"Dormir" au sens propre du terme
PDV Ecclésia
Je sens les dernières forces de Kyra glisser entre mes doigts. Les coins de sa bouche s'affaissent, ses yeux se perdent dans le vague. En sadique émérite, je la relâche, me relève, la laissant se noyer dans sa propre tourmente.
-Par tous les dieux... souffle la voix d'Alicante.
Inutile de lui jeter un œil. Je sais qu'ils sont tous là, même si les marches ont cessé de grincer, même si leurs respirations se sont interrompues et que le bruit de leurs pas s'est évaporé aussi rapidement que la domination de ma Lumière. J'aurais pourtant dû me sentir comme eux : choquée – sidérée, même –, mais la satisfaction que mon corps ressent terrasse tout bonnement le reste.
Je suis de nouveau Obscure.
Une masse rousse se jette sur moi, me plaquant au mur.
-Ecclésia ! Tu es revenue ! s'exclame Icanée en me serrant si fort que ma colonne vertébrale gémit.
Je ne réagis pas immédiatement, le temps que mon euphorie malsaine baisse d'un ou deux échelons. Ses petits bras me rappellent la roche et la lave, la mort et les combats : le Palais Obscur.
-Même si c'est super flippant, précise-t-elle en s'écartant. Comment tu fais ça ?
Sa curiosité s'égare sur ma peau, qui arbore une teinte halée, aux antipodes de la porcelaine de la Lumière.
-Décris-moi ce que tu ressens, exige Genesis, sans me laisser le temps de répondre à sa sœur.
Il approche à pas lents, subjugué par mes facultés hors-norme.
-Restes de haine, colère, exaltation... le package de la parfaite Obscure, en somme.
Il passe une main dans sa touffe, désabusé. Son attention dérive rapidement sur Kyra, encore étendue sur la moquette. Son passage à tabac n'est un secret pour personne : mes mains ont laissé un moule rouge et profond sur son corps.
-Dans quel contexte a-t-elle de nouveau basculé ? lui demande-t-il.
Kyra cille à plusieurs reprises tout en entreprenant de s'asseoir correctement.
-« De nouveau » ? répète-t-elle, comme shootée à la drogue dure. Combien de fois est-ce arrivé ?
Ses iris noirs se posent avec étonnement sur mes dents découvertes par un sourire provocateur, mes cheveux bleu-nuit en partie enflammés et mes ongles plus résistants à vue d'œil.
-Je lui ai dit ses quatre vérités, souffle-t-elle.
Genesis inspire en se faisant une très nette idée du contenu de ces fameuses vérités, mais s'abstient de tout commentaire. Il faut croire que le mystère « Ecclésia-la-déesse-à-la-double-personnalité » est plus attrayant que les états d'âme de Kyra-la-vaincue. Je me demande ce que penseraient les Humains de mes... aptitudes. Me serais-je retrouvée sanglée devant un psychiatre, avec des kilos de neuroleptiques dans les veines ?
Le soigneur fronce les sourcils, pensif.
-Et quel a été l'élément déclencheur ? me questionne-t-il.
Je plisse les yeux en tentant de me remémorer les faits. Ma ridicule impuissance. Mon antipathie naturelle pour Kyra. Spontanément, la première fois où j'ai mis les pieds au Palais Obscur, le jour où Alicante a descendu un Humain et la fulgurante douleur qui a sévi mon cœur en Terre de Paix me reviennent. Ce dernier événement s'est déroulé après le baiser que le Prince et moi avons échangé en Terre de Paix. Mes envies de meurtre s'étaient volatilisées.
La puissance de mes sentiments Lumineux en avait été la cause.
Tout ceci paraît évident...
Il me suffit de ressentir une émotion particulièrement violente, telle que l'Amour ou la Haine, pour basculer d'un élément à l'autre. Encore faut-il que l'on me provoque assez pour se faire.
Il n'existe qu'un pas entre la Haine et l'Amour.
Cet adage ne m'a jamais semblé si vrai.
-Explique-toi.
La voix vibrante d'Alicante me tire de mes réflexions. Il a rejoint Kyra, le poignard de cette dernière encore baigné de mon sang à la main. Ses yeux sont froids mais ne contaminent pas le reste de son corps, ce qui rend compte de l'irritante affection qu'il entretient encore pour la déesse.
-Sacre bleu ! crache-t-elle en se relevant. Tu es fait comme un rat !
Kyra fait les cent pas jusqu'à ce qu'elle s'arrête et envoie son poing dans un mur. Il vibre puis s'effrite autour de sa main. Le silence retombe. Alicante reste de marbre, et ce, y compris pendant la désertion de sa chère amie, qui s'enferme dans la première chambre venue.
Le Prince fixe la porte close avant de se tourner vers moi, insondable.
-Il se fait tard, déclare-t-il d'une voix atone.
-Il est préférable de passer la nuit à plusieurs, nous ne savons pas quand reviendront les Humains qui logent ici, annonce Genesis. Nous serons à la 107, ajoute-t-il en faisant un signe de tête à sa sœur, qui le suit. Bonne nuit.
-Bien, Armorie ? proposé-je.
Bien qu'encore sous le choc, l'intéressée hoche lentement la tête et prend le chemin de la chambre la plus éloignée de l'escalier. C'était sans compter sur la main d'Alicante, qui se referme autour de mon poignet. Ce geste est devenu si régulier que le toucher de ses doigts résonne aussi familièrement sur ma peau que le son de sa voix à mes oreilles.
-Vous plaisantez ?
Yeux plissés, il me toise, presque blessé.
-Votre définition du mot « dormir » ne correspond pas tout à fait à celle que j'ai en tête.
-Les Obscurs ont la même définition du mot que moi, contre-attaque-t-il.
-Je préfère appliquer sa véritable signification en compagnie d'Armorie, si ça ne vous dérange pas, le titillé-je volontairement, joueuse.
-Ecclésia l'irréductible est de retour, claironne-t-il en me vrillant de ce regard déterminé où brille une étincelle de défi. Il va donc me falloir sortir les grands moyens pour vous raisonner...
À peine ai-je entrouvert la bouche pour répliquer que son épée apparaît dans sa paume. Il s'en sert pour effleurer mon cou du plat de sa lame, puis déclare sans me quitter des yeux :
-Va dormir. Ecclésia se passera de tes services, Armorie.
Nos regards s'entrechoquent. Evan se racle la gorge. Pareils à de longs tisonniers rougeoyants, nous alimentons l'un et l'autre la flamme déraisonnable qui alimente nos envies déplacées.
-Je crois que je vais me débrouiller seul... chuchote l'homme en s'éclipsant à pas de loup.
-Bonne nuit, mon ange, murmure la Déesse de la Tolérance, après quelques secondes de silence. Alicante, ajoute-t-elle.
Nous nous observons encore lorsque la dernière porte claque, brisant le silence émoustillant qui nous drape. J'avise son bras tendu, prolongé par la lame de sa mythique épée.
-Après vous, m'invite-t-il en désignant une porte de la tête.
Je n'accorde pas même un coup d'œil à la chambre. L'envie d'y céder est très tentante, mes hormones me le hurlent, mon corps le désire et mes pensées convergent toutes vers son corps athlétique, mais ma part Lumineuse tient à ses principes archaïques. À savoir, l'adéquation du contexte.
-Je ne ferai rien de compromettant, ce soir.
-Vous en brûlez d'envie. Je le sens.
Je me force à bâiller.
-Vous sentez surtout ce qui vous intéresse.
-Probablement, raille-t-il.
Il éloigne l'épée de mon cou, utilise son autre bras pour me pousser contre un mur et m'y emprisonner à l'aide de son corps. L'envie de me débattre ne se présente pas en option. Tout ce dont je suis capable se résume à fantasmer sur cette bouche, et sur ces yeux qui me dévorent.
-Vous avez raison, j'en ai envie. Mais pas ce soir. Le lieu et le timing ne s'y prêtent pas.
Il hoche la tête.
-Cela ne vous empêche pas de passer la nuit avec moi.
Je cille, peu convaincue.
-Dangereux, en convient-il, railleur. Mais pas impossible.
-Bien...
Chacun de nous passe par la case "salle de bain". Dans les armoires, des vêtements de toutes couleurs sont empilés sur les étagères. Propre de la tête aux pieds, vêtue d'un short en coton et d'un tee-shirt gris clair, j'explore la chambre du regard. La couette sous laquelle je suis terrée est épaisse à souhait, et le matelas est aussi moelleux qu'un pan de nuage Lumineux. Le style est globalement vieillot. Tout est fait de bois, de latte et de couleurs chaudes. Du brun, du rouge foncé, soulignés par une lumière tamisée. J'ai l'impression qu'une éternité s'est écoulée entre la dernière fois où j'ai dormi dans un vrai lit et l'instant T.
Mes paupières luttent vaillamment contre le sommeil lorsqu'Alicante quitte le bain de vapeur chaude de la salle de bain. Je me tourne sur le côté. Des gouttelettes d'eau limpides roulent sur son dos à nu, échappées de sa chevelure, tandis qu'il se penche pour attraper un tee-shirt sombre dans une commode. Sans doute me pense-t-il endormie puisqu'il se départit de la serviette de bain enroulée autour de sa taille.
La domination de mon Obscurité vote pour la contemplation détaillée de son postérieur bien musclé. Il est toutefois perturbant de savoir que ma Lumière m'aurait ordonné de tourner la tête, les joues enflammées par l'embarras.
Sitôt son sous-vêtement et son jogging enfilés, il éteint la lumière. Je ferme les yeux.
Alicante s'allonge, un bras replié sous sa tête. Nos visages sont suffisamment proches pour que nos souffles agitent les cheveux agglutinés sur nos fronts.
Curieuse, je relève à demi une paupière.
Il me regarde. Les pointes de mes cheveux illuminent sa tignasse en bataille, ses iris circulaires, ses épais cils noir corbeau, la courbe de ses lèvres pleine, sa barbe de trois jours et sa corpulence de guerrier avec la délicatesse d'une bougie.
La situation porte à croire qu'elles ne brûlent qu'en cas de pic de Haine. Pour l'heure, elles se contentent de briller, sagement étalées sur mon oreiller.
Sa moue amusée m'indique que je suis grillée.
-N'est-il pas dérangeant de fréquenter la Déesse de l'Amour et de la Haine à la fois ? chuchoté-je, curieuse.
Il inspire, plongé dans d'intenses réflexions. Cependant, le sourire grivois qui s'installe progressivement sur son visage me met sur mes gardes.
-J'ai l'avantage d'être polygame contre ma volonté, répond-il à voix basse. En quoi serait-ce dérangeant ?
J'étouffe un rire, un son très peu glamour qui nourrit son amusement.
-Mais peut-être préféreriez-vous l'une à l'autre en fonction des jours ?
-Je perçois vos fonctions comme une opportunité. Les jours où je vous sortirai de vos gonds, je m'efforcerai de raviver votre Lumière afin d'atténuer l'intensité de votre courroux, avoue-t-il en souriant. Et, les jours où la poigne de fer et l'âme de combattante s'avéreront nécessaires, je me débrouillerai pour éveiller votre haine. Vous êtes puissante, Ecclésia. Là-Haut, En-Bas... La combinaison de deux entités divines de choix. Je n'ose imaginer ce dont vous seriez capable à force d'expériences et de découvertes sur vous-mêmes. Vous êtes fascinante.
Sa tirade dorlote mon ego, qui ronronne au plus près de mon cœur de fer. Une subtile note de détresse chatouille néanmoins mes émotions et se distille dans le ton de sa voix.
Je me hisse sur un coude.
-Mais ?
Il expire.
-Mais je ne devrais pas tenir ce discours.
-Qu'y a-t-il de mal à cela ?
-L'incompatibilité avec mon titre. Ce que vous me faites ressentir est tout ce contre quoi mon père s'est battu. Je crains de ne plus être à la hauteur de la noblesse de mon sang, que le règne du Palais Obscur ne soit remis entre les mains de Krycléine et que mon propre géniteur me bannisse à nouveau de son estime, déblatère-t-il rapidement. S'il me renie, qui serais-je ? Que ferais-je ? À quoi rimera le sens de mon éternité ?
-Vous êtes toujours Alicante, le Prince Obscur, avec le même sang et les mêmes aptitudes qu'avant, mais avec un cœur capable d'aimer une seule personne. Peu importe le pourquoi du comment. Vous pourrez toujours livrer de grandes batailles, dominer votre peuple, asseoir votre pouvoir, vous revendiquer fils du Roi Obscur. Vos sentiments n'ont rien d'affaiblissant ou de mortel. Votre principal problème, c'est vous. Cessez de vous combattre vous-mêmes, et vous verrez, votre éternité n'en sera que plus vivable. Et peut-être même l'apprécierez-vous.
-Je pense déjà l'apprécier, me contredit-il, troublé.
-Non. Vous passez votre temps à chercher à atteindre les exigences fixées par le Roi depuis votre naissance. Je ne vois pas comment l'existence peut être plaisante lorsque le simple fait de vivre est source de pression.
La consternation s'invite sur ses traits parfaits, comme figés par un bug.
-Allez, bonne nuit, baillé-je en me retournant afin de le laisser réfléchir.
Au bout de plusieurs minutes, Alicante passe un bras autour de ma taille et se colle à mon dos. Sa chaleur confronte la mienne, un frisson dissipe en partie les brumes de mon sommeil.
-Vous et moi avons bien plus en commun qu'un lien de Lumière entre nos âmes, me chuchote-t-il à l'oreille. Nous pâtissons tous deux de n'appartenir à aucune des cases que l'Univers a à proposer.
Je pose une main sur la sienne, qui touche mon ventre.
-Bienvenue dans le monde des anomalies.
***
Des coups de feu retentissent. Je me libère en sursaut des bras de Morphée, avant de constater l'absence flagrante d'Alicante. Les talons aiguilles de Kyra martèlent le sol, l'escalier crisse tandis que des éclats de voix inconnues résonnent depuis le rez-de-chaussée.
-En bas ! s'écrie Icanée, dans le couloir de l'hôtel.
Je bondis comme un ressort, attrape mon arme et file dans le couloir. Le haut de l'escalier m'offre une vue imprenable sur le champ de bataille.
Une nuée d'Humains s'est pressée dans l'entrée, dont une bonne moitié a déjà été endormie. Genesis n'hésite pas à se jeter au sol pour faucher toutes les jambes qui se présentent à lui, tandis qu'Icanée les neutralise en tirant dans le bras. Kyra voltige à travers la pièce, véritable feu follet qui atterrit de temps à autre sur les épaules d'un Humain enragé ou sur un corps maîtrisé. Alicante, quant à lui, esquive les balles qui le visent. Lorsque la situation le permet, il tire, si bien qu'une pluie de seringues tranquillisantes s'abat sur la zone de combat. Evan en plante une dans un pied, planqué derrière le comptoir de l'accueil, alors que deux Humains s'apprêtent à le prendre en sandwich.
Le changement de comportement des Terriens est flagrant, depuis la dernière fois que nous en avons rencontré. Ceux-là grognent, gémissent. De la bave coule sur leurs mentons, et leurs yeux ne sont que puits de noirceur sans fond.
Je charge mon arme, atterris au beau milieu de la fiesta improvisée et tire à deux reprises dans le ventre des assaillants d'Evan. L'Homme, équipé de ses sempiternelles lunettes de soleil, se retourne pour m'adresser un signe de tête reconnaissant alors que je m'élance déjà vers les rescapés. Une fraction de seconde me permet de tous les endormir, hormis un. Trois grandes enjambées s'avèrent nécessaires pour que je puisse rebondir contre un mur et m'élancer à la poursuite de l'ultime fuyard. Kyra est sur ses traces.
Il s'engouffre dans les cuisines.
-Laisse-le-moi, craché-je en sprintant à travers les fourneaux.
L'Humain se dirige vers le fond de la salle. Sa respiration est si poussée que je pourrai le suivre les yeux fermés. Je zigzague à toute vitesse, esquive casseroles et ustensiles métalliques puis me poste devant l'homme plus peureux que téméraire. Une touffe blanche surgit d'un plan de travail proche, trop proche de ma cible.
-Dégage ! m'exclamé-je en rechargeant mon arme, une précaution que Kyra a prise.
Merde !
J'invoque mon nunchaku, l'envoie dans son cou. L'impact l'envoie valser sur plusieurs mètres, lui arrachant un feulement rageur. Indifférente à son sort, je m'en détourne et effleure la gâchette à l'aide de mon index. Le viseur est orienté sur ma victime : entre les yeux.
Soudain, une main propulse mon arme au sol, une détonation retentit et l'homme s'écroule.
Juste à côté de moi, Genesis me détaille, préoccupé. Alicante souffle sur le canon du flingue responsable de l'endormissement express de ma cible.
-Je le voulais ! m'époumoné-je à l'attention de mes alliés. Je l'avais, par tous les dieux ! Je l'avais !
-Tu allais le tuer. Les seringues sont assez longues pour percer un crâne Humain, tente de me raisonner le Soigneur, perplexe.
-Je vous rappelle que vous teniez à ces créatures comme à la prunelle de vos yeux, il y a peu, intervient Alicante.
-La Lumineuse s'en serait voulu, renchérit Genesis. Ne vise pas la tête. Jamais.
Je les observe un à un, la rage au ventre, et finis par toiser ce qui devait être ma proie. Voilà un bail que je n'ai pas tué, pas ressenti cette sensation hautement jouissive et chargée en autosatisfaction que fournit le meurtre de sang-froid.
Alicante m'attrape par le coude, intraitable.
-Pas la tête, m'ordonne-t-il. Si un Humain se retrouvait six pieds sous terre par votre faute, je me ferais un plaisir de suivre votre exemple. Or, je peux vous certifier que la Lumineuse n'aimerait pas cela.
J'envoie un poing au niveau de son coude, ce qui l'oblige à lâcher prise. Il arque un sourcil, surpris, mais retrouve une expression neutre lorsque je hoche la tête en signe d'acquiescement.
La majorité des regards me décortique sans gêne.
-Quoi ? m'emporté-je.
-De toute évidence, Ecclésia se comporte comme une éponge dans un milieu particulièrement chargé en Haine, constate Alicante. Son corps s'en imprègne jusqu'à saturation.
-C'est un cercle vicieux, commente Genesis. Si ces Humains ont gagné en agressivité, c'est parce qu'ils sont reliés à elle, leur protectrice, qui a de nouveau basculé vers l'Obscurité.
Je m'agite autour d'Alicante, aimantée mais énervée.
-Je te revaudrai ça, fulmine Kyra en désignant son cou meurtri.
-Quand tu veux.
-Gentes dames, s'il vous plaît ! nous supplie Evan, qui vient de nous rejoindre.
L'Homme étale une grande carte de la ville sur un plan de travail. Tout le monde abandonne ses pensées pour se concentrer sur le discours à venir.
-Il va falloir nous séparer en deux groupes, déclare-t-il.
***
Hellooo ! 🤗
Quelque chose me dit que le prochain chapitre va être particulièrement choquant pour l'un des personnages. Du genre... violent 😈
A la semaine pro ! 😘
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