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La musique s'arrête nette, le silence bourdonne dans le studio.
«– Encore.»
Essoufflé, je regarde Jean avec réticence et supplication. Il me faut une pause, de l'eau et ma ventoline. Sauf que Jean m'interdit le moindre répit tant que je n'aurais pas enchainé correctement la nouvelle routine, que les autres élèves ont assimilé la semaine dernière. J'ai du retard et du pain sur la planche.
Nous y sommes depuis dix heures ce matin. J'ai à peine eu le temps d'avaler un minuscule sandwich que déjà dix-huit heures pointe le bout de son nez.
Je n'ai réussi à prendre ma ventoline qu'une seule fois.
Les violons attaquent avec force sur le milieu du morceau, suivit du piano qui s'accorde idéalement avec la mélodie et le rythme s'impose, je le connais maintenant par cœur et je suis certain d'en faire des cauchemars cette nuit. Je reprends ma quatrième arrière, le menton droit et haut, les épaules ni trop tendues ni trop lâches et je glisse sur un jeté qui annonce la couleur pour la suite. J'ai encore le bonheur de me réceptionner correctement, un sourire plus que plastique sur le visage, je me vois à peine dans le miroir en face de moi. Mon sang pulse dans mes tempes, ma tête, mon cou ; ma respiration est si faible que je me demande comment je tiens encore debout ; le gout de bile a envahi ma bouche il y un moment déjà et l'ensemble de mon corps fourmille sur le deuxième enchainement, une arabesque suivit de deux tours jambes tendues.
Et mes yeux ne suivent plus, ma conscience vient d'activer le mode pilote-automatique peu de temps avant que je ne chute au sol, à semi-conscient.
Le musique ne tarde pas à s'arrêter avant que ma ventoline ne glisse sur le sol, le temps que Jean ferme le rideau de la porte pour me donner de l'intimité. Je tousse à m'en débrancher les poumons, sentant le sang couvrir mes dents et ma langue comme une traînée d'huile avant que le feu n'attaque. J'attrape mon petit boitier et tire une large goulée artificielle qui m'aide à peine à comprendre que je suis en boule sur le parquet froid, puis une deuxième qui me sers à sentir que mes pieds ne sont plus propres ni secs. Je roule sur le dos lorsque ma respiration est moins erratique, ma tête moins sur le point d'exploser et mon corps coopératif.
J'aurais dû imposer une pause au lieu de repousser, encore une fois, ma limite.
Une main sur la poitrine, les yeux fermés, je cherche dans le coin de ma mémoire les noms des capitales que je connais pour sectionner le décompte de mes chiffres. New York pour le chiffre un, Paris pour le deux, Moscou pour le trois... J'arrive à m'arrêter à vingt avant de rouvrir les yeux pour rassurer Jean que je ne suis pas mort. Il est accroupi à côté de moi, une bouteille d'eau à la main et une serviette blanche que je jetterai au lavage le soir même.
«— Tu n'es pas prêt pour la sélection du prochain spectacle, me confirme-t-il d'une voix blanche.»
Je hoche la tête puis me relève sur les coudes, me sentant aussi brûlant et douloureux que si j'étais sur un bûcher.
«— Ce sera Partorim qui passera la sélection du premier rôle.»
Partorim n'est qu'un pourri gâté à qui la vie sourit. Je ne dis pas qu'il ne mérite pas sa place à l'école, ni son diplôme de danseur professionnel, je dis juste que sans le coup de pouce de ses parents et de leurs dons-chantages pour que l'institut survive, il n'aurait pas réussi du premier coup.
«— Tu nous joueras le second rôle, l'amour désespéré, ça te changera, tente de plaisanter le professeur.»
Je rigole à peine avant de vider la bouteille dans mon gosier.
«— Rentre chez toi, Jungwon, me conseille-t-il sur un ton concerné, on en a fini pour aujourd'hui.»
Je hoche la tête par dépit puis il place la serviette sur ma tête avant de tapoter mon dos et de s'éloigner.
J'espère depuis longtemps être mis sur le banc de touche pour me reposer, pour ne pas avoir à danser ni me tuer à la tâche. J'ai même prié des dieux auxquels je ne crois pas. Et pourtant, lorsque Jean sort de la salle en m'affirmant garder les clés, car c'est lui qui ferme aujourd'hui, je suis déçu. Cela m'attriste d'apprendre que je ne suis plus au top de ma forme, que mon niveau régresse et qu'on me remplace par moins bien. Je suis mis de côté malgré moi.
Après que la porte claque, j'envoie valser la bouteille en plastique à travers la salle et enfonce mon cri dans la serviette. Il m'arrache la gorge, m'irrite les poumons, brise mes cordes vocales avant qu'un sanglot ne fasse trembler le tout.
Je ne suis qu'un bon à rien, voilà tout. Je suis maintenant incapable d'être compétent dans la seule chose pour laquelle on m'a programmé, mutilé, modelé. Je suis bon pour la casse, la retraite et l'oubli. Finalement, c'est douloureux.
Mes larmes me brûlent, mes dents me saignent, mon visage s'enflamme et mon corps tremblent. Je suis pathétique et pitoyable.
J'en ai rêvé et c'est un cauchemar. Mon vœu exaucé, me voilà désespéré.
Et je suis resté vingt minutes à pleurer mon saoul sur le parquet ciré de la salle, moqué de l'écho de mes larmes et de mon reniflement. Ce n'est que lorsque épuisé que je me suis levé pour partir m'écrouler près de mon sac éventré et de mes affaires éparpillés. Mes genoux hurlent d'inconfort et mes doigts pieds me supplient de les épargner. Je jette mes pointes ensanglantées dans le fond de mon sac noir, mes genouillères et la serviette puis agresse la fermeture éclaire pour la fermer. Neuf ou non, je sais qu'avec cette attitude, il ne durera pas longtemps. Je ne durerais pas longtemps. J'enfile à peine ma veste par-dessus mon sweat-shirt froid et boite jusqu'à la porte en éteignant mécaniquement la salle, ignorant la présence de la faucheuse dans le coin près de la porte. Je ne suis pas d'humeur à la saluer et à me demander si je vais mourir aujourd'hui.
J'ai déjà l'impression qu'une partie de moi est restée en boule sur le parquet et que la mort se chargera de l'emmener à ma place.
Mes chaussettes me font si mal que j'opte pour le taxi ce soir. Tant pis pour l'air frais qui m'aidera à relativiser, les rues à peine bondées pour me changer les idées, et le bus pour désobéir une nouvelle fois à ma mère. Elle sera ravie d'apprendre que je deviens raisonnable !
En bas des escaliers, je pousse un long soupir lasse en savourant le vent glacial qui me gifle la joue, le nez, et me cristallisent les cils. Il ne neige pas aujourd'hui, ce qui a assombri ma matinée d'entrée de jeu, et celle déjà tombée n'est plus si immaculée et magique. Vu le jour, je suis à peine surpris. Je sors mon téléphone après sans doute une bonne minute et tape sur mon application de taxi lorsqu'une voix perce le vent :
«– Tu es vraiment danseur ?»
Je ne réagis pas plus à la voix que ma tête fait volteface vers elle, je suis épuisé et ça commence à tourner. Suis-je censé être étonné de voir Heeseung devant le bâtiment de danse, la veste grande ouverte comme si le printemps pointait le bout de son nez ? Je devrais. Devrais-je m'inquiété de savoir qu'il sait où je m'entraine alors que je ne lui ai jamais rien dit de ma vie ? Je devrais.
«– Heeseung ?, je rebondis quand même.
– Jungwon.»
Mon nom serait-il devenu une salutation ? Le noiraud s'approche avant d'observer le bâtiment de six étages duquel je sors.
«– Qu'est-ce que tu fais ici ?
– Fabio m'a dit que je te trouverai ici, m'informe-t-il en rangeant les mains dans ses poches.»
Je le regarde avec, sans doute, l'aspect d'un merlan fris. Fabio ? Qui est Fabio ?
«– Monsieur Lee, enchaine-t-il comme s'il avait lu dans mon esprit.
– Pourquoi monsieur Lee t'aurait indiqué que je traine par ici ?
– Je lui ai demandé.»
Je hausse un sourcil avant de le détailler, sans honte. Un jogging gris tout aussi neuf que la tablette du studio duquel je sors, une tee-shirt fluide trop foncé pour que mes yeux s'y attardent, un sac semblable au mien, et les cheveux mal coiffés.
«– Tu sors de la boxe, j'en déduis en revenant à ses mirettes.
– Et j'espérais te croiser.»
Le début de sourire sur son visage m'attaque la poitrine d'une sensation inconnue et brûlante, une indescriptible que je ne suis même pas sûr de pouvoir retransmettre à qui que ce soit.
«– Désolé, je ne suis pas d'humeur, je décline en détournant le regard sur mon téléphone.»
Je refuse qu'il me parle de son dieu alors que j'ai le moral dans les chaussettes et le sang de mes pieds. On a beau avoir essayé de m'inculquer une quelconque croyance de x ou y religion, je n'y ai jamais cru et la foi n'a jamais fait parti de moi. Et ce n'est pas un magnifique visage qui va me faire céder ce soir.
Mon application, pour la raison que la neige terrifie les chauffeurs de taxi, rame dans le vide. La poisse est de mon côté, super !
«– Je n'ai encore rien proposé, s'étonne-t-il.
– Alors passe ton chemin avant d'être déçu, je persiste en rouvrant l'application.
– Eh, Jungwon.»
Je roule des yeux avant de lui faire face, le visage fermé, les lèvres pincées et la perplexité sortant de toutes mes pores.
«– Aurais-je été déplaisant ?, s'inquiète-t-il en me détaillant.
– J'ai passé une sale journée, je siffle entre mes dents et le froid s'y insinuant. Je t'ai prévenu de ne pas être d'humeur et d'être de mauvaise compagnie ce soir.»
Il penche la tête sur le côté et j'ai l'impression qu'il cherche à lire en moi, par-delà ma prison de chair et de malchance. Je croise les bras, tant pis pour le taxi — puis vu qu'il pédale dans la semoule, je peux bien y revenir un peu plus tard — et le toise, mauvais.
«– Qu'est-ce qu'il s'est passé ?, demande-t-il avec plus de sérieux.»
Je plisse les yeux au moment même où son expression a changé, où ses mirettes se sont comme illuminées et qu'une chaleur m'effleure le visage telle une caresse. Une étrange sensation de sérénité prends d'assaut ma poitrine ; et un court désir de délier mes lèvres, de le voir m'écouter, de me sentir compris poussent ma bouche à s'ouvrir dans un instant de suspens.
Sunoo ne sait pas, Jay ne sait pas, personne ne sait.
«– Je ne partage pas ma vie à des inconnus, je le rembarre, alors demi-tour le sectaire.»
Heeseung l'a vu, ce moment où j'ai bien failli m'ouvrir à lui et la seconde d'après aussi. Ses yeux reflètent une fugace contrariété juste avant de s'ennuyer.
«– Je ne fais pas partie d'une secte, rétorque-t-il de sa voix grave et hypnotique. Les Dieux ne m'intéressent pas.
– Dit celui qui m'a demandé si j'étais chouchouté d'un Dieu.»
La sonnerie de mon téléphone ponctue ma phrase comme le gong parfait à ma fuite. Je secoue la tête avec une grimace et recule d'un pas.
«– Si tu me donnais une chance de t'expliquer..., commence-t-il en s'avançant vers moi.
– Va chercher un naïf ailleurs, je ne suis pas intéressé.»
Effet aimant, je me recule de la même distance.
«– Attends...»
Mais je me suis déjà détourné pour décrocher à Jay, dont je remercie le sens du timing avec un grand «merci» silencieux.
«– Allô ?
– Où es-tu ?, demande-t-il sur un bruit de discret moteur et de Klaxons étouffés.»
Je prends sur moi pour faire quelque pas supplémentaires à l'opposé du noiraud, espérant qu'il comprenne le mot «non» et me lâche la grappe. La neige crisse sous mes baskets et le froid m'oblige à me recroqueviller pour protéger ma gorge et ma peau exposée.
«– À l'école, je murmure presque dans l'espoir de ne pas être écouté. Pourquoi ?
– Je passe te prendre, je te ramène chez toi.»
C'est bien l'inquiétude qui tend sa voix et cela étreint douloureusement mon cœur. Jay, toujours si bien composé, ne laisse son inquiétude pointer que lorsque je réveille groggy à l'hôpital suite à une nouvelle tentative de la faucheuse de m'emmener dans le monde sombre. Sauf que je n'ai pas failli y passer aujourd'hui.
«– J'ai déjà appelé un taxi.»
Je mens uniquement parce que je ne souhaite pas être questionné sur mon malheur de ce soir. En vérité, j'aimerais être seul pour noyer mes larmes sous ma douche brûlante et dans mes mouchoirs senteur fraise — ma mère...
«– Annule-le, je suis là dans deux minutes.
– Jay...
– Va te mettre au chaud en attendant.»
Puis il raccroche sans me laisser la possibilité de contester. Au moins économiserais-je de l'argent, c'est un point positif non négligeable. Je soupir en laissant tomber mon téléphone contre ma cuisse. Comment a-t-il su ?
Une nouvelle vague glaciale prend d'assaut ma nuque et je m'enroule de mes bras avant de choper je ne sais quelle maladie et d'être cloué au lit, au risque de louper une nouvelle répétition nécéssaire à ma prochaine audition. Je passerai cette audition, peu importe les conséquences. Je dois la passer, je n'ai pas le choix.
Je rebrousse chemin pour retourner vers le bâtiment et m'asseoir docilement sur l'escalier lorsque je croise le noiraud du regard. Il n'a pas bougé, il semble s'être mis dans le crâne de patienter avec moi coute que coute. Je ferme ma fermeture éclair jusqu'au menton et siffle un :
«– Rentre chez toi.»
Je suis lessivé, glacé et agacé, la patience a quitté mon corps dès lors que Jean m'a annoncé être contre mon audition pour le premier rôle. S'il essaye encore de me persuader de l'écouter, mon poing partira dans ses parties génitales — je n'ai pas cœur à détruire son joli minois.
«– Je t'ai cherché, s'impose-t-il en me barrant la route de son solide corps. Je te cherche, Yang Jungwon. Ne m'envoie pas bouler comme une poussière.»
Je claque de la langue en enroulant mes doigts dans ma paume avant de relever les yeux vers son visage déterminé.
«– Et bien tu m'as trouvé, je grogne, tu peux chercher quelqu'un d'autre.
– Il n'y a personne d'autre, conteste-t-il en attrapant mon coude.
– Nous sommes huit milliards sur Terre, bien-sûr qu'il y a quelqu'un d'autre.»
Ce mec est officiellement flippant et dérangeant, pourquoi il a fallut que ça tombe sur moi, hein ? Ça n'aurait pas pu être une personne dans son délire ?
«– On ne se connaît pas et on ne se connaîtra jamais.»
Une nouvelle fois, j'ai l'impression que ses yeux s'illuminent comme un feu prenant vie, et c'est bien de la peine qui s'y lit par-delà les flammes d'ambre. Ça recommence. Les hallucinations recommencent !
Pris de panique, je m'écarte vivement en le dévisageant. Suis-je réellement réveillé ou suis-je encore sur le parquet du studio, attendant les secours pour être transféré et sauvé ? Des yeux ça ne brillent pas, et le dos d'une personne non plus !
«– P*tain de m*rde...»
Je fais un nouveau pas en arrière et manque de tomber à la renverse tant ma jambe tremble lorsque Heeseung approche sa main pour me rattraper. Sauf qu'il ne me rattrapera pas puisque deux secondes plus tard, il est contre le mur, la joue rougit et le nez en piteux état.
«– Tu ne le touches pas, gronde Jay qui vient de le frapper de son poing.»
Ça s'est passé si vite que je ne suis pas certain d'avoir réellement assisté à la scène avant que le bras chaud et fort du docteur se soit enroulé autour de ma taille. J'écarquille les yeux en dévisageant le blond, dont le visage dur et menaçant étouffe mon cri dans ma gorge. En tant d'année, je ne l'ai jamais vu aussi terrifiant.
Heeseung touche sa joue blessée et crache du sang dans la neige encore intacte sous ses pieds. D'abord choqué, il relève son attention sur son agresseur avant que son visage ne tombe et ne blêmisse en trouvant le visage de Jay. Lui aussi ne doit pas être très serein en trouvant son regard envoyant des éclairs, et même si je ne suis pas à sa place, je suis pétrifié sur place.
«– Tu ne l'approches plus, exige Jay. C'est clair ?»
Le regard ambré de Heeseung dévisage le blond avec peur avant qu'il ne tombe sur moi et que l'horreur s'y lise. Il est certes flippant mais j'aurai aimé être regardé autrement. Je n'y suis pour rien dans l'histoire ! Si Jay à un tempérament discutable, je n'y peux rien !
«– Tu ne le regardes pas !, hurle presque Jay en me cachant derrière lui. Dégage de là, qu'on ne te revoit plus !»
Avant que Heeseung ne puisse bouger, le blondinet m'oblige à me détourner pour monter dans sa voiture, garée juste derrière nous sans que je ne l'ai entendu arriver. Il claque la porte puis fait le tour pour grimper sur la place conducteur et boucler sa ceinture. Pour une raison que je n'explique pas, je n'ai pas réussi à détourner les yeux du noiraud dehors, qui fusille Jay du regard.
Journée catastrophique ? À qui le dites-vous...
«– Boucle ta ceinture, m'ordonne Jay en démarrant en trombe.»
Je me précipite avant qu'un accident ne survienne à cause de la neige puis me tourne vers lui, affolé.
«– Tu as frappé ce gars ?!
– Et je le refais tous les jours de l'année, siffle-t-il.»
Jay est tendu, sa mâchoire est si contractée que je ne serais pas surpris de la voir sauter, et ses phalanges sont si blanches sur le volant qu'il va finir par le briser en deux !
«– Mais ça ne va pas ? On ne frappe pas les gens comme ça !
– Il a essayé de te toucher, proteste Jay en passant une vitesse supplémentaire, qui sait ce qu'il aurait fait après ?
– Il a essayé de me rattraper avant que je ne tombe sur la route, bien-sûr qu'il allait me toucher !»
Jay me dévisage sans grande conviction et j'ai l'impression qu'il ne me dit pas tout, que je suis le détail de l'histoire qui survient malencontreusement.
«– Jay, je commence.
– Qu'il ne revienne pas te voir, m'interrompt-il en détournant le menton. Les gars dans son genre ne devrait pas trainer dans ton périmètre.
– Les gars dans son genre ? Tu le connais ?
– Non mais tu l'as bien regardé ?, s'indigne Jay. Il est le genre à problème. Oh et puis non, ne me dit pas si tu l'as regardé, tu n'aurais jamais dû poser les yeux sur une telle énergumène.»
Un rire nerveux passe enfin la barrière de mes lèvres avant que je ne m'enfonce dans mon siège lourdement, les bras croisés.
«– Non mais je rêve, je murmure.»
Monsieur roule tellement vite, à slalomer entre les voitures plus lentes, que ma rue s'est profilée en deux minutes top chrono, et qu'il ralenti déjà devant mon immeuble, ayant trouvé une place libre près du trottoir.
Je détache ma ceinture et attrape mon sac lorsque je remarque que Jay fait de même.
«– Oh non, tu ne montes pas, je l'arrête.»
Il fronce les sourcils en me reluquant.
«– Pourquoi ?, demande-t-il après un court silence.
– C'est chez moi jusqu'à preuve du contraire. Je décide qui entre ou non.
– Tu boîtes, Jungwon.
– Et j'ai un ascenseur.»
Je sors de la voiture et lance :
«– Change d'attitude et peut-être que tu montras la prochaine fois.»
Puis claque la portière sans attendre d'entendre sa douce voix protester. Maintenant excédé de cette journée, soirée et de l'ensemble des événements, je me rue presque jusqu'à ma porte, ignorant promptement mon nom prononcé par le blondinet qui est sorti de la voiture.
On ne frappe pas des inconnus dans la rue, c'est n'importe quoi !
[PAS RELU]
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