- Qu'est-ce-qu'tu fais ? 

La voix de son Compagnon le fait sursauter, il ne l'a pas entendu délaisser leur lit conjugal, où dort encore Shoto, pour nager vers lui. Il avait fermé son esprit, afin d'avoir un peu de...tranquillité. Ressentir et comprendre instantanément les émotions et pensées de ses amants, il trouve ça incroyable, mais parfois, il aspire à être un peu seul dans sa tête, pouvoir se retrouver avec lui-même

Il le sent alors se coller à son dos et entrelacer sa nageoire à la sienne. Les grandes mains de Katsuki viennent encercler sa taille, se croisant sur son ventre, alors que sa tête se niche dans son cou. Même après plus de deux ans et demi, cela reste sa place préférée, même si bientôt, ça deviendra compliqué.

- J'admire.

Ses yeux émeraude ne se décrochent pas du spectacle qu'offre la cité de l'Atlantis la nuit. De jour, il la trouve déjà magnifique avec ses grands bâtiments de pierres de carrière, construits en paliers les uns au-dessus des autres, tels les antiques jardins de Babylone, et tout autour d'une grande place centrale. Malgré la hauteur des édifices, elle reste complètement immergée. Et, étrangement, en dépit du temps qui passe et de son voyage dans un autre monde, rien ne se détériore, comme si la Déesse, en plus de sauver la vie de ses fidèles, avait également béni les bâtiments. Des routes, faites des mêmes pierres, traversent la cité perpendiculairement à chaque point cardinal, vestiges de son passé de commerce. Même si elles ne sont plus utilisées, elles rappellent au peuple d'où il vient.

Mais l'Atlantis révèle sa véritable beauté la nuit. La journée, les deux soleils réchauffent et illuminent l'étendue d'eau salée pour laisser la place à leurs maîtresses les lunes, une fois la nuit tombée. Et c'est ce moment que préfère Izuku. Il vient s'appuyer contre le rebord du trou qui leur sert de fenêtre et admire pendant de longues minutes le panorama qui se joue devant ses yeux.

Dès que les derniers rayons des soleils disparaissent pour être remplacés par le clair de lunes, la flore aquatique disséminée un peu partout dans la cité s'éveille, rejetant la lumière emmagasinée durant la journée, tels de multitudes points phosphorescents. Des sortes de petits palmiers, plantés le long des routes, arborent du bleu fluo alors que, ce qui ressemble à du lierre et qui grimpent sur les escaliers menant aux différents paliers, varie du vert au rose fluo. Aucune plante n'est épargnée, la moindre petite pousse rejette sa lumière, créant ainsi un tableau hypnotique.

- Je ne m'en lasse pas. A mes yeux, ça reste un spectacle éblouissant.

- C'est toi qui es éblouissant.

Izuku pouffe.

- Sois un peu sérieux, Katchan.

Katchan. Un surnom sortit tout seul d'entre ses lèvres quelques mois après son arrivée ici. Et qui a étrangement bien plu à Katsuki, malgré sa signification.

- Mais j'suis sérieux, Deku, s'amuse le blond en lui mordillant la peau du cou.

Et celui-là aussi est nouveau. Enfin, pas si nouveau que ça, quand même. Un surnom qu'il ne supportait pas avant, car il lui rappelait sa vie misérable et son patron. Mais Katsuki a su lui donner une autre signification. A la place d'être ce bon-a-rien de Deku, il est devenu le Deku courageux et qui donne du courage à son entourage avec le sourire. Et depuis, quand il l'entend dans la bouche du blond, il en ressent une grande fierté.

- Avec Shoto, vous êtes mes deux merveilles éblouissantes.

- Pff ! Je ne te pensais pas si niais Bakugo, rigole doucement Izuku, ne souhaitant pas réveiller le bicolore. Et Hana alors ?

- Cette enfant de l'enfer ?

Cette fois, Izuku rigole franchement et se retourne, passant ses bras autour du cou de son Compagnon.

- Quand on voit les caractères de ses pères aussi, ajoute-t-il avec humour.

- J'vois pas d'quoi tu parles...

Hana, petite sirène de deux ans et demi, aussi blonde que Katsuki aux yeux vairons comme son autre papa, et dont le caractère bien trempé en fait voir de toutes les couleurs à sa famille. Celle-ci dort actuellement dans la pièce d'à côté, sur son lit de corail rouge, et dont des sortes de lanières d'algues séparent sa chambre de la leur, telle une porte végétale.

Izuku se souvient du moment où ils ont appris que Shoto était gestant. Joie, colère et culpabilité se mélangeaient dans l'esprit de Katsuki en une tornade d'émotions difficilement contenue. D'un côté, il était plus qu'heureux de devenir père, de l'autre, cela voulait dire que Shoto avait traversé le portail en étant dans cet état et donc aurait pu le perdre à cause de la distorsion, ce qui expliquait sa colère. Le bicolore avait subi son courroux, en serrant les lèvres pour ne pas répondre, avant de reporter son regard sur Izuku. Les yeux de Katsuki avaient suivi le mouvement et il s'était stoppé net, relisant ce que cela voulait dire. Si Shoto n'avait pas passé le passage, le bouclé n'aurait jamais rejoint leur famille, et ils n'en seraient pas là aujourd'hui. La culpabilité avait alors pris place dans son cœur et Izuku et Shoto avaient dû le rassurer pendant de longues minutes.

- Tu dis ça, mais vous êtes toujours fourré ensemble, intervient Shoto qui s'est finalement réveillé et les a rejoints près de la fenêtre.

- Mouais...elle est...craquante...quand elle veut, déclare-t-il, avec une mauvaise foi évidente.

- Le papa gâteau, ajoute Izuku, en lui tapotant l'épaule.

Il reçoit un regard noir en retour avant de rigoler. Mais maintenant qu'il a rouvert son esprit, il ressent très bien l'amour que Katsuki éprouve pour son enfant. Le blond a beau faire le fier, il est complètement gaga de sa fille, et il le lui rend bien. Quand elle ne lui cherche pas des poux. Mais bon, comme dit le proverbe : les chiens ne font pas de chats.

- J'espère que celui-là tiendra plus de toi Izu, déclare Shoto en posant sa main sur le ventre de Katsuki.

- Qu'est-ce qu't'insinue double-face ?

- Moi ? Rien, répond-il, son visage n'exprimant rien, alors que son esprit jubile. Juste un peu de calme dans cette maison ne ferait pas de mal.

- C'est c'la oui.

Au début, Izuku avait eu du mal à détacher ses yeux de ce ventre rebondi. Katsuki gestant, ça collait pas trop à l'image du guerrier des océans. Mais plus le temps passait, plus voir ce ventre prendre de l'ampleur lui réchauffait le cœur et plus il trouvait cela...beau.

Il avait compris quelque chose avec cette gestation. Le portail n'apparaissait que tous les deux ans (pour quelle raison, cela restait encore un mystère), à la date de l'engloutissement de la cité, amenant la saison des amours avec lui. Entre ce laps de temps, il était donc impossible de procréer. Evidemment, cela ne les empêchait de...s'amuser. Cependant, si une sirène désirait un petit, il fallait attendre tous les deux ans. Et c'était ce qu'il c'était passé pour eux.

La dernière apparition du portail datait de presque six mois maintenant et leur famille avait décidé de l'agrandir. Izuku s'était alors senti prêt à porter cet enfant et c'est naturellement qu'ils décidèrent tous ensemble que Katsuki serait le deuxième père. Par contre, le blond ne s'attendait pas à ce que ça soit lui le...réceptacle. Mais après tout, il fallait s'en douter quand ils voient comment Izuku peut être entreprenant lors de leurs moments intimes.

- Je vous aime, déclare soudainement le bouclé, en se fondant dans leur étreinte.

- Oh...Nous t'aimons aussi Izuku, de tout notre cœur.

Shoto vient l'embrasser tendrement, entrelaçant sa nageoire bleue aux siennes. Puis, sa bouche est remplacée par celle de Katsuki pour un baiser bien plus passionné. Et leur amour vient le percuter avec violence, le laissant pantois et, s'il avait été encore humain, sans doute à bout de souffle. Il se détache alors doucement de lui, lui sourit amoureusement avant de retourner vers la fenêtre, reprenant son observation de la cité en contrebas.

Et devant ce spectacle, entouré de ses amants, il apprécie le moment. Quand il repense à sa vie d'antan, il n'a aucun regret. En fait, il est même persuadé d'être né pour ça, que depuis le début, sa place est ici. Et à présent, il va profiter à fond de cette seconde chance que lui offre le destin.

Une nouvelle vie, entourée de ses Compagnons et de sa famille, en plein cœur de l'océan.

FIN.

Bonjour 😊

Et voilà, clap de fin pour Cœur d'Océan. J'avoue, j'ai eu ma petite larmichette 🥺

Étant ma toute première histoire, je m'y suis attachée ❤️
Mais, je suis fière de moi parce que j'ai réussi à aller jusqu'au bout ! 💪

Tout d'abord, je vous remercie sincèrement de m'avoir suivit dans cette aventure. Ce n'est QUE 10 chapitres, mais fallait que j'arrive à les tenir et votre soutient, en votes et/ou commentaires, m'a permis d'y arriver ! Vos petits mots m'ont touché, vous ne pouvez pas savoir comment.

Je tiens également à remercier Akarynn ma super dessinatrice qui a encore fait un travail magnifique pour la couverture. Je vous la remet ici car j'en suis fan 😍

Et une mention spéciale pour ouraganjolie mon incroyable bêta lectrice  sur ce projet qui, sans elle, n'aurait jamais eu autant...d'ampleur. A la base, l'univers n'était pas aussi développé, approfondie. Mais grâce à ses questions au fil des chapitres, j'ai pu développer tout ça et je l'en remercie infiniment ❤️

Moi qui me cantonnais aux OS, j'avoue que ce fut un sacré défi personnel ! J'ai adoré travailler sur ce format, même si certains chapitres m'ont bien pris la tête 😑😅
Alors j'espère que mon histoire vous a plu autant que j'ai aimé l'écrire et qu'on se retrouvera pour d'autres aventures !

Voilà, je m'arrête là avant de faire un vrai roman ^^
Encore un grand merci à vous tous et prenez soin de vous 😊❤️

Aly.