence s'installe, il s'assied avec nous comme un ami et je souris à Harry alors que le mouvement se relance. On s'arrêtera encore deux fois avant que le manège sois complet, j'ai compté.

Tant que le sol n'est pas trop bas, Harry reste détendu, et regarde ce qu'il se passe derrière la vitre. On est déjà un peu haut, mais ce n'est que le début.

« T'es sûr que ça va aller ? »

Mon compagnon se tourne vers moi. Il force un sourire en hochant la tête et je pouffe gentiment en changeant de côté. La nacelle bouge un peu et en reflex il plaque sa main contre la parois.

« Doucement. » Je m'assieds le moins brusquement possible et attrape sa main dans les miennes. Ses yeux restent concentréq sur les miens alors que l'on monte lentement.

La peur semble le tenir figé juste là et je souris en me rapprochant de lui alors que la musique s'éloigne. Bientôt, je n'entends plus que sa lourde respiration sur laquelle il se concentre le plus possible, pour ne pas trop paniquer. Je détourne mes yeux vers l'horizon, celle en direction de la mer. Mon cœur s'emballe. La vue n'est pas complète mais je la vois, juste là, juste derrière, elle s'étend, noir dans le lointain, brillant sous la lumière de la lune, dans un calme nocturne qui me donne presque envie d'y retourner, juste pour m'asseoir là, dans le sable.

Mais je suis aussi bien ici, la musique sous les pieds maintenant que nous sommes plus haut que les arbres, et je sens une euphorie courir à travers moi, passant dans mes veines et comblant mon palpitant.

« Regarde comme c'est beau. »

Je souris de bonheur et glousse même un peu, serrant ma grosse peluche contre moi sans lâcher la main de mon compagnon, alors que mes yeux s'accrochent à la ligne de l'horizon qui continu de s'élargir à mesure que l'on rejoint le plus haut point du cercle. La petite ville se dévoile à mes yeux, se dénudant et s'affichant dans toute sa beauté vu de haut, mais je ne suis pas assez amoureux d'elle pour sincèrement l'admirer. La mer, sauvage et indépendante, seule chose sur la terre que l'homme ne maîtrise toujours pas et ne connaît pas assez, elle, est bien plus intrigante. Elle est inatteignable, hors de portée, lointaine, trop pour mes mains de simple être humain. Comme une personne trop belle, trop parfaite, pour être justement appréciée un jour, elle se tient loin de tous, parfaite et inspirant à milles choses, sans que jamais personne ne puisse prétendre lui convenir. Comme une danseuse troubadour, elle envoûte les passants et jamais personne ne pourra jamais la faire sienne.

Je me tourne à nouveau vers Harry pour voir si lui aussi voit ce que je vois, si lui aussi voit ce monde comme je le vois. Avec les yeux d'un rêveur. Et je crois que oui. Sa main dans la mienne est crispé mais son regard ne quitte pas le lointain, là bas, droit devant lui, et comme moi il ne semble pas savoir par où commencer et où terminer la course de son admiration. Quand la nacelle finalement entame sa descente ses orbes vertes chutent droit vers les miennes et un sourire grignote le bord de ses joues.

« C'est beau oui... » Soupire-t-il.

Sa main se détend petit à petit et la musique devient à nouveau forte, pas assez pour nous sortir de notre bulle ou pour me pousser à regarder par dessus mon épaule pour voir qui que ce soit dehors, nous observer. Je reste là, au centre de son monde, et il reste là, au centre du mien.

Je crois que je ne pourrais bientôt plus me mentir à moi même comme je l'ai fais toute la journée. Je ne vais pas réussir à garder la face encore longtemps et je le sais. Je m'en rends compte à chaque seconde, je ne suis pas stupide et je sais très bien ce qui est en train de m'arriver, je choisi simplement de ne pas le voir, de ne pas m'en rendre compte. Je me cherche des moitiés de vérité comme excuse parce que je ne veux pas de ces sentiments. Mais quand je le regarde, la lumière du soir sur son visage, sourire et regarder le lointain avec toutes ces étoiles dans les yeux, j'arrive très bien à identifier tout ce que mon corps veut me dire et que je choisis de ne pas comprendre. Chaque petits frissons, sur mes bras, mes épaules, chaque fois que mon cœur rate un battement, quand il s'emballe, quand je me sens mis à nu, quand mon envie qu'il me regarde se traduit en angoisse qu'il me voit, quand je sens le monde disparaître sous sa main quand il la pose sur la mienne, ou sur ma joue. Chaque fois que je suis rassuré qu'il sourit, que mes cotes se compressent quand il est en détresse. Quand j'ai l'impression de tomber.

Tous ces ressentis, tous ces sentiments pour lui... Je refuse de les voir, de les comprendre, je fais la sourde oreille. Parce que je sais que ce n'est pas le moment, pas alors que je suis supposé me concentrer sur comment je veux vivre maintenant, sur comment vivre ma sexualité sans avoir peur, pas alors qu'il ne peut pas ressentir la même chose, pas alors que je viens à peine de finalement me remettre d'une rupture qui m'a fait mal, trop mal.

Mais c'est de plus en plus dur de jouer à celui qui ne sait pas, alors qu'il est là, en face de moi, et que tout ces signaux hurlent à travers mon corps, sans relâche, me hurle dessus que ce n'est pas juste que je suis habitué à lui, que ce n'est pas juste que je veux le garder pour moi parce qu'il m'a offert le nouveau départ que je voulais, je ne suis pas juste attaché à lui, je ne veux pas juste passer sous les coutures par curiosité ou parce que je me reconnais en lui. Ce ne sont que des parts de vérité, des moitiés mal dissimulées de ce qui se passe vraiment.

Les sirènes sont trop bruyantes, trop lumineuses, et je perds mon équilibre en face de lui, parce que je sais très bien ce que c'est, toutes ces choses que je fais semblant de ne pas reconnaître. Je sais ce que c'est que ces chaleurs dans ma gorge, dans mes joues.

Je me suis trompé, moi aussi j'ai le vertige, mais ce n'est pas à cause de cette grande roue.

Je suis en train de tomber amoureux de lui.



______

Je n'avais pas vraiment prévu que Louis se rende compte de ses sentiments à ce moment (enfin, finalement il semble qu'il sait depuis un petit moment) et la scène de la grande roue ne devait pas ressembler à ça, mais quand je les ai imaginé ensemble dans leur nacelle, dans une chaude soirée d'été, avec leur deux gros pandas en peluche, je me suis dit que c'était trop beau pour passer à côté d'une scène si importante. 

Donc voilà! Louis admet qu'il a des début de sentiments pour Harry !! Tain tain taiiiinnnn

Hum... que va-t-il faire? 
à votre avis, Harry est-il aussi sensible aux charmes de Louis ?

J'ai vraiment aimé écrire ce chapitre! J'ai réalisé l'autre jour que DAeDV était ma première fic aussi chill et fluff, bien loin du dramatisme de mes derniers romans haha! 

Bref bref, je vous retiens pas plus longtemps ! xxxx - Joëlla

PS: Suivez moi sur twitwi !! @  _softlouis_ 

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