Chapitre douze
De nouveau avec des chaines, aux chevilles, ses luxueux vêtements avaient été échangés pour une chemise courte comparable à un drap sale.
Approchant de la salle principale, les esclaves désormais de son nouveau rang, commencent à préparer le buffet, elle suit tant bien que mal le rythme sans fin de son nouveau travail. Elle regarda de loin son ancienne place, là où elle pouvait admirer secrètement le bel étalon et manger ses juteuses pommes puis son coeur battis plus fort à l'arrivée de Morgan, elle l'admira quelques seconde. Elle devrait le haïr et être heureuse d'être à la place qu'elle occupait maintenant. Après tout n'était ce pas ce qu'elle voulait ? Qu'il cesse de lui proposer cette répugnante bague ? Que Salie arrête de lui dire de faire des efforts pour se faire remarquer ?
Cet homme avait une emprise sur elle que les autres n'avaient pas et qu'elle ne pourrait expliquer.
Mavrick l'attrapa par le bras, la sortant de ses pensées.
- Vas donner à boire aux favorites de Morgan.
Il manquait plus que ça ! décidément il ne m'arrive que des bricoles. Se dit elle.
Elle voyait déjà leurs visages s'émerveiller en la voyant réduite en sous-catégorie, elle prit tout de même un broc d'eau et s'exécuta.
- Eden ? Fit l'une d'entre elles.
Elle se retourna à l'entente de son prénom quand des rires moqueurs résonnèrent. Elle serra la mâchoire, en pensant qu'elle en avait déjà assez fait comme cela et ce retint de lui lancer l'eau à la figure.
En se tournant, elle croisa le regard de Morgan mais il le détourna directement.
***
Quand le monde parti, les genoux au sol, elle frotta. C'était long et dur, la fatigue la guettait mais elle ne fahis pas. Puis c'etait au tour des tables. Eden comprit le renouvellement mensuel des esclaves, à ce rythme, la survie est minime. Elles n'ont pas encore mangé et sont à bout de force alors que Mavrick les guette, un fouet à la ceinture. Il l'interrompit.
- Eden, Salie veux te parler. Fait vite. Lui dit-il la montrant du doigt.
Elle se redressa avant de se précipiter vers son amie et de l'enlacer.
- Comment tu te sens ? Tu tiens le coup ? Demanda Salie.
- C'est fatiguant, mais je tiens le coup.
- Faut que tu manges, d'accord ? Souffla son amie inquiète.
- Mavrick ne nous as a pas proposer à manger de la journée.
- Vous mangez une fois par jour. C'est peu mais ça suffit pour des esclaves de votre catégorie.
Elle passa sa main sur sa joue, Eden vit dans son regard de l'espoir ce qui lui fit chaud au coeur.
- Vous êtes amené à préparer le bain des maîtres, c'est ta seule chance pour le recroiser et essayer d'avoir une discussion avec lui.
Eden baissa son regard.
- Tu sais, Morgan n'est pas l'hybride parfait. Il se bat contre la malédiction tous les jours, ce qui revient à se battre contre lui même.
Mais il est profondément gentil quand il se montre sous son meilleur jour.
Il a fait beaucoup alors qu'il aurait pu se débarrasser de toi tellement de fois.
Il t'a sauvé d'une mort certaine, il a tué Tiana, il t'a offert tellement de chance et encore maintenant, tu n'es pas morte alors que tu la trahis.
Il est temps que tu te livres à lui et arrête de mettre des barrières entre vous.
- EDEN ! Cria Mavrik.
- Je vais devoir y aller. Répondit-elle.
Salie la retint.
- Quand tu préparas son bain, tu le verras, profite en pour lui parler.
Elle dis oui de la tête et réparti à ses tâches.
***
Le cachot était sa nouvelle chambre, et un plateau de quelques fruits pour vingt esclaves était désormais son repas pour la journée.
Elle souffla dépitée, puis souris quand elle vit une pomme, qu'elle prit avant de s'allonger au sol et de se remémorer les souvenirs de son ancien rang, une vie qu'elle ne voulait normalement pas.
Morgan l'avait sauvé de la mort, puis il lui avait offert Hope pour pallier à sa tristesse, il s'était débarrassé de Tiana. Tant de choses qu'il avait fait pour elle, elle n'avait rien vu, pas réfléchi. Et en échange ? Elle a été fouiller dans ce qu'il pourrait qualifier de jardin secret. Son histoire, qu'il ne voulait dévoiler à personne. Sa curiosité avait été plus forte que sa raison, elle a voulu aller trop vite et elle était en train de le payer.
***
Une semaine plus tard.
Elle avait accompli ses tâches sans broncher, si bien qu'elle n'avait pris aucuns coups de fouet.
Elle avait maigris à vue d'oeil, ses cicatrices la fit souffrir et l'avaient affaiblie mais elle vivait encore.
C'est en servant l'eau, qu'elle se deplaca pour en faire de même avec Morgan mais arrivée à quelques mètres, elle chancela sur le pied de sa favorite qu'elle avait placé devant elle pour la faire trébucher.
Elle arriva aux pieds de Mogan, les rires des autres femmes résonnèrent, le broc était cassé et l'eau avait éclaboussé Morgan.
Salie manqua de se ruiner sur celle ci pour la relever mais ce retenu en voyant le monde regarder la scène.
Eden, souffla désemparé, il s'agissait de sa première erreur, elle était sur de refaire une semaine comme celle qu'elle venait de vivre, allait elle seulement survivre après les coups qu'allait lui infliger Mavrik ?
Les joues rosées de honte, elle trouva la force de relever la tête, a bout de force et les yeux remplis de tristesse, elle trouva le courage de lui dire un mot.
- Pardon.
Il ne sut comment l'expliquer, mais Morgan avait profondément été touché. Il s'agissait d'excuses sincères, ce n'était pas seulement pour cette chute qu'elle s'excusait, mais pour ce qu'elle lui avait dit et fait.
Mavrik dégena son fouet avant que Morgan ne le freine.
- Elle n'a pas fait exprès. En revanche tu peux punir celle-ci. Fit il en montrant du doigt celle qui avait causé sa chute.
Une fois de plus Morgan venait de la protéger.
Elle se releva difficilement et nettoya avant de s'éclipser.
Mavrik vint à la retrouver après avoir infliger la correction à l'autre femme.
- Morgan veut que tu ailles t'occuper de son bain.
Le cœur serré et les jambes tremblantes qu'elle alla en direction de la chambre du grand maître.
Mavrik l'escorta avant de lui montrer la salle de bain et tout le nécessaire dont elle avait besoin, puis il parti.
Eden admira un instant la salle entièrement noire avec pour seul marque de blanc la baignoire qui faisait la moitié de la pièce, puis elle souffla. Cette fois il ne fallait pas qu'elle se ratte. Elle se pencha vers le mitigeur à la recherche de la bonne température, quand elle la trouva, elle mis le bouchon au fond de la baignoire.
En fouillant dans les placards, elle trouva des petites choses pour décorer cette pièce triste à son goût. Des bougies rouges qu'elle diriga à son nez ravi de constater qu'elle avaient une délicieuse odeur de rose.
Elle entoura la baignoire de ces bougies, y rajouta du savon pour faire mousser bain, puis quand celle-ci atteignit une hauteur convenable pour qu'il puisse s'y plonger, elle sortit de la pièce et l'attenti, la tête baissé en guise de soumission pour continuer son sans faute.
Les secondes devinrent des minutes et celles-ci semblaient durées une éternité avant qu'elle entende la porte s'ouvrir. Elle n'avait pas vacillée une seule fois et tenait son rôle à la perfection.
Il se tint juste devant elle et d'un doigt sous le menton, remonta délicatement sa tête.
- Le bain est prêt ? Lui demanda t'il doucement.
Elle lui fit oui de la tête avant qui ne se dirige vers la salle de bain. Elle le suivit et détourna les yeux pour lui laisser de l'intimité avant de remplir un vase de verre d'eau et de lui verser sur la peau.
Eden se dit qu'il fallait qu'elle engage la conversation mais qu'elle ne savait pas comment commencer.
Il n'avait même pas fait de remarque sur la décoration qu'elle s'était appliquer à faire, elle qui pensait tapé dans l'originalité, c'était planté.
Elle zyeuta un court instant les muscles de son dos, elle l'avait déjà vu nu, mais la situation n'avait franchement pas été propice à l'admiration, elle était maintenant forcée de constater qu'il avait un corps musculairement sublime.
- Tu n'as pas joué ta rebelle cette semaine ?
Étonné qu'il cherche à engager la conversation et même si ce n'était pas de la meilleure façon qu'il soit. Il lui épargnait la complexité de cette tâche.
- Oui, je me suis dit que j'avais fait assez de dégâts comme ça.
- A qui le dis-tu ?
Elle prit son courage en main et mit sa fierté de côté, c'était le moment.
En continuant à verser l'eau sur sa peau déjà humide, elle se lança.
- Ce que j'ai fait est impardonnable...
Sa voix tremblait, et ses yeux s'humidifièrent.
Il ne fallait pas craquer maintenant, elle le savait mais sa gorge se serra, alors qu'elle reprit une bonne inspiration. Morgan se tourna dans l'eau pour s'accouder sur le rebord en face d'elle. Voilà qu'il rendait la tâche bien plus complexe, elle reprit le contrôle de ses émotions avant de recommencer.
- Ce que j'ai fait est impardonnable, et je ne demande pas votre pardon. Je sais que je vous ai déçu mais je suis comme ça... il faut toujours que j'en sache plus, en fait, j'en veux toujours plus. Cette semaine, j'ai compris la chance que j'avais d'avoir un lit, à manger, de quoi me laver, de quoi me coiffer, de magnifiques robes.
Et vous, qui veillé sur moi et ceux même à mon insu.
Je serai prête...
Elle s'arrêta soudainement quand elle se rendit compte de ce qu'elle s'apprêtait à dire. Elle ne put empêcher une larme de couler.
- ... Je serai prête à tous pour que vous ayez le doux regard que vous posiez sur moi avant que tout cela arrive.
Le regard de Morgan fut plus intense et profond, il l'a fit frissonner et avoir des idées qu'elle ne pensait plus avoir.
- Dit moi clairement ce que tu veux Eden.
Elle aurait voulu lui dire qu'elle le voulait pour elle seule mais, il fallait qu'elle réfléchisse intelligemment, elle n'aurait pas de seconde chance.
- J'aimerai retrouver ma place.
- Ta place ? C'est a dire ?
Elle comprit qu'il cherchait à la faire parler et à l'emmener sur un terrain sur lequel elle ne voulait pas s'aventurer. Se livrer, c'est ce que Salie lui avait conseiller de faire.
- J'aimerai avoir une autre chance, une dernière.
- Déshabille-toi alors, et viens te baigner avec moi.
Elle baissa la tête et c'est tremblante, qu'elle dirigea sa main vers les ficelle de sa chemise pour tirer dessus mais la main de Morgan vint l'arrêter.
Elle avait tellement été focalisée sur sa peur qu'elle ne l'avait pas entendu se lever et lui faire face.
Elle releva son regard vers le sien, il voulut la prendre sur le champ avec ou sans son accord, pour lui il n'y avait pas d'importance mais maintenant qu'elle venait de changer de discours, il ne voulait pas l'effrayer et encore moins lui faire revivre des moments désagréables.
Il parti dans la chambre mais Eden ne bougea pas d'un doigt, même quand il revint et qu'elle sentit son souffle chaud sur son cou. Il approcha sa bouche de son oreille.
- Tu me fais confiance ?
Elle fit oui de la tête, à deux doigts de tout abandonner.
Il caressa d'une main légère son cou avant d'y faire glisser un collier, d'une beauté inouïe. Il habillait son cou dans sa totalité et retombait entre ses seins et jusqu'au nombril. Émerveillée devant une telle pièce, elle se retourna face à lui, les yeux pétillants.
- Merci... il est magnifique !
- Comme celle qui le porte. Répondit il avec une profonde sincérité.
Elle sentit son souffle se couper.
- Ne me déçois plus. Lui precisa t'il de sa voix la plus douce.
Elle lui répondit par un simple hochement de tête, incapable de relever quoique ce soit.
- Retourne dans ta chambre, mange, lave toi, repose toi, et reviens me voir demain en début de soirée.
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