One-Shot: Cœur de Caillou
[Illustration par ???]
Imaginez ce genre de romance où l'un des deux fond d'amour pour le second mais que ce dernier est aussi sensible qu'un vulgaire caillou. Imaginez en plus que ces deux-là se côtoient quotidiennement sans qu'une seule note d'affection ne soit jamais évoquée.
Imaginez, encore et encore et vous comprendrez que je vis une romance des plus désespérées qui soit mais c'est ce qui pimente nos existences, non ? Pas vraiment, on est d'accord.
Le mot « romance » lui est parfaitement inconnu, et si on devait construire un dictionnaire basé sur les connaissances de Akasuna Sasori, je pense que ce terme n'en ferait tout simplement pas partie. Nous nous connaissons depuis l'enfance et je sais qu'il n'a jamais compris la moindre allusion, la moindre technique de drague, le moindre signe affectif. D'ailleurs, il n'a tout simplement jamais été en couple. Il a également une réputation de geek et d'otaku qui lui colle aux baskets depuis son plus jeune âge et même du haut de ses vingt-sept ans, il ne change pas.
« Deidara, lâche-t-il soudain. Pourquoi participer à cette soirée ?
— Parce que c'est un événement organisé par notre entreprise et qu'il faut y participer afin d'éviter de ternir ton image, non ? Réponds-je en arquant un sourcil.
— J'ai une quête importante à terminer. Et si tu veux que ton PC soit rapidement opérationnel, j'ai besoin de temps mais là, je suis clairement en train d'en perdre.
— T'inquiète, ça peut attendre, profite un peu ! C'est le moment idéal pour te sociabiliser, tu ne trouves pas ?
— Me sociabiliser ? Mais pourquoi ? Répond-il avec incompréhension.
— Te... Faire des amis ? Suggère-je.
— Quel intérêt ? Le travail, ce n'est pas fait pour ça.
— Bon là, tu marques un point... reconnais-je. Mais avoir de bonnes relations avec tes collègues te permet une meilleure intégration dans la société et sérieusement, pourquoi je dois encore te rabâcher les oreilles avec des faits aussi simples et logiques ?
— Je ne comprends pas. Les humains sont trop compliqués.
— Non, c'est toi qui es compliqué... marmonne-je avec lassitude.
— Regarde Hana, elle est facile à deviner. Je sais toujours comment la rendre heureuse parce qu'on n'a pas besoin de mots pour se comprendre, tu vois ?
— Sasori... Hana est un chat, ce n'est pas comparable avec les humains ! M'exclame-je au bord du désespoir.
— Oui et c'est pour cette raison que je ne comprends pas les gens... »
A ce moment précis, il est toujours préférable de stopper la conversation afin d'éviter une profonde réflexion sur la société d'aujourd'hui et les bienfaits de son mode de vie d'ermite, reclus avec cette pauvre Hana dont je n'ai vu que des photos jusqu'à ce jour (elle est en fond d'écran sur son smartphone). Deux collègues viennent nous saluer et discutent un moment avec nous. L'une d'elles est blonde aux yeux verts tandis que sa camarade a les cheveux noirs et les yeux noisette. Cette dernière peine à quitter des yeux Sasori et n'hésite pas à tenter d'entrer en contact avec lui d'un petit geste de la main et à rire de façon mignonne devant lui. En temps normal, j'aurais pu être jaloux mais connaissant l'énergumène, je le sais parfaitement hermétique à toute tentative de drague.
« Y'a un problème sur ma tenue ? Demande-t-il soudain après leur départ. Une tache ? Un trou ?
— T'es sérieux ? Demande-je ébahi.
— Bah... Non ?
— Cette fille te draguait à fond là et elle ne s'en cachait même pas en plus. Ne me fais pas croire que tu n'as rien remarqué !
— Ah... Non... Mais ça ne m'intéresse pas, de toute façon. »
Je m'attends très exactement à ce genre de réponse si un jour je décide à me déclarer face à lui. En aurai-je un jour le courage ? J'en doute fort... Pourtant, la bande d'amis que nous fréquentons m'encourage à le faire car même si Sasori est aveugle à ce niveau, tous ont conscience de mes sentiments pour lui. Mais parfois, vaincus par son comportement insensible à l'extrême, ils me suggèrent plutôt de trouver une autre personne sur qui jeter mon dévolu...
« Deidei, m'avait un jour dit Konan, une de nos amies, tu es beaucoup trop mignon pour rester célibataire. Il y a des milliers de filles qui sont sûrement prêtes à te tomber dans les bras, peut-être même des mecs aussi si tu préfères alors pourquoi tu l'as choisi LUI ? Sérieusement, ce type est condamné à vivre seul et puceau jusqu'à la fin de ses jours... »
Elle a raison, pourquoi je me suis attaché à lui ? Cette relation que nous avons, nul autre ne l'a. Quand bien même il est froid et distant, je sais que d'une certaine manière, il tient à moi. C'est certainement purement amical mais... Je m'en contente. Pour le moment, tout du moins.
Sasori est ce genre de personne à rester hyper concentré sur son boulot. Il ne parle jamais pendant ses heures de travail et est tellement focalisé sur ses taches qu'il n'entend pas quand on cherche à lui parler. Quand le temps de la pause arrive, son cerveau semble se reconnecter à un mode « social approximatif » afin d'aller prendre un café. Son fonctionnement est similaire à celui d'une machine et respecte scrupuleusement les consignes de notre manager. Parfois, je me dis que s'il lui disait de se jeter d'un pont, il le ferait sans réfléchir aux conséquences.
Ses grands yeux noisette sont bien souvent cadrés de cernes depuis un moment et j'avoue que cela ne me rassure guère. Madara, notre manager, lui donne du travail à n'en plus finir mais jamais Sasori ne se permet de refuser, quittant parfois le bureau tardivement en toute fin de soirée. J'ai récemment vu un reportage évoquant ces personnes décédant sur leur lieu de travail à cause du surmenage et depuis, je redoute de le retrouver ainsi contre son bureau le lendemain matin. Une fois. Une fois, il m'a fait une frayeur dans ce genre. Arrivé un matin au bureau, je l'avais retrouvé face contre son bureau dans une posture assez peu naturelle : il s'était tout simplement endormi en travaillant.
J'ai bien souvent essayé de le raisonner mais rien à y faire, le caillou qu'il est n'a absolument pas réagi à mes inquiétudes. Il ne conçoit pas que l'on puisse s'inquiéter pour lui.
« Et tu veux faire quoi ? Me demande Hidan, l'un de nos amis, en buvant une bière.
— J'ai peur qu'il ne se rende malade à travailler à ce point... soupire-je.
— Je comprends mais ce mec est un cas désespéré... ajouta Pein, un autre camarade.
— Tiens, c'est marrant que tu dises ça, lance Hidan en rigolant. Parce que t'es pas un cas désespéré toi, peut-être ? T'es presque aussi insociable que lui !
— Hum... Mais regarde notre bande, on a quelques pièces d'exception : Pein qui occupe les trois places du podium à lui tout seul, Itachi qui pipe pas un mot de la soirée, Kakuzu qui préfère parler à son argent qu'à ses potes, Kisame qui a l'apparence la plus effroyable que je connaisse et Konan qui est plus agressive qu'une armée de dragons...
— Et moi ? Demande Hidan.
— Toi, t'es un sale pervers obsédé... réponds-je.
— Ah je vois... Et donc tu serais le seul individu exemplaire de la bande ?
— Ouais, on peut dire ça comme ça, haha ! Je suis très sociable, j'ai de l'humour, je suis plutôt beau gosse, sans me vanter hein ! Ouais, je pense que...
— Si tu fermes pas ton clapet, je vais te faire avaler ton dentier ! Crache Konan avec fureur.
— He he he... Je... Je plaisantais hein ?
— Hoy, qu'est-ce qu'il se passe ici ? »
C'est la voix de Sasori. Je la reconnaîtrais entre mille. Il nous regarde d'un air stoïque, un casque autour de cou, vêtu d'un t-shirt large, d'une veste à capuche, d'un jean assez large et de grosses baskets. J'adore ce style qui lui va à la perfection mais je n'ai pas le temps de le contempler puisque son arrivée surprise me fait perdre mes moyens. Et cette posture ridicule avec le poing de Konan écrasé sur le sommet de mon crâne n'arrange pas la situation.
« Pourquoi vous vous battez ? Demande-t-il de sa voix monocorde.
— Il a dit que j'étais un dragon ! Non, pire qu'une armée de dragons ! S'exclame Konan dans tous ses états.
— Hum... Il a raison, tu sais, on ne peut rien te dire sans que tu te fâches. C'est assez fatigant. Mais j'imagine que c'est ce qui fait ton charme. Pein a dit quelque chose dans ce genre il y a quelques temps. Sinon, je ne vois pas pourquoi il sortirait avec toi.
— Mais Sasori ! Ferme-la !! » s'emporte soudain Pein en s'empourprant vivement.
Règle numéro un quand on est ami avec Sasori : ne jamais lui confier de secret sans lui spécifier qu'il s'agit d'un secret sinon il est totalement capable d'évoquer le sujet tout naturellement au beau milieu d'une conversation. Konan est rouge pivoine et lance un regard tout à fait incompréhensible à son petit-ami qui se sent gêné à l'extrême.
« Y'a pas de mal, continue Sasori. Et puis il a aussi dit que tu étais la plus belle créature que ce monde ait pu créer et qu'il ne laisserait jamais personne t'approcher. C'est romantique mais c'est d'un cliché... Ridicule et navrant, tu ne trouves pas ? Hum ? »
Cette fois, le regard des deux tourtereaux se rivent sur Sasori qui ne comprend pas vraiment ce qu'il se passe. Pour un couple normal, ça ne serait pas bien gênant d'évoquer des choses aussi simplistes mais pour Pein qui est extrêmement réservé et incapable de mettre des mots sur ses sentiments, c'est le comble de l'embarras. Pour le faire taire, je plaque ma main sur les lèvres de mon camarade et esquisse un sourire gêné à mes amis.
Finalement, Sasori réalise qu'il est temps pour lui de se taire et décide de se commander une bière. Je profite de ce moment pour changer naturellement de sujet de conversation pour repartir sur quelque chose de plus léger. Rapidement, la situation redevient normale, à mon plus grand soulagement.
Tous connaissent parfaitement bien Sasori puisque nous nous fréquentons tous depuis l'école mais parfois, il a le don d'entraîner tout le monde dans des moments assez gênants. Fort heureusement, ce jour-là, il décide de se faire discret suite à cet incident.
Lorsque nous rentrons chez nous, nous prenons la même direction car nous vivons dans le même quartier. Encore une fois, il a l'air d'être exténué et le fait d'avoir dû nous rejoindre a dû le priver davantage de son sommeil, ça me fait culpabiliser. Je suis celui qui habite le plus proche alors je lui propose de passer chez moi, ce qu'il accepte encore une fois sans broncher.
Une fois arrivés, j'allume la télévision et lui propose de boire quelque chose. Entendant son estomac gargouiller, je comprends aussitôt qu'il n'a pas mangé. Je lui apporte un verre de jus d'orange – boisson qu'il consomme à longueur de journée au travail – et des nouilles sautées que j'ai préparées vite fait.
Lorsque j'arrive, je vois que ses yeux sont rivés sur l'écran tandis qu'une scène romantique de film s'y déroule. Les deux acteurs échangent leur premier baiser face à un Sasori totalement stoïque mais que se passe-t-il dans sa tête ?
« J'ai cru comprendre que tu avais faim alors je t'ai préparé un petit quelque chose, ça te convient ?
— Hum, merci. C'est vrai que je n'ai pas eu le temps de manger avant de venir.
— Tu t'es mis aux films à l'eau de rose ? Demande-je avec un semblant de sourire.
— Y'a pas grand chose à regarder ce soir. Mais je ne comprends pas trop l'intérêt de ces films... soupire-t-il en buvant une gorgée de jus d'orange avec une paille.
— De faire rêver ? D'apporter un peu de baume au cœur de ceux qui rêvent d'amour ? Franchement, Sasori, tu n'as jamais rêvé de partager la vie de quelqu'un ?
— Pas vraiment, non. Je suis bien tout seul. Et puis quand je ne veux pas être seul, je t'ai toi, non ? Et le reste de la bande aussi.
— Ah euh... réponds-je en tentant de cacher mon teint empourpré. Mais c'est différent, c'est de l'amitié ça. Tu n'as jamais rêvé d'amour ? Ou plutôt, tu n'es jamais tombé amoureux ?
— Je n'en sais rien, répond-il en haussant les épaules. Il y a bien une personne qui me plaît mais je suis incapable de dire si c'est de l'amour que je ressens pour elle.
— Ahh... Eh bien, je sais pas mais moi, quand je pense à la personne que j'aime, j'ai le cœur qui s'emballe et je me sens heureux dès que je la vois, par exemple. Passer du temps avec cette personne est ce qui me rend heureux...
— Hum, je vois. »
Puis il entame ses nouilles sans mot dire tout en continuant à regarder le film. Une fois terminé son assiette, il me remercie pour le repas et se cale dans le canapé pour se reposer un moment. Je profite de cet instant pour débarrasser son plateau. Habituellement, il est du genre à ne pas s'éterniser mais cette fois, il semble absorbé par ce film. Lorsque je m'approche de lui pour lui parler, je me rends compte qu'il s'est endormi. Ne voulant pas le réveiller, je vais chercher une couverture et la dépose sur lui avant d'éteindre le téléviseur.
« Ah... Tu as l'air si innocent comme ça... Je suis heureux que tu me fasses confiance à ce point, souffle-je en caressant délicatement ses cheveux roux. Passe une bonne nuit... »
Sasori est un homme attirant qui s'ignore et moi, le savoir ainsi endormi dans mon salon... m'a littéralement empêché de trouver le sommeil avant tard dans la nuit.
Le lendemain, lorsque je me lève, il est déjà debout, télévision allumée et en train de bricoler mon ordinateur sur la table du salon. Je le salue et après m'avoir jeté un regard étrange, il me répond brièvement avant de reprendre ses occupations.
Sasori est le genre d'individu qui ne prend pas le temps de déjeuner le matin et préfère avaler une de ces horribles boissons énergisantes sur le chemin du travail. Naturellement, je sais donc qu'il n'a rien mangé et prépare un véritable petit déjeuner japonais.
Lorsqu'il s'installe, je vois ses yeux s'illuminer et je peux même voir un semblant de sourire se lire sur son visage. Il est juste... parfait...
« Je t'en prie, mange. Tu n'as pas l'air d'avoir l'habitude de manger un vrai petit déjeuner, je me trompe ?
— Hum... Pas le temps pour ça... Merci.
— En vrai, on aurait dû se mettre en colocation ! M'exclame-je. Moi je ferais la cuisine et les tâches ménagères et toi, tu serais mon informaticien à domicile !
— C'est vraiment comme ça que tu me vois ? Comme un simple geek ? »
Wow. C'est violent. Il ne réagit jamais à ce genre de remarque. Pourquoi ça l'intéresse tout à coup ? Il m'a pris au dépourvu, je dois le reconnaître. Si je devais lui répondre honnêtement... Je sais que je ne peux pas le faire, je ne dois surtout pas le faire d'ailleurs !
« Bien sûr que non, tu es aussi mon ami...
— Ah. Hum. Ok, lâche-t-il sans émotion. J'ai terminé de réparer ton ordi, je vais rentrer chez moi après manger. Merci de m'avoir hébergé cette nuit.
— Ah, déjà ? Eh bien, de rien. Tu sais que tu peux venir quand tu veux !
— Tu étais sincère dans ta proposition tout à l'heure ?
— Ah ? Euh ? Quoi ? Bredouille-je.
— Hum rien, pas grave. Merci pour le repas, c'était délicieux. »
J'ai beau le connaître depuis des années, il me manque toujours le traducteur pour le comprendre. Je ne vois pas du tout de quoi il veut me parler, sincèrement. Je lui ai proposé quelque chose, moi ?
Les jours passent sans qu'il n'évoque de nouveau cette discussion. Il semble même avoir retrouvé son comportement habituel à quelques détails près. Ses cernes semblent imprimées définitivement sur son visage et je sens qu'il commence à avancer avec difficultés. Son planning ne désemplit pas et Madara ne se préoccupe pas de son état de santé qui se dégrade peu à peu.
Finalement, je décide d'aller voir notre supérieur afin de lui exposer le problème. Lorsque j'évoque le cas de Sasori, la seule chose qu'il trouve à faire, c'est d'arquer un sourcil puis de rire.
« Dis-moi plutôt, ton ami n'aurait-il pas des problèmes d'argent ?
— Hein ? Demande-je ébahi.
— C'est lui qui insiste pour prendre un maximum de dossiers pour cumuler le plus d'heures possibles. J'ai essayé de le mettre en garde sur les risques sur sa santé mais il n'a rien voulu entendre. Ce qui m'a mis la puce à l'oreille, c'est qu'il ne prend plus de pause pour manger le midi. Même ça tu ne t'en es pas rendu compte ? Il n'emmène jamais de repas le midi.
— Quoi ? Mais... Mais c'est pas possible...
— Alors avant de venir presque me menacer dans mon bureau, tu ferais bien d'essayer d'en savoir plus sur ton petit camarade. Il ne va pas faire de vieux os à ce rythme-là. J'ignorais que vous étiez si proches mais d'un autre côté, vous ne l'êtes peut-être pas tant que ça vu qu'il ne te parle même pas de ses problèmes... »
Ma mine s'est décomposée au fil de la conversation. Sasori me cacherait donc des choses ? Vraiment ? Tandis que je me détourne pour ouvrir la porte et sortir de la pièce, je reconnais sa silhouette derrière la vitre.
Sa mine est épouvantable mais encore une fois, il ne dit rien. Il ne se plaint pas. Il ne se plaint jamais. Je suis qui pour lui, alors ? Mes sourcils se froncent lorsque nos regards se croisent et son air stoïque me met hors de moi. Je soupire bruyamment et retourne travailler sans lui adresser la parole de la journée. Je me sens... trahi ? Pourquoi ?
Le soir suivant, je retrouve ma bande d'amis à notre bar habituel. Tous semblent surpris de voir cette colère visible sur mon visage. Puis je leur explique la situation. Bien entendu, Sasori s'est encore éternisé au bureau.
« Tu pourrais lui prêter de l'argent ? Proposa Konan. Non, toi-même tu ne peux pas vraiment te permettre de faire de grosses dépenses et on ne sait pas à combien s'élèvent ses dettes... Tu dois le pousser à te parler et ensuite, voir ce qui est possible de faire pour l'aider.
— Si vous galérez les deux financièrement, pourquoi n'avez-vous jamais pensé à faire de la colocation ? Vous vivez dans le même quartier, non ?
— La... Colocation ? Ah... »
Puis tout me revient en mémoire, je me souviens de lui avoir parlé de ça lorsqu'il était chez moi. Et si c'était ça qu'il avait vu comme une proposition ? Les yeux écarquillés, je m'empare de ma veste et me précipite dans la rue, en direction de l'immeuble où se trouve notre société. Arrivé à la porte d'entrée du bâtiment, je tombé nez à nez avec lui. Il me regarde d'un air ahuri malgré ses traits tirés par la fatigue mais l'émotion est bien trop forte et je ne peux m'empêcher de l'enlacer.
« Il t'arrive quoi au juste ? T'as vu un monstre au coin de la rue ? Sérieusement, c'est gênant là... En d'autres termes : lâche-moi. »
Douche froide.
Ah oui, j'avais oublié que Sasori était un véritable caillou et insensible à toute marque d'affection. Je vous laisse imaginer l'embarras qui a suivi cette scène qui se voulait être romantique. Soulignons également la mine dépitée de mon camarade qui est à la limite d'essuyer les zones ayant été en contact avec moi. C'est navrant.
« Pourquoi tu n'es pas honnête avec moi ? M'emporte-je soudain. Tu vas te rendre malade à faire toutes ces heures supplémentaires et moi je m'inquiète pour toi ! Et...
— T'as fait tout ce chemin pour me dire ça ? Réplique-t-il froidement. J'ai entendu que le chef t'avait parlé de mes problèmes alors laisse-moi te dire une chose : ça ne te concerne pas. Je te prierai de te mêler de ce qu'il te regarde à l'avenir. Tu n'as pas à aller plaider ma cause auprès de lui.
— C'est tout ce que tu trouves à dire ? Vraiment ? Dis-je piqué au vif.
— On n'est pas assez proches pour que je te parle de tout ça. C'est... Gentil de ta part mais je n'ai besoin de personne, ajoute-t-il avec plus de douceur dans la voix. Pourquoi est-ce que tu fais tout ça pour moi ? Tu sais que c'est embarrassant ? Je ne sais pas quoi penser de ton comportement !
— Je fais ça... Je fais ça... Parce que...
— Hum. Je suis fatigué, j'aimerais rentrer, désolé.
— Ah... Euh... Tu veux venir chez moi ? Propose-je une dernière fois.
— Non. Mais tu peux venir si tu tiens tant que ça à me suivre. »
Je ne suis jamais allé chez Sasori et c'est bien la première fois qu'il me propose de l'accompagner. J'ignore même où il habite précisément dans le quartier. On arrive face à un imposant immeuble grisâtre qui semble assez ancien. Les couloirs, les escaliers, la peinture... Tout est défraîchi dans les couloirs. Quant à l'ascenseur, il semble être hors service depuis des mois au moins. Mon enthousiasme s'amenuise encore lorsque j'apprends qu'il vit au huitième étage.
Et le peu de joie qu'il me restait s'effondre en découvrant son appartement. Il n'est ni vieux ni moderne et il aurait pu être tout à fait vivable... sans le foutoir qui s'y trouvait : des habits propres et sales jonchant le sol, des emballages de nourriture vides, du matériel de gaming dispatché dans toute la pièce, une montagne de vaisselle sale dans l'évier, des croquettes de chat dispersées sur le tapis... Je reste sans voix. Si bien qu'il finit par se détourner en me lorgnant de son sempiternel air stoïque pour me lâcher un simple :
« Désolé, c'est pas très rangé. C'est encore pire d'habitude, je ne t'aurais jamais fait venir dans ces conditions. »
Pire ? C'est possible d'avoir un appartement dans un état plus déplorable que celui-là ? Il y a même des miettes de pain sur le sol. Il attrape une pile de vêtements sales qui traînait sur ce qui semble être un canapé.
« T'en fais une tête, ajoute-t-il en jetant les vêtements dans un recoin de la pièce. A l'origine, j'étais quelqu'un d'assez ordonné, comme toi... Mais avec mes heures supplémentaires, je n'ai pas eu le temps de ranger. Ni de nettoyer. Tu veux boire quelque chose ? En fait, il n'y a que l'eau du robinet, ça suffira ?
— Je suis désolé... Mais ça va pas être possible là. Il faut qu'on parle.
— Qu'on parle ?
— Oui. Sans me vanter, je pense être la personne la plus proche de toi sur cette terre. Pourquoi ne pas m'avoir parlé de tes problèmes ?
— Quel intérêt ? Je suis assez grand pour me débrouiller seul, souffle-t-il en rangeant quelques objets pour me faire de la place.
— L'état de ton appartement suffit à montrer que tu n'es plus en mesure de gérer tes problèmes. Laisse-moi t'aider, dis-je avec fermeté.
— Et tu comptes faire quoi ? Demande-t-il sceptique. Ton salaire est à peu près au niveau du mien si mes souvenirs sont bons. Et je ne fais pas la manche non plus.
— Je ne suis pas en train de te faire la charité. J'aimerais... J'aimerais qu'on devienne colocataires. Comme ça, ça nous diviserait les charges par deux et tu n'aurais plus à vivre dans ce taudis. Mon appartement possède deux chambres contrairement à ton studio et en plus, je suis plus proche du travail que toi. »
Sasori me regarde d'un air abasourdi. Décidément, je ne sais pas ce qu'il lui arrive mais c'est devenu assez récurrent et ça me met plutôt mal à l'aise, pour être honnête... Non pas que ça me dérange mais il faut souligner le fait que Sasori, en dehors du fait d'être aussi émotif qu'un caillou, a un visage d'ange. Il est tellement mignon que je réagis souvent de façon idiote en sa présence. Il me déstabilise. Il s'empare de mon cœur sans m'en demander mon consentement.
« C'est d'accord. » Finit-il par dire.
Honnêtement, je pensais qu'il allait une nouvelle fois me jeter l'une de ses éternelles phrases cassantes au nez avant de me jeter à la porte mais non. Il a accepté. Vraiment. Je n'en reviens toujours pas. Alors imaginez la réaction de notre bande d'amis en l'apprenant...
« Attends, tu parles toujours de Sasori ? S'exclame Konan sous le choc.
— Wow... On progresse sérieusement là... lâche Pein sur le même ton.
— Hum, on dirait que les choses vont devenir sérieuses entre vous. Tu vas lui faire quoi ? Le coup de la petite fée du logis qui lui préparera son plat préféré avec un petit tablier à dentelle... Sans rien en dessous et ensuite...
— Ferme-la Hidan, j'en peux plus des tes propos déplacés. Je commence à avoir sérieusement honte de fréquenter un type dans ton genre, maugrée Kakuzu en donnant une tape derrière la tête de son partenaire.
— Vous... Sortez... Ensemble ? Balbutie Konan en affichant un air blasé.
— Ça explique donc les problèmes de libido de Hidan... Avec un type comme Kakuzu, tu dois passer tes soirées à compter des billets et à regarder les résultats de la bourse... lâche soudain Kisame en esquissant un sourire sadique, sa marque de fabrique.
— Wow Kisame, tu te lâches... commente-je surpris. Ce n'est pas dans tes habitudes de t'exprimer... Mais on s'éloigne du sujet car le sujet c'est Sasori, là !
— Ah oui, on parle de moi quand je ne suis pas là ? »
Je tressaillis dans mon siège lorsque je reconnais cette silhouette que je connais par cœur et son regard m'indique qu'il n'est pas très ravi de la situation. Capacité hors du commun de Sasori : son manque de présence lui permettant souvent de se faufiler parmi nous sans que l'on s'en rende compte. Je devrais être plus prudent...
« Ah, te voilà enfin, lâche-je en tentant de garder mon calme tout en prenant une posture décontractée malgré mon corps crispé. Je leur disais que tu allais emménager avec moi bientôt et que j'étais impatient que ce soit fait...
— Impatient ? Répète-t-il en détournant la tête. C'est très personnel, tu n'étais pas obligé d'en parler devant tout le monde...
— Y'a pas de mal, s'exclame Konan. Ce sera bien plus amusant pour vous d'être à deux que chacun dans votre coin. J'ai déjà été en coloc' par le passé et franchement, c'était sympa ! Je suis sûre que ça va beaucoup t'apporter !
— Moi je vis en coloc' avec Itachi et en dehors de son air effroyable au réveil, c'est plutôt sympa, tu sais ! Renchérit Kisame en... souriant.
— On en parle de ton poisson pané-mayonnaise au petit-déjeuner ? Lâche l'Uchiha avec froideur.
— Ou de ton karaoké death metal quand tu penses que je rentrerai tard ? Poursuit le squale.
— Ou des petits poissons en plastique dans la baignoire ? Du frigo rempli de poisson alors que je cherche désespérément un fruit ? Des snacks que tu planques sous ton lit avec les restes d'emballage quand je dois passer l'aspirateur ?
— Ta chambre est tellement parfaitement rangée que j'ai l'impression d'être chez Ikea. Manque plus que les prix sur les meubles et on est bons. Et ta musique...
— Non mais vraiment, c'est vraiment génial ! Les coupe Konan avec enthousiasme en frappant Kisame pour qu'il se taise. En plus, les charges seront divisées par deux, c'est le top ! Et puis l'appartement de Deidara est vraiment chouette !
— Tu es déjà allée chez Deidara ? » Lance froidement Sasori en la lorgnant.
C'est quoi cette tension ridicule, soudain ? Pourquoi notre caillou s'emporte-t-il ? Ces derniers temps, je n'arrive plus du tout à le comprendre. Avant, il ne réagissait jamais mais depuis peu, il commence à avoir des réactions assez... explosives. Surprenant.
« Je te préviens, Deidara, si tu es du genre à emmener des copines chez toi, je préfère rester chez moi...
— Hey espèce de petit enfoiré, tu veux que je t'éclate le portrait ? Tonne Konan avec fureur. Je suis pas ce genre de filles, tu m'entends ? Je sors avec Pein en plus, je te rappelle et quand je suis allée chez lui, PEIN ETAIT LA, OK ?
— Ha! Ha ! Ha ! On se calme, voyons, dis-je pour tenter de détendre l'atmosphère.
— Ferme-la Deidara ! Lancent en cœur Konan et Sasori.
— Konan... Ce n'est pas nécessaire de t'emporter pour si peu... tente Pein en agitant ses mains.
— Je t'ai pas sonné toi !!
— Le démon est réveillé... » soupire Hidan en baillant bruyamment.
Mécaniquement, la bleue se détourne dans sa direction, laissant une ouverture au rouquin pour enlacer sa petite amie et la calmer définitivement. Konan a sa réputation mais son point faible, c'est Pein. Incapable de résister à cette attaque subite, elle retrouve rapidement sa sérénité. Surprenant.
« Donc, pour en revenir à ta remarque, Sasori : non, je n'invite que rarement des gens chez moi. Ces personnes sont celles qui se trouvent ici mais celui qui vient le plus souvent... Ben, c'est toi.
— Ah... Je vois. »
Nouveau silence de sa part. Tous l'examinent attentivement mais personne ne fait le moindre commentaire. Quelqu'un a-t-il compris pourquoi il avait ce comportement étrange ? Non ? Vraiment ? J'ai besoin qu'on m'éclaire là !
Après avoir passé la soirée tous ensemble, on reprend le chemin de notre quartier. Je profite que ce soit le week-end pour proposer à Sasori de venir dormir à la maison pour voir comment on pourrait tout réorganiser à son arrivée et il accepte. Cependant, il reste affreusement silencieux tout au long du trajet, comme perdu dans ses pensées.
A notre arrivée, je lui fais visiter la seconde chambre qui me sert actuellement de bureau et lui demande s'il aurait assez d'espace pour y mettre tout son matériel.
« Cette chambre fait presque la taille de mon appartement, tu sais... fait-il en examinant les lieux. Oui, ce serait parfait... Comment peux-tu t'offrir un tel appartement ?
— He ! He ! Disons que les propriétaires de cet immeuble... Ce sont mes parents ! Donc, certes, je paye un loyer mais il est assez faible. Et ils m'ont promis de ne pas augmenter le loyer à ton arrivée, si ça t'inquiète. Et ils ne viennent jamais me voir, c'est moi qui vais leur rendre visite. Ma mère a juste souhaité que je t'emmène un jour chez eux car à force que je parle de toi, elle aimerait vraiment faire ta connaissance...
— Tu as parlé de moi à tes parents ? » s'étonne-t-il.
Grillé. Mes parents sont du genre très ouverts et ont totalement accepté mes sentiments pour Sasori. Mais quel idiot... Je n'étais pas censé lui parler de ça !
« Ah euh... Eh bien, je parle de toi et des autres aussi. Et on a pas mal parlé de toi vu que tu vas emménager ici. Elle aimerait juste rencontrer son futur locataire, c'est tout !
— Ah je vois... Eh bien, je pense que ce ne serait pas correct de refuser.
— Sasori, tu es... Bizarre en ce moment... Tu es sûr que tout va bien ?
— Ah... Oui... »
Encore un nouveau moment d'embarras. J'y mets fin au plus vite en prétendant vouloir préparer un petit en-cas, ce qu'il accepte volontiers. Une fois prêt, j'apporte le tout sur la table basse du salon et on se pose devant la télévision. On discute un moment puis je sens la fatigue avoir raison de moi et m'endors contre le confortable canapé d'angle.
Puis quelque chose me dérange dans mon sommeil. J'ouvre les yeux et sursaute lorsque je vois Sasori au-dessus de moi, il est à genoux devant le canapé et ses yeux sont rivés sur moi. Je me redresse vivement en rougissant intensément et lui, détourne la tête, gêné.
« Ecoute, Sasori, dis-je enfin après un lourd silence embarrassant. Ton comportement en ce moment est vraiment bizarre... Tu peux m'expliquer ce qu'il t'arrive ? »
Honnêtement, j'ai peur de sa réponse car je m'attends à tout avec lui. Il se repositionne face à moi mais garde la tête basse, incapable de me regarder dans les yeux.
« Je me pose des questions, commence-t-il avec difficulté. Je me sens... Étrange depuis quelques temps et je n'ai pas vraiment d'explications. Mais c'est quelque chose que je ressens uniquement en ta présence. J'ai essayé de demander conseil à Hidan et il m'a répondu que je devais juste... Erf, tu sais comme il est, je ne vais pas te faire de dessin.
— Quelle idée de demander conseil à ce pervers... marmonne-je.
— Puis j'ai parlé avec Konan. Tu sais, la délicatesse d'une fille...
— La délicatesse de Konan, c'est une blague, j'espère ? M'exclame-je absourdi.
— Elle m'a dit que j'étais certainement amoureux de toi.
— Hein ?
— Et que je devais vérifier si c'était bien le cas. J'ai essayé de regarder des films romantiques pour comparer mes sentiments mais ce n'était pas très utile. Mais tu vois, quand tu es là, j'ai le cœur qui bat vraiment fort. Et là, j'ai vraiment chaud, je suis mal à l'aise mais je ne me sens pas mal... Au contraire... »
Quelle façon puérile de décrire ses sentiments ! Ses explications m'arrachent un sourire et je m'assieds sur le parquet également, face à lui. Mes mains se glissent dans les siennes et je le regarde avec tendresse. Oui, car c'est vraiment ce qu'il m'inspire à ce moment précis. Ses grands yeux noisette se lèvent vers moi et me laissent découvrir son teint profondément empourpré. Sasori qui rougit, en voilà une nouveauté, je devrais noter ça dans le calendrier... N'y voyant aucune résistance, je me risque à me pencher vers lui et déposer un bref baiser sur ses lèvres. Elle sont chaudes et douces comme je les avais imaginées et ce simple contact me donne l'impression d'éveiller tous mes sens. Ne me sentant pas repoussé, je poursuis notre échange et me permet même de poser mes mains sur ses hanches puis son dos.
Tout d'abord, j'ai senti tout son corps se crisper. Ah oui. C'est une première pour lui, il ne faut pas l'oublier. Cependant, il finit par se détendre et ses longues mains fines viennent s'accrocher dans mon dos et s'agripper à ma chemise, se rapprochant davantage de moi... Comment résister à son charme ?
Deux semaines plus tard, Sasori a emménagé chez moi. Grâce à l'aide de nos amis, le déménagement a pu se faire très rapidement. Entre temps, j'ai également pu découvrir la raison de ses problèmes financiers : sa grand-mère, seule famille qui lui reste, a dû subir une opération assez coûteuse qu'elle ne pouvait pas se payer alors pour l'aider, il lui a couvert tous les frais... à ses propres dépends. Heureusement, sa situation allait désormais pouvoir s'arranger grâce à notre cohabitation.
« Et alors, tu vas lui faire le coup du tablier ? Me demande Hidan en sirotant une bière après le déménagement.
— Le tablier ? S'étonne Sasori.
— Ha ! Ha ! Ha ! M'exclame-je mal à l'aise. Rien, oublie ! Ferme-la Hidan, bordel !
— Je comprends rien... marmonne Sasori en buvant une brique de jus d'orange.
— Deidara. Dans un tablier. Mais sans rien d'autre... lâche Hidan.
— Hidan, bordel ! »
Je me retourne vers mon petit ami qui s'est littéralement figé dans l'espace temps. Son teint est si rouge que même ses oreilles sont écarlates. Sasori n'a jamais été à l'aise avec les thèmes favoris de Hidan et maintenant qu'il est en couple, c'est encore pire, visiblement.
« Hey, tu ne vas pas me faire croire que lui et toi...
— Ferme-la Hidan, bordel ! » M'écrie-je hyper embarrassé.
Alors que je me lève pour le faire taire, je me rends compte que j'ai été devancé par Konan dont des flammes sont presque à jaillir de ses yeux tant sa fureur est grande. Son poing est venu s'écraser au sommet de son crâne dans un « poc » assez bruyant tandis que notre camarade lui demande son pardon en geignant de douleur...
« Laisse notre petit couple en paix, tu veux ? Si j'entends encore la moindre remarque sortant de ton immonde bouche, je te fais taire à tout jamais ! »
Face au dragon, même Pein ne fait pas le malin et chacun s'est assis au fond de son siège le temps que sa fureur ne se calme. Hidan finit par se confondre en excuses, de crainte de se prendre d'autres coups comme celui qu'il vient de recevoir.
Puis Konan nous fait un clin d'œil et esquisse un sourire malicieux à notre encontre avant de se retirer vers son petit-ami et déposant un baiser timide sur sa joue. Je crois qu'elle a trouvé LA solution pour calmer notre Hidan préféré, cette fois...
Suite à ce déménagement, nous avons enfin pu commencer une véritable vie de couple. Ayant des dons artistiques hors du commun, j'ai poussé Sasori à mettre davantage ses sculptures en avant et à les présenter au public. Le succès ne s'est pas fait atteindre et il a rapidement pu commencer à se faire connaître localement en participant à plusieurs expositions. A côté de cela, nous continuons nos petites vies d'employés de bureau en évitant bien sûr de se détruire la santé en heures supplémentaires. Mais j'ai la certitude qu'un jour, le talent de Sasori sera connu dans le monde entier !
J'ai également fait la connaissance de Hana, un magnifique chat blanc qui semble être fermement attaché à son maître. Je ne l'avais pas vue lors de ma visite chez Sasori car elle s'était cachée jusqu'à mon départ... Peu habituée à rencontrer de nouvelles têtes et assez peu sociable, il lui a fallu un peu de temps pour s'habituer à sa nouvelle maison mais désormais, elle est presque aussi attachée à moi qu'à lui...
Dois-je souligner que la réussite de notre vie de couple ne tient en aucun cas sur une histoire de tablier ?
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