⎡❀ 𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟒𝟐 ❀ ⎦
( cr : bnn_mlk sur twitter )
J'eus une soudaine impression de déjà-vu. Flashback. Temps arrêté.
Cette fois-ci je ne voulais pas que l'histoire se répète. J'étais maître de ma propre histoire je me l'étais dis, alors ni Jungkook ni Jackson ni personne ne déciderait à ma place. Ce fut pour cette raison qu'au moment où la porte s'ouvrît dans un tonnerre de bruit, ma main rencontra avec fracas la joue de Jackson. Le son de la gifle résonna dans le couloir. Je l'entendis même à travers les bourdonnements incessants qui refluaient dans mes oreilles, semblable à une ruche d'abeille.
Tous restèrent en suspens, choqués de mon acte. Même Jungkook qui venait de faire son entrée dans la scène, me regarda d'un air admiratif quoi que bouche-bée. Il avait cette même expression que Baekhyun sur son visage.
Mais j'étais trop occupé à fixer Jackson qui tenait sa joue, la tête penchée sur le côté. Sa peau commençait déjà à rosir et bientôt elle se retrouva rouge, formant le dessin de mes doigts.
Je n'étais peu fier d'avoir agit impulsivement par la violence mais j'avais la sensation que c'était ce que je devais faire. Depuis le début on ne m'avait guère laissé le choix de faire ce que je voulais. J'étais le pantin de Jackson. Il me maniait à sa guise. Et si je ne coupais pas les fils de manière brutalement, toute cette mascarade ne cesserait jamais.
Un clignement de paupières, le froissement de ses habits, des rires au loin... l'espace du temps me sembla ralentir comme si la Terre ne tournait plus. Qu'elle s'était arrêtée. Il y eu cette latence où rien et tout se passa. Ce moment perdu dans un trou noir, peut-être même au fin fond de la galaxie. Nous étions sans doute perdu quelque part ou peut-être pas. Je ne sais pas.
Et puis tout d'un coup, sans avertissement tout se remit à s'accélérer mais d'une force pareille à une centrifugeuse si bien que je crus en perdre l'équilibre. Jackson se mit à rire soudainement et nous nous mimes tous à le fixer comme s'il venait d'une autre planète.
— Tu te fous de la gueule de qui là ? s'enquit Jungkook en venant se poster à mes côtés.
Jackson vit d'un regard noir le bras de Jungkook qui vint se poser sur mes épaules dans un geste protecteur, au point où il s'arrêta de rire net.
— Manquait plus que toi génial ! railla-t-il d'un ton furieux.
— Toujours dans le coin comme tu peux le remarquer, rétorqua Jungkook avec un sourire en coin.
Jackson fulmina, son regard faisait si peur. La terreur que je ressentis lorsque nos iris s'harponnèrent me fit frissonner de la tête au pied. Jungkook le sentis, ce fut pour cette raison qu'il raffermit sa prise sur ma personne, venant se coller un peu plus à moi. Son geste me rassura bien évidemment, mais Jackson ne l'apprécia pas. Pas du tout même.
— Éloigne-toi, ragea le noiraud.
— Non.
— Taehyung, se tourna-t-il vers moi la voix lourde de menace.
Mon cœur rata quelques battements de panique mais je fis abstraction de ma peur et pris mon courage à deux mains.
— Jackson il faut que tu comprennes que toi et moi on ne sera jamais ensembles. J'aime Jungkook, pas toi. Je ne t'aimerais jamais.
Il serra des poings et afficha une mine si brisée et si attristée que je ne pus m'empêcher de ressentir une certaine pitié à son égard. Jackson était une personne perdue qui semblait avoir besoin d'aide psychologique, au fond de lui je savais qu'il en souffrait. C'était pour cette raison que je ressentais cette pitié envers lui. Mais malgré cela, je savais pertinemment que cela n'excusait en rien ses agissements et comportements qu'il avait eu envers moi ou qu'il a à l'encontre de certaines personnes dans cette fac.
— Tu mens, siffla-t-il entre ses dents.
J'opinai négativement de la tête en serrant mes lèvres entre elles.
— Je t'assure que non. Je...
— Tae' est mon mec. Il ne sera jamais le tien, me coupa Jungkook d'une voix claire et dure.
Ma tête se tourna si rapidement dans sa direction pour le regarder que j'aurais presque pu avoir un torticolis. Je le fixai avec de grands yeux ouverts, bouche-bée et les joues rouges. La surprise et la joie m'étreignirent, faisant oublier instantanément l'endroit où j'étais.
Je ne m'attendais pas à ce qu'il me le dise ou en tout cas pas maintenant. Je ne pensais pas que nous officialiserons de si tôt, je pensais que Jungkook attendait pour qu'on prenne notre temps. Je pensais qu'il était incertain mais il fallait croire que je m'étais trompé et j'en étais tout bonnement heureux.
Mon cœur s'accéléra alors que ma peau se couvrit de chair de poule. J'aurais aimé prendre son visage et l'embrasser à en perdre haleine, jusqu'à ce que mon souffle en soit coupé.
Mais qui est-ce qui t'en retient Taehyung ? me souffla ma Conscience.
C'est vrai. Rien ne me retenait de le faire. J'étais libre et acteur de ma propre histoire, je pouvais décider tout ce dont je voulais faire. Et si je voulais embrasser mon copain je le ferais.
Ce fut pour cette raison que j'attrapai son visage comme je l'avais imaginé quelques instants plus tôt et l'embrassai passionnément. Il ne s'y attendit pas mais bien vite la surprise qu'il ressentit se mua en quelque chose de plus profond et de plus intense. Sa langue demanda bien vite l'accès pour retrouver la mienne, chose que je lui accordais sans une once d'hésitation.
Ses mains descendirent vers ma chute de reins, venant me faire compresser contre lui et j'eus presque l'envie de gémir éhontément mais mon soupir se retrouva vite happé par la bouche de Jungkook.
Je ne m'habituerais jamais à ces sensations exquises qui savaient transcender mon âme et me toucher à un point que personne n'avait jamais réussi auparavant. Jungkook avait été et était le seul à faire chavirer mon cœur à ce point.
Lorsque le souffle nous manqua, nous nous détachèrent l'un de l'autre, légèrement essoufflé. Un léger rire timide quitta mes lippes tandis qu'il me caressait la joue en souriant, les joues rosées lui aussi.
Il ouvrit la bouche pour me dire quelque chose mais il fut coupé par un hurlement :
— DÉGAGE !
C'était Baekhyun qui avait assisté à la scène jusque-là en silence. Il s'élança vers Jackson en criant. Je me retournai en direction d'eux, affolé et vis avec choc que le noiraud tenait entre ses mains, levées en l'air, un extincteur. Je fis alors vite le lien. Il avait été sur le point de vouloir assommer Jungkook et de s'en prendre à lui.
La rage me monta aussi bien que l'incrédulité et la peur.
Baekhyun se battit avec Jackson, lui assénant une multitude de poings bien placés qui semblèrent faire leur effet. Jungkook s'élança aussitôt pour tenter de les séparer :
— ÇA SUFFIT ! hurla-t-il.
Je sentis mon sang quitter mon corps. La panique allait m'étouffer et me faire suffoquer. Mais il fallait que j'agisse pour arrêter le massacre en cours. Il fallait absolument que je trouve quelque chose... mon regard se perdit sur les environs, scannant tel un rayon-x tout ce qui était à porter de main.
Jusqu'à ce que je ne trouve une alarme incendie.
Je ne pris même pas le temps de réfléchir une seule seconde. Je m'élançai vers ce petit boitier rouge et levai le couvercle translucide avant d'appuyer sur le petit bouton de toutes mes forces. Aussitôt, presque instantanément, l'alarme s'activa.
La respiration hachée et tandis que l'alarme hurlait à tue-tête, les sprinklers au plafond s'actionnèrent et nous nous retrouvèrent bientôt complétement trempés.
La musique s'était arrêté, j'entendais quelques cris au loin sûrement à cause de l'eau.
Je retournai rapidement vers Jungkook qui tentait tant bien que mal de retenir Baekhyun qui se débattait comme une furie. Il n'avait pas de blessures. Cependant, je ne pouvais pas en dire autant de Jackson. Sa mâchoire était coloré par un vilain hématome violet, sa lèvre était fendue et crachait du sang qui dégoulinait sur son menton.
Il plongea son regard dans le mien et me cracha à mes pieds. Son geste me choqua.
— J'aurais aimé ne jamais te connaitre.
J'encaissai sans broncher.
— Et moi donc, murmurai-je faiblement.
Je battis plusieurs fois des paupières, mes cils devenant lourds à cause des gouttes d'eau. De ce fait, je n'arrivais pas vraiment à bien voir mais ce que je vis avec certitude était cette haine qui abritait ses iris sombres. Elle me fit frissonner mais je tins bon. Je ne voulais plus me montrer aussi faible en sa présence. Je ne voulais plus qu'il puisse de nouveau mettre le grappin sur ma personne.
En relevant le regard, je vis Hoseok planté devant l'encadrement de la salle de classe où Jungkook en était sorti un peu plus tôt. Mon sang ne fit qu'un tour à sa vue. Il me dévisageait avec mépris, sa lèvre légèrement retroussée comme s'il était écœuré de me voir.
Ça tombe bien moi aussi, eus-je envie de dire.
Nous étions à présents tous ensembles, se fixant les uns les autres en chien de faïence alors qu'un silence lugubre s'était instauré. L'ambiance n'étais pas à son comble c'était le cas de le dire mais aucun ne semblait être prêt à vouloir briser la glace. Pas plus que je ne le voulais.
Ce fut des pas lourds dans les escaliers pas loin de là qui nous arrachèrent à notre mutisme. Quelqu'un arriva en trombe dans un bruit de chaussure suintant et quelle fut ma surprise de voir notre directeur, le regard sévère dirigé vers nous. Je me sentis aussitôt défaillir, pris la main dans le sac. J'étais celui qui venait d'activer l'alarme. Par ce fait, ne savais pas quelle sanction j'encourais mais je me mis à avoir peur car je n'avais pas mesuré les conséquences que cela pourrait engendrer.
Il arriva rapidement vers nous et s'arrêta net lorsqu'il vit Jackson au sol. Il devint soudainement affolé.
— Mon dieu Jackson ! Que vous est-il arrivé ? demanda-t-il en lui tendant une main.
Le noiraud la prit sans rien dire tandis que le directeur jetait un regard sur nous, plissant les yeux d'un air suspicieux avant de s'arrêter sur l'extincteur.
— Quelqu'un peut me dire ce qu'il s'est passé ici ?! Pourquoi n'êtes-vous pas en bas ?! Vous savez pertinemment que vous n'avez pas le droit de monter ici !
Je baissai la tête sur mes chaussures trempées, me mordant les lèvres de nervosité. Jungkook prit alors la parole :
— Tout est de la faute de Jackson monsieur, il...
— ASSEZ ! le coupa-t-il, nous surprenant chacun. Jackson n'y est pour rien. J'ai ouïe dire de vos agissements et de l'histoire qu'il y a entre vous. Alors soit tout ceci reste entre nous soit je vous exclue immédiatement sans une once d'hésitation.
Mon corps se mit à trembler de rage. C'était totalement injuste et le directeur le savait mais il tenait fermement à ce que cela ne s'ébruite pas en raison de la notoriété du père de Jackson, célèbre député. Ce qui faisait mal dans toute cette histoire c'était que peu importe ce qui se passerait, Jackson s'en tirerait toujours. Peu importe les conséquences de ses actes, son père serait toujours là pour étouffer les rumeurs, les histoires que son fils créait.
Nous étions tous ses jouets qu'il pouvait manipuler à sa guise.
À présent, je comprenais pourquoi tout le monde le redoutait.
Dans un monde pareil où l'esprit de lucre régnait en souverain, les gens puissants tels que la famille de Jackson s'en tiraient toujours à bon compte, peu importe ce qui se passerait. Je n'ai jamais pu voir ce fossé entre nous, entre lui et les autres. Je savais parfaitement qu'il n'était pas comme nous car je pensais que c'était à cause de sa « popularité » mais maintenant que je m'en rendais compte, je me dis que ce n'est pas la seule raison. Lui et nous n'étions définitivement pas de la même classe sociale, du même monde.
Nos deux mondes étaient entrés en collision par accident mais lui et moi n'aurions jamais dû nous connaître. Dans ce monde où la popularité et l'argent sont maitre du jeu, jamais je n'aurais cru être confronté à une injustice pareille.
J'avais une telle haine à l'intérieure de moi. Ce feu réduisait toute pitié que j'éprouvais à son égard, si bien que l'eau des sprinklers ne pouvait réussir à m'apaiser ou éteindre ce réel brasier.
Ce fut sans hésitance que les mots naquirent sur ma langue :
— Va bien te faire foutre Jackson, je n'ai pas peur de toi. Ose t'en prendre à moi encore une fois et crois-moi que cette fois-ci je ne fermerais pas ma gueule. On ira régler ça devant un juge. Sur ce va bien te faire enculer sale merde.
Je n'attendis pas une seconde de plus pour partir, la fureur transperçant mon cœur au point d'en saigner. Au point où je voulais crier de rage. Au point où je voulais envoyer valser le monde et ses règles absurdes. À travers mes oreilles bourdonnantes, j'entendis les cris et avertissement du directeur mais honnêtement je m'en foutais à ce stade, je ne me ferais pas avoir ni manipulé.
La petite voix dans ma tête me disait de foutre le feu à ce lieu pour que Jackson n'ait plus de scène dans laquelle jouer son rôle de méchant antagoniste mais je ne pouvais pas le faire malheureusement. Et putain qu'est-ce que ça faisait chier.
Mais je saurais prendre ma revanche.
Ne disait-on pas que l'amour était pareil à un sabre et que ce dernier possédait aussi un revers tranchant ? Alors je saurais utiliser cette arme pour l'enfoncer en plein cœur de Jackson, me délaissant de ce qu'il ressentira à ce moment-là. Je lui ferais payer pour absolument tout ce qu'il m'a fait. Tout.
Et cette fois-ci je ne me défilerais pas.
En quittant la fête, je ne m'attendais pas à recevoir un message de Lisa. Je me doutais que ça avait un rapport avec Jackson, sans doute lui avait-il raconté ce qui s'était passé. Cependant, je n'y avais guère prêté attention, beaucoup trop en rogne pour pouvoir parler avec quelqu'un de manière courtoise ou calmement. Je l'avais donc ignoré et j'avais attrapé la première bière trouvée dans le frigo. Je l'avais descendu à une vitesse si grande que je m'étais moi-même impressionné.
Je n'avais même pas pris le temps de changer mes habits trempés, faisant les cent pas pour tenter d'apaiser le courroux qui grondait furieusement en moi. Et je savais que je ne me calmerais pas tant je n'aurais pas foutu mon poing dans la gueule de ce connard. Mon rêve le plus cher serait de le voir tout perdre lui qui avait toujours eu une foutue cuillère en argent dans la bouche depuis sa naissance. Lui qui scandait m'aimer, je voulais voir ses larmes de désespoir, son regard abattu lorsque je lui aurais brisé le cœur.
Je ne voulais pas de calme, pas de tendresse, mon âme aspirait à une guerre sans pitié tant je le haïssais. Et je savais qu'au fond de moi, cette haine ne s'en irait pas. J'avais atteint ce point de non-retour où depuis tout ce temps j'avais encaissé sans broncher.
Mes dents charcutant mes lèvres et mes doigts tirant mes cheveux en arrière devait sans doute me donner l'allure d'un fou. Sans compter que je n'arrivais toujours pas à me canaliser, devant me fatiguer en bougeant partout dans l'appartement.
En faite, il y avait autre chose que je ressentais mise à part de la rage. C'était de la peur.
Je n'avais pas oublié le fait que Jungkook et Hoseok s'était retrouvé seul à seul. Je ne savais pas ce qu'ils s'étaient dit c'était pour cette raison que j'angoissais et que j'attendais que mon colocataire rentre.
Ça me triturait l'esprit au point où j'avais l'envie de mettre mes doigts dans une prise pour pouvoir faire circuiter mes pensées anxiogènes.
Bien vite, une deuxième canette de bière fut consommée.
Et à mesure que les minutes s'écoulaient, d'autres suivirent le même chemin. Je ne les comptais plus. À vrai dire, je ne savais même pas pourquoi je buvais ça, moi qui n'aimais même pas le goût amer que cette dernière avait. Mais c'était la seule chose qui me tombait sous la main alors je m'étais contenté de ça.
Je ne savais même pas si j'étais éméché ou non. Sûrement que oui ?
Lorsque le bruit de la serrure s'actionna enfin, je me sentis si soulagé d'entendre la porte d'entrée s'ouvrir que je m'empressai d'aller vers la provenance du son, manquant de peu de me manger le sol. Jungkook eut le reflexe de me rattraper avant que je ne tombe, grommelant certainement un « putain Tae' » alors que je pouffais de rire.
— Tu pues l'alcool, remarqua-t-il avec une grimace.
Je penchai la tête sur le côté, sourire pendant aux lèvres.
— Tu viens boire avec moi ?
— Franchement avec la soirée merdique qu'on vient de passer, ce n'est pas moi qui vais refuser une telle proposition.
Un sourire énorme étira d'avantage mes lèvres.
— Et puis on doit bien fêter notre mise en couple, susurrai-je.
Sa réponse ne tarda pas, il attrapa mon visage en coupe et m'embrassa comme si sa vie en dépendait. J'eus du mal à suivre mais la sensation n'en fut qu'exquise.
— Et si on allait boire mon cœur et qu'on discute de ce qui s'est passé ?
La première partie de sa phrase me fit si plaisir mais la fin réussit à raviver mon angoisse.
La peur que je ressentis s'intensifia d'autant plus alors que je le suivis, prenant place sur la canapé en face de lui.
———————-
Hello ! Comment ça va ?
Désolée pour l'heure tardive, je devais réviser pour mes exams qui arrivent la semaine pro :/
Je suis pas fière de ce chapitre, je ne saurais dire ce qui cloche ou ce que me chiffonne, ce pourquoi j'arrête de me casser la tête. Ça fait des jours que j'essaie de le corriger et de le modifier mais rien n'y fait, toujours insatisfaite allez savoir pourquoi !
En tout cas j'espère que vous allez bien, que tous se passe pour le mieux que ce soit dans votre vie, dans vos études etc.
Bisous <3
Zombix 🌙
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