Quelques heures plus tard, elle retrouva sa place à côté de ce qui pourrait être "sa" corbeille de fruits. Elle prit une pomme avant de croquer dedans et de manquer de s'étouffer quand elle vit Tina se pointer, l'air de rien.
Il fallait un sérieux culot pour oser le faire après avoir tenter de la tuer.
La colère guettait Eden, alors qu'elle gardait son sang froid afin de ne rien montrer.
Tina eu un regard accusateur et un joyeux sourire ironique jusqu'à ce qu'elle ne se retrouve en pleine discussion avec les autres filles.
Eden se pinca les lèvres et manqua de se lever et de faire un scandale avant même que l'assemblée n'ai commencé quand la douce main réconfortante de Salie vint se pauser sur son épaule.

- Tu ne fera rien.

- Et comment peux tu en être sûre ?

- Oh je ne le suis pas, mais si je te dis que tous va rentrer dans l'ordre, j'ai l'espoir que tu ne fasse rien. Repris t'elle un sourire aux lèvres.

- Rentrer dans l'ordre ?

- Tous ce que je peux te dire, c'est que tu n'auras plus à te préoccuper de cette femme. Alors soit patiente et ne créé pas de chahut pour rien. Continua t'elle en se dirigeant vers la place qui lui était attitré, à côté de Priam.

Eden, souffla et fut presque déçu de de ne pas pouvoir le faire. Elle aurait bien créé un problème de taille, que Salie se serait empressée de réparer en soudoyant Morgan. Elle s'enfonça un peu plus dans ses coussins et admira l'arrivée du grand maître. Il est vrai qu'il était d'une beauté exceptionnelle.
Il n'avait pas un défaut physique, il était grand, beau et fort. Eden avait déjà remarqué cette musculature saillante à travers son tee shirt, il était doté d'un regard étonnamment clair et mystérieux à l'inverse de ses cheveux d'un noir corbeau. Sa peau lisse et parfaite paraissait douce et soyeuse. Et son sourire...son sourire était l'élément qu'elle préférait le plus, d'une sincérité absolue, il illuminait une pièce.
Morgan pourrait la faire céder avec ce détail, mais comme il se réjouissait que très rarement. Eden se sentait protéger.
Balayant un peu plus la salle et admirant l'émerveillement qu'avait les autres filles pour celle qui fut la première maîtresse de Morgan, Eden ne pût s'empêcher d'assourdir un rire.
Comme pour chacune des assemblées, Eden était seule, encore plus maintenant qu'elle avait la moitié du visage balafré. Bien qu'elle ait acquis une chose que les autres n'avaient pas: son louveteau.
Alors que Morgan se leva quelques heures après, le harem en fit de même, il était temps pour lui de choisir celle avec qui, il allait passer la nuit.

Il se rapprocha, et comme d'habitude, elles se ruèrent sur lui, le suppliant à genoux. Et comme d'habitude son choix avait été fait à l'avance.
Ce soir était un soir particulier puisqu'il allait donné sa bague par dépit, par obligation.
Dans un geste lent et indécis, il tendit la bague à Tina, qui porta une main sur son thorax, les yeux larmoyants d'émotions. Il regarda dans la direction de Eden qui restait à l'écart, fidèle à elle-même, discrète et sobrement belle, une pointe d'amertume visible sur son visage, et puis il disparu.

***

Tina se présenta à l'heure, revêtu de sa plus belle robe et des bijoux qu'il lui avait offert au fil des jours.
Il l'invita dans la salle de bain, où il lui fit signe de se dévêtir et de se plonger dans l'eau chaude.
Un verre de Whisky à la main, il la regardait l'aguicher en sirotant une gorgée avant de lui demander:

- Tu as voulu tuer Eden tout à l'heure ?

Sa voix était intentionnellement douce, il ne voulait surtout pas provoquer un élan de panique mais lui faire croire qu'il était compréhensif.

- C'est a dire que...elle chercha un instant ses mots, prit au dépourvu. Je ne voulais pas vous décevoir, mon seigneur, je voulais vous garder. Et je sens bien que Eden prend du galon... Fini-t-elle par dire avec un sourire discrètement interrogateur.

Il pausa son verre sur le meuble et se rapprocha.

- Tiana, tu ne m'a pas déçue... il se plaça derrière elle, caressant du bout des doigts sa peau laiteuse.

Il s'agenouilla, passa une main douce sur son cou avant de le presser fermement.

- ... tu m'as trahie.

Son regard était plongé dans le vide, il l'a senti se débattre et chercher sa respiration, mais n'en fit rien. Tiana suffoquait et il finit par planter ses crocs dans sa jugulaire. Se délectant de chaque gorgée, il prit un plaisir certain à la faire souffrir, avant qu'il ne lâche sa proie, la laissant pour morte sans sa baignoire.
Il l'admira un moment, puis repris son verre de Whisky et s'éclipsa dans sa chambre.
Il venait de tuer, cet acte lui était familier. D'habitude, il tuait pour ce nourrir et prenait grand soin à ne pas faire souffrir ces pauvres filles. Mais Tiana l'avait mis hors de lui, il voulait sa peau et ne lui laissait aucune chance de s'en sortir, il voulait qu'elle se voit mourir. C'est ce qu'il s'était passé.
Satisfait, il sonna la petite clochette sur son chevet. Maverick ouvrit la porte quelques minutes plus tard.

- Seigneur ?

- Il y a un cadavre dans ma baignoire, si tu pouvais t'en débarrasser, ça m'arrangerait.

- Je vais appeler, les femmes pour qu'elles nettoient.

- Et donne le corps à manger aux loups.

- Bien monsieur. Fini Maverick en disposant.

Se détendre était le maître mot de sa soirée, après que le nettoyage ai été fait. Il fini par se laisser tenter par un bain. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas passé le temps seul, sa vie se résumais à coucher avec des femmes, manger et trinquer dans le but de trouver celle qui comblera son appétit sur tout les plans, mais à peine commença t'il à s'évader qu'il entendit toquer à la porte.

***

Eden s'était réveillée en sursaut après qu'une douleur l'ai sorti d'un rêve dans lequel elle retrouvait sa liberté.
Sur les conseils de Salie, elle avait décidé de franchir le pas et de venir lui demander de mettre à terme à sa souffrance.
Sans y prêter la moindre intention, elle partit vêtue d'une simple chemise blanche.
Bien gênée, elle ne se voyait pas faire demi-tour après avoir toqué. Mais maintenant devant cette porte bien trop grande pour être celle d'une chambre, elle constata que le décalage de température était tellement flagrante, qu'elle s'enveloppa de ses bras.
Elle était nerveuse, et encore plus quand elle entendit des pas résonner de l'autre côté de la porte... .
La poignée ce baissa et ce qu'elle trouva derrière, dressé juste en face d'elle, tel un gladiateur lui cloua le bec.
Magnifiquement sculpté, le torse nu de Morgan ruisselait encore, il était entouré d'une serviette à la taille et ses cheveux étaient mouillés. Eden avait rarement vu un homme aussi parfait physiquement.
La bouche entre ouverte de stupéfaction,  alors qu'il aurait été avisé de lui dire ce qu'elle était venu faire, elle était incapable de décrocher le moindre mot.

- Hum... je... je sais que je ne devrai pas être ici... Vous, vous demandez certainement ce que je fais ici, planté comme un paillasson... je suis ici pour ...

Elle leva les yeux au ciel, déboussolée et même perturbée par cette beauté silencieuse. Il ne disait rien mais la regardait d'une façon perçante et attentive alors qu'Eden se sentait tourbillonner, elle aurait pu tomber à la renverse et convulser mais d'une manière étonnante elle restait perchée sur ses jambes flageolantes.

- Je... j'ai... Elle souffla avant de baisser la tête.

Elle finit par lui montrer ses cicatrices, espérant qu'il comprenne la raison de sa venue.

Il s'écarta sur le côté pour lui laisser la place pour entrer, elle le regarda discrètement doutant de son invitation. D'un geste simple de la main, il l'incita à franchir le seuil, elle avança en prenant soin de ne pas l'effleurer puis il referma derrière eux.

- Assieds-toi.

De la main, il lui montra un sol surplombé d'un immense tapis noir à poils, il s'agissait de ceux qu'elle préférait. De nombreux coussins y étaient superposés. Elle s'y dirigea pendant que Morgan s'absenta dans la pièce voisine qui n'était autre que la salle de bain.

Elle s'y 'installa en tailleur avant de balayer du regard cette magnifique pièce qui pourrait  être décrite comme féérique pour les petites filles encore innocentes. A sa gauche, un immense lit rond semblait façonné dans la pierre. Elle devinait une baie vitrée juste derrière celui-ci, des rideaux de velours rouges recouvraient dans son intégralité les fenêtres. Sillonnant un peu plus la pièce, détaillant chaque murs, ses yeux s'arrondirent en voyant l'horloge murale indiquant: minuit.

Morgan revint sec, et habillé d'un jogging et d'un simple tee shirt noir.

- Tu veux boire quelque chose ?

Elle fit non de la tête bien que sa bouche en salivait de soif, et pas que. Se dirigeant vers un mini bar dressé prêt de son lit, il y sortit un verre et y versa de l'eau. Pour le plus beau souvenir d'Eden qui analysait attentivement ce qu'elle aurait clairement défini comme un par choc. Ses fesses étaient tout aussi belles que son torse, rondes et musclées à souhait, elle mordit sa lèvre inférieure. Il revint peu de temps après, et lui tendit un verre d'eau.

- Tu as soif, boit.

Elle lui prit le verre et l'ingurgita en quelques secondes. Il s'assied en face d'elle et la fixa. Mal à l'aise, Eden commençait à se dandiner tentant désespérant de ne pas croiser son regard.

- Que veux-tu Eden ?

Sa voix était très douce et lui en donna des frissons. 
Il ne fallait pas qu'elle bégaie cette fois, elle prit son courage à deux mains.

- Hum, déjà, je tiens à m'excuser, il est tard, ou tôt cela dépend comment on le prend...

Elle sourit gêné, il ne fallait pas s'égarer dans ses propos.

- Salie, m'as conseillé de venir vous voir pour mes douleurs. Lança-t-elle d'une traite.

Il fronça les sourcils puis acquiesça.

- J'ai été prise de sueurs nocturnes et mes douleurs ce sont réveillées.

Il caressa sa barbe d'une main.

- Comment t'ai tu fais ces marques aux poignets ?

Elle baissa la tête de peur de ne plus pouvoir cacher la vérité.

***

La vérité ?  Morgan la connaissait, mais il ne voulait pas de mensonge. Eden était sur le point de passer cette limite qui pour lui était impardonnable.
Dans sa bonté Eden cherchait à protéger ses assassaillants, mais pourquoi ?  Comment pouvait-elle encore se préoccuper du sort des autres alors qu'elle en était la seule victime.

- Je me suis fait attaqué la nuit dernière et par chance, Salie passait par là.

- Attaquée ?

- Oui, Tiana était là.

Satisfait de ses réponses, il ne s'attarda pas plus longtemps.

- Bien, et tu as mal ?

- Oui, aux poignets...

Il lui tendit les deux mains en l'incitant à poser les siennes dans le creux de ses paumes. Elle s'éxécuta avec anxiété. Il referma ses mains et une sensation de fraicheur et de légèreté parcouru le corps d'Eden. Quand il les rouvra, la douleur ainsi que les traces avaient disparus.
Interloquée, elle resta un instant focalisée sur ses mains.

- Autre chose Eden ?

Elle rediriga son regard vers lui.

- Oui...

Elle toucha tristement ses cicatrices sur le visage, il s'agissait de celle qui lui faisait le plus mal...

- Mes cicatrices, me font souffrir, elles me piquent de plus en plus.

D'une main compatissante, il caressa sa joue meurtrie. Ce touché était d'un grand soulagement mais quand il plongea son regard de braise dans ses yeux larmoyants de douleur, elle comprit qu'elle n'aurait plus mal. Comme une renaissance, elle crut un instant que ses cicatrices avaient disparu, ce qui n'était à son grand désespoir, pas le cas.

- Voilà.

- Déjà ? Fit elle battant des cils, surprise.

Il laissa paraître un léger rictus avant de se lever.

- Oui, mais si tu veux continuer de me regarder, fais-le, ça ne me dérange pas.

L'humour n'était pas son fort, mais la situation était bien trop tentante. Aussi Eden, prit cette aparté au sérieux.
Déterminée à lui faire fermer sa bouche de canon à retardement, elle prit son courage à deux mains et tenta le tous pour le tous.
Transpercé, par ses deux billes claires, son cœur battait à vive allure, la crise cardiaque n'était pas loin...

- Pourquoi es-tu là Eden ? Mis à part tes douleurs ?

Coupé dans son élan, elle déglutit, il fallait réfléchir rapidement et lui dire quelque chose de cohérent.

- J'ai eu une discussion avec Salie, j'ai pris conscience que le monde tel que je l'avais connu, enfant, avait changé et qu'il fallait désormais me battre...

- Te battre pourquoi Eden ?

L'incita t'il à continuer, accentuant un peu plus son regard.
La tension était presque palpable, Eden se sentait toute chose et savait qu'à ce moment précis, elle ne pouvait pas faire marche arrière.

- Pour vivre, que si je ne fais pas bonne figure auprès de vous, je mourrai.

Ce n'était pas tout à fait la réponse qu'il attendait, mais il s'agissait d'un bon début. Elle se leva et lui fit face.

- Ne me croyez pas facile, je ne l'ai jamais été et malgré ce visage, je ne renoncerai pas à mes principes.

- Tu sais qu'ici les femmes me font la cours et pas le contraire ? Continua t'il d'un ton toujours aussi plaisant.

- Eh bien, peut être que ce jeu est voué à être différent entre nous. Après tout, vous veniez dans ma chambre en pleine nuit et pas le contraire.

Il croisa les bras sur son torse avant de sourire amusé.

- Crois-tu qu'il soit judicieux de pousser la provocation à ce point ?

- Je crois qu'il est judicieux de vous rappeler que le pouvoir d'une femme n'a pas de limite surtout quand il s'agit des hommes.

- Je crois être bon de te rappeler que j'ai une emprise physique sur toi que tu ne sais pas contrôler.

Bouche bée, elle sentit ses jambes se dérober, son cœur s'emballer, son corps était sur le point flancher.

- Qu'allez vous faire à Tiana ?

Elle pensa nécessaire de changer de sujet, surtout que le destin de son ennemie l'intéressait vraiment.

- Elle ne t'embêtera plus. Dit il seulement.

Sur ces mots elle s'éloigna, baissa la porte de la poignée.

- Eden ? L'appela t'il doucement. Quand elle se retourna il fini, tu pourras venir ici quand bon te semble, à partir de minuit et ceux jusqu'à l'heure que tu veux. Pour tes douleurs ou tout simplement par besoin de m'admirer comme tu le fais si bien mais ne joue pas trop.

Elle sortit avant de refermer la porte. Elle venait de franchir la première étape, alors qu'elle n'avait jamais voulu entrer dans cette course à la première place, elle venait clairement d'afficher son désire de participer à la compétition.