Le lendemain matin, dans les couloirs, j'entends plusieurs élèves et professeurs parler de l'accident et des actualités. Les professeurs disent que d'autres écoles ont eu ce genre d'accidents dans les dernières 24 heures, ils sont très inquiets. J'accélère le pas en direction de ma salle de classe et m'assois discrètement à ma place. Je sens un regard se poser sur moi. Je lève la tête, c'est Lune.

- Je crois que nous ne sommes pas parties du bon pied. murmure-t-elle tout doucement

- Pourquoi tu penses ça ? demandé-je ironiquement

- Je ne sais pas trop, tu m'évites, me dévisages, me fuis.

- Je crois que c'est justifié.

- Oui, bon, je vais tout expliquer ce soir, dans l'oasis à 23h.

- Non ! A la fin des cours. Répliqué-je

- D'accord. dit-elle avant de regagner sa place

Que va-t-elle me révéler ? Je suis tout excitée et impatiente. Cependant, je me reconcentre très vite en voyant notre professeur d'histoire rentrer.

- Très bien, excusez-moi de mon retard, nous allons pouvoir commencer le cours. Hier, nous avons expliqué que les dieux sont à l'origine de toutes les tribus, et clans. Aujourd'hui, nous allons parler de la cité sacrée. Pourquoi ? Quel est le rapport ? ... Oui, Charles.

- La cité sacrée est un lieu dont on ne connait pas l'emplacement, enfin, on ne le connait plus. Cependant, à l'époque, avant la Grande Guerre, les tribus étaient dirigées autrement, il n'y avait pas forcément de chef de clan, mais juste un roi ou une reine qui régnait sur toute la tribu. Les souverains étaient conseillés par de grands sorciers, les enfants des grandes lignées. Ces conseillés ne pouvaient pas sortir de la cité avant un certain âge.

- C'est exact, mais, tu ne réponds pas à ma question, quel est le rapport entre les dieux et la cité sacrée ?

- ...

- Tu ne sais pas ? Alors, je vais vous l'expliquer. Selon de très ancienne légende, les dieux auraient, en descendant, atterri en ce lieu, et, ce serait encore dans ce lieu qu'ils auraient créé les Orryliens. Il n'y avait pas encore la cité sacrée mais, elle fut imprégnée de magie à ce moment. Depuis, la cité sacrée s'est construite et, la magie y était plus abondante que dans le reste d'Orryl. Les sorciers qui en sortaient étaient beaucoup plus puissant.

- Monsieur, qu'est-elle devenue ?

- Elle a disparu il y a maintenant 6 ans. Nous ne savons pas comment ni pourquoi mais, nous en sommes sûrs.

- Comment ?

- Il y a 6 ans, les personnes les plus puissantes de nos clans ont perdu une quantité incroyable de magie.

- Monsieur, c'est vrai que la paix a été signée là-bas ?

- Oui, c'est ici que la guerre des tribus s'est terminée.

Quelqu'un toque alors à la porte et entre, c'est M. Constello ! Que nous veut-il ?

- Bonjour M. Gustave, excusez-moi de vous déranger, mais, la nouvelle élève est arrivée.

- Parfait, je vous laisse alors. Pour après-demain, vous devez vous renseigner sur une légende, une prophétie ou sur un dieu, comme vous le souhaitez. Bien sûr, vous devrez un document détaillé en citant vos sources.

- D'accord.

Quand il est parti, M. Constello, qui semble, pour une fois, excité, enjoué nous explique : Il se tourne vers nous et s'exclame :

- J'ai les résultats des tests que vous avez passé. Tout ce qui n'ont pas au-dessus de 140 doivent rester avec moi pour s'entrainer après les cours. Mais, ce n'est pas pour ça que j'ai abrégé votre cours d'histoire. Aujourd'hui, nous accueillons une invitée très particulière. Elle est plus vieille que vous, pourtant, elle vous ressemble énormément. Elle vient vous parler de sa magie, et peut-être intégrer votre classe. Je la laisse se présenter.

Il se tourne et rajoute :

- Tu peux rentrer, Atalia.

Une adolescente rentre dans la pièce, les maux de tête reviennent des images de loup, d'enfants et de magie. Qu'est-ce qu'il 'arrive encore.

- Bonjour, je m'appelle Atalia, et je fais partie des intemporels.

Un murmure envahit toute la classe, de mon côté, la pression dans ma tête s'intensifie. Le professeur me regarde et d'un signe, m'autorise à sortir de cours. Je range mes affaires et sors à toute vitesse de la classe. Je ne fais pas trois pas avant de m'évanouir.

Quand je me réveille, je suis à l'infirmerie, une elfe est installée à un bureau, dès qu'elle voit je suis réveillée, elle se précipite et me dit :

- Comment allez-vous ?

- Bien, merci.

- Les autres sont en cours de langue, restez ici pour vous reposer.

Je lui souris et me rendors presque aussitôt. Je me réveille une heure plus tard.

- Tu es enfin réveillée, les cours viennent tout juste de terminer, tu peux y aller. Si tu as de nouveau des vertiges reviens me voir.

Je lui souris de nouveau avant de partir. Je tangue puis me dirige vers le jardin. J'y arrive en quelques minutes, il est désert. Je m'installe sur un tronc d'arbre et attend Lune qui arrive quelques minutes après.

- Comment vas-tu ?

- Très bien, merci. Alors, tu m'expliques ?

- Tu es sûre de vouloir savoir Emelyne ? me questionne-t-elle

- Oui, je veux savoir ! Les attaques et ce rêve ne sont pas des coïncidences, je me trompe ?

- Non, enfin, je ne sais pas trop. Je vais commencer par le début, tu ne dois ni m'interrompre ni poser de questions pendant mon récit.

J'accepte sans rien dire.

- Très bien, tout d'abord je suis une contrôleuse de rêves conscients et inconscients de niveau supérieur. Si tu préfères je contrôle les rêves, les espoirs et les désirs quand ils dorment ou quand ils sont éveillés. Pour me faire de l'argent de poche et pour aider des personnes, je mets mon pouvoir au service des autres. Il y a quelques jours, un jeune homme de mon âge m'a contactée, c'était le premier jour à l'académie. Ce jeune homme m'a dit de te contacter en rêve et de faire en sorte qu'il puisse t'offrir un cadeau. C'était une mission comme toutes les autres...

Elle s'arrête quelques secondes pour reprendre son souffle et ajoute :

- Toutefois, lors de la connexion dans ton rêve, tu étais déjà dans un autre rêve contrôlé par un autre contrôleur de rêve. J'ai donc posé la question à mon client si je devais t'interrompre, en lui expliquant bien les risques que tu encourais. Il a quand même accepté. Après une longue bataille, j'ai réussi à t'extraire du rêve et à te faire apparaitre devant mon client. Normalement, je reste confortablement installée dans un fauteuil, je ne fais que surveiller la connexion, mais en aucun cas je n'interviens. Ce soir-là, il y a eu un problème, la personne qui contrôlait ton premier rêve voulait te récupérer et interférer dans la connexion, je n'ai pas eu le choix d'intervenir. C'est pourquoi tu m'as vue. Si tu as des questions tu peux les poser maintenant.

Je ne réponds rien. J'ai du mal à digérer tout ce qu'elle vient de me dire. Au bout de quelques minutes, je lui pose quand même une question.

- Est-ce que tu rencontres tes clients ? Est-ce que tu demandes leur motivation ?

- Oui, je rencontre tous mes clients, en revanche, je ne leur demande pas leur motivation.

- Tu es sûre ?

- Oui je te le dis, je ne connais les motivations de mes clients.

- Je peux connaitre son identité ?

- Tu ne la connais pas ? Je te l'aurais bien dit, mais, il a payé une certaine somme pour que je ne te la révèle pas. D'ailleurs, je sais que ce n'est pas la question, mais est-ce que tu connais Atalia ? Je veux dire, avant aujourd'hui.

- Non pourquoi ?

- Parce qu'après que tu sois partie, elle semblait, surprise de te voir, comme si elle te reconnaissait. Cette expression n'a pas duré très longtemps mais je l'ai clairement vue.

- Non je ne la connais pas. Que s'est-il passé après mon départ ?

- Comme je te le disais, Atalia était surprise, elle a ensuite parlé de son pouvoir, des intemporels et pour quoi elle était là... A la fin du cours, elle a dit qu'elle resterait avec nous, pour le reste de l'année. M'explique Lune tout excitée.

- Cool. Dis-je sans trop d'émotions.

- Comment ça cool ? C'est super génial, tu veux dire. Ah oui, j'ai failli oublier, M. Constello veut te voir pour te rendre ta copie. dit-elle avant de partir.

J'attends quelques secondes puis repars vers la salle de classe. Quand j'y arrive, le professeur est assis à son bureau, en face de lui, Atalia travaille. J'entre et dis :

- Vous vouliez me voir, monsieur.

Il se retourne et dit :

- Oui, je voulais juste te rendre ta copie.

Il me la tend et s'en va, me laissant seule avec Atalia. Je regarde ma note anxieuse puis écarquille les yeux. 185 ! Comment est-ce possible ? J'ai à peine effloré la cible ! Je range la feuille dans mon sac et m'apprête à partir, cependant, Atalia me barre la route. Depuis combien de temps est-elle là ? Quand est-elle passée devant moi ? J'essaye de passer mais, elle m'en empêche.

- Pourquoi est-ce que tu me bloques la route ?

- Que fais-tu ici ? Je croyais que tu n'avais pas le droit de sortir.

- Mais de quoi tu parles ? Je ne te connais même pas, et, ce n'est pas ton statut d'intemporel qui va me bloquer le chemin.

- Que fais-tu ici ?

- Euh, j'ai gagné ma place et je suis venue chercher ma copie.

- Pourquoi n'as-tu pas donné de nouvelles ?

Trop c'est trop. Cette intemporelle commence vraiment à m'énerver et je ne comprends pas de quoi elle parle. Pourquoi est-ce que je lui donnerais de mes nouvelles ? Alors, comme à chaque fois que je m'énerve, mes yeux virent au bleu vif. Atalia, surprise, recule et dégage le passage. Je ne me fais pas prier deux fois et me précipite dans le couloir. Il faut vraiment que j'apprenne à maitriser ce phénomène ? Mais, pour le moment, il est vraiment pratique. Ma colère s'apaise et je peux rejoindre, en toute tranquillité la bibliothèque.