Les mots.
J'aime les mots. Mots, petits objets insidieux qui s'amoncellent dans mon crâne comme des bottes de paille dans une étable, comme du charbon dans une mine, comme des grains de sable sur les dunes d'un désert. Les mots dans mon crâne sont sa substance, son essence.
Ma tête est pleine de mots qui forment des idées, des tours et des châteaux. Ma tête est pleine de mots qui bâtissent des mondes, qui dressent les fières structures de bâtiments et qui recouvrent de chair molle le squelette de nombreux personnages. Des mots sont chauds et la fièvre me monte au front, des mots sont froids et un souffle d'air gèle mon cerveau.
J'aiguise, je précise, j'affine la pointe de ces mots dans ma tête qui descendent combattre les démons dans mon coeur. Les mots font une musique particulière, sont un chant de guerre et sonnent d'un même appel, d'un grand appel, un cor vibrant, et ma tête, et mon crâne, font trembler une caisse de résonance, scandent un tumulte tonitruant. Le crayon chante, chante sur la feuille. Écoutez cette musique lugubre, ce tambour funeste : les démons sont morts.
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