_ Qu'est-ce que tu fais? parlai-je à Isabelle avec stupéfaction qui tenait en main l'argent de nos clients.

_ Je peux tout expliquer. Ce travail ne me rapporte pas beaucoup. Et mon père est en phase terminale. Je suis désolée, je te jure que je ne recommencerai plus. Aie pitié de moi.

  En général lorsqu'il y a ce genre de problème, je suis censée la dénoncer. Mais j'avais pitié pour elle. La dame de cette maison arriva puis nous dit:

_ Qu'est-ce qui se passe?

   Je devais la dénoncer mais je me voyais moi à travers elle. Désœuvrer sans aucune pitié. La crainte de s'en sortir dans une situation la plus pénible qu'il soit.

_ Je disais à ma collègue, la regardai-je avec hésitation, qu'il fallait laver la baignoire.

  Isabelle a eu un souffle de soulagement. Puis elle me murmura:

_ Je te revaudrait ça, crois-moi.

_ Mais évite de faire ça.

_ Mais comment veux-tu que j'évite de faire ça alors que mon père est souffrant. Toi tu ne sais pas puisque tu vis apparemment avec ton père.

_ Mon père est mort lorsque j'avais sept ans.

  Elle a eu un stop et elle ne savait pas quoi dire.

_ Alors tu travailles pourquoi? On nous donne un salaire de misère...

_ Du moment que je peux travailler et être payé à la fois cela me suffit. Il y a des gens qui sont autour de nous qui n'ont pas de travail. Et de plus on m'a rejeté de n'importe où. Où que j'y aille. Mais à force de patienter j'ai obtenu ce job. Et j'aime bien aussi voir du monde, répondis-je sérieusement.

_ Tu as de la chance d'être optimiste. Mais je ne pense pas que tu connais la misère.

_ ...

  Je ne pouvais pas répondre. Au risque elle connaisse ma vraie identité.

  Mais pourtant, au moment lorsque je finis mon service, la directrice m'appela:

_ Cintya?

_ Oui?

_ Vous vous appelez Amanda? Amanda Turner?

   Comment connaissait-elle ma vraie identité?