J'ai compris, enfin. Cette pensée m'est venue soudainement comme la foudre qui éclate dans un ciel, qui éclate dans un ciel lourd et brumeux, dans un ciel rempli d'une pluie silencieuse. Elle avait zébré de lumière ce ciel obscur qui gronde dans ma tête. Elle a explosé, un jour. Elle a explosé, récemment, soudainement - je ne sais ce qui l'a provoqué. Peu importe ! Seule compte la pensée. Elle était là, elle était claire. Je sais maintenant pourquoi. Pourquoi je me sens mal à ses côtés.

Nos âmes sont différentes, simplement. Simplement différentes. Nous ne sommes pas de la même race. Il est de la race des ciseaux, je suis de la race du papier. Une rencontre entre nous, et je suis déchirée en deux, en dix ou en milles. Je ne sais comment me présenter face à lui. Il est trop dur ! trop rude ! trop coupant ! J'avais l'impression qu'en approchant de lui, je pourrais être déchirée, même sans faire exprès. Je n'osais l'approcher au risque d'être blessée. Je ne savais comment faire avec lui et il ne savait comment faire avec moi. Nous ne sommes pas de la même race, voilà tout.