~ PDV Julian ~ Partie 1

L'intervention est sur sa fin. La victime principale est sauvée pour mon plus grand soulagement et ce, malgré mon état actuel. La première équipe est parvenu à éteindre le feu et c'est un bon point pour nous car ainsi, cela permet au membre restant et qui m'accompagne de pouvoir agir avec plus de facilité. Même si la fumée est encore très présente pour le moment, se dissipant avec difficulté de l'intérieur de la bâtisse où nous sommes encore, Blake, Donovan et moi. Peu d'ouverture ou fenêtre sont présentent et auraient pu nous aider à disperser cette brume grisâtre.

Un coup d'œil autour de moi me permet de voir que dans ma chute, une bonne partie du sol c'est aussi effondré et va donc poser problème pour venir me rejoindre et me faire sortir de là. Je relève le regard vers mes amis et remarque qu'ils semblent chercher un moyen de me sortir de là. Comme lors de chaque intervention, leurs esprits sont vifs et attentifs, prêts à tout pour trouver une solution rapidement.

Lorsque je dirige mon attention sur eux, je ne manque pas de voir leurs regards inquiets posés sur moi. Ceux-ci ne m'aident pas à rester calme, encore plus après avoir compris que mes jambes ne me répondent plus. Je continue de tenter de bouger mes membres inférieurs, malgré les cris de mes équipiers qui me demandent de me calmer et ne plus bouger jusqu'à l'arrivée des secours.

Sauf que la peur de perdre réellement l'usage de cette partie de mon corps me vaut de ne plus réfléchir, ni écouter les recommandations que l'on tente de me donner. Comment pourrais-je rester calme dans une telle situation ? Impossible, car non seulement ma vie se joue là, mais aussi mon avenir professionnel. Sans mes jambes, comment pourrais-je continuer d'aider les autres ? mais surtout, comment vais-je pouvoir m'occuper de ma fille ? Ou jouer avec elle au foot ? Voilà ma plus grande crainte actuellement. Ne plus parvenir à prendre soin de ma princesse, la prunelle de ma vie.

Moins de cinq minutes après l'appel d'urgence de Blake, je vois débarquer l'équipe médicale. Celle-ci composée par nos deux amis et collègues. Quand ils se rendent compte de qui est la victime, ils marquent un léger temps d'arrêt pendant lequel l'inquiétude se laisse voir sur leurs visages. Seulement l'espace de quelques secondes avant qu'ils ne se reprennent et ne commencent à hurler des ordres aux deux pompiers à leurs côtés.

Kol s'empresse de descendre à ma rencontre, tout en m'intimant de ne plus bouger ou je risque d'empirer la situation et mon état. Son ton autoritaire et surtout convainquant, suffit à me ramener à la raison et les écouter. Non sans lâcher une grimace quand ce dernier vient palper mon corps, plus précisément mon dos. Il appuie à plusieurs endroits, tout en descendant le long de ma colonne, jusqu'à revenir une nouvelle fois sur la partie qui me lance depuis ma chute.

— Ok, ce que je vais te dire ne va pas te plaire, Julian mais je préfère être honnête avec toi ! s'empresse-t-il alors de me préciser.

— Vas-y, balance ! lui dis-je alors avec une pointe d'inquiétude quand je remarque qu'il est là, en mode infirmier et non ami.

— Ta colonne est touchée au niveau des vertèbres T9 et T11, grimace-t-il avant de reprendre. Ce qui cause ce problème au niveau de tes jambes, le fait que tu ne puisses pas les bouger !

— Fais chier ! Mais rassure-moi, c'est temporaire, Kol ? lui demandé-je alors avec espoir.

— Aucune idée et on ne pourra en être certain qu'après des examens plus approfondis, Julian ! Je n'ai aucun moyen d'en savoir plus et te donner de faux espoir n'est pas dans mon intérêt, ni le tien ! me lance-t-il alors avec le sérieux qu'il emploi lors de chaque intervention avec les victimes.

Il ne m'en faut pas plus pour comprendre que je n'ai plus face à moi l'ami mais bien l'infirmier. J'acquiesce alors à sa réponse, même si je ne fais plus vraiment attention ce qui se passe autour de moi depuis qu'il m'a annoncé son diagnostic. Je l'entends malgré tout faire part à Nathalia de mon état et ce qu'il en pense. Elle lui pose aussitôt quelques questions de plus, pendant qu'elle fait glisser la civière vers nous, avec l'aide de Donovan.

Kol répond sans perdre de temps à chaque question avec soin et le verdict du médecin, confirme celui de son collègue. Lorsque mon esprit comprend cela, il se coupe à tout ce qui l'entoure, bloqué sur le fait que je risque de rester paralysé. Malgré la dangerosité de mon métier, jamais jusque-là, je n'aurais pensé en arriver à un tel point. Finir clouer sur un putain de fauteuil roulant. Impossible, je dois être en plein rêve, il n'y a pas d'autre solution. Voilà ce que je me dis en cet instant.

Je les sens poser leurs mains sur moi et les vois manier mon corps avec attention, mais n'en ressent qu'une partie, ceux sur mon tronc, mes bras et ma tête. Par-contre, toujours rien concernant mes jambes. La panique commence à se frayer de plus en plus une place en moi. Comment une intervention, que l'on a déjà pratiqué plusieurs fois, peut-elle me valoir de telles séquelles ? Pourquoi n'ai-je pas été plus attentif ? J'aurais dû prévoir cette possibilité et non oublier la présence d'une cave dans cette boutique. Tant de questions qui ne manquent pas de m'assaillir et mon rythme cardiaque s'emballe lui aussi lorsque j'entends Nathalia répondre à l'interrogation de mon frère.

— Comme l'a dit Kol à ton frère juste avant, il nous est impossible de poser un diagnostic définitif concernant son état, Donovan ! Cela peut n'être qu'une lésion qui se résorbera avec le temps, ou pire et alors je n'ai pas besoin de te dire ce qu'il en découlera... finit-elle son explication.

Kol qui remarque mon état prend l'initiative, tout en prévenant quand même Nathalia, de vouloir m'injecter un sédatif, afin que mon stress ne m'amène pas à faire des choses irréfléchis. Quand je comprends ce qu'il veut faire, je pose ma main sur son bras, avant de lui en faire part.

— Non, pas de sédatif ! Je veux être lucide quand on arrivera à l'hôpital pour pouvoir parler avec les médecins de mon état, Kol !

— Ok, mais il faut que tu te calmes, alors ! Ton stress n'est pas bon pour ton organisme, tout comme on n'a besoin que tu évites de bouger un maximum ! On ne sait pas à quel point ta colonne est touchée, alors moins tu la sollicite, mieux ce sera ! Ni si tu as d'autres blessures, m'explique-t-il avec sérieux, afin que je prenne pleinement conscience de la gravité de mon cas.

— Compris, je vous laisse faire votre travail ! précisé-je alors en grimaçant, peu ravi de me retrouver dans cette position.

— Frangin, ils vont s'occuper de toi et tous va bien se passer, me dit mon frère avec conviction, même si lui aussi n'en a aucune idée.

Je le sais et cela se confirme quand j'aperçois son regard inquiet, qu'il essaie au travers de ses paroles de me soutenir et m'aider du mieux qu'il le peut. On n'a toujours été très complices avec mon frère et ma sœur, encore plus depuis le décès de nos parents. Lorsque l'un de nous à un problème, les deux autres accourent aussitôt et on fait de notre mieux pour parvenir à résoudre le problème. Enfin quand cela est possible car dans mon cas actuel, ce n'est plus vraiment de leurs ressorts malheureusement.

— Préviens Anna ! Ne lui donne pas trop d'infos avant que les docs en disent plus où elle va paniquer ! Elle est censée passer la journée avec Caro, alors je ne sais pas si tu pourras la joindre directement ! expliqué-je aussitôt à mon frère, afin qu'il ne s'inquiète pas encore plus et ne l'engueule pour ne pas répondre à son téléphone.

Avec l'inquiétude, je sais qu'il en serait capable mais cela ne servirait à rien, hormis à risquer un autre accident qui impliquerait deux autres membres de notre famille. Ce que j'aimerai vraiment éviter, un seul qui risque de passer au bloc suffit amplement, selon moi.

— Occupes-toi de ta santé, Julian, je gère les deux femmes de la famille, ne t'en fais pas ! Tu dois juste écouter et faire ce que les médecins vont te dire, ok ? me répond-il aussitôt. Ta fille a besoin de retrouver son père à son retour, donc fait ce qu'il faut, frérot !

J'acquiesce à ses mots, afin de le rassurer au mieux. Une fois notre discussion finit, les choses s'accélèrent. Tous s'empressent de me remonter avec douceur, pour ne pas aggraver mon état. Me retrouver dans la peau du patient, être simple spectateur de ce qui m'entoure me fait un drôle d'effet. Plus habitué à être le sauveteur que la victime.

Une première que je n'apprécie pas vraiment mais je garde mes remarques pour moi, bien conscient que cela ne ferait que les freiner. Je me concentre sur leurs mouvements et actions, puis me rends rapidement compte que tous agissent en parfaite cohésion. Preuve que notre équipe dans son intégralité travaille ensemble depuis plusieurs années.

Chacun connait les habitudes des autres, comme leur façon d'agir ou de penser pour certain. Les binômes principalement se connaissent encore mieux et bien souvent, ils peuvent aussi réagir sans avoir à se parler. Ce qui peut sembler flippant pour les personnes extérieures mais pas pour nous.

Dès qu'ils m'on enfin sortie de ce trou, ils ne perdent plus de temps et me sortent de cette bâtisse qui risque de s'effondrer à tout moment. Quand ils me voient sur la civière, l'équipe une restée dehors pour éteindre le feu nous rejoint pour aider. C'est donc moins de cinq minutes plus tard que je suis installé dans le SAV et que Kol part s'installer au volant pour nous conduire à l'hôpital.

Avant que Nathalia ne ferme les portes arrières, jedonne les dernières instructions à mes hommes, afin qu'ils prennent la suite.Je sais que Blake gèrera parfaitement en mon absence, même si laisser ainsi monposte me fout les boules. Cela ne m'était encore jamais arrivé, pas même pourcause de maladie. J'espère vraiment que mon absence ne sera que temporaire carce métier est ancré en moi, c'est ma seconde raison de vivre, après ma fille. 

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