⎡❀ 𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟏𝟐 ❀⎦
(cr : bnn_mlk sur twitter)
À peine étais-je entré dans ma chambre que j'explosai en sanglot. M'asseyant à même le sol, le dos contre la porte, la tête plongée dans mes bras, je laissai mes larmes rouler avec liberté sur ma peau.
Je ne voulais pas pleurer pour lui. Mais le fait d'avoir été considéré comme un idiot, utilisé et sali m'attristait une nouvelle fois. Je ne savais même pas pourquoi je m'évertuais à vouloir que tout le monde m'accepte même si cela voulait dire être « faux » avec moi-même, porter un masque et faire semblant d'être l'image que je renvoyais. Pourquoi je me faisais du mal de cette façon. Pourquoi je ne pouvais tout simplement pas l'ignorer après tout ce qu'il me faisait. Pourquoi j'étais triste de penser qu'on aurait pu être « ami ».
Mais ce n'était pas à lui que j'en voulais à cet instant.
C'était à moi.
Je me détestais d'être comme ça.
Je détestais ressentir ça. Avoir ce manque d'attention et d'amour à constamment remplir. Un peu comme si un poisson nageait dans un bocal. J'étais le poisson. Et les autres l'eau. Si je ne recevais pas de l'amour ou de l'attention quel qu'il soit, je suffoquais. J'avais mal. Et je savais parfaitement que c'était toxique. Que je n'avais pas besoin de ça pour être heureux. Mais autrement je ne pouvais pas vivre. Ça m'était vital. J'avais ce besoin d'être important aux yeux des autres. Dans le cas contraire, je penserais beaucoup trop. Jusqu'à en venir à la même conclusion :
Celle de l'abandon.
Et ça me terrifiait.
Était-ce trop demandé de vouloir être aimé ? Quitte à ce qu'on m'utilise peu importe la façon, quitte à être sali et blessé ?
— Taehyung ouvre la porte, résonna doucement sa voix contre la porte sur laquelle j'étais adossé.
Je ne répondis rien. Je ne fis rien à part pleurer et renifler silencieusement, ma tristesse se muant en une profonde haine qui ne faisait que s'intensifier de seconde en seconde, tel un dangereux poison.
— Je suis désolé... je ne voulais pas dire ça.
« Alors qu'est-ce que tu voulais dire ? » eus-je envie de répliquer mais je restai muet pour voir ce qu'il avait d'autre à me dire et quelle était la réelle raison de ses paroles.
— Sérieux ouvre cette porte, faut que je te parle.
— Va-t'en ! criai-je, à la fois blessé et furieux.
— S'il-te-plait.
— Non alors dégage maintenant !
— Si t'ouvres pas tu ne retrouveras plus ton ordi ! me menaça-t-il.
Inquiet, je me précipitai vers mon bureau pour le chercher et vis avec horreur qu'il n'était pas à sa place habituelle. Je devais sûrement l'avoir oublié dans le salon et si Jeon disait ça c'était qu'il l'avait sûrement vu là-bas. Honnêtement, je ne savais pas si c'était une ruse de sa part ou non, mais je ne voulais pas prendre de risques que je regretterais plus tard.
Je pris une inspiration pour calmer ma fureur et mon envie de crier contre lui avant d'aller ouvrir la porte à la volée. Cet idiot devait sûrement avoir sa tête posée contre cette dernière car à l'instant même où je l'ouvris, il perdit l'équilibre et tomba sur moi.
Grognant, je le poussai de mes pieds et il roula sur le côté en jurant tout bas.
— Putain Kim !
— Parle avant que je te fasse sortir d'ici à coup de pied au cul, l'avertis-je avec un regard noir.
Il s'assied et soupira en se passant une main nerveuse dans les cheveux.
— Je m'excuse ok ? C'était pas... cool de ma part.
— Pourquoi t'as dit ça ? lui demandai-je en essayant de ne pas montrer que ça m'avait blessé.
Pendant un moment, il ne me répondit rien, se contentant simplement de m'observer. Un peu honteux qu'il voit mes yeux rouges et les restes de larmes qui restaient sur mes joues, je les essuyai d'un geste brusque.
— Je ne sais pas. Je voulais te faire mal comme...
— Comme ?
— Comme tu m'as fait mal, souffla-t-il en regardant ses chaussettes comme s'il était embarrassé.
Je fronçai les sourcils, confus par son aveu. À quel moment l'avais-je blessé ? Je ne me souvenais vraiment pas. Oui il y avait eu ces fois où on se disputait mais en avait-il vraiment souffert ? J'avais vraiment du mal à croire que ce fut le cas.
— De quoi tu parles ? fis-je sceptique.
Il me jeta un regard mauvais.
— Tu te souviens pas de toi qui m'esquive sans aucune raison ? cracha-t-il.
J'ouvris ma bouche pour répliquer quelque chose mais rien ne sortit. Alors je la refermai, l'esprit sceptique.
— Alors ? Maintenant je veux savoir pourquoi t'as fait ça. À ce que je sache j'ai pas fais quelque chose qui aurait pu te déplaire.
— Si.
— Pardon ? demanda-t-il incrédule. Bah vas-y je t'écoute.
Il croisa les bras et attendit patiemment ma réponse d'un air déterminé. Honteux et gêné, je répondis dans un air tendu :
— Je voulais plus d'espace. Tu étais trop... proche ? Trop là ? Tu vois ?
— Euh non je vois pas du tout.
Je soufflai en levant les yeux au ciel.
Il le faisait exprès d'être débile ce n'était pas possible autrement.
— Tes putain de yeux je les trouve beau et ça m'énerve tu comprends maintenant ? reformulai-je d'une voix sèche.
Il me regarda comme un poisson sorti hors de l'eau. Son expression montrait une total incompréhension mais aussi un amusement prononcé.
— Merci c'est la première fois que tu me le dis. Mais je comprends toujours pas.
— T'es juste idiot laisse tomber, soupirai-je.
— Hé je te permets pas !
Il rit et je fus surpris de le voir ainsi. Mais soudainement son expression changea et se transforma en surprise et étonnement.
— Oh je suis dans ta chambre ! s'exclama-t-il d'un air soucieux, comme inquiet.
Je pris du temps à comprendre avant d'écarquiller les yeux. La règle de notre entente stipulait clairement qu'aucun de nous n'avait le droit d'entrer dans celle de l'autre. Alors maintenant qu'on l'avait enfreinte qu'est-ce qui allait se passer ? Allait-ce changer quelque chose entre nous ?
— Mais je t'ai laissé alors... ce n'est rien hein ? le questionnai-je un peu craintif.
Pour une raison inconnue j'avais peur que cela change quelque chose. Je ne voulais pas que tout devienne encore pire que ça ne l'était déjà.
— Si je te montre la mienne alors on est quitte je suppose ?
Surpris, je lâchai un petit « oh » avant de hocher la tête. Sans trop comprendre pourquoi, j'étais soulagé et content. Débile n'est-ce pas ? Je veux dire, qu'y avait-il d'amusant et d'excitant à découvrir la chambre de Jeon ?
— Bon bah viens.
Il se leva et j'en fis de même.
Même si parfois je passai devant elle, je n'avais jamais jeté un coup d'œil à l'intérieur car ça ne m'intéressait pas vraiment de savoir à quoi ressemblait la chambre de Jeon. Mais à présent, j'étais curieux. Je voulais voir si son havre de paix décrirait la personne qu'il était.
Il ouvrit la porte et me laissa entrer en premier. Tout comme moi, il était gêné et embarrassé. Car tous les deux, on trouvait ça étrange. Pas forcément une mauvaise chose mais juste étrange. Loin d'être dans nos habitudes.
Timidement, j'entrai dans la chambre et fus surpris de découvrir la pièce qui était assez jolie je devais l'admettre.
Sur le mur de gauche se trouvait un grand bureau où trônait un ordinateur. Sûrement celui avec lequel jouait Jeon le soir. À l'opposé, un lit double où la housse de couette était entièrement noire. Derrière moi, une petite armoire. Et sur les murs, des étagères sur lesquelles étaient posés des petits cadres photo de sa famille à coup sûr et des figurines Marvel.
La plupart était des Irons Mans.
J'étais prêt à parier que c'était son héros préféré.
C'était vraiment joli, je devais bien l'admettre. Il y avait même quelques plantes posées contre le rebord de la fenêtre, ce qui me surpris. Je ne savais pas que Jeon était du genre à aimer ça.
— C'est hum... ma chambre.
Je me retournai vers lui et vis qu'il grimaçait d'embarras tout en se grattant l'arrière de la tête. Gêné, je me mis à danser d'un pied à l'autre.
— Mmm, répondis-je simplement.
Impossible de le complimenter sur la décoration, ma fierté éternelle en sa présence m'en empêchait malheureusement.
Un silence désagréable prit place où personne ne sut quoi dire ni quoi faire.
Durant de longues secondes on se fixa en chien de faïence avec une expression contrite comme si on était constipé. Jusqu'à ce que ça en devienne insupportable :
— Bon c'est trop bizarre et gênant, je crois que je vais aller regarder la télé, marmonnai-je.
— Attends !
Je m'arrêtai, juste devant lui et attendis qu'il continue, surpris.
— Tu ? Enfin... tu veux qu'on fasse un truc ensemble ? N'importe quoi ?
Sa proposition résonna en écho dans ma tête tellement j'étais stupéfait. Si un jour je pensais que Jeon allait me demander un truc pareil, j'aurais ris jusqu'à la fin de ma vie. Était-il vraiment sérieux ? Pouvait-on vraiment ? Nous qui passions notre temps à nous cracher des insultes à la longue ?
Sans comprendre pourquoi j'acceptais.
J'aurais dû refuser je le savais et pourtant, je me retrouvais à opiner de la tête, mon corps refusant de se mettre d'accord avec ma conscience.
— Il est bientôt midi, on peut peut-être faire à manger ? proposai-je.
Il fut surpris que j'accepte. Je le vis dans ses iris.
Hochant la tête, il me fit signe qu'il était d'accord.
Sans ajouter quoi que ce soit de plus, nous partîmes en direction de la cuisine. Bizarrement j'avais le ventre noué. C'était étrange de penser qu'il y a encore quelques semaines, je haïssais Jeon du plus profond de mon être. Je ne pouvais même pas me le voir en portrait. Mais maintenant... Maintenant j'avais la sensation que tout changeait. Que ce soit lui ou moi. Je ne savais pas où tout ceci nous mènerait. Si c'était une bonne idée ou si c'était voué à l'échec dès le départ. Je ne savais même à quoi ressemblerait le futur.
Mais qu'est-ce qui pouvait être pire que ça de toute façon ?
Cette haine toxique entre nous ne pouvait cependant pas se dissiper comme ça en un claquement de doigt. Alors peut-être qu'on était calme maintenant mais qui disait qu'un terrible orage n'éclaterait pas plus tard ? Nous connaissant il était fort possible.
Il fallait donc que je me prépare pour la prochaine averse car ça risquerait d'être une fois de plus terrible.
— Bon... tu veux faire quoi à manger ? me demanda-t-il en s'asseyant sur une chaise de la cuisine.
— Je ne sais pas... on pourrait faire des pâtes ? C'est facile à faire et c'est bon.
— Va pour les pâtes, accepta-t-il.
Du placard, je pris une casserole que je déposai sur la plaque de cuisson et fis bouillir de l'eau.
— Passe-moi ton tél', quémanda-t-il en venant se poster devant moi, la main tendue dans ma direction.
— Pourquoi ?
— Fais-moi confiance.
— Plutôt crever oui.
Il leva les yeux au ciel.
— Pour une fois fais-moi confiance, insista-t-il.
Je soupirai d'un air défaitiste. Je ne savais pas ce qu'il voulait faire mais bon.
Machinalement, je lui tendis mon portable qu'il me rendit quelques secondes plus tard après avoir tapé quelque chose dessus.
Lorsque je vérifiai, je vis qu'il venait d'entrer son numéro à ma plus grande stupéfaction.
— Pourquoi ? demandai-je simplement.
Il eut un sourire narquois.
— Comme ça je pourrais même te faire chier par message.
— Je me doutais bien que tu étais louche, grommelai-je.
— Bon on va faire un test, m'ignora-t-il complétement, le nez rivé sur son cellulaire.
Sans plus attendre je lui envoyai un simple « tdc qui pue ».
— Pas très original, sourit-il.
— Parce que tu peux mieux faire Jeon ? le défiai-je.
— Ouais. Regarde le nom que je me suis mis dans tes contacts.
Je fis ce qu'il me dit avant d'écarquiller des yeux.
« Mon coloc sexy ».
— Sérieusement ? dis-je en relevant un sourcil en accent circonflexe.
— Ouais. Regarde.
Il me montra son téléphone et je lus « Mon chieur sexy ». Je ne sus pourquoi mais je sentis des petites bêtes fourmiller dans tout mon estomac.
— Donc... Je suis sexy ? relevai-je, à la fois confus et flatté.
Dans un premier temps il ne répondit rien, montra une simple surprise quant à ma question avant de hausser nonchalamment les épaules.
— T'es avant tout un chieur.
— Va te faire foutre Jeon, râlai-je, déçu pour une raison qui m'échappait.
Il se mura dans le silence tandis que retournai à ma tâche qui était de cuir des pâtes. L'eau termina de bouillir alors je m'empressai de le verser dans la casserole et ensuite allumer la plaque de cuisson en y ajoutant une pincée de sel.
— Tu sais... tout à l'heure tu m'as encore posé la question sur la collocation... je ne peux pas t'en parler pour le moment mais je te promets que je le ferais plus tard.
Dos à lui, je ne dis rien, me contentant simplement de fixer d'un œil désintéressé les bulles qui éclataient à la surface de l'eau dans la casserole.
— Tu peux prendre ton temps, du moment que tu finis par me le dire ça me va, marmonnai-je.
— Merci, fut-il reconnaissant en lâchant un soupir de soulagement. Sinon c'est quand qu'on mange ?
— Quand tu m'auras passé la passoire, juste dans ce placard-là, lui fis-je en pointant du doigt l'endroit en question.
Il râla dans sa barbe inexistante cependant s'exécuta quand même et me la rapporta.
— Et le beurre qui se trouve dans le frigo.
Encore une fois je l'entendis se plaindre et ça me fit ricaner.
Pendant qu'il déposait la boite devant moi, je pris un paquet de pâte en forme de nœud de papillon et versai le contenu dans la casserole d'eau bouillante.
— Fais attention à ne pas te faire mal sinon tu vas chialer, se moqua Jeon.
— Ta gueule je suis un pro.
Avec brio, je lui fis montrer par un air victorieux que je n'avais rien. Il se contenta simplement de rouler des yeux.
— Comme je te fais la bouffe là, tu m'emmènes à la fac ?
Il ouvrit la bouche avant de la refermer, effectuant une petite moue indécise.
— Tu ne veux pas manger Jeon ? le fis-je chanter en voyant son air sceptique, prêt à refuser.
— Oh mon dieu t'es chiant par pitié ferme ta bouche, souffla-t-il en soupirant.
— Je prends ça pour un oui, gloussai-je plus que ravi.
En voilà une autre bonne nouvelle ! Je n'avais plus à faire la queue pour entrer dans le bus ni à me soucier de tous les pervers et détraqués sexuels qui me fixaient dans le métro. Dieu soit loué, tout ceci serait fini.
Une fois que les pâtes eurent finis de cuir au bout d'une bonne dizaine de minutes, je les mis dans la passoire pour évacuer l'eau qu'il y avait dans la casserole tandis que Jungkook mettait la table. Je servis une bonne quantité à mon colocataire et une plus petite pour moi. Le brun s'en aperçu mais ne fit aucun commentaire pour mon plus grand soulagement.
Tranquillement, nous mangeâmes en silence. Le repas se passa super bien et je me surpris à apprécier chaque seconde. La compagnie de Jungkook n'était pas mauvaise pour une fois Dieu merci.
Cette journée fut la meilleure et la plus étrange de toute depuis que l'on se connaissait. Jungkook et moi avions passé l'après-midi à regarder mon animé préféré : Naruto. Il avait vu tous les épisodes mais il avait tenu à les re-voir avec moi, n'hésitant pas à me vanner à chaque fois que j'étais sur le point de pleurer à des séquences émouvantes. Nous n'avions pas manqué une occasion de nous chamailler, répliquant par des piques enflammées mais moins empoisonnées que celles de d'habitude.
Lorsque la nuit arriva, nous nous mîmes d'accord pour commander une pizza, trop fatigués et surtout flemmards pour aller nous préparer quoi que ce soit.
Nous la mangeâmes en continuant à visionner la série animée jusqu'à très tard le soir. Jusqu'à ce que mes yeux ne se ferment d'eux-mêmes. Jusqu'à ce que ma tête trouve l'épaule de Jungkook aussi agréable que mon oreiller. Et jusqu'à ce que je m'endorme ainsi sans même m'en rendre compte.
Finalement, ceci marqua peut-être le début d'une quelconque histoire avec Jungkook.
Qui j'espérais ne finirait pas tragiquement.
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Le taekook là est juste trop adorable je les adore hâte d'écrire la suite :)
Franchement ce chapitre est juste trop cute, je les trouve trop mims à essayer de se comprendre, de faire des efforts :)
Le taekook avance (enfin !) et continuera d'avancer dans les prochains chapitres ;)
J'espère que ça vous a plu, merci de me lire je vous aime très fort ❤️
Zombix 🌙
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