Chapitre dix
Debout la belle aux bois dormant ! S'exclama Salie en allumant toutes les lumières.
Eden plissa les yeux instantanément.
- Oh non Salie !
Elle n'avait pas beaucoup dormi et bien qu'elle ne soit pas une lève tard, elle aurait apprécié faire une bonne grâce matinée.
- Alors, alors ? Fit Salie en s'asseyant sur le bord du lit, les yeux écarquillés de malice.
Les détails, lui avaient été rapportés par Morgan, mais Salie attendait les retours d'Eden.
- Eh bien... je n'ai pas pu résister...
- J'en étais sûre !
Eden manqua de rire aux éclats quand elle vit son visage s'illuminer tel un personnage de dessin animé.
Elle n'en fit rien .
- Que crois-tu qu'il ce soit passé ?
Salie acquisa d'un sourire.
- Je sais exactement ce qu'il s'est passé.
- Alors pourquoi me réveiller et me pauser cette question ? S'outra t'elle.
- Je viens seulement, prendre la température de ton côté. Fit elle en levant les yeux au ciel.
- La température ? Penses-tu que je sois aussi chaude que la braise ?
Salie ouvrit la bouche de stupéfaction, elle ne s'attendait pas à une telle réparti même si elle savait pertinemment de quoi était capable son amie.
- Tu l'a quand même aguiché !
- Aguiché ? C'est lui qui ta dis ça ?
Salie, je l'aurai aguiché, il ne s'en remettrai pas. J'ai juste pausé les limites.
Au fond c'est ce qu'elle voulait, remettre des barrières, le sexe n'était plus fait pour elle depuis bien longtemps. Les hommes de son temps ne juraient que par cela alors ... Morgan, un hybride avec un harem ?
Salie éclata de rire.
- Les limites ? Appeler votre situation "un jeu", c'est vrai que ça pause des règles. D'ailleurs quelles sont elles ?
Eden croisa les bras sur sa généreuse poitrine avant de faire la moue. Puis Salie prit l'initiative de pincer ses joues rosées.
- Avoue juste qu'il...
- Non, je ne me suis pas radoucit. S'opposa t'elle.
- Bon très bien, très bien. Maintenant qu'il t'a invité à venir quand bon te semble. Tous les soirs tu y seras.
- Tous les soirs ? C'est une question ?
- Non. C'est une affirmation !
- Je ne vais pas l'embêter.
- Tu ne l'embêteras pas.
Les réponses de Salie étaient tranchantes et à travers son ton, elle voulait lui faire comprendre qu'il ne fallait pas rebrousser chemin, maintenant que tout était engagé.
Puis Eden regarda autour d'elle, remarqua que son louveteau était absent. Il l'étais en fait, tous les matins, mais elle y fit attention seulement aujourd'hui.
- Où est parti Hope ?
Le prénom était sorti de sa bouche sans effort. Hope pour espoir, l'espoir qu'un jour tous cela cesse, qu'elle s'en sorte, qu'un jour peut-être elle ne serait plus confronté à la méchanceté des autres. Elle se leva, et pris la décision de partir à sa recherche.
- Ou vas-tu ?
- Je vais chercher Hope.
- Tu ne l'as jamais fait jusque là, alors pourquoi maintenant ? Et tu ne viens pas à la réception ? Enchaîna Salie.
- Non, ne m'attend pas.
C'est en petite tenue qu'elle franchit le seuil de la porte avant que la main de Salie ne vienne la rattrapper par l'épaule.
- Tu vas rentrer dans cette chambre, te changer et aller à la réception.
Eden tenta de contrer sa douce adversaire, mais avant qu'elle ne pu sortir un mot de sa bouche, Salie pausa son index sur ses lèvres pulpeuses.
- Tu n'en a pas le choix.
***
La réception n'avait pas été extraordinaire à l'exception des regards de Morgan qui se faisaient plus persants et insistants. A la vérité, elle aimait cela mais en avait terriblement peur comme tous ce qui s'en rapprochait alors quand il lui présenta la bague, qui lui garantissait de passer un moment indéterminé avec cet être surnaturel, prise de panique, elle déclina une nouvelle fois.
Sa réponse négative ne fut pas appréciée de Morgan qui se détourna de la malheureuse et en choisissa une autre.
Salie fut scandalisé, elle la saisie par le bras et la traîna à travers les couloirs.
- Je ne comprend pas ton entêtement !
- Je t'ai dis que j'avais pausé des limites. Lui répondit-elle calmement.
- Tu n'as pausé aucunes limites ! Tu t'es lancé et maintenant que tu entre dans le vif du sujet, tu cherches à rebrousser chemin ! Mais ça ne se passera pas comme ça ! Continua t'elle déchaîné.
- Et comment penses-tu que ça va se passer au juste ?
Salie s'arrêta et lui fit face, l'index menaçant juste devant son visage.
- Un jour, il se détournera et cessera d'attendre.
- Eh bien, parfait !
C'est que mon destin est scellé. Un homme qui n'attend pas, n'es pas un homme bon et se détournera forcément un jour de toi.
- Mais ce n'es pas un homme Eden !
- Son entre jambe est différent du mien, pour lui, passer une nuit avec une femme, c'est tremper sa queue.
- Je ne comprend pas.
- Non effectivement, tu le comprends lui, mais personne ne cherche à me comprendre moi.
Sur ces mots, elle se détourna de son amie resté bouche bée avant de s'enfermer dans sa chambre et de pleurer à chaudes larmes.
Eden n'était pas méchante, elle était comme toute les femmes de son monde un peu féministe.
Elle avait conscience qu'elle ne retrouverait plus jamais sa vie d'avant, la liberté qu'avait acquis les femmes était malheureusement révolu. On leur demandait désormais de faire une croix sur tous cela et de prendre de nouvelles habitudes.
Bien qu'elle l'ai compris, elle gardait quand même un petit espoir qu'un jour, le RAID vienne tout faire péter et la délivrer de toute cette mascarade. Ce donner corps et âme sans rien demander en retour et en oubliant son passé lui était impossible.
Elle fini par s'endormir après quelques minutes. Il n'était pas si tard quand elle fut sorti de son sommeil par une petite tape discrète derrière la porte.
Le visage de Salie apparu quelques seconde après.
Eden ne réagit pas, et resta blottie entre ses draps, son amie se rapprocha discrètement avant de s'allonger près d'elle.
- Je ne voulais pas te faire du mal. Commença t'elle. Je ne connais pas ton passé, je ne sais pas tes blessures...
- J'ai été violenté par les hommes. Lâcha Eden.
- Violenté ?
Le mot sorti de la bouche de Salie de façon douloureuse, il vint lui écorcher la langue et lui nouer le ventre.
- J'ai été avec un homme pendant un certain temps, Nolan.
Au début, il était tous ce qui a de plus normal, aimant et compréhensif.
Un jour, il est rentré de boîte avec ses potes bourrés. Il m'a proposé un plan à cinq, j'ai évidemment refusé. Eh puis... Elle déglutit, les yeux larmoyants. Il est devenu violent, il m'a dit que j'étais à lui et qu'il était de mon devoir de faire tous ce qui lui plaisait. J'ai d'abord voulu partir, l'un d'eux ma rattraper et je te laisse imaginer ce qu'il s'est passé après.
Je n'ai plus rien fait avec un homme depuis ce moment et je refuse d'obéir à un quelconque ordre émanant de l'un d'entre eux.
Salie resta un moment sans rien dire.
Que pouvait-elle rajouter après tout ?
- J'ai d'abord été une victime mais j'ai décidé de me battre et de montrer que le fait d'avoir été blessé au plus profond de mon être altérait pas mon caractère. J'ai décidé d'en faire une force. C'est tellement difficile pour moi de casser cela. Vous nous demandez de tout oublier, effacer nos proches, nos souvenirs et nos douleurs mais ce n'es pas si simple.
Comment as tu fais toi ?
Salie se raidi plus encore.
- J'ai été vendu par mes parents, Min...elle s'arrêta brusquement avant de reprendre ce qui n'était pas perçu comme anodin de la part de Eden. La mère de Morgan, m'a recueillie alors que je n'avais que six ans.
Eden se dit alors qu'il était normal que Salie, se mette autant de leur côté. Ils faisaient partie de sa famille, en fait, c'était sa famille.
Son discours était percutant et ceux malgré son petit cafouillage.
"Min..." comme possiblement "Minuit"?
- Je vois, la mère de Morgan, t'a sauvé la vie, comment s'appelait elle ?
- Peu importe,Tu n'as cependant pas le choix. Je coçois ton passé, et c'est une horreur sans nom. Mais tu ne quittera pas cet endroit, Morgan te fait de l'effet comme toutes ses femmes autour de toi. Tu devrais parlé pour extérioriser tous ce que tu as sur le coeur.
- Parler, c'est exactement ce que je viens de faire.
- Tu sais très bien ce que je veux dire.
- Dis moi seulement pourquoi ? Pourquoi, c'est sur moi que tu t'acharne ?
- Que je m'acharne ? Tu n'as rien compris. Salie souffla avant de lui faire volt face.
Eden était seule, personne ne pourrait la comprendre, même pas Salie. Pire à l'écouter, Morgan n'était pas qu'une bête adoratrice du sexe opposé mais presque la victime dans cette histoire.
Son récit avait convaincu son amie, peut-être lui laisserait-elle plus de temps pour s'acclimater. Eh puis, elle sourit en pensant à Salie qui aurait fait des bons si elle l'avait entendu dire une telle chose. S'acclimater ? Lui aurait-elle demandé les yeux arrondis. A les écouter, les habitudes devaient se prendre en deux jours. Savait elle vraiment ce qu'on lui demandait de faire ? Tomber amoureuse de son ravisseur ? Était-ce vraiment cela ?
Bon sang, dans sa tête tous tournait comme une toupie elle ne voulait pas céder à cela, pas aussi vite, pas comme ça et pourtant, son obsession pour Morgan était bien présente.
***
Le sommeil gâché, elle s'attarda une nouvelle fois dans les couloirs, effleurant le sol froid de ses pieds nus. Ils la mena jusqu'à cette porte, SA porte. Elle souffla stupéfaite du culot qu'elle avait à cet instant.
Elle frappa d'un bon coup avant de s'apercevoir qu'elle venait de commettre une énorme bêtise.
Il ouvrit rapidement et d'un regard intense et foudroyant, l'analysa de la tête aux pieds.
- Eden, que fais-tu ici ?
Sans paniquer ou même bégayer, les mots venaient naturellement.
- Vous avez dit que je pouvais venir quand bon me semblait.
- Mais il me semble que tu as refusé cette bague. Continua t'il sur le même ton froid.
- Je ne pensais pas que la refuser engendrerait le retrait de la proposition.
- Donc, tu ne veux officiellement pas prendre mon invitation, mais tu te permets de toquer à ma porte et de faire comme si ta réaction était normal ?
Elle déglutit, dit comme ça il était évident qu'Eden avait tirer un peu trop fort sur la ficelle.
- Tu m'as humilié en public, il faut être complètement inconsciente pour osé se pointer ici. Fit il en serrant sa mâchoire.
- Vous n'avez pas l'habitude que l'on vous dise non et vous en avez pris un coup à votre fierté. C'est bien ce que je me disais, vous ne tiendrez pas.
Un éclair jaillit dans le regard de Morgan, brève mais étincellente. Était elle aller trop loin dans ses paroles ? La réponse allait être foudroyante et à la hauteur de ce qu'attendait Eden. Elle inspira un bon coup avant de recevoir sa sentence.
- Je ne tiendrai pas à quoi ? Répondit il étonnement sans un haussement de ton.
- Je ne suis pas comme toutes ses femmes, et je ne veux pas l'être.
Je ne veux pas, je ne peux pas faire impasse sur mon passé ! Je suis devenu cette femme grâce à celui-ci. Et le caractère que j'ai me convient, alors je mourrai droite et forte s'il le faut.
Il haussa les sourcils, le discours d'Eden semblait tourner en rond et devenir incohérents. Il s'écarta.
- Entre. L'invita t'il.
Ce qu'elle fit directement. Avant de s'arrêter devant le corps ensanglanté de la malheureuse qui avait prit sa place.
Elle était étalée, nue sur le lit les pieds et poing liés, la chair recouverte de morsures. Des frissons d'horreur parcourue son corps devenu frêle.
- C'est comme ça que je devais finir ?
Elle senti soudain la pression de son torse contre son dos et un souffle chaud au creux de son oreille.
- Tu venais de me contrarier. Chuchota t'il.
Elle ne rétorqua pas et resta statique, telle une statue, il lui était impossible de détourner le regard.
Morgan sonna sa cloche avant que Mavrick ne fasse éruptions avec une bande de femmes très peu habillées, pas coiffées, pas maquillées. En quelques minutes, elles avaient débarrassé le lit du cadavre et remis des draps propres et c'est seulement à ce moment là que Eden senti ses membres reprendre vit.
Il lui offra un grand verre d'eau, l'invita à s'asseoir sur l'un des coussins de sol, cet endroit était si cosy et reposant. Morgan prit place devant elle.
- La vu du sang te répugne ? Lui demanda t'il.
- Non, j'ai peur, de vous.
- Moi ? Avant ou après que tu ai vu cette scène, parce qu'après tous ce que tu as osé dire où faire, permet moi d'en douter.
D'une traite elle descendit le verre.
- Des hommes, et puisque vous allez me répondre que vous n'en êtes pas un, je veux dire par là de tous les êtres qui ressemble humainement à un homme.
Elle venait de lâcher la première bombe, si elle allait plus loin, elle s'ouvrait à Morgan, et une fois qu'elle lui aurait tout dévoiler sa vie ne sera plus pareille. Mieux ? Peut être, Pire ? Elle n'en avait aucune idée.
Il l'invita a continuer en la fixant un peu plus. Son regard menaçant était devenu perçant, il scrutait les moindres détails de son corps traillissant son malaise.
- J'ai connu un homme, qui m'a forcé a faire quelque chose, il m'a violenté avec quatre de ses amis.
- Je vois.
- Depuis ce jour, je ne suis plus la même. Je ne veux pas être une femme faible.
- Faible ? Céder à la tentation, c'est être faible pour toi ?
- Oui, enfin non ... je ne sais pas, tous ce que je sais, c'est que j'aimais cet homme, je me suis donner à lui et qu'il a fini par me faire du mal.
Morgan compris ainsi que derriere la rebelle se trouvait une jeune femme apeurée, terrifié à l'idée de s'attacher et de ce donner complètement.
- Montre moi. Fit il en lui tendant les mains.
- Vous montrez quoi ?
- Ce qu'ils t'ont fait.
Elle fit non de la tête avant de se redresser, prête à s'enfuir à grandes enjambées mais la main de Morgan vint attraper son poignet. Elle se retourna.
- Montre moi, ta force et ton courage. Lui dit-il d'une voix à la fois grave et douce.
Ces paroles étaient profondes et lui arrivaient droit au cœur, elle se réinstalla, tremblante, il se rapprocha et doucement imposa ses mains sur sa tête. Eden réuni ses forces pour fermer les yeux et lui montrer son histoire.
Eden tremblait, comme dans un cauchemar éveillé, elle gémissait de douleur, criait, pleurait, suppliait.
Les gouttes d'eau qui perlaient sur son front était le signe que la maladie arrivait à terme. Suffocante, elle se debattie et se défie de l'emprise de Morgan.
Le regard perdu, Eden repris conscience peu à peu avant de fondre en sanglots dans les bras de l'hybride.
Il ne décrocha pas un mot, mais referma les bras sur son corps meurtris.
Il passa ses doigts dans ses cheveux, caressa son visage blessé et finit par apaiser son chagrin. Après de longues minutes, le calme était revenu.
- Tu n'as rien à craindre.
- Si je viens ici, je ne pourrai pas faire ce que font ces femmes. Lui répondit-elle en se redressant.
- Je comprends. Mais tu sais pourquoi je donne cette bague ?
Elle fit oui de la tête.
- Mais nous pourrions discuter.
- Discuter Eden ? Oui, je veux dire pourquoi, toujours le sexe, il n'y a pas que ça !
- J'en ai besoin pour survivre Eden.
- Mais ...
- Ne cherche pas à en savoir plus.
- Ça à avoir avec vos peintures, sur les murs ? Une légende ou quelque chose qui s'est passé il y a longtemps, je me trompe ? Continua t'elle entêté à comprendre.
Cherchant la moindre faille sur son visage qui pourrait le trahir, elle venait de reprendre son enquête en main, mais rien ne paraissait.
- C'est peut être votre histoire...continua t'elle.
Rien, il ne laissait toujours rien paraître, aucunes émotions.
Peut-être que ses pressentiments s'avéraient être bons. Eden tenta de jouer sa dernière carte.
- Ou peut être celle de Minuit.
Elle vit ses yeux s'assombrir. Elle avait alors l'impression d'approcher de la vérité sans même avoir pris le temps de s'y pencher.
- Je constate que ta peur à soudainement disparue.
- Voudriez vous que j'ai peur ? Demanda-t-elle en baissant timidement la tête.
- Tu ne devrais pas essayer de découvrir quoique ce soit ici Eden.
- Mais je veux ...
Elle le senti s'agacer sévèrement quand il se leva pour la dominer de toute sa hauteur et de sa prestance.
- Que les choses soient clair Eden, ici, tu as juste le droit d'essayer de me charmer, ici, tu es une esclave et si je te dis non, tu t'exécute.
La discussion avait elle réellement basculé du côté obscur ? Il venait de passer de compatissant et doux à insensible et impitoyable comme si tous ce qui venait de ce dire n'avait jamais été dit.
- Pourquoi m'avoir gardé après m'être fais défigurée ?
- Par gratitude.
- De la gratitude ?
Elle entre ouvrit la bouche de stupéfaction avant de se relever à son tour et partie pour sortir de la chambre.
- Qu'il aille se la mettre ou je pense sa gratitude ! Marmonna-t-elle avant d'ouvrir la porte.
Elle alla pour partir quand la main de Morgan vint presser son bras.
- Ne me parle pas sur ce ton ! Cria t'il.
- Sinon quoi ? Vous me tuerez moi aussi ?
D'un coup d'un seul, il l'a lâcha
- Vas t'en !
- Pardon ?
- DEGAGE !
Elle fit un bon en arrière avant de se mettre à courir.
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