~ PDV Malia ~ Partie 1

Après le départ de Caroline et Anna, la journée s'est déroulée de manière assez simple, mais rapidement. Notre programme étant assez chargé, comme souvent à cette époque de l'année, d'ailleurs. Nous avons également, mon oncle et moi, encore pas mal de choses à faire et à s'occuper concernant l'entreprise et le domaine.

Autant dire que nos journées en fin d'année sont des plus remplis. Ce qui n'est pas pour nous déplaire, car tous deux nous adorons faire découvrir les paysages qui nous entourent aux touristes ou locaux.

Ainsi que leur parler de nos chiens, de ce qu'ils nous apportent et parfois les laisser nous aider à les nourrir. Ses boules de poils adorent cela et le leur rend bien également, pour le plus grand plaisir de tous.

Les clients de l'après-midi ont été pris en charge par Marc, pendant que moi je me suis occupée du groupe d'enfants venu découvrir nos bébés. Ce, dans le cadre d'une sortie scolaire. Un moment de pur bonheur et une après-midi comme je les aimes. Certains enfants ont pu brosser deux de nos pensionnaires. Les plus vieux du groupe et anciens chefs de meute, maintenant à la retraite et qui restent tout de même actif lors de balade simple.

D'autres se sont vu assaillir de léchouilles par nos plus jeunes recrues. Ce qui a causé de nombreux fou-rires auprès des adultes, en les observant tenter de se débattre pour s'échapper de mes chiots. Un programme de quatre heures qui ont été des plus enrichissantes pour tous.

Apercevoir les étoiles dans les yeux de ses jeunes est une des raisons pour laquelle je me bats à garder ce lieu intact et opérationnel. Ce qui demande beaucoup de temps et détermination. Encore plus depuis l'apparition de magna de l'immobilier qui veulent mettre la main sur de nombreux lopins de terre et y construire de grands complexes hôteliers. Autant dire qu'avec moi ils sont tombés sur un os et un très gros, car il est hors de question que je ne vende une seule parcelle de mon domaine.

Ce, même si cela pourrait m'apporter un gros plus financier, je ne cèderais pas et par chance, nombreux propriétaires autour pensent pareilles. Seulement, ses investisseurs sont très coriaces et ne comptent pas lâcher prises su facilement. Ses derniers reviennent à la charge chaque semaine, auprès de chacun de nous avec une offre de plus en plus grosse. Ce qui me laisse à croire que ce projet doit être faramineux pour engager de telles sommes, rien que dans l'achat de terrain.

Seulement, avec mon oncle, on est d'accord sur une chose, nous vivant jamais on ne leur vendra quoi que ce soit. C'est donc dans le but de pouvoir nous battre contre eux et afin de leur faire voir que nous nous en sortons parfaitement, que l'on se donne pratiquement corps et âme à faire vivre ce lieu. Notre chez nous, d'ailleurs et personne ne nous en délogera.

C'est donc perdu dans mes pensées et avec une bonne tasse de café chaud en main que je suis actuellement assise sur la terrasse extérieure. En pleine admiration du paysage qui s'offre à moi. De la neige à perte de vue et la nature qui en est recouverte. Le froid présent n'est pas dérangeant ou glaçant à cette heure de la journée, bien qu'elle commence à chuter de plus en plus.

Le calme ambiant est reposant et j'en profite comme chaque fin de journée. La sonnerie de mon téléphone portable se rappelle à moi et me sort de ma contemplation. Je l'attrape aussitôt et reconnaît aussitôt le numéro du correspondant.

— Salut Annie !

« Coucou, miss ! Comment vas-tu ? »

— Fatiguée de ma journée, mais ça va sinon et toi ?

« Oh j'imagine bien oui, surtout si tu as passé ta journée avec tes chiens, car ses derniers adorent te rendre la vie compliquée ! » rigole-t-elle en me disant cela.

Annie est une de mes collègues, mais surtout très bonnes amies depuis de nombreuses années maintenant. Pour ne pas dire depuis notre adolescence, vue que l'on se connaît depuis le lycée. Ce qui commence à dater quand j'y repense. Cette dernière adore venir avec sa famille passer du temps ici et ses deux enfants apprécient s'occuper de mes chiens. Voilà pourquoi elle sait à quel point ses boules de poils occupent mon temps.

— Comme toujours, mais c'était plus calme puisque j'ai eu de la main d'œuvre et du divertissement pour eux grâce aux élèves de l'école de Rovaniémi, lui révélé-je alors avec un rictus de dessiner sur mes lèvres en me souvenant de certains passages de cette après-midi.

« Ah cool alors tes gros bébés ont du encore faire fureur auprès d'eux ! »

— Comme toujours ! ris-je cette fois-ci avant de reprendre la conversation. Mais, je suppose que tu ne m'appelle pas pour cela, vu l'heure ? finis-je par la questionner afin d'en avoir le cœur net.

« C'est exact ! On a reçu un appel du Docteur Fitz, elle a un patient qui nécessite ta présence au centre pour quelques temps ! » m'apprend-elle avec sérieux.

— OK, mais pourquoi moi ? Je ne suis pas la seule professionnelle au centre ?

« Tu connais Fitz ! Elle ne veut que le meilleur pour ses patients et là, ce dernier semble avoir un caractère bien à lui ce qui risque de causer quelques problèmes pour sa convalescence... »

— Jusque-là je te suis... Mais, Tania est de service normalement, non ?

« Ouais, mais Fitz t'a demandé toi pas elle et même le directeur est d'accord sur le fait que tu seras la plus compétente pour ce patient ! » me révèle-t-elle avec hâte afin que je comprenne la situation.

— Donc pour résumer, cela veut dire que je vais avoir affaire à un patient compliqué, qui va nécessiter que je lui montre mon entêtement et qu'il ne va sûrement pas avoir le dernier mot avec moi et surtout qu'il m'aura sur le dos jusqu'à ce qu'il soit sur pied ! Encore un ami en perspective, précisé-je cela avec un sourire narquois de dessiner sur mon visage à cette idée.

« A t'écouter énumérer tout cela de cette façon, tu fais peur, miss ! tu le sais ça ? Ton sadisme est flippant même, mais on s'y est habitué à force ! » me dit-elle avec une pointe d'amusement sur la fin de sa phrase.

— Je n'y peux rien ! Je suis comme ça et je le fais aussi pour les faire aller au-delà de leurs possibilités et si au début ils me haïssent, à la fin ils en sont reconnaissants !

« Pas faux et c'est pour cela que pour ce genre de cas, le directeur et Fitz font appel à toi, tu le sais ! Puis, travailler avec toi me manque également, nos repas en mode commérages surtout ! » termine-t-elle par m'avouer ce qui me vaut de partir en fou rire.

Il est vrai qu'ensemble, on est infernales et on adore rendre fou nos collègues ou patients. Certains ont pu avoir le droit à nos petits délires. Rien de bien méchant et aucune plainte jusqu'à ce jour en est la preuve. Ce qui nous pousse donc à continuer et il arrive parfois qu'ils soient nos complices. Selon moi, le rire est aussi une bonne thérapie pour aider concernant le moral. Ce point est une grande part importante dans la guérison. Sans cela l'envie de se battre ou de se relever n'est que peu présente pour les patients.

Puis, pour ne pas mentir travailler avec elle me manque aussi. Nos petits commérages journaliers ou taquineries encore plus. Elle est le binôme parfais dont je pouvais rêver au travail, mais également dans la vie de tous les jours. Puis, voir du monde est parfois agréable. Cela me change de mes journées auprès de mes chiens. Bien que je les adore, la discussion est bien plus compliquée avec ses derniers.

Annie est de ces personnes que l'on apprécie avoir auprès de nous. Sa joie de vivre et son humour parfois douteux sont ce qui font d'elle une femme au top et pour laquelle je serais toujours là. Tout comme elle l'a été pour moi lorsque j'en ai eu besoin.

On continue de parler pendant encore plusieurs minutes. Elle me donne quelques nouvelles de sa famille. De mes filleules principalement et de leurs dernières bêtises en dates, ce qui ne manque pas de me faire rire. Ses dernières adorent en faire voir de toutes les couleurs à leur parent et il m'arrive de temps en temps de les aider sur ce point. Il faut bien que j'honore mon rôle de marraine après tout, non ?

La discussion revient vite sur le but initial de son appel et elle m'informe ensuite que Monsieur Gordon, souhaite me voir directement à mon arrivée. Ce, afin de parler du programme que je vais préconiser pour mon patient et le mettre en place au plus vite. Comme nous le faisons lors de chaque nouveau patient. Ce n'est donc pas un entretien qui m'est inconnu ou m'inquiète.

Je m'interroge juste sur l'état de celui-ci pour que l'on réclame ma présence personnellement. Non que je n'en sois pas ravie, bien au contraire, mais je n'apprécie pas vraiment me retrouver dans le flou comme c'est le cas actuellement. Annie m'avertit aussi que mon nouveau patient sera transféré dans la soirée. Ce qui veut donc dire que je devrais être présente très tôt demain matin pour avoir le temps de me présenter en bonne et due forme à l'heure du petit-déjeuner. Juste après avoir tout mis en place avec le directeur.

De quoi le mettre tout de suite dans l'ambiance qui va l'attendre pendant les prochains mois avec moi. Il va devoir comprendre que je serais soit une kiné sympa, soit son pire cauchemar. Cela dépendra principalement de lui pour le coup. Pour une raison que j'ignore je commence souvent par devenir cette seconde option, pensais-je avec ironie. Ce qui est une bonne chose pour leur faire découvrir qu'ils n'ont pas le choix avec moi, que je ne les lâche pas avant qu'ils ne sortent guéri, du moins physiquement. Certains pensent que c'est du sadisme. Pour moi c'est simplement de la ténacité afin qu'ils puisent en eux-mêmes pour trouver la force de se battre encore plus.

Je lui demande si elle a un peu plus de renseignements sur mon futur patient. Si elle a pu entendre des rumeurs concernant celui-ci, mais à ma grande surprise il semble que rien n'ait été divulgué pour le moment. De quoi m'intriguer encore plus actuellement, car rare sont les fois où personne n'a connaissance des futurs arrivants.

Constat qui me vaut de prendre conscience que le directeur souhaite me le révéler à mon arrivée, à moi seule, afin de ne pas créer de problèmes avant. De quoi me laisser assez perplexe face à ce qui va m'attendre avec celui-ci. Toutefois, je n'en fais pas cas pour le moment puisque je le découvrirais bien assez vite, pensais-je avant de continuer la discussion.

Bien, avec tout ce qu'elle vient de m'apprendre, il semble que je vais devoir enfiler de nouveau ma tenue de Kiné au caractère bien trempé. Quand j'aperçois mon oncle arriver au loin, je finis par avertir Annie de mon arrivée vers six heures le lendemain matin. Le temps pour moi de m'organiser avec mes obligations ici. Ce à quoi elle me répond qu'elle sera là afin de m'accueillir. Je m'y attendais de sa part, alors cela ne me surprend pas et me vaut de rigoler légèrement devant sa hâte de me retrouver.

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