Uɴɪqᴜᴇ ᴘᴀʀᴛɪᴇ.
03/06/2???
__ " Sakura, je suis désolée. Si tu as besoin de nous, on sera tou-... ~ Il n'avait pas fini que je raccrochai.
Tout mon univers s'effondrait.
Les mots de l'Uzumaki résonnaient en boucle dans mon esprit perturbé, alors que j'essayais d'en comprendre le sens un par un.
" Sasuke s'est éteint dans un accident, il y a deux heures. "
Tenant d'une main tremblante le combiné et de l'autre, tenant mon ventre a peine arrondi d'un mois, les yeux embués par les larmes et la bouche grande ouverte, j'étais désarmée face à l'affreuse nouvelle que m'apportait Naruto, un ami de longue date. Et pourtant, son appel me laissait de marbre, j'aurai tellement aimé ne pas répondre !
Au bout de quelques très longues minutes, je laissai pendre le combiné à mes côtés, alors que je m'étais laissée glissée contre le mur du vestibule qui me semblait bien froid aujourd'hui.
Qu'allait-il nous arriver maintenant ?
Comment allais-je faire pour m'occuper d'un bébé toute seule alors qu'il n'y a que dix sept ans, j'en étais un moi aussi ?
La sonnerie de mon appartement résonnait, encore et encore puis fini par demeurer silencieuse. J'en déduis que c'était un ami ou... ma mère qui avait fini par se fatiguer. Mes larmes ne cessaient de couler, alors que j'entendis le bruit de la seconde clé que j'avais passé à ma mère au cas où je ne serai pas là.
J'avais envie de fuir, de me réfugier dans ma chambre et de prétendre que tout allait bien, mais malheureusement, mes jambes engourdies peinaient à se mouvoir et lorsque ma mère me vit, assise à même le sol, les yeux remplis de larmes, elle fut horrifiée.
__ " Diantre, Sakura ! ~ Dit-elle. Que se passe-t-il ? Tu as appris le sexe du bébé ?
Je levai le regard vers sa personne.
__ " C'est beaucoup plus sérieux ? ~ Fait-elle. Allez, dis moi ce qui ne va pas.
La gorge nouée, je peinais à articuler. Un sentiment de détresse et de désolation emplit tout mon être, alors que, déçue par tout ce qui m'arrivait, j'eus la force de me jeter dans les bras de ma mère qui elle, sans demander son reste, me serra contre elle en me caressant les cheveux, geste qui m'avait toujours apaisée. Je ne me souviens pas de tout ce qui s'était passé après, mais je savais très bien qu'il m'était impossible de parler tant j'étais choquée par ce que m'avait réservé l'avenir.
Sasuke avait été mon univers, mon tout. Il était celui qui m'avait sorti du commun des mortels, il était celui qui avait osé la vie pour moi, il était celui qui m'avait délivrée des abysses de la dépression, lorsque mon père fut décédé lors d'un crash d'avion. Lui et mes amis, même pendant une courte durée avait été les éléments déclencheurs de mon ascension vers la guérison.
Apprendre qu'il avait rendu son dernier souffle sur l'autoroute du Sud, sans une dernière phrase de moi, sans un dernier sourire de ma part, qu'il m'avait été arraché aussi brutalement me donnait envie de mourir, me répugnait.
Lorsque je m'étais réveillée dans mon lit, sachant d'ores et déjà que je m'étais endormie contre ma mère, je tombai nez à nez avec l'ancienne Sakura d'il y a deux ans, la Sakura pleurnicharde et défaitiste. Je m'étais levée doucement et avait aperçu une lettre de ma mère, posée sur la table en bois noire près de mon lit.
" Sakura, je n'ai pas pu te réveiller
Lorsque je t'ai vue,
Endormie comme un bébé et surtout apaisée
J'ai compris qu'il fallait que je te laisse.
Appelle moi si tu veux parler, ce qui est arriver n'est pas de ta faute, ne fais rien de stupide.
Maman.
Lorsque j'eus terminé la lecture de ce misérable bout de papier qui n'avait aucune valeur à mes yeux, ceux ci laissèrent couler de grosses larmes de douleurs et de révolte alors qu'un cri s'échappait de mes lèvres jusqu'à présent closes. Je balançai la lettre dans la cuvette des toilettes et jetai tout par terre, des parfums, des livres, des verres, des vêtements, des tables, des coussins, des chaises, jetai des vêtements par la fenêtre avant de me tenir la tête et d'hurler en tombant sur les genoux, impuissante, pensant à Sasuke et à tout ce que nous avions pu entreprendre. Bien sûr que c'était de ma faute si Sasuke était décédé !
02/08/2???
Était-ce une bonne idée que d'avoir décidé de vivre toute seule ? Au fil des jours, une idée germa dans mon esprit tourmenté, apeuré, affolé.
Et si rejoindre Le Brun était la solution de mon bonheur ?
Je ne sortais plus depuis plusieurs mois déjà, mon ventre grossissait à vu d'œil et pourtant je n'en avais cure de cet enfant qui allait vivre une vie de débauche avec sa pauvre mère sans suivi paternel. Que j'aurai voulu qu'il meure cet enfant, tant j'en voulais à l' Uchiwa de m'avoir abandonnée ! Etais-je devenue aussi égoïste et pathétique ? Était-ce une évidence ?
Mes amis s'étaient lassés de moi, ne supportant pas l'idée que je n'arrivais pas à faire mon deuil et à me faire à l'idée que Sasuke n'était plus.
23/08/2???
Je me regardais devant le miroir et j'avais honte.
Les cheveux en bataille, le regard hagard, les grosses cernes creusées, les bleus pour tout le mal que je m'étais fait, les cicatrices sur mes bras, mes lèvres gercées et fendues, je n'étais plus la Sakura délivrée. Oui, je replongeais et pourtant je n'en avais rien à faire. Ramenez le moi, oui ! Ramenez le moi si vous voulez que je sourisse !
Je devenais paranoïaque, je voyais Sasuke m'appeler, me supplier de le rejoindre.
Et mes cris tard dans la nuit alertant les voisins, ceux-ci m'ont fait prendre rendez-vous avec un psychologue à mon insu. C'était par une matinée qu'une ambulance s'était introduite chez moi et m'avait emmenée de force a l'hôpital psychiatrique de Konoha sous anesthésie car je m'étais fortement débattue.
15/10/2???
Diagnostiquée schizophrène, on m'avait internée à l'hôpital psychiatrique, cette prison, où l'on me prenait plus pour un animal à dresser que malade. Les autres, oui les autres ! C'étaient eux les vrais malades, moi j'étais juste enceinte... et un peu parano... c'était juste de la paranoïa merde ! Pourquoi personne ne m'écoute ici ?!
05/11/2???
Rapidement, ils m'avaient fait avorté l'enfant que j'avais tant désiré avec Sasuke, celui là même que nous avons tant idéalisé et lorsque je me réveillai, je ne pouvais m'empêcher de la tenir dans mes bras, oui c'était bien une fille ! Oui, elle s'appelait Sarada. C'était son père qui avait choisi.
Quoi ? Pourquoi vous me regardez comme ça !
Vous êtes tous pareils, vous, les infirmières, tous autant que vous êtes ! Je sais oui, je sais que mon bébé existe, qu'il n'était pas imaginaire comme me le répétait bien souvent l'infirmière Nakamura, qui me prenait souvent dans ses bras.
Ma mère ? Je la voyais souvent, elle venait de temps à autre me rendre visite, tout le temps les larmes aux yeux, alors, je compris ceci : Je n'étais plus La Sakura d'il y a trois mois. J'étais redevenu la Sakura d'il y a deux années, celle qui sombrait.
Et maintenant, j'avais sombré, plus personne pour m'aider.
??/??/????
J'étais encore et toujours seule dans cette chambre qui représentait l'essence même de ma hantise. Quel jour on était ? Je n'en savais absolument rien et c'était le cadet de mes soucis.
La fenêtre de ma chambre était si grande ! Est ce que je pouvais passer au travers ? C'était une question qui me turlupinait depuis belle lurette déjà. Que ça me tentait de planer comme un oiseau au dessus des nuages ! Planer au dessus de tout ces idiots qui m'enfermaient, qui me retenaient prisonnière parmi les fous et les opprimés ! Me retournant dans le petit lit blanc que je me coltinais depuis quelque temps déjà au détriment de mon doux et moelleux lit qui devait être bien triste de ne pas me voir, je fermai les yeux, lorsque j'entendis la porte s'ouvrir sur ma mère et l'infirmière. C'était l'heure de la piqûre.
??/??/????
__ " Elle ne prends plus les comprimés... sans ça elle ne s'en sortira pas, Madame. Ce matin, on en a retrouvé pleins sous son oreiller... ~ J'entendis l'infirmière murmurer, alors que ma mère se tenait la tête, triste. Celle ci se tourna vers moi.
__ " Écoute Sakura... si tu ne prends pas tes bonbons, Maman sera...
__ " Putain arrête ! ~ Fis-je en retirant la main de ma mère de sur mon épaule, exprimant mon ras-le-bol. Je ne suis pas un enfant, et je ne suis pas malade ! Faites moi sortir d'ici ! ~ Je me débattais alors que l'infirmière appela des renforts, qui vinrent m'immobiliser avant de m'anesthésier encore une fois.
??/??/????
Mourir. J'avais juste envie de mourir. Enchaînée avec de larges ceintures aux sangles lacérantes, je n'avais plus goût à rien. J'avais perdu l'usage de la parole et malgré les supplications de ma mère, j'avais définitivement arrêter les comprimés, ayant tardivement compris que ce n'était pas ça qui allait me sauver de cet enfer sur terre.
Lorsqu'on me libéra enfin, pensant que j'avais compris qu'il fallait être obéissante et docile, j'avais décidé. Oui j'avais décidé de retrouver mon cher amour et ce bébé qui m'avait été arraché.
Alors, oui, lorsque ma mère entra dans ma chambre d'hôpital pour la dernière fois, lorsque je vis son expression horrifiée et apeurée, je compris que j'avais entreprit le chemin de non-retour.
Alors, marmonnant une dernière phrase adressée à ma mère, je me laissai tomber du haut du bâtiment, par l'intermédiaire de cette si grande fenêtre qui n'était autre que m'a délivrance de ce monde de fou.
J'appris qu'aujourd'hui était le 31 Décembre 2020.
Putain, je n'aurai jamais dû décrocher !
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