⎡❀ 𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟏𝟒 ❀⎦


(cr : bnn_mlk sur twitter)


Comme je le pensais, Jungkook préparait quelque chose de mauvais. Avec ses amis, il était venu se placer juste à côté de moi, à la table où j'étais. Je n'avais rien dis, jouant la carte de l'indifférence comme si je ne le connaissais pas.

Mais bien évidemment ce merdeux avait décidé autre chose.

Après tout, lui et sa petite cervelle de moineau ne pouvait pas aller bien loin. Alors toutes les idées qu'il pouvait avoir était forcément stupides.


— Tu le connais Jungkook ? demanda quelqu'un qui me fixait.

— Non, répondit simplement ce dernier, croquant à pleine dent dans son sandwich.


L'individu hocha la tête, sirotant un milkshake à la banane et à la vanille.


— Tu viens de quel département ? me questionna un autre de ses amis.


Je maugréai mentalement dans ma barbe. N'allait-il donc jamais me laisser manger en paix ? Est-ce que je leur posais des questions moi ?


— Pratique artistique, claquai-je d'une voix froide qui les choqua.


Je vis du coin de l'œil Jeon sourire d'un air espiègle ce qui me fit fulminer.


— Moi c'est...


Je l'ignorai complétement, continuant de manger mon casse-croute comme si j'étais seul au monde.

Mon attitude était grossière et méchante je l'admettais, mais la leur le deviendrait bientôt car après tout ils étaient les amis de Jungkook. Et durant mes années de collège et lycée j'en avais payé les frais. Je savais très bien comment ça se passait. Il suffisait que Jeon leur parle de moi et que l'enfer commence.

Je ne sais pas ce que bâtard leur avait dit mais ils m'avait tous haïs au point où je m'en étais voulu et où je m'étais détesté sans raisons valables. A un point où même venir au lycée m'angoissait tellement fort que j'avais fais une mini phobie scolaire. Mais ça bien évidemment personne ne l'avait su. Je m'étais cloué dans un mutisme et petit-à-petit, ils avaient fini par me laisser tranquille en voyant que je ne réagissais plus du tout à leurs mauvaises petites blagues, sans doute ennuyés de mon silence.

Comme Karma n'était jamais de mon côté, il était évident que l'histoire se répéterait inlassablement tant que lui et moi étions dans la même école. J'espérais que ce seraient les dernières ensembles. Je l'avais tellement vu dans ma vie que je n'en pouvais plus. Avec un peu de chance on ne se reverra plus jamais.

Déjà pour l'année prochaine, je me renseignerais et essaierais de me dégoter un endroit pas trop cher parce que si je restais un an de plus à ses côtés j'allais réellement me jeter d'un pont.


— C'est quoi son souci ? entendis-je quelqu'un chuchoter d'une voix blessée et hargneuse.


Ça commençait.

J'essuyais sans mal son dédain porté à mon égard, ne me souciant aucunement d'eux.

Ils m'oublièrent un peu, ma personne désertant leur esprit. Enfin... sauf celui de Jungkook. Évidemment comme à chaque fois il réfléchissait à ce qu'il pourrait faire ou pourrait dire pour m'atteindre. Cette fois-ci il utilisa le pouvoir tranchant et blessant des mots.

Car à l'instant même où je m'étais levé, prêt à partir après avoir englouti mon dernier morceau de sandwich, je l'entendis dire à voix très haute :


— S'il y a bien une chose que je hais c'est les attention seeker. Les attention whore aussi.


Sa voix était pareille à un katana aiguisée au millimètre près. Une arme bien dangereuse pour un mec au visage d'ange comme le sien qui arrivait à tromper tout le monde avec son masque parfait.

Et comme d'habitude j'étais celui qu'on haïssait sans rien connaitre.

Je savais pourquoi il disait ça.

Mais juste l'entendre me dire ça me donna envie de pleurer tout comme l'envie d'exploser de rage.

Il n'avait pas le droit d'utiliser ça. C'était complètement déloyal et un horrible coup bas. Cependant, dans ce jeu malsain et toxique qu'on avait instauré depuis, tout était permis. Alors les insultes, les moqueries, les secrets, les trahisons, les pièges... tout était autorisé.

Mais ça n'en restait pas moins mal.

Pour ne pas lui donner la satisfaction de voir ce qu'il avait provoqué en moi, j'eus un sourire en coin sans joie avant de vite me barrer pour me planquer quelque part. C'était soit ça soit je le tuais sur place ici-même.

J'avais du mal à contrôler ma colère et ma tristesse. Ils se confondaient en moi, se battant en mon for intérieur pour savoir lequel des deux arriveraient à prendre le contrôle. Et sans surprise ce fut la colère. Ma rage, ma haine étaient bien trop grande. Telle un poison, elles se déversèrent en moi, brûlant et anéantissant tout sur leur passage.





Il faisait ressortir tout ce qu'il y avait de pire et de mauvais en moi.





Alors je ne fus même pas étonné lorsque j'ordonnai à mon corps de faire demi-tour et de retourner sur mes pas, m'approchant d'eux avec un mauvais sourire, style Nanno. Jungkook et ses potes furent surpris, surtout le noiraud en voyant le cocktail terriblement puissant que j'allais lui préparer.





Oh trésor vraiment tu n'es pas prêt.





J'avais certes envie de le frapper mais comme lui, j'optais pour les mots aux pouvoirs ravageurs.


— Et tu sais ce que je déteste le plus moi ? Ce sont les fils de pute dans ton genre qui aboie mais qui remue la queue à ces soi-disant « attention seeker » comme tu dis si bien. Les chiens dans ton genre je les compte par milliers dans mon lit si tu veux mon avis.


Silence total.

Confusion générale.

Tous ses amis ne comprenaient pas. Personne ne pouvait savoir à part lui et moi.

Je venais carrément de jouer la plus grosse carte que je détenais dans mon deck.

Les effets attendus étaient là.

Jungkook piqua une crise. Il se leva, emplit de haine, sa colère fulminant de tous ses pores alors que j'étais devant lui, le regardant avec un sourire fier et sans joie.


— Oups. Désolé trésor... c'est vrai que ça devait rester qu'entre nous, dis-je d'une fausse voix coupable en faisant une moue.


La goutte de trop.

Sa poigne attrapa fermement mon pull pour me rapprocher de lui, m'assassinant des yeux. Sans me dégonfler, je lui rendis son regard noir, l'insultant de tous les noms possibles dans ma tête.





Je nourrissais une profonde haine cumulée depuis des années pour sa putain de gueule.

Ça n'allait pas changer maintenant.



D'une voix mesquine, il me souffla à l'oreille pour que nous puissions être les seuls à entendre :


— Rappelle-moi qui en redemandait encore et encore ? Qui aimait sans cesse ma queue ? Qui quémandait éhontément de le baiser comme la sale pute qu'il était ?


Je contractai la mâchoire, voulant le noyer dans les WC.


— Mais à ce que je sache je n'ai jamais été seul pendant qu'on baisait. Alors ne fait pas comme si ça te dérangeait tellement de te taper la sale pute comme tu dis si bien, crachai-je avant tant de haine.


Je me dégageai de sa poigne, m'imaginant l'assassiner dans différents scénarios, tous plus glauques et meurtriers les uns que les autres.


— On verra quand tu reviendras dans mon pieu pour me supplier de te soulever, dit-il hargneusement.


Je ris jaune.


— Je n'écarterais jamais plus les jambes pour des connards comme toi.

— Très bien. Tu ne diras pas ça bien longtemps, conclut-il d'une voix sombre.


Je l'avais juré sur mon nom.





Que je ne retomberais plus dans la luxure et la débauche.





❀❀❀





Si je devais expliquer en détails mon histoire avec Jungkook elle me prendrait plusieurs tomes tellement elle était longue et horrible.

Tous nos passages n'étaient que scène de désastre et catastrophe, entrecoupé par des moments d'entente que nous avions trouvé dans le sexe.

Nous n'avions jamais été en couple ou éprouvé des sentiments romantiques l'un pour l'autre. Il n'en a jamais été le cas et ne le sera jamais. Pour la simple et bonne raison que lui et moi nous détestions bien trop pour nous apprécier.

La relation que nous entretenions n'était que pure toxicité.

Et j'aurais aimé l'arrêter, tourner le dos à cette attraction qui me liait malsainement à lui. Mais je n'y arrivais pas. Des années que ça durait alors depuis nous nous étions habitués, quitte à se faire mal constamment. Ce n'était pas sain nous le savions, seulement nous avions tout essayé. Rien n'y faisait.

On revenait toujours l'un vers l'autre, comme aimanté.

Il fallait croire qu'on aimait trop la douleur lui et moi. Un seul point qui nous liait ironiquement.

Tout a commencé lorsque Jungkook et moi avions débuté cette compétition et rivalité entre nous. Durant tout le collège ça n'avait été que par rapport aux notes. Rien d'autres. Au lycée il en fut tout autres... si au début ç'avait commencé avec nos moyennes excellentes, ç'avait vite prit un tournant qui avait viré aux cauchemars.

Les relations ont été mise sur le plateau de jeu.

C'était celui qui arriverait à faire tomber le plus de personne dans son lit qui gagnerait.

Mais à cet âge-là où la puberté se développait encore, où l'on se cherchait et se questionnait sur soi, l'orientation sexuelle devenait chaque jour un gros problème pour nous deux.

Pour moi être en couple avec une fille ne me dérangeait pas mais pendant l'acte sexuel ça me bloquait. Je n'aimais pas être celui qui devait prendre soin de son partenaire, qui dominait. Je voulais qu'on me domine, qu'on prenne soin de moi. Pas l'inverse. Ajouté à ça tous les fantasmes dont je m'étais découvert à ma surprise.

Il fallait dire que...

Je n'aimais pas être traité comme une petite fleur fragile.

Loin de là.

Ce que j'aimais c'était avoir mal. Être insulté, humilié, frappé (pas trop fort non plus, j'avais mes limites). Mais personne n'avait réussi à combler mes désirs. Lorsque je baisais c'était soit doux soit trop brutal. Ou carrément nul, le genre de baise qui dure deux secondes et te laisse sur ta faim, complétement frustré. Mes conquêtes n'avaient jamais su s'y faire. Alors peut-être que je jouissais mais jamais je n'avais atteint l'orgasme.

Jamais personne à part avec Jungkook.

Je ne me souviens plus trop comment on a fini par devenir plan cul régulier mais il me semble que c'était lors d'une de nos disputes habituelles pour savoir qui avait gagné à attirer le plus de gens dans nos lits durant la semaine. Le ton était monté et si je me souviens bien d'une chose c'était qu'il m'avait balancé cette phrase, mot pour mot : « Je doute que des gens viennent dans ton pieu, à mon avis le sexe doit être mauvais avec toi ». J'étais une personne très compétitrice et sur le moment je n'avais pas réfléchi. Tout ce que je voulais c'était le faire taire parce qu'il m'avait trop énervé. Et lui prouver le contraire, qu'avec moi le sexe était tellement mémorable qu'il s'en souviendrait toute sa vie.

Je l'avais tout simplement embrassé.

La suite on ne l'a pas contrôlé.

Comme une terrible drogue, on était devenu accro au sexe tous les deux. On se détestait tellement qu'on ne pouvait s'empêcher de refaire l'amour à chaque fois. Le faisant tout le temps, jouant au feu à chaque instant jusqu'à ce qu'il nous ait brulé et consumé en entier. Nous aurions dû nous arrêter à temps mais non... il était déjà trop tard.

Notre « relation » ou peu importe ce qu'il y avait entre nous n'était pas exclusive. Lui et moi baisions à droite et à gauche aussi, nous mettant tous les deux d'accord pour dire qu'on était libre de faire ce qu'on voulait. De plus, si nous étions en couple l'autre avait le droit de vouloir qu'on arrête de se voir.

Et ça aurait dû nous suffire.

On avait enfin trouvé un terrain d'entente qui fonctionnait à la longue.





Mais on aimait trop se faire du mal.





Alors qu'y-a-t-il de mieux ? Eh bien le sexe et la colère tout simplement. On se disputait constamment pour des broutilles, se cherchaient pour des noises puis on finissait par s'abandonner l'un à l'autre sous les draps.

C'était comme ça durant de longs mois. Un moment qui nous a semblé infini car nous étions piégés dans ce cercle vicieux. Lorsqu'un de nous deux tentait de le casser, l'autre arrivait à le dissuader et ça recommençait. Inlassablement. Comme une vielle rengaine.

Ni lui ni moi n'avions réussi à nous sauver de cette relation toxique et malsaine.

Ce sont les anciens amis de Jungkook qui ont réussi.

Ils lui ont fait ouvrir les yeux, lui montrant à quel point on était toxique l'un pour l'autre. À quel point cette relation nous était néfaste. Et quelque part je l'en remerciai parce que qui sait, si cela se trouve nous aurions été encore bloqués là-dedans.

Mais à l'époque j'avais mal pris son abandon.






Terriblement mal même.





Du jour au lendemain, il avait cessé de me voir, cessé de m'embêter, cessé de me haïr. Il avait simplement tout arrêté. Et j'avais longtemps souhaité ça de tout mon être, connaitre enfin la paix infinie. Mais lorsque je l'avais eu, j'avais détesté ça. Il m'avait jeté comme une vieille chaussette, faisant comme si rien de tout ça n'était jamais arrivé, comme si tout avait été ma faute et comme si rien n'avait compté.

On était devenus des étrangers.

Tragique. On le savait depuis le début que notre histoire finirait comme ça et pourtant on a quand même continué. De toute manière notre histoire n'aurait jamais pu finir dans le calme et la tendresse.

Ce n'était pas nous et ça ne le sera jamais.

Il réussissait toujours à faire ressortir ce que je haïssais en moi. Peu importe ce que c'était. Mon corps par exemple, il l'aimait surtout lorsqu'il s'agissait de jouer avec. Ou alors mon côté infecte. À cause de lui, je pouvais devenir la pire peste du monde. C'était réel.

Lorsqu'il s'était mis en couple, j'avais tout simplement détruit sa relation.

C'était horrible de faire ça en y repensant mais sur le coup je n'avais pas réfléchi, trop impulsif et poussé par la haine que je lui vouais. Tout comme moi, je voulais qu'on l'abandonne. Qu'il connaisse la douleur qu'il m'avait fait ressentir.

J'avais joué de mon meilleur atout : la séduction.

J'avais usé de mes meilleurs charmes, l'attirant à moi comme un aimant. Et ç'avait fonctionné par moments. Lorsqu'il était bourré, il revenait constamment me voir, me suppliant de le laisser venir dans mon pieu parce qu'il se sentait seul. Et comme à chaque fois je n'arrivais pas à refuser malgré la haine que je ressentais envers lui.

On se détruisait telle la drogue que nous étions ensembles.

Après ces moments répétitifs, il s'était séparé de son copain, venant évacuer sa tristesse chaque soir entre mes jambes. Il s'en était voulu et m'en avait voulu mais finalement à quoi bon ? Nous étions une nouvelle fois réuni et moi je m'en fichais éperdument. J'avais enfin eu ce que je voulais.

En y repensant, je me détestais incroyablement pour ça.

J'aurais aimé changer tout ça. J'aurais aimé pouvoir contrôler cette relation mais même si je retournais dans le passé, je savais que je m'abandonnerais une fois de plus à lui.

Car c'était comme ça.

On revenait toujours l'un vers l'autre.

Il n'y avait pas de lui sans moi malheureusement. Soit on se détestait soit on baisait. C'était ça la règle, pas d'entre deux possibles pour nous.

Personne ne pouvait nous séparer.

La preuve : j'avais détruit son couple.

Et on était reparti une nouvelle fois pour une autre boucle infernale, impossible de nous détacher l'un à l'autre. Trop blessant. Trop méchant. Trop toxique. Trop malsain.

Une fois encore ce fut Jungkook qui mit fin à cet autre cercle vicieux. Mais cette fois-ci il avait eu le déclic seul.

Et lorsqu'il m'avait encore abandonné comme la dernière fois, je l'ai tout simplement laissé partir. J'ai noyé ma solitude, ma peine et ma tristesse dans le sexe. Peu importe la personne ça m'allait.

De ce fait, je m'étais fait une réputation au lycée : la pute de service.

Par faute de pouvoir sombrer pour Jungkook, j'avais sombré pour la luxure et la débauche, laissant n'importe qui m'utiliser tel un jouet. On pouvait faire ce qu'on voulait de moi je ne disais rien, du moment que j'étais utile et qu'ils arrivaient à me faire oublier c'était tout ce qu'il me fallait. C'était sûrement pour cette raison que la moitié de mes ex étaient de sombres connards.

Mais je n'avais rien dis et je n'avais rien fais à l'époque.

Quant à Jungkook, il s'était vite remis sur pied. Il m'avait oublié. Il sortait avec des gens. Il se faisait pleins d'amis cool.

Et moi j'étais seul.

Même lorsqu'un inconnu me baisait je me sentais seul.

Petit à petit, je me suis mis à détester les couples, l'amour et le sexe. Du genre au lendemain, je n'ai plus voulu laisser des gens me toucher. C'était étrange, ce dégoût qui venait d'éclore de nulle part mais quelque part ce n'était pas plus mal.

J'avais laissé trop d'hommes user de moi jusqu'à ce que ma personne en soit blessée.

Depuis cette période, je faisais particulièrement attention à prendre soin de moi car personne ne l'avait fait. Et personne ne le ferais. Je le savais. Je faisais aussi en sorte de ne pas retomber dans la luxure et redevenir cette personne exécrable que j'avais été.

Perdre de nouveau le contrôle me faisait peur.

Voilà pourquoi la dernière fois j'avais fuis Jungkook durant deux longues semaines. Je ne voulais pas que ça recommence. Je ne voulais pas qu'on sombre une fois de plus.

J'avais trop souffert et ne tenais pas à l'expérimenter encore.

Mais quelque part, au fond de moi, je savais qu'une autre boucle pointerait le bout de son nez et comme à chaque fois je me laisserais faire car je n'avais pas assez de force pour le fuir.





De toute manière notre histoire ne pourrait jamais se finir dans le calme et la tendresse.





Maintenant il était question de voir qui craquerait le premier. Qui ferait chuter l'autre.





❀❀❀





Lorsque mes cours s'étaient enfin terminés, j'étais sorti de la fac avec pour but de rentrer seul. Je n'allais pas compter sur Jungkook. Pas après ce qui s'était passé ce midi.

Plus j'étais loin de lui et mieux je me portais.

Ce fut pour cette raison que je me hâtai pour rentrer en bus.

Mon regard scanna les environs, s'échouant avec fatigue sur les élèves, les voitures, le ciel avant d'atterrir dans le coin fumeur, attiré par de forts éclats de rires bruyants. Je vis le groupe de Jackson. Même s'ils ne pouvaient pas me voir de là où j'étais ou du moins me reconnaitre, je pouvais parfaitement les discerner.

Ils étaient tous au grand complet. Je voyais Bambam parler avec Franck, Hwasa en train de rouler je ne sais quelle consommation douteuse et catastrophique pour la santé, et Jackson, une cigarette dans la bouche et son téléphone dans la main.

Oh non pas eux... murmura ma Conscience, inquiète.

La vérité était que j'avais toujours peur d'eux.

Surtout du noiraud aux yeux sombres.

Mais je n'arrêtais pas de repenser à ce moment où j'avais perçu une note de solitude si grande qu'elle m'avait atteinte en plein cœur. Je ne savais pas trop quoi en penser. C'était difficile. Avec la menace de Jungkook et puis la totale adoration des autres élèves, j'étais un peu dans un juste milieu. Peut-être n'avaient-ils rien de si méchant ? Juste qu'ils étaient une fréquentation à ne pas avoir.

Seulement... je ne pouvais ignorer l'appel que m'avait lancé Jackson dans les escaliers. J'étais certain de l'avoir vu. Discret, silencieux, presque imperceptible mais bien présent. J'en étais sûr.

Que fallait-il que je fasse ?

Lui donner une chance d'être son ami ?

L'oublier ?

Faire comme si je n'avais rien vu ?

Et si par je ne sais quel malheur... il lui arrivait quelque chose à cause du fait que je n'ai rien fais ?

Je ne pourrais me pardonner en sachant qu'il m'avait demandé de l'aide grâce à cet appel silencieux.

J'étais dans une sérieux impasse. Je ne savais réellement pas quoi faire. Si quelqu'un voulait bien m'éclairer de son génie c'était maintenant.

En soupirant, je décidai d'oublier ça pour l'instant. J'y penserai plus tard. Tout comme mon problème avec Jungkook. Il me fallait avoir les idées claires et arrêter de me tracasser pour des choses dont je n'avais pas la réponse.

Quelques minutes plus tard, j'arrivai à mon arrêt de bus attendant ce dernier qui devait arriver dans moins de dix minutes. Il risquait d'ailleurs d'être bondé de monde car il y avait quand même une dizaine de personnes qui attendait à mes côtés. Rien qu'à l'idée de me retrouver collé à toute cette marée humaine, je soupirai de désespoir.

Étrangement, Karma m'entendit et pris de pitié il décida de me venir en aide.

Mais drôle d'aide.

Qui aurait cru que Jackson viendrait.

C'était lui qui était censé m'aider ?

Lorsque je le vis, je priai fort pour qu'il parte en ne m'ayant pas vu mais il était évident qu'il était là pour ma personne puisqu'il s'arrêta sur le trottoir où j'étais, éteignant le moteur de sa sublime moto et retira son casque.

Il se passa une main rapide dans ses cheveux puisqu'il s'était décoiffé.

Pendant ce temps, je le fixai d'un air sceptique, partagé entre l'envie de prendre mes jambes à mon cou à cause de ma peur ou alors de rester voir ce qu'il avait à me dire par curiosité.

Finalement je décidai de rester.


— Taehyung, me salua-t-il d'un sourire amical.


Je lui rendis son sourire, quoi que moins amical et joyeux que le sien. Un peu forcé.


— Tu veux que je te dépose quelque part ? me proposa-t-il.


J'ouvris de grands yeux, étonné avant de froncer les sourcils.


— Pourquoi faire ? fis-je sous la défensive.


Un air amusé et espiègle prit place sur son faciès alors que je croisai les bras, dans l'attente de sa réponse


— Ton bus arrive dans longtemps et je t'ai vu sur mon chemin. Je propose simplement, à moins que tu souhaites être entouré de tout ce monde ? dit-il en jetant un rapide coup d'œil aux personnes qui attendaient eux aussi le bus.


Je soupirai.

Je ne faisais pas confiance à Jackson mais il était vrai que je ne voulais pas être avec eux.


— OK, acceptai-je sous la contrainte.


Il arbora un sourire qui me jeta quelques frissons désagréables.

Je n'arrivais toujours pas à le cerner. Il n'avait rien fait de dérangeant pourtant il y avait quelque chose chez sa personne qui ne me branchait pas. Je ne saurais expliquer quoi mais c'était comme s'il cachait quelque chose.

Et c'était ça qui me bloquait, qui me donnait l'envie de le fuir sans arrêt. Comme lorsqu'on mettait un aimant près d'un autre et qu'ils ne s'attiraient pas du tout.





J'aurais aimé que ce soit pareil avec Jungkook.





Mais malheureusement on naissait avec de la chance ou non et ce n'était décidemment pas mon cas.

Sans le voir venir, Jackson me mit son casque sur la tête avant de me l'attacher. Il était si près de moi que je pouvais voir le petit grain de beauté au coin de son œil droit. Ce serait mentir si je disais que le voir aussi près de moi ne me perturbait pas mais je fis mine de rien en laissant une expression impassible sur mon visage.


— Et toi ? lui demandai-je lorsqu'il eut fini.

— Pas besoin, rétorqua-t-il simplement avant d'enfourcher sa bécane.


Je fis comme lui avant de passer mes bras autour de sa taille.

Une fois encore ça me rendit nerveux mais je n'en montrais rien.


— T'habites où ?


Ah.

Toujours ce problème.

J'allais lui aussi lui sortir l'excuse de l'épicerie et des courses à faire. Grâce à moi le petit magasin allait connaitre une certaine croissance à force d'en faire constamment la pub.

Je soupirai avant de la lui donner.

Il hocha simplement la tête avant de se mettre en route sous les yeux curieux des personnes à l'arrêt de bus qui n'avait rien manqué de notre échange.

Tout comme Lisa, le noiraud au regard sombre roula très vite. Cependant, à plusieurs reprises je crus me manger un poteau, un passant ou même une voiture si bien qu'à chaque fois ma prise autour de sa taille se resserrait en même temps que mon cœur chutait de peur dans ma cage thoracique.

Si on m'avait averti que la balade se passerait de cette façon, je n'aurais même pas accepté. Je serais volontiers parti à pieds quitte à faire une heure de transport en commun pour rentrer.

Quel fut mon soulagement lorsque je pus de nouveau mettre un pied au sol. Dix minutes plus tard, nous étions arrivés devant l'épicerie que je lui avais indiquée.

Je me hâtai d'enlever son casque pour le lui tendre sous son mutisme et ses yeux tels ceux d'un aigle. Calculateur et observateur pour pouvoir étudier la façon dont il sauterait sur sa proie.

Voilà ce qu'il m'inspirait.

Encore une fois, j'eus un frisson, mélange de peur et de dégoût.


— Merci de m'avoir déposé.


Un sourire calme fleurit au bout de ses lèvres.


— Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit je suis là.


Surpris, j'ouvris la bouche avant de la refermer. Pour ensuite hocher la tête.

Je ne m'attendais pas à ce qu'il me dise ça.

Vraiment il était une personne impossible à comprendre, un peu comme un rébus ou un casse-tête. Il fallait grappiller tous les indices qu'il voulait nous passer et ce n'était pas chose aisé.


— Merci, répondis-je simplement.


Il remit son casque sur sa tête, me lançant cependant un dernier sourire.


—  À plus.


Et juste ainsi, il partit.

Vraiment bizarre.

J'avais eu une journée épuisante, aussi bien moralement que physiquement. Alors tout ce que j'espérais à cet instant c'était une bonne douche chaude pour me détendre et dormir. Ce pourquoi je me mis à accélérer le pas pour rentrer le plus vite possible.


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Coucou !

Avant je tiens à préciser je ne cautionne en AUCUN cas ni ne romantise une relation semblable à celle de Jk et Tae. Tout ce que je veux c'est sensibiliser sur le fait que c'est super toxique et que si jamais vous vivez une relation pareille, je vous en prie PARTEZ. Je sais à quel point c'est dur (je suis passée par là) mais pour votre bien mental et votre santé, préservez vous et quittez cette relation qui ne fera que vous faire souffrir inlassablement.

Bon les sujets sérieux ont été dit, on peut se détendre maintenant mdr. Dans ce chapitre vous découvrez le passé de Jk et Tae, je ne sais pas si vous vous y attendiez, dites-moi en commentaire <3

En tout cas vous ne serez pas au bout de vos surprises, loin de là (si vous saviez seulement la suite haha)

Bisouuuus et bonne journée/soirée !

Zombix 🌙

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