(cr : bnn_mlk sur twitter)

— T'as toutes tes affaires ? C'est bon on peut partir ? souffla Jeon d'un air désespéré en me voyant prendre mon temps.

— Oui c'est bon allons-y, répondis-je en remontant la sangle de mon sac.

Jungkook hocha la tête, toujours blasé, et ouvrit la porte. Gentleman comme il l'était, il ne me la tint pas. C'était à peine si je ne me l'étais pas prise en pleine face. Je ne dis rien, me retenant comme jamais de l'insulter par peur qu'il capitule et qu'il ne m'emmène pas. Parce que si ça ne tenait qu'à moi, je lui aurais ressorti toute la liste de gros mots que je connaissais du bout des doigts.

N'empêche, je n'en revenais toujours pas que le brun ait accepté ma proposition. Celle de m'emmener avec lui jusqu'à notre université. Je pensais qu'il allait refuser comme d'habitude mais non. Il fallait dire que cette étrange entente continuait encore. La journée d'hier était un exemple. Jamais je n'aurais cru que nous pourrions passer du temps ensembles sans nous sauter dessus pour nous entretuer.

Je pensais le connaître en étant un gamin capricieux, arrogant et cruel. Mais hier il m'avait démontré qu'il était une personne tout autre. Plutôt enfantin, taquin, joueur et blagueur. C'était un énorme effort qu'il faisait là. Et je me demandai s'il continuerait ainsi.

Car même si je ne voulais pas me l'avouer, une petite part en moi semblait apeurée que ceci ne soit qu'un leurre et qu'il fasse semblant pour prendre une revanche ou quelque chose du genre. Je ne voulais pas croire à cette inquiétude et cette maudite voix dans ma tête. Ce pourquoi j'avais décidé que je ferais confiance à mon colocataire.

Oui.

Je lui faisais confiance.

Et je priais de tout cœur de ne pas regretter cette décision plus tard car je savais que ça me détruirait. Sans comprendre pourquoi, surtout venant de lui. Je ne voulais pas que cela arrive.

Rapidement, nous arrivâmes au parking situé en dehors de l'immeuble. Le brun déverrouilla sa petite Peugeot 207 bleu et nous montâmes à bord. Je m'empressai de boucler ma ceinture en faisant taire la petite appréhension qui se formait déjà au fond de moi. Celle que tous les étudiants puissent nous voir ensemble. Je ne tenais pas à ce que des rumeurs circulent déjà sur moi. Ou bien que mes amis le découvrent. Notre colocation était toujours un secret actuellement et personne ne devait le savoir. Je n'avais vraiment pas envie que cela s'ébruite.

Je pris une petite inspiration pour me calmer et serrai un peu plus contre moi mon sac de cours. Un peu comme s'il représentait ma bouée de sauvetage au milieu du chaos que formait mes pensées.

— D'habitude tu fais comment pour aller en cours ? me demanda-t-il en quittant le parking.

— Je prends plusieurs bus pour ensuite aller dans le métro.

— C'est fatiguant tout ça.

— C'est pour ça que je voulais que tu m'emmènes, rétorquai-je en claquant la langue d'un air sévère.

— Excuse moi mais entre nous c'est pas l'amour fou alors je vois pas pourquoi j'aurais accepté, répondit-il sèchement en n'aimant pas le ton que je venais d'emprunter.

Je soupirai et décidai de laisser couler ça. Après tout il avait raison, nous étions ennemis alors pourquoi m'aurait-il emmené ? Ça semblait tout à fait logique. Mais je ne voulais tout de même pas l'admettre car ça me soulait qu'il ait raison.

— Maintenant tu m'emmèneras.

— Ouais non abuse pas de ma gentillesse.

— Quoi ? Quelle gentillesse même ?

— Tu veux que je t'abandonne au bord de la route ? soupira-t-il.

Je lui lançai un regard noir durant un feu au rouge ce qui le fit ricaner mesquinement.

— Arrête de faire cette tête. Ça marche pas sur moi, tu ne me fais pas peur.

— Vraiment ? fis-je tout en continuant, tentant de mettre toute la haine que je ressentais pour lui.

Il soupira une fois de plus de frustration et d'exaspération.

— Oh wow au secours je tremble tellement de peur que je vais me pisser dessus ! dit-il avec cynisme.

— That's my power bitch.

— Qui est-ce que tu traites de « bitch » là ? Fais attention Kim, fut-il menaçant.

Je levai un sourcil, pas le moins du monde apeuré.

— Personne de quoi tu parles ?

— Bah bien sûr ! roula-t-il des yeux.

— Sinon tu commences par quelle matière ? demandai-je en naviguant sur mon téléphone.

— Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

— Par pitié Jeon ne me donne pas plus envie de te tuer, le menaçai-je avec un regard noir en apercevant son sourire narquois.

— J'ai pas cours ce matin, je commence une heure plus tard, finit-il tout de même par répondre.

— Bah alors pourquoi t'es venu ?

— Mes potes veulent qu'on essaye un nouveau café.

— Ok cool, fis-je désintéressé.

Voyant qu'il ne me demanderait pas par quelle matière je commencerais, je pris l'initiative moi-même :

— Je commence par anglais.

— Ok.

— Je finis ce soir à 18h.

— Ok.

— Je t'attendrais.

— Ok- Attend pourquoi faire ? fronça-t-il les sourcils.

— Bah pour que tu viennes m'emmener, fis-je comme si c'était logique.

— Je suis pas ton taxi Kim, grommela-t-il.

— Oui oui, lançai-je d'un ton insolent.

Je ferais en sorte à ce qu'il n'y manque pas, surtout que j'avais son numéro maintenant. Je n'hésiterais même pas à le harceler. Je n'avais pas envie de rentrer par les transports en commun et mettre au moins une heure avant d'arriver à la maison. Jeon était ici alors autant qu'il serve à quelque chose.

À cause de la circulation affluente dans la capitale française, nous mîmes plus de trente minutes à atteindre notre destination. Pendant ce temps, nous ne parlâmes pas du tout, chacun ignorant l'autre. On se supportait déjà sans s'insulter ce qui était déjà énorme en soit, au vu de comment nous étions l'un envers l'autre.

Dès lors où il gara la voiture dans le parking juste à côté de l'université et que nous descendîmes du véhicule, je lui dis :

— M'oublie pas tout-à-l'heure.

— Bah tiens ! Je vais faire exprès de passer devant toi tu vas voir, rétorqua-t-il avec raillerie.

— Pauvre bouffon, marmonnai-je avant de quitter le véhicule.

Il resta devant son bolide et sans un seul coup d'œil en arrière, j'entrai dans l'établissement à la recherche de ma salle de cours. Juste devant cette dernière, je découvris Baekhyun qui me fit un petit geste de la main avec un grand sourire.

— Bah alors beau gosse t'es super en avance comparé à d'habitude !

Je ris nerveusement et haussai les épaules, tentant de me la jouer décontracté.

— Mon bus est passé un peu plus tôt.

Il passa une main dans mes cheveux pour les décoiffer avec un grand sourire avant de la retirer quelques secondes après.

— C'est cool alors.

Peu de temps après, Lisa et Rosé nous rejoignîmes et la conversation alla de bon train. Même si je tentai de me concentrer dessus, mes pensées ne purent s'égarer vers la pause de midi qui m'attendait.

J'avais hâte.

J'étais tellement pressé que l'heure arrive. Je ne savais pas pourquoi mais l'excitement était là. Mon impatience était si grande que je n'arrivais pas vraiment à me concentrer en cours. Les aiguilles de l'horloge semblaient beaucoup plus intéressantes que ma prof.

C'était comme si quelque chose de cool allait se produire. Ma conscience n'arrêtait pas de me le chuchoter.

Lisa s'en rendit compte puisqu'elle me donna un coup de coude aux côtes avec un sourire en coin.

— Alors ? Pourquoi tu mates l'horloge comme ça ? T'as un rendez-vous ? chuchota-t-elle avec une curiosité non dissimulée dans sa voix.

Je secouai négativement la tête.

— Pas du tout.

— Oh arrête de mentir. C'est bon c'est moi. Je le dirais à personne.

— Ce n'est pas ce que tu crois... y'a vraiment rien. J'ai juste hâte de manger.

Comment lui dire que même moi je ne savais pas d'où me venait cette impatience ?

Elle joua avec la bague fine à son index avant de relever des yeux fatigués dans ma direction.

— Si tu le dis.

Je restai muet, cherchant un sujet pour changer de conversation avant qu'une idée brillante ne traverse dans mon crâne.

— Avec Rosé ça avance ou pas ?

Elle remit une mèche brune derrière son oreille en souriant.

— Oui ! Je l'emmène en date demain soir.

— Oh mais c'est trop bien ! m'exclamai-je réellement heureux pour les deux. Vous allez où ?

— Je me disais que juste se promener au bord de la Seine serait sympa.

— C'est romantique.

— Oui ce serait cool.

— Je suis content pour vous. Vous allez super bien ensembles.

Quelques plaques roses se déposèrent délicatement sur ses joues.

— Merci. Et toi ? Personne en vue ?

Pourquoi diable tout le monde me posait cette question ?

— Non. Je suis très bien comme je suis, me fermai-je légèrement tendu.

— Je connais des personnes si tu veux je peux te les présenter ! sembla-t-elle soudainement s'exciter.

Je lâchai un rire nerveux.

— Non non je t'assure que...

— Laisse moi faire tu vas voir, me coupa-t-elle.

Je voulus répliquer quelque chose mais ce fut la fin du cours et elle s'éclipsa rapidement avec Rosé.

Je soupirai.

Cette affaire ne me disait rien qu'y vaille. Vraiment rien. Et j'étais sûr que ça ne me ramènerait que des problèmes. Mais pour l'instant je ne choisis pas d'y penser et préférai me concentrer sur la recherche de mon autre salle de cours.

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Le cours suivant se passa lentement. Celui d'après pareil. Et ainsi de suite. Tellement que toutes les secondes un soupir exaspéré quittait mes lèvres. Ma matinée s'écoula avec une mollesse incroyable et lorsque ce fut enfin le midi, je sautai littéralement de ma chaise pour me dépêcher d'aller rejoindre la cafétéria pour manger.

Je me félicitai d'avoir emmené mon porte-monnaie, j'avais presque oublié de le prendre.

J'empruntai les escaliers qui me mènerait là où je voulais aller et... mon sourire retomba d'un seul coup.

Jackson.

Mon cœur s'accéléra de peur dès que nos iris se croisèrent. Les siens d'un noir profond. Aussi sombre que sa chevelure couleur corbeau.

Bizarrement il ne dit rien.

Mais il me sourit et traça son chemin en silence. Ça me surpris tellement que je clignai plusieurs fois des yeux avant de secouer la tête et de continuer mon chemin à mon tour.

C'était étrange. Je m'attendais à ce qu'il me dise quelque chose. Une remarque quant à la dernière soirée. Mais rien. Ce n'était pas plus mal d'ailleurs. Je n'avais pas envie de faire ami-ami avec lui. Il n'était pas une personne fréquentable d'après les dires de Jungkook. Et entre lui et Jungkook en question de confiance, le choix était vite fait.

N'empêche... la solitude que j'avais lu dans ses yeux me fit quelque chose...

Comme un appel silencieux.

Je me forçai à le sortir de la tête et me hâtai au plus vite de rejoindre l'endroit déjà bondé d'étudiants. Après quelques minutes à chercher où cela se trouvait, je fis la queue.

Et comme Karma m'aimait tellement (notez l'ironie ici je vous prie), Jungkook se trouva là avec sa bande de potes nazes. Un roux était accroché à son bras, tous deux pliés de rires, tellement bruyants que certains n'hésitèrent pas à les fixer d'un regard curieux ou jugeurs.

Je fis mine d'être petit pour qu'il ne me remarque pas mais mon exceptionnelle chance fit qu'il me vit malheureusement. Et rien qu'au vu de son sourire qui ne me disait rien qui vaille, je sus qu'il mijotait quelque chose de mauvais.

Finalement, mon excitation s'envola d'un coup, ne laissant que la colère et une légère appréhension.

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Coucou j'espère que vous allez bien !

Aujourd'hui il fait super beau, après avoir fini mon ménage intensif je vous poste un petit chapitre surprise ! ^^

Mmmm qu'est-ce que vous en pensez pas rapport à Jackson ? :)

Je vous dis à dans quelques jours pour la suite !! <3

Zombix 🌙