PROLOGUE : LE GOÛT DE LA TRAHISON
Le prisonnier finit par pousser son dernier souffle d'espoir.
Assis à même le sol, il jeta sa tête en avant, et ses longs cheveux lui cachèrent ainsi l'essentiel de la pièce, comme un voile d'ombre. Le même voile qui lui obscurcissait l'esprit. Les yeux perdus dans le vide, son regard fixant le vide, à chaque seconde les murs ternes semblaient se rapprocher, la pièce rétrécir, et le plafond s'éloigner. Un gouffre dont la seule sortie était désespérément inatteignable, voilà ce que sa cellule lui évoquait.
Voilà ce qu'on récoltait en s'aventurant tête baissée vers l'inconnu. Avait-il songé un instant à ce que son histoire finisse ainsi ? Non.
Il avait été bien trop aveuglé par ses ambitions pour réaliser que si l'on dépassait les limites imposées, la situation basculerait inévitablement.
Mais une seule chose ne pouvait changer; Il n'avait jamais été un homme d'honneur, et il mourra comme tel.
Un autre soupir lui échappa, faisant virevolter quelques mèches qui regagnèrent vite leur place. Celui-là, par contre, symbolisait tout le désespoir qui lui saignait le cœur, lui tordait les entrailles, étouffait ses poumons, et laissait en lui une noirceur profonde.
Les membres engourdis, il essaya de changer de position mais une vive douleur le rappela à l'ordre. Ses yeux cernés se serrèrent de douleur, puis son regard voyagea à ce qui le maintenait lourdement attaché au mur, et ses épaules s'affaissèrent un peu plus.
Était-ce le poids des chaînes qui lui mordaient les poignets ou celui de la trahison qui lui était le plus lourd à porter?
Le soleil vint tout doucement baigner la cellule du misérable de sa douce chaleur matinale. Les quelques rats qui avaient profité du calme et de la sérénité de la nuit pour sortir de leur terrier prirent la fuite alors que les premiers rayons du soleil pénétraient cette pièce désertée par tout soupçon d'espoir, annonçant ainsi le début de la fin.
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