Chapitre 10

- Je dois te préparer à...

- ... à partir de ce territoire.

Je me douchais, puis m'habillais. Lentement. Comme si j'allais assister à un enterrement.

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Point de vue : Zack Powell

Cela faisait aujourd'hui un mois que je n'avais pas vu Aly. Son odeur aux abords du lac avait disparu. Avec Thomas, nous continuions de nous entrainer, mais nos discussions avec elle nous manquaient.

Je descendis au salon, après avoir pris une bonne douche.

- Il nous aurait menti ?

Je m'arrêtais sur le seuil du salon.

- Qui t'a menti, Papa ? demandais-je, curieux.

Ma mère, mon père, Mike et Thomas étaient présents et me regardèrent.

- Que se passe-t-il pour que vous ayez tous l'air si grave ?

- C'est Alphonse, il nous a berné, et pas qu'un peu, souffla ma mère.

- Comment ça ?

- Personne ne l'a jamais su, et sa meute a l'air de tenir le secret, reprit mon père.

- De quoi parlez-vous ?

- L'Alpha Alphonse a une fille inconnue.

- Bien sûr, Jade n'est pas connue de toutes les meutes non plus, fis-je.

- Non, pas Jade. Il a eu une autre fille il y a presque 20 ans, dit mon père, très sérieux.

- Et, alors ? Où est le problème ? Il a le droit de cacher l'une de ses filles s'il en a envie.

- Le problème ? Oh, non, aucun soucis. Elle est juste traitée comme une domestique.

- Pardon ?

- Tu m'as bien entendu mon fils. Il traite son enfant comme une domestique. Il faut dire qu'elle a hérité du rang d'Oméga de sa défunte mère, souffla mon père, presque en rage.

- Mais... je ne comprends pas... Elle est une Oméga, fille d'un Alpha ?

- Cela existe, malheureusement pour ces pauvres enfants. Ils sont souvent cachés, car considérés comme une honte pour la famille Alpha. Et malheureusement pour la pauvre enfant, Alphonse n'aime pas l'échec.

Je n'en revenais pas. Jade avait une sœur cachée. Elle aurait pu être héritière...

- Qu'en est-il de son héritage ? A-t-elle droit d'être Alpha ? interrogeais-je.

- Bien sûr qu'elle en a le droit. Elle en a aussi le pouvoir. Seulement, Alphonse l'a tellement bridé et rabaissé, que la pauvre petite ne connait même pas ses droits, chuchotait presque ma mère.

- Je le trouvais étrange au bal. Il a disputé une domestique. Quand j'ai voulu l'interroger sur leurs odeurs similaires, il a dit que Jade adorait cette domestique et qu'elle l'avait étreint. Mais la petite avait l'air neutre. Pas le regard d'une personne qui venait de faire un câlin à une amie, remarqua mon père. Il a rajouté qu'elle avait quitté son poste avant de revenir servir les invités.

- Oh, oui, il me semble que je l'ai aperçu. Charmante petite, d'ailleurs, fit remarquer ma mère. Elle était bien brune avec les cheveux ondulés, et une robe bleue nuit, Steele ?

- Oui, c'est bien elle. C'est la plus jeune de ses domestiques.

- Il faut vite la faire sortir de sa cage. Elle n'a pas connue sa gentille mère. Alphonse est devenu fou de faire ce genre de chose ! S'indigna ma mère.

- Il a perdu son âme-sœur, Juno...

- Ça ne l'obligeait en rien à maltraiter sa propre fille, Steele !

- Je suis d'accord... nous irons chez lui demain. Je vais lui demander si nous pouvons passer prendre le dessert chez lui. Nous lui ramènerons un petit gâteau. Zack, tiens-toi prêt.

- O... oui.

Je remontais dans ma chambre. Après avoir fermer ma porte, je suis resté figé. L'Alpha Alphonse Ross avait une deuxième fille de presque 20 ans, brune et portant une robe de domestique bleue nuit ?

Ce n'était pas possible ? Ce n'était pas possible. Sa place était aux côtés de son père, pas à servir les invités lors d'un bal organisé pour fêter les fiançailles de sa sœur. Sœur qui ne lui avait même pas accordé un regard ou un mot. Je bouillonnais de rage, les poings serrés.

Je jure de la récupérer des mains de cet ordure !

Le lendemain.

Je n'avais pas dormi de la nuit. Je descendis à la cuisine et y retrouva ma mère.

- Je m'éclipserais discrètement ce midi, prétextant aller aux toilettes. Vous les tiendrez occupés à table.

- Oh, bonjour Zack, oui je vais bien, merci, ironisa ma mère, de bonne humeur.

Son ton me détendit.

- Bonjour Maman, excuse-moi. J'ai réfléchi toute la nuit sur tout ça.

- Je vois que tu es préoccupé, effectivement. Mais ne t'inquiète pas, ton père a pensé au même plan. Et après on se demande de qui tu tiens ?

Je lui souris. Puis croquais dans mes œufs brouillés. Je regardais par la baie vitrée. Il faisait très beau aujourd'hui. Et malheureusement pour Alphonse, de gros nuages gris pointent à l'horizon.

Le midi.

Nous venions d'arriver à leur manoir. Il était vraiment immense, et je comprenais que les domestiques puissent y loger. Ce qui devrait nous faciliter la tâche.

Alphonse nous ouvrit la porte d'entrée.

- Bienvenue au manoir Ross, mes amis !

- Bonjour Alphonse, lui sourit mon père, mine de rien.

Avec mon père, nous le saluions d'une poignée de main, et ma mère fut accueillie d'un baise-main. Il a l'air de bonne humeur.

Il nous fit entrer, puis nous mena au salon, où était dressée une belle table. Tout le nécessaire pour le café et le dessert était préparé. Nous nous installons, et je laissais passer une bonne vingtaine de minutes avant de demander les toilettes. Il me précisa le chemin à suivre et je me levais.

Bon, maintenant, j'avais 5 petites minutes pour trouver celle que j'étais venu chercher. Je regardais dans tous les recoins, et arrivais dans les quartiers des domestiques.

Manque de chance, une servante arriva sur moi. Je m'arrêtais.

- Excusez-moi, Seigneur, les invités de notre Alpha n'ont pas le droit de venir ici, je m'excuse, baissa-t-elle la tête, en signe de soumission.

- Non, pardonnez-moi. Je me suis trompé de chemin en cherchant les toilettes, lui dis-je.

- Ne vous excusez pas, Seigneur.

- J'aurais une question.

- Je vous en prie, m'incita-t-elle.

- Vous ne connaitriez pas une jeune domestique parmi vous ?

- Vous voulez parler d'Aly, jeune Seigneur ?

- Savez-vous où elle se trouve ? l'interrogeais-je.

- Hum... c'est délicat... je ne devrais pas vous en parler. Cependant, vous me paraissez gentil et de bon cœur. Elle a été vendue à l'Alpha Morgan, au sud de votre territoire. La pauvre petite, elle ne méritait pas ça, souffla-t-elle, au bord des larmes.

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