Chapitre 40
Malcolm
Je vais me faire cet abruti de Jonas. Cette fois, c'est décidé. Il a dépassé les bornes, et il va regretter de s'être foutu de ma gueule.
La mission était pourtant simple, enfantine même : demander à ses potes de faire un peu peur à mon jouet, juste assez pour qu'elle ne voie plus que moi comme son sauveur, sa seule personne de confiance. Ce qui est déjà le cas, soit dit en passant, mais ça, ce n'est qu'un détail. Et lui ? Monsieur Jonas ? Non, c'est trop compliqué pour ses capacités limitées.
Elle était censée être dans cette foutue bibliothèque, tranquillement assise avec ses deux amis et ils étaient censé venir la faire chier. Rien de compliqué, rien de dangereux. Mais quand je suis allé vérifier que tout se passait comme prévu, surprise ! Ils avaient disparu. Tous les trois. Aussi vite qu'un claquement de doigts.
Il ne m'a pas fallu longtemps pour découvrir la vérité. Quelques Novices dans les couloirs, trop bavards pour leur propre bien, m'ont révélé qu'une note avait été confiée à ma proie. Par qui ? Mystère. Mais cette intrusion dans mes plans ne pouvait venir que d'une personne : le seul à qui j'ai demandé quelque chose.
Sans réfléchir davantage, je fonce vers sa chambre. À peine la porte franchie, je me précipite sur lui. Je le saisis brutalement par le col, mes doigts se resserrant sur le tissu de sa chemise avec une rage que je ne cherche même pas à contenir. Mon regard balaie rapidement la pièce, et le mépris me serre la gorge.
Il a voulu du luxe, évidemment. Tandis que moi, je me contente d'une chambre modeste, petite mais largement suffisante, lui s'est entouré d'un étalage ridicule de richesse. Des dorures, des draperies, des objets inutiles : tout dans cette pièce hurle l'arrogance et la paresse. Tout cet or m'écœure.
— Où elle est ?! je crache, incapable de contenir ma colère.
Il se contente de sourire. Ce sourire niais, insolent, qui m'a toujours donné envie de lui briser les dents. Mon poing droit s'écrase sur son nez dans un bruit sourd. Le sang commence à couler, mais il continue de sourire. Ce con.
— Faisons un petit jeu, Malcolm, articule-t-il, sa voix tremblante d'un amusement factice. Devine où est ta petite protégée.
Un nouveau coup part, plus violent, directement dans son arcade sourcilière. La satisfaction de voir le sang perler sur sa peau ne suffit pas à calmer ma fureur.
— Tu pourras me frapper autant que tu veux, continue-t-il, l'air provocateur malgré son visage en lambeaux. Je ne te dirai pas où elle est retenue en ce moment.
Je plisse les yeux, un sourire carnassier étirant mes lèvres.
— Bientôt onze ans qu'on se connaît, Jonas. Onze ans que je supporte ta gueule de privilégié et ton arrogance. Mais ce soir, tout ça change. Ce soir, je vais enfin te faire ce que j'aurais dû faire depuis longtemps.
Il commence à comprendre. Mais sa confiance ne vacille pas pour autant, et je savoure ce moment.
— Tu vois, toi, tu es né dans la richesse, dans la facilité. Mais moi ? Moi, je suis né dans la douleur, dans la lutte. Et crois-moi : je vais te baptiser à ma façon.
Il n'a pas le temps de répliquer. Mon poing s'abat sur sa nuque avec une précision froide, et son corps s'effondre comme une marionnette dont on a coupé les fils. Pas un cri, pas une défense. Pathétique.
Je le fixe un instant, son corps inerte à mes pieds. Un soupir m'échappe.
— Tu ne sais pas ce qui t'attend, Jonas.
Un sourire mauvais éclaire mon visage alors que je me penche pour saisir ses bras. Ce n'est que le début.
Une dizaine de minutes plus tard, ma prochaine victime émerge lentement de son inconscience. L'homme au carré brun cligne des yeux, visiblement encore assommé, mais assez lucide pour comprendre que sa situation a pris un tournant... dramatique. Il se trouve ligoté, bien solidement, sur une table en bois massif, rugueuse et brute. Cette table, je l'ai construite moi-même il y a deux ou trois ans, un projet bricolé dans un moment de colère après qu'un élève ait trop cherché à tester mes limites. À l'époque, je m'étais promis qu'elle servirait un jour à quelque chose de mémorable. Aujourd'hui, elle va enfin prouver son utilité.
Il va découvrir à quel point je ne suis pas l'homme qu'il pense que je suis. Sous mon masque de contrôle et de calme apparent, il y a bien plus. Une force. Une rage. Et surtout, une imagination débordante pour faire payer les insolents.
Je le regarde se débattre légèrement, encore engourdi, et je prends mon temps avant de parler. Le silence tendu remplit la pièce, renforçant l'atmosphère oppressante de ce sous-sol mal éclairé. Chaque craquement du bois, chaque écho de ses faibles mouvements, tout semble amplifié dans cet endroit exigu.
— Ma première question sera très simple, dis-je d'un ton calme, presque poli. Est-ce que tu es prêt à souffrir ? Ou veux-tu capituler pour que ta mort soit plus rapide et, disons, moins douloureuse ?
Je lui offre mon sourire le plus carnassier, savourant le mélange d'effroi et de défi dans son regard. C'est une question que je pose à toutes mes victimes, un rituel presque sacré. J'aime ce moment où leur assurance vacille, où leurs pupilles se dilatent sous le poids de mes mots. L'idée qu'ils sont entièrement à ma merci les frappe, et ce spectacle m'apporte une satisfaction délectable. Jonas, bien sûr, ne fera pas exception. Au contraire, je compte être encore plus cruel avec lui. Il m'a poussé à bout, et il va payer le prix fort pour son insolence.
Il me fixe avec une haine non dissimulée. Pas de peur pour l'instant, juste de l'arrogance. Il finit par éclater :
— Va te faire foutre, Malcolm ! crache-t-il avec une voix plus rauque que d'ordinaire. Je sais très bien de quoi tu es capable. Je t'ai observé toutes ces années. Les gens comme toi, ceux qui restent dans l'ombre, sont les plus dangereux. Les plus fourbes. Les plus meurtriers.
Un éclat de rire m'échappe, franc et brutal. Je prends une grande inspiration, puis secoue la tête, amusé par son petit discours.
— Oh, quel honneur que tu aies pris le temps de m'étudier ! m'exclamé-je, faisant mine d'être flatté. Mais tu sais, tu ne fais que confirmer ce que je pense de toi. Tu es prévisible. Et pire encore : tu te surestimes.
Tout en parlant, je retire tranquillement mon chemisier, prenant soin de le plier et de le poser sur une chaise à côté. Puis j'enlève mon t-shirt, dévoilant mon torse msuclé marqué de centaines de cicatrices.
— On va éviter de salir mes vêtements, n'est-ce pas ? dis-je avec un sourire narquois, comme si nous étions en pleine conversation mondaine.
Je l'observe, notant chaque frémissement dans son expression. Il essaie de rester stoïque, mais je vois bien qu'il est en train de calculer ses chances. Spoiler alert : elles sont inexistantes.
— Et maintenant, Jonas, repris-je en attrapant une lame que j'avais soigneusement préparée. Voyons à quel point tu es prêt à découvrir de quel bois je me chauffe.
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