Au bout de longues heures de vol, je n'en peux plus ! Mes ailes sont endolories et ne peuvent plus me porter. Je pousse un petit cri strident pour faire comprendre à Louis que l'on doit absolument faire une pause. Je crois qu'il m'a entendue car je le vois perdre de l'altitude. Au bout de quelques minutes, nous touchons enfin le sol. Je me retransforme vite en humaine et m'écroule par terre.
- Il ne nous reste plus que 5 ou 6 heures de vol. annonce calmement Louis
- C'est une blague j'espère !!! hurlé-je. Quand on était petit, elle me paraissait beaucoup moins loin. ajouté-je
- C'est normal, on vivait à côté. Répond Louis désespéré. On repart dans une demi-heure.
- Une heure et demie. Négocié-je
- Cinquante minutes.
- Une heure.
- Très bien, mais pas une minute de plus. Capitule-t-il finalement
- Je ne vois vraiment pas pourquoi est-ce que vous êtes épuisés. Fanfaronne Lune qui a dormi tout le trajet
Je la fusille du regard. Louis se retourne et part je-ne-sais-où. J'en profite pour me rouler en boule et m'endormir. Je suis réveillée par Lune qui me secoue comme une brute. Je me relève et alors que je m'apprête à lui hurler dessus, lui expliquer à quel point elle est irresponsable et stupide, elle me pose un doigt sur mes lèvres. Je la regarde d'un air interrogateur, dans ses yeux je ne vois que de la peur. Je cherche du regard qu'est ce qui à ce point peut la terrifier ? C'est à ce moment que je la vois. C'est une créature de l'ombre ! Enfin, je le pense. Elle ressemble trait pour trait à l'animal que j'ai vu à l'académie, dans l'oasis. Je me rapproche donc, dans l'espoir qu'elle ne me fasse rien. Alors que je viens à elle, elle vient à moi. Quand un mètre nous sépare, nous nous regardons droits dans les yeux. Je me vois alors, à travers les siens. Je me vois avec mes yeux de couleur vif, à mes pieds, Enoha, inconsciente, dans une mare de sang. Qu'est-ce que c'est ? Je panique, est-ce un souvenir ? Non, elle a combattu un tigre des rêves, je ne peux donc pas la blesser. Le futur ? Pourquoi lui ferais-je du mal ? La créature doit avoir remarqué ma peur envers ce que je viens de voir, mais aussi contre elle, puisqu'elle montre maintenant ses crocs. Je fais apparaitre une bulle d'eau et me recule. Je regarde Lune, elle s'est évanouie ! Vraiment, elle va nous être utile dans cette bataille si elle s'évanouit en face de notre ennemi ! La créature se rapproche et essaye de traverser la bulle, cependant elle rebondit dessus et se retrouve 100 mètres plus loin. Avec ce minuscule moment de répit, je double l'épaisseur. Elle ne semble pas avoir compris qu'elle nous protège, ou alors, ça l'amuse de rebondir mais en tout cas, elle se rapproche et rebondit de nouveau. Cette fois, elle se retrouve 200 mètres plus loin.
Elle sort alors ses griffes et ouvre sa bouche d'où en sort une étrange langue noire et visqueuse. Cette fois, je ne peux pas résister à la panique, j'entends alors une douce mélodie qui me donne envie de dormir. Je suis trop extenuée et paniquée pour résister à cet appel qui me rassure et me fait me fait oublier la situation. Malgré mon sommeil, je sens quelqu'un approcher, est-ce la créature ? Ce n'est pas grave, en mourant, je rachète mes fautes ? Peut-être que ce n'était pas mon destin en fin de compte.
Finalement, je ne suis pas morte, puisque je me réveille dans un lit. Lune est allongée à côté de moi, elle respire. Est-ce une bonne nouvelle ? Cette pensée, rapide mais quand même présentes me fait sourire, oui, je suis heureuse qu'elle soit en vie. Puis, je me redresse, observe tous les lits mais ne le vois pas, où est Louis ? Alors que je commence à paniquer, une jeune femme d'une vingtaine d'années se rapproche de moi.
- Comment allez-vous ?
- Où suis-je, qui êtes-vous ?
Elle n'a pas le temps de répondre à mes questions qu'une autre personne arrive dans la pièce.
- Ne t'en fait pas Anna. Il se retourne et me dit. Comment vas-tu depuis hier soir ?
- Je vais bien merci. Que s'est-il passé ? Comment sommes-nous arrivés ici ? que s'est-il passé ?
- Hier soir, après notre entrevue, j'ai préféré, par précaution, envoyé des personnes vous accueillir. Elles sont arrivées juste au bon moment, quand tu te vidais de tes forces.
- Comment est-ce possible ? Je ne suis pas censée me vider aussi rapidement, mêm en étant aussi exténuée.
- As-tu bu une potion pour tester tes capacités ?
- Euh, oui, à l'académie, mais, quel est le rapport ?
- Sur toi, les potions absorbent ta magie pour que le résultat soit cohérent. Il te la prend jusqu'à ce que tu n'en aies plus.
- Y a-t-il un remède ? demandé-je en m'énervant
- Oui, on te l'a administré pendant ton sommeil.
- Peux-tu te lever ?
- Bien sûr. ajouté-je en sautant du lit
- Très bien, alors suit moi. Louis attend dans une salle avec mes enfants. Si on ne se dépêche pas, ils vont le tuer.
Nous arpentons plusieurs couloirs avant d'atteindre une immense salle. Il y a la reine et ses deux enfants. Rose, qui a bien grandi depuis la dernière fois, elle a maintenant 9 ans, se précipite dans mes bras et me tire vers un canapé. Pierre l'arrête, me prend dans ses bras pour me saluer et m'accompagne. Quand nous sommes confortablement installés, ils commencent à me raconter leur vie, leurs pouvoirs. Je réponds calmement à leurs multiples questions, soudain le souverain annonce :
- Je suis désolé de vous interrompre, est ce que je peux parler avec Louis et Emelyne dans une autre pièce ?
- Avec plaisir. répond rapidement Louis qui n'a qu'une envie, sortir de cette pièce
Nous partons alors dans une autre salle qui ressemble beaucoup à un bureau. Le roi s'assoit dans le fauteuil et dit :
- J'ai beaucoup discuté avec mes conseillés, vous êtes attendus cet après-midi, devant le grand conseil.
- Parfait. répond sèchement Louis
Le roi lui sourit, soudain une petite alarme retentit, nous interrogeons le souverain du regard. Il nous fixe et dit :
- Faites ce qui vous plaira, je dois absolument aller en réunion. Vous avez les mêmes chambres que la dernière fois.
Quand le roi est parti, Louis et moi restons dans un silence total. Au bout d'un moment, l'atmosphère est si pesante qu'elle en devient irrespirable. Louis choisit ce moment pour s'excuser :
- Je suis sincèrement désolé d'être parti. Si j'étais resté, peut être que...
- Que quoi ? Nous allons bien. Tu n'as pas besoin de t'excuser, ce n'est pas ta faute.
- Mais si...
- Arrête de te flageller ! Tu n'y es pour rien. Personne n'aurait pu prévoir que quelque chose allait se produire. je fais une petite pause pour reprendre mon souffle, me masse les tempes puis annonce. Je suis exténuée par ce voyage et les derniers événements, pouvons-nous faire une pause et reprendre plus tard ?
- Oui, va te reposer. Je vais aller voir Lune.
Louis me fait un petit signe de la main avant de partir. Je sors du bureau et, au lieu de me diriger vers ma chambre, je pars en direction des jardins. Quand j'y arrive, sans faire trop de détour pour une fois, je m'installe sur un petit banc et laisse cours à mon imagination. Celle-ci s'envole dans des contrées lointaines que j'ai visitées quand j'étais petite. Je me plonge aussi dans mes souvenirs, qui reviennent au fur et à mesure. Soudain, un tas de question m'envahissent : Qui m'a bloqué la mémoire ? Et surtout d'où viennent les créatures de l'ombre ? Voilà plus de 2 000 ans qu'elles ont disparues et du jour au lendemain, elles sont de nouveaux là ! Non, c'est impossible. Brusquement, une petite sonnerie me ramène sur terre, je me lève et, après avoir consulté tous les plans, j'arrive enfin dans la salle du grand conseil. Louis et Lune sont déjà installés, ils me font un petit signe discret pour que je les rejoigne. Le plus discrètement possible, je me faufile dans les allés et m'installe au premier rang. Au bout de quelques instants dans le plus grand silence, le roi, suivit du vieux sage entrent dans la pièce. Nous nous levons automatiquement. Quand ils sont enfin installés, le souverain nous fait de nous rasseoir, le vieux sage s'avance et prend la parole :
- Bonjour, merci d'être venus. Je n'ai pas le temps pour faire les formalités, l'heure est grave, très grave. Les créatures de l'ombre sont de retours.
Un murmure de stupeur se propage dans toute la salle.
- Je sais, reprit-il, c'est effrayant. Mais nous avons avec nous la clé pour trouver la solution. Cependant, ces personnes ne peuvent rien faire sans entrainement. C'est pourquoi, elles vont s'entrainer pendant 3 jours et 3 nuits, ensuite elles réaliseront leur destin qui est de ...
- Bon alors, tout le monde sait que c'est nous, vous pouvez en venir au fait. Ça va consister en quoi l'entrainement ? coupe Louis, qui, encore une fois, oublie qu'il part à un vieux sage
- Jeune petit impertinent. Ne me coupe plus jamais la parole, sinon, je t'arracherai les cordes vocales, suis-je claire ?
- Oui. Répond Louis en levant les yeux au ciel
- Parfait ! Votre entrainement commence demain matin, à 8 heure, profitez-en c'est la dernière fois que vous mangerez, boirez et dormirez durant 3 jours. Vous pouvez disposer, bonne nuit.
Il nous fait un petit signe de la main et nous partons dans nos chambres respectives. Au bout d'une heure de recherche, je la trouve enfin. Je pose mon doigt sur la serrure et la porte s'ouvre immédiatement. Je regarde ébahie la porte s'ouvrir, puis me précipite dans ma chambre. Je pose mon sac, fais couler un bon bain chaud, me déshabille et me glisse dedans. Je reste allongée sans rien faire. Quand je me décide enfin à bouger, j'attrape la savonnette et commence à me laver. Après de plus d'une demi-heure dans le bain, je m'enroule dans une serviette et me mets en pyjama. Je m'installe confortablement dans mon lit et me laisse tomber dans les bras de Morphée.
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